Sujet: full circle ; ft. lyanna Jeu 16 Mai - 21:46
Il y avait beaucoup plus d’activité chez les Sutherland qu’à l’habitude. Cela ne signifiait pas qu’il s’agissait d’une famille particulièrement tranquille, loin de là. Les très nombreuses disputes éclatant à toute heure du jour entre les deux aînés de la famille veillaient à garder un minimum d’action durant les temps morts. Cela ne se comparait toutefois pas au branle-bas de combat que provoquait une visite particulière au sein du clan. Kester Sutherland, récemment remis d’une chute en cheval, ne lésinait pas sur les moyens pour rendre le séjour de la promise de son fils héritier le plus agréable possible. C’était la grande pompe, à en croire que le clan des terres du Nord n’avait pas eu d’invité important depuis des lustres en ces temps de guerre. Eoghan se réjouissait de ce soudain regain d’énergie qui se vivait dans les couloirs de la demeure du seigneur autant que sur les planchers de tavernes. Il fallait bien être positif, le fait que Graham scelle une alliance avec les Macloed n’aidait en rien son cas qui n’avait pas beaucoup progressé depuis un moment. Il n’était pas encore désespéré, ni inquiet, il n’y avait pas de quoi se faire de mauvais sang. Le bâtard se contentait alors de profiter au maximum de ce que le domaine en fête pouvait lui offrir. Cela faisait deux soirées que le repas se transformait en banquet où l’on nourrissait, abreuvait et amusait à outrance. Bien évidemment, il n’était pas permis au fils illégitime du seigneur Sutherland de s’asseoir à la table principale, une réalité à laquelle il s’était fait bien vite. La table commune où il lui était permis de se ravitailler était parfaitement située pour scruter les invités d’honneur.
Il avait commencé par la future femme de son demi-frère qui s’avérait être une grande beauté à l’air intelligent. Il voyait dès lors qui allait mener dans ce couple, certainement pas cet empoté vertueux de Graham. Quelque chose, du moins quelqu’un, de plus intéressant attira son regard bien assez vite, dès le premier banquet. Si l’héritière des Macloed possédait une beauté franche, même un peu dure, cette autre femme était tout le contraire. La créature possédait le cou gracile et blanc d’un cygne, de longs cheveux dorés et des gestes d’un raffinement inégalé par toute la populace dans la grande salle. Eoghan la devina dame de compagnie, ce qui, normalement, aurait eu raison de son intérêt. Il n’était pas sujet aux coups de foudre, même si cette femme évoquait une œuvre d’art que tous auraient eu plaisir et fierté à posséder. Ce qui garda ses yeux rivés sur elle fut le fait de remarquer que les yeux d’un autre s’étaient posés dans le creux de sa nuque également. Et les yeux de pas n’importe qui, ceux de son honorable demi-frère. N’était-ce pas sa femme qu’il se devait de regarder ainsi? Cette perspective le fit sourire.
Il consacra le lendemain à vérifier si ce qu’il avait vu signifiait vraiment quelque chose, appliqué comme il l’aurait été à la chasse. Il adorait traquer les faiblesses de Graham comme un cerf blessé. Son instinct et sa chance ne l’avaient pas trompé. Après tout, il connaissait Graham depuis sa naissance, il savait reconnaître ce genre de signes, même si de voir ce dernier intéressé par une femme avait quelque chose de surprenant. C’était subtil, il devait avouer, mais de petits regards en coin, des mots qui s’éternisaient avaient bien vite fait de trahir l’attirance que l’héritier entreprenait de toute évidence pour la dame de compagnie. Eoghan aurait pu se réjouir du futur pétrin dans lequel un homme vertueux comme son demi-frère allait prendre maîtresse et même engendrer un bâtard, mais il était ambitieux. Si Graham désirait quelque chose, il était impératif que le bâtard le lui prenne sous le nez. Ce serait parfait.
Il n’attendit pas plus tard que le deuxième banquet pour commencer à mettre son plan à exécution, vite avant qu’un autre goujat mal intentionné, comme lui, lui coupe l’herbe sous le pied. Heureusement pour lui, la dame de compagnie n’était pas assise avec l’héritière des Macloed, ni avec la famille de son promis, cela lui laissait une marge de manœuvre plus grande. Il était certain que si Graham continuait à lui jeter des regards en biais toute la soirée, il le verrait agir et c’était parfait. En bon chasseur, il attendit que la femme assise en face d’elle se lève et sans considération, alla s’asseoir à sa place en face de la gracieuse créature. Il avait une complète confiance en ses charmes dont il connaissait l’efficacité et pas simplement avec les filles de tavernes. Il n’avait qu’à donner une impression de force, que cela représente la sécurité ou au contraire, le danger, et cela marchait à tout coup, même sur celles qui faisaient les fortes têtes. « Je ne sais pas qui est l’inconscient qui vous a fait asseoir ici, cachée, entre les écuyers boutonneux et les vieilles », commença-t-il en servant son sourire le plus charmeur pouvant faire passer les plus ridicules énormités, « Mais il n’a pas compris qu’une œuvre de ce calibre est faite pour être admirée. Ma chère dame, vous êtes sculpturale. » Il ne tournait pas autour du pot, dans les galanteries timides et maladroites. Des yeux pleins de faim s’attardant sur ses lèvres et sa nuque ne cachaient pas beaucoup ses intentions, mais le bâtard les voulaient très claires, il n’avait pas de temps à perdre.
Invité
Invité
Sujet: Re: full circle ; ft. lyanna Jeu 16 Mai - 23:56
Ses journées étaient plutôt chargées, pour une jeune fille. Depuis qu'ils étaient chez les Sutherland, Lyanna ne connaissait plus de répit. Entre l'aide qu'elle procurait à sa dame, et toutes les broderies qu'elle s'amusait à faire, les visites diverses parce que tout ce qu'elle ne connaissait pas, c'est-à-dire à peu près tout dans ce domaine, l'intéressait... Et les rencontres, certaines enrichissantes, d'autres moins, avec le beau monde des environs. Car oui, Lyanna ne perdait pas de vue les souhaits de son père. Elle devait à tout prix se faire des alliés, des amis... Voir plus si affinités. Tout en gardant intacte sa réputation de demoiselle irréprochable et pieuse, évidemment. Tout un art, en somme. Et puis, tout ce petit monde, ici, ne la connaissait point. Ou alors, au mieux, et pour les plus informés d'autres eux, ils n'avaient entendu que de brèves descriptions de la belle, et quelques louanges. Rien de plus. Oh, l'homme était tellement fière de posséder comme fille celle qu'il appelait sa Vénus ou encore son trésor. Alors il n'hésitait pas à lui-même entretenir sa réputation, faisant parfois venir un artiste qui tenterait tant bien que mal d'immortaliser son visage, ou un autre qui chanterait quelques vers en son honneur. Et puis, après tout, outre sa mère, elle était la seule dame de la famille. Et surtout, la seule dame à marier. Qu'il ne comptait pas céder à n'importe qui.
Les regards de Graham, et l'attirance qu'il semblait nourrir pour elle... Oui, Lyanna arriva à le déceler. Bien qu'elle faisait mine de n'y voir que du feu. Et elle s'en amusait. Oh oui, plus que de trouver cela seulement amusant, elle était aussi extrêmement flattée. L'homme était connu pour être vertueux, droit et... Être un fruit défendu à ses yeux lui plaisait – que Dieu lui pardonne, d'ailleurs. Alors, elle en jouait. Malicieusement, elle ne cessait de mettre ses atouts en valeur. Elle était curieuse de voir jusqu'où cet intérêt qu'il lui portait pouvait aller.
Elle était vêtue d'une belle robe blanche, avec de nombreuses dorures. Quant à ses cheveux, elle les avait détachés, les ornant tout de même avec une sorte de mince bandeau qui lui permettait de dégager son doux visage. Sa mère, l'ayant rejoint, sa famille étant très proche des Mcleod, l'aida à se préparer. Puis elles se rendirent au banquet. Mais, comme toujours, les deux femmes se retrouvèrent rapidement séparées. L'une à discuter avec des femmes de son âge et de sa condition, l'autre à la recherche de connaissances intéressantes, ici et là. Même si en réalité, elles venaient vers elle sans qu'elle n'ait rien à y faire, tout comme la dame qui avait précédé Eoghan... Ainsi que ce dernier.
A vrai dire, Lyanna ne s'attendait en aucun cas à être abordée par lui. N'étant là que depuis peu, elle ne connaissait que Graham et quelques vagues personnes du clan. Et encore, il lui arrivait d'en confondre plus de la moitié. Mais, dès le moment où il l'approcha, son intuition lui souffla... Que la soirée risquait fort de prendre une tournure bien intéressante. « Je ne sais pas qui est l’inconscient qui vous a fait asseoir ici, cachée, entre les écuyers boutonneux et les vieilles » qu'il lui dit alors avec un large sourire avant de poursuivre « Mais il n’a pas compris qu’une œuvre de ce calibre est faite pour être admirée. Ma chère dame, vous êtes sculpturale. ». Non seulement ses termes allaient droit au but... Mais ses yeux aussi. Et Lyanna l'avait tout aussi remarqué. D'humeur joueuse, un sourire en coin sur le visage, elle rétorqua :«Figurez-vous que ma mère est celle qui m'a fait asseoir ici. La considérez-vous comme une inconsciente ? » En réalité, sa mère n'y était pour rien. Mais, il semblait manier l'art du langage à la perfection, et elle était curieuse à l'idée de le voir tenter rattraper son coup. « Mais, je me dois de vous donner raison. Cet endroit ne semble véritablement pas fait pour moi. » qu'elle dit alors en se levant aussi tôt. « Oh. Malgré tout, vos compliments, cher monsieur, me vont droit au cœur. » Malicieusement, elle glissa alors sa main sur sa poitrine, à l'emplacement de son cœur pour tapoter ce dernier, avant qu'encore une fois, ses doigts glissent contre sa peau, jusqu'à la croix qui ornait son cou. Ce dernier semblait beaucoup fixer cette partie de son corps... Autant s'en amuser, non ? S'il ne souhaitait pas perdre de temps, la belle blonde était pourtant bien décidée à faire en sorte qu'il en soit ainsi.
Dernière édition par Lyanna Ramsay le Lun 3 Juin - 23:44, édité 2 fois
Invité
Invité
Sujet: Re: full circle ; ft. lyanna Lun 20 Mai - 22:10
Il s’était mépris, de toute évidence. Eoghan s’attendait à jeter de la poudre aux yeux d’une jeune dame de compagnie un peu naïve et impressionnable. Ses airs poupins et sa chevelure d’un blond si pur l’avaient attiré dans un piège. La jeune femme lui avait répondu avec un aplomb et une audace très surprenants. Le bâtard en avait été décontenancé, même si son expression cavalière avait bien camouflé ce fait. Il était bien important de reprendre l’équilibre. Le dialogue était un combat et il avait sous-estimé son adversaire. Mais pas question de reculer et de lui laisser prendre avantage sur lui. Un homme courtois aurait tôt fait d’excuser sa bourde, de présenter ses ennuyantes excuses. Mais il n’était pas de ce genre -là. Une lueur amusée vint habiter alors son regard alors qu’il se trouvait devant un défi beaucoup plus imposant qu’il ne l’aurait cru au départ.
Il la suivit des yeux alors qu’elle se levait prestement. Qu’est-ce que ce geste pouvait bien signifier? Eoghan n’y voyait pas là les tentatives timides de jeunes pucelles cherchant leur chaperon des yeux dans leur gêne émoustillée, loin de là. Lui qui était à la recherche d’une biche, voilà qu’il se retrouvait face à face à un autre chasseur, une chasseresse intéressé par u gibier beaucoup plus rare qu’un bâtard chanceux. Cela avait quelque chose d’excitant, le charmeur sachant que cela aurait découragé beaucoup d’autres. La manière dont elle promenait ses fins doigts sur ses ornements et sa peau n’avait rien de maladroit et elle le devait probablement à plus que sa grâce naturelle. Cette créature savait l’effet qu’elle avait sur les hommes, sans nul doute. Si elle avait usé de tels charmes était encore à vérifier. Il le saurait tôt ou tard. Il ne la laissait pas aller comme cela.
« C’est un geste qui sied à une mère, elle serait probablement très déçue de voir le premier goujat venir vous adresser la parole. », expliqua-t-il d’un air nonchalant, haussant les épaules, bien conscient qu’il était probablement le goujat dont il parlait. Il ne se cachait pas derrière des airs de fausse vertu, il avait l’intuition que la jeune femme décèlerait bien vite les courtoisies hypocrites utilisés par tous les mièvres et les trouvères sans talent. Il n’avait pas besoin d’obtenir sa main, de l’avoir avant Graham serait suffisant. À cette pensée envers son demi-frère, il prit la peine de lui jeter un regard en biais. Celui-ci regardait en sa direction. Il avait vu, parfait. Il n’avait plus besoin de faire durer cette conversation en un lieu aussi bondé. Prenant la perche que lui tendait la dame de compagnie, il se leva à son tour, malgré le fait qu’il venait de s’asseoir. « Nous sommes en accord dans ce cas », commença le bâtard qui n’en démordait pas, « Il me ferait le plus grand des plaisir de vous escorter si vous souhaitez prendre l’air, ma dame. » Les autres invités assis à cette table se lançaient des regards, certains chuchotaient entre eux, un peu plus loin. C’était parfait, car ces rumeurs étaient destinées à tomber dans des oreilles intéressées, celles de l’héritier des Sutherland. Se faisait toujours plus insistant, il renchérit : « Nous aurions tout le loisir de continuer cette conversation en d’autres lieux plus appropriés. » Voilà le genre de propos qui pouvaient être lourds de sous-entendus, mais qu’on ne pouvait pas retourner contre lui si la situation tournait mal. Précaution peut-être inutile. Il était un bâtard, quelle réputation, quel héritage avait-il à défendre? Il ferait attention lorsqu’il aurait son titre. Pour l’instant, il avait la liberté d’engager un tel discours. Il aurait été bizarre qu’une dame de compagnie le rabroue sec aussitôt. Après tout, elle ne pouvait pas espérer un si bon parti et il ne demandait pas sa main, loin de là. La canaillerie de son objectif était tout à fait visible et il était surprenant de voir à quel point les femmes étaient attirées par le plus mauvais parti possible. Les hommes passifs et bons tels que Graham pouvaient faire des pères aimants, des maries respectueux, mais les laissaient sèches, ennuyées et enclines à voir ailleurs, comme il avait habitude de dire aux filles de tavernes. Il ne restait qu’à voir si la chasseresse était intéressé par le gibier qu’il lui proposait en attendant sa prise de grande valeur.
Invité
Invité
Sujet: Re: full circle ; ft. lyanna Dim 2 Juin - 1:11
Si Lyanna avait une si grande conscience de l'effet de ses charmes sur les hommes, c'était principalement à cause de sa famille. Alors qu'elle n'était encore qu'une petite fille, son père lui interdit de mettre un seul pied dans le jardin pour jouer avec ses frères comme elle avait l'habitude de le faire. Pourquoi ? Simplement parce que la veille, elle s'était blessée. Blessée au visage. Et que son visage était le trésor de la famille. Après tout, c'est ce visage, et ce petit bout de femme qui allait leur permettre, dans le futur, de conclure une alliance avec l'une des grandes familles du royaume. Oh oui, son père eut rapidement beaucoup d'ambition pour elle. Souriante, cheveux dorés, peau de porcelaine, airs de poupée... Elle intéressa bien du monde même du haut de ses quelques centimètres. Qu'allait-il en être une fois jeune femme ? Le soir-même de sa blessure, son père accusa sa mère de ne pas l'avoir suffisamment surveillée, et elle subit même sa colère physiquement parlant, puisqu'elle se prit quelques coups. Cet incident marqua profondément Lyanna, qui assista à la scène de A à Z, à la panique de son père, des domestiques, et la fureur dans laquelle il entra lorsqu'il aperçut quelques gouttes de sang couler le long de sa peau immaculée... Puis, les coups que reçut sa mère. Elle prit rapidement conscience que son corps, sa grâce, son visage, chacun de ses traits allait s'avérer être un grand atout dans le futur. Et que si elle voulait contenter son cher père, et recevoir sa bénédiction, alors elle avait tout intérêt à exceller dans ce domaine. Il lui offrait de l'amour à profusion, la traitait comme une princesse, la gâtait, mais elle avait l'impression que, encore et toujours, ce qu'il attendait comme récompense était un bon mariage de sa part.
Cette place considérable que prit l'apparence dans la vie de Lyanna est à l'origine des quelques crises de panique qu'elle subit par moments. Et uniquement lorsqu'elle est... Blessée. Oh oui, la moindre égratignure la met dans un état de panique qui se solde généralement par des larmes et qui peut aboutir même par un malaise s'il n'est pas rapidement contrôlé. Et puis, les mariages...Eh bien, Lyanna eut de nombreuses propositions, que son père refusa, encore et toujours. Cela ne lui suffisait pas. Pas assez riche, pas assez ceci, pas assez cela. Et puis, il s'agissait là, aussi, d'une manière pour lui de faire savoir que la main de la Ramsay ne serait donné qu'au plus méritant. Rang et argent, en somme. Eoghan possédait l'argent, mais non le rang. Il ne lui manquait plus que le titre, ce fameux titre qu'il obtiendrait peut-être un jour. Enfin, à vrai dire, Lyanna n'avait aucune idée de son identité. Bâtard ? Elle n'en savait strictement rien. Alors, évidemment... Elle le traitait en prétendant qui pourrait s'avérer digne d'intérêt, en attendant d'en savoir plus sur lui. Et puis, il est vrai qu'il était jeune, agréable à voir, et drôlement amusant. Elle n'avait de quoi se plaindre d'être en sa compagnie pour le moment.
« C’est un geste qui sied à une mère, elle serait probablement très déçue de voir le premier goujat venir vous adresser la parole. » Goujat... Et c'était de lui, dont il parlait. Elle en était certaine. D'ailleurs, ce petit détail lui arracha un petit rire, qu'elle masqua tant bien que mal en détournant légèrement la tête dans la direction opposée. Il semblait amusant et divertissant, tout comme elle l'avait pensé. « Après tout, pourquoi pas. Vous semblez en savoir tellement plus sur ma mère que moi qui suis sa propre fille. » Et, après cette petite réplique, elle fit un pas en avant. S'il tenait à lui parler plus longtemps, alors il la suivrait. L'issue était entre ses mains, désormais.
Et, comme prévu... Il se leva à son tour. Alors son sourire s'agrandit. « Il me ferait le plus grand des plaisir de vous escorter si vous souhaitez prendre l’air, ma dame. » Et aussitôt, des chuchotements commencèrent. Des regards. Et sa mère lança un regard en sa direction... Ne disant rien. Elle connaissait suffisamment sa fille pour savoir qu'elle avait totalement conscience de ce qu'elle entreprenait. « Nous aurions tout le loisir de continuer cette conversation en d’autres lieux plus appropriés. » Lyanna était connue pour être pieuse, fille de bonne famille, généreuse, mais surtout ''virginale''. Et cette réputation la protégeait la plus grande partie du temps. Mais tout de même, ces propos étaient lourds de sous-entendus. Tellement que sa mère se sentit soudainement forcée de lui demander où est-ce qu'elle comptait aller. « Nourrir les cygnes, mère ! » Et évidemment, elle usa de son sourire le plus innocent, alors qu'elle empoignait quelques miettes se trouvant sur la table qu'elle mettait dans un mouchoir. Sa mère ainsi que quelques invités tournèrent alors la tête vers une rivière qui coulait un peu plus loin, où ils aperçurent quelques spécimens de cet animal majestueux se promener. Finalement, elle afficha un sourire, puis quelques rires se firent entendre. Il est vrai que si sa réputation n'avait pas été aussi bonne, personne n'aurait cru à une telle excuse. Mais, elle était connue pour passer beaucoup de temps à prendre soin des bêtes, et des êtres humains. Il s'agissait là d'une manière pour elle d'expier ses pêchés. Parmi eux, celui qui concernait la manière dont elle se jouait de ses charmes, et des gens l'entourant. Oh oui, elle était certes, malicieuse et joueuse, mais elle était aussi une fervente chrétienne, réellement pieuse, priant au moins une fois par jour, et portant constamment une croix autour de son cou.
Bref. Elle lui fit donc signe de la suivre par un simple mouvement de tête et se dirigea alors vers la rivière. Peu à peu, la voix des nombreux invités s'estompa, pour laisser place au ruissellement de l'eau. Tout en lançant les miettes à l'animal, la jeune femme reprit la parole. « Alors, que souhaitiez-vous me dire... En d'autres lieux plus appropriés, mon seigneur? Et puis... » Une fois qu'elle eut vidé le mouchoir de toutes miettes, elle se tourna vers lui, le fixant du regard, son éternel sourire sur les lèvres.« Puis-je connaître votre nom ? » Eh bien oui. Il était tout de même temps qu'elle sache à qui elle avait à faire.
Accueil 
