Chat c'est toi qui est ! — Cine&Eim

Invité

Chat c'est toi qui est !

Les Macintosh déchirent !

Il était encore tôt, le soleil s'élevait à peine à l'horizon, baignant le domaine des Macintosh d'une lueur blafarde mais chaleureuse. Les ombres immenses des arbres se dessinaient sur le paysage, alors que les premiers oiseaux s'élevaient dans les airs et entonnaient leurs chants matinaux. Dans le château des Macintosh, le silence régnait en maitre. Ou pas tout à fait. Le bruit strident d'un vase en fer qui touche le sol retentit contre les murs de l'édifice. Suivi d'un sifflement agacé. Un chat parti en courant à travers les couloirs, ses pas feutrés rendus silencieux par l'enfant qui le suivait en courant. Elle lâcha un juron, et alors que l'animal disparaissait dans un feulement moqueur, elle s'arrêta et s'assit sur des escaliers en pierre. Sa robe était déchirée vers le bas, et elle était complètement décoiffée. Elle soupira, et enroula ses bras autour de ses jambes, avant d'y déposer son menton. Elle réfléchit un instant, avant de décider qu'elle pouvait encore rester dans les couloirs pendant une petite heure avant que sa mère ne la cherche. Ou que son père ne sorte de sa réunion militaire. Elle repartie à la recherche du chat, et alors qu'elle crut être revenue sur sa trace, elle s'accroupit et le suivit en tentant de faire le moins de bruit possible. Mais alors qu'elle se redressait pour enfin l’attraper, elle se prit un corps dur et son dos craqua sous l'impacte du choc. Elle sentit la queue de l'animal lui rester dans la main, elle garda quelques poils entre les doigts alors que le chat laissa sortir un cris de douleur et lui envoya ses griffes non loin de son visage. Mais le corps massif sur lequel avait fini Eimhir sembla l'effrayer et il partit sans demander son reste. — J'allais l'avoir ! S'écria-t-elle en se tournant vers l'homme qui l'avait reçu en pleine face, un air boudeur sur le visage, qui n'alla pas en s'arrangeant quand elle reconnut le regard de son oncle. Elle soupira, et lui sourit d'un air cynique. Elle leva les yeux au ciel, et se redressa. — Veuillez m'excuser mon cher Oncle, je ne vous ai point vu arriver. Elle fit une révérence tout à fait ridicule et croisa les bras sur sa poitrine. — et vous me devez un chat.

Invité

“ CHAT C'EST TOI QUI EST ! ”

j’ai couru... J’ai couru jusqu’à sentir tous mes muscles brûler, jusqu’à sentir dans mes veines de l’acide sulfurique à la place du sang. puis, j’ai couru encore.

Le visage blafard, les traits tirés, et des cernes qu'il n'arrive à cacher. La peur au ventre, la vraie, qui tenaille les entrailles, qui vous cloue sur place. Le sang, les blessures, la fatigue, l'envie pourtant de continuer, quoi qu'il arrive. Une réalité glacée, loin de tous ces contes d'autrefois. Est-ce cela, la guerre ? Sûrement. Cinead le comprend aujourd'hui. Il sait aussi que cette guerre peut rendre fou quiconque n'arrive à se redresser pour parer chaque attaque, chaque coup.
Il sera un jour où ce moment fatidique arrivera. Un jour où il ne lui restera plus qu'une ultime chose à faire : sonner le clairon. Et périr. Mais ne faut-il pas mieux que cela se déroule ainsi ? C'est dans l'ordre des choses après tout, personne ne peut rien y faire.
A chaque réunion militaire, le jeune chevalier se répète ces dires, tant et si bien qu'au bout d'un moment, ils reviennent sans demander la permission, et le hante nuit et jour. Il s'est crée son propre enfer, il se détruit lui-même. Et semble aimer cela. On n'a toujours aucun mal à se voiler la face quand il s'agit de nous même. Les lourdes portes de la salle du conseil se referment lentement, libérant pourtant ses démons, cette indécision qui le suit chaque instant. Son frère a appelé ses plus loyaux guerriers pour un rassemblement purement militaire, tirant une nouvelle fois son bras droit d'un sommeil réparateur, qu'il n'arrive que trop peu à avoir ces temps-ci. Les domestiques n'étaient même pas encore réveiller quand ils se mirent à parler de stratégie, d'attaques et de morts. La gorge sèche, Cinead lui a porté secours, comme à son habitude. Parfois il se demande ce que ferait son frère sans son aide. Mais jamais bien longtemps. Cette pensée arrive à refaire sortir des choses qui doivent rester enfouies au plus profond de lui-même.

Les torches projettent nombreuses ombres sur les murs froids du château Macintosh, et étrangement, le jeune chevalier s'y sent en sécurité. Chose rare, en ces temps troubles. Le soleil se lève lentement, mais il n'a pas le loisir de regarder sa course effrénée, aujourd'hui. Les couloirs n'ont ni fenêtre, ni ouverture, et l'envie de l'observer n'y est pas, maintenant. Il a mieux à faire. Comme dormir, par exemple. Pourtant, l'ordre des choses semble vouloir le contraire. Alors qu'il remonte un couloir, la tête basse, l'esprit embrumé, quelque chose arrive brusquement. Une tornade. Ce n'est pourtant pas sa soeur, mais un corps plus petit. Il le sent s'écraser contre lui, petite silhouette dépourvue de muscle, mais ne fait rien pour l'esquiver, ou le repousser. Un feulement agacé lui parvient aux oreilles, et il comprend tout de suite. La petite tornade ne lui est pas inconnue. Il sait parfaitement ce qu'il pourra apercevoir quand ses yeux se relèveront pour rencontrer les siens. Son frère y est encore pour quelque chose. « J'allais l'avoir ! » Et la revoilà, la dernière née des Macintosh. Eimhir et sa robe déchirée, Eimhir et sa chevelure emmêlée. Il ne peut que réprimer un petit soupir, quand elle ne prend même pas la peine de cacher sa rancoeur. Son air est tout autant morose que celui de Cinead, mais d'une autre façon. Plus enfantine. Cela aurait pu le faire sourire, cette présence douce et innocente dans ce maudit château, mais il n'en est rien. Le froid prime sur tout le reste. Elle se redresse et lui adresse une excuse formulée comme il se doit d'être. Cela ne réussit qu'à lui faire lever les yeux au plafond. Eimhir n'est pas faite pour livrer de quelconque excuse. Elle est fausse, et ne les pense pas un seul instant. C'est pourtant ce qui fait son charme, ce qui la rend attachante. Ce caractère tout aussi trempé que celui de Rowena. - il ne sait où elle se trouve à présent, et chasse derechef cette pensée de son esprit, sachant qu'elle n'a d'autre but que de provoquer un peu plus de stress chez lui. - C'est une enfant, et Cinead en a bien conscience, malgré les paroles qu'il peut lui lancé, destinées certainement à une femme. « Et vous me devez un chat. » Le temps n'est pas aux enfantillages, mais quand ces dires s'échouent dans son crâne, là où son cerveau ne fait que le répéter, comme s'il devait s'y reprendre à deux fois pour le faire réagir, il ne peut s'empêcher d'esquisser un petit sourire, et de répondre bien vite. Un peu trop vite, peut-être. Eimhir pousse les personnes à commettre ce genre de choses. Elle possède comme un don, des plus exécrables, de l'avis du cadet Macintosh. « Je vous en donnerais mille si cela peut vous faire retourner au lit, là où vous devriez être. » Un sifflement exaspéré s'échappe de ses lèvres, malencontreusement, et une phrase précipitée le suit sans ménagement. « Mais bien sûr, cela ne marchera pas. »