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 Un père s'occupe plus de dix enfants que dix enfants d'un père. • AINDREAS & ESRAS

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Esras Dunegan
Esras Dunegan

Western Highlands and islands

▷ ÂGE IRL : 28
▷ MESSAGES : 856
▷ INSCRIPTION : 18/02/2013
▷ LOCALISATION : Auprès des MacNeil.
▷ ÂGE : 46 ans
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Remain in what you are, the center of your life. You made it to this point no one can tell you how. You crawled and bled all the way but you were the only one. That was tearing your soul apart, you finally find yourself
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MessageSujet: Un père s'occupe plus de dix enfants que dix enfants d'un père. • AINDREAS & ESRAS   Un père s'occupe plus de dix enfants que dix enfants d'un père.  • AINDREAS & ESRAS EmptyMar 2 Juil - 21:51

« Un père s'occupe plus de dix enfants que dix enfants d'un père.  »
Adam Smith

► L I S T E N


aindreas & esras


Que la vie est cruelle. N'est-ce pas une pensée à laquelle chaque homme sur cette Terre a un jour songé ? Du plus torturé à l'homme dont la simple vie reflétait une certaine amertume d'un évènement voisin, tous avaient un jour eu l'occasion de pester contre cette forme insufflée dans leur corps et ceux de toutes créatures vivantes se mouvant autour de leurs êtres. Qu'était-ce donc, concrètement, la vie ? De nombreuses gens pouvaient longuement déblatérer sur le sujet, personne ne saurait réellement le dire, juste émettre quelques hypothèses, pour la plus part floues et infondées. L'existence ne s'explique pas, non, aucune théorie n'en est capable. L'existence se vit. C'est ainsi que l'on apprend ; la vie, quelle qu'elle soit, offre de nombreuses occasions de se construire, ordonnant ainsi aux hommes de surmonter les obstacles ou de faillir, laissant alors une certaine sélection s'articuler dans la nature. Car malgré la forme plutôt évoluée de l'humanité, elle restait vulnérable à une chose implacablement inévitable ; la mort. Celle-ci n'était en Ecosse que trop présente depuis désormais une décennie. Ce qu'elle nous désolait ! Que le destin m'a semblé cruel durant ce banquet désastreux, aux espérances primaires pacifiques. Certes, une simple réunion n'aurait jamais réussi à calmer toutes les ardeurs de chaque clan mais elle y aurait fortement contribué. Il avait fallu que les légendes elles-mêmes viennent s'en mêler, envoyant à notre porte le terrible Mor'Du. Cette nuit, j'en avais encore cauchemardé, me réveillant en sursaut avant d'agripper le corps de ma femme, vérifiant inlassablement qu'elle se trouvait bel et bien à mes côtés et que le souffle vital animant son corps trônait toujours en son sein. J'avais tant craint pour elle, pour ma fille, pour mon fils, pour mon clan, Aodhan, sa famille. Pour tous ces gens réunis en ce jour. Mais qu'avait donc désiré cet ours ? L'odeur du sang, les hurlements, la désolation elle-même devait englober son âme noire d'une satisfaction permettant d'apaiser pour quelques instants sa douloureuse existence. Était-ce seulement nécessaire ? Qui étais-je pour en juger ? J'étais impuissant devant cette force de la nature. Que cela me terrifiait ! Je me remémorai inlassablement la séquence de cette ombre fondant sur mon être et m'éjectant, sans même avoir senti le poids de mon corps qui était venu se fracasser contre une table. Et cette panique venant m'agripper dans ses griffes acérées ; où étaient les femmes de ma vie ? Pouvais-je donc quitter ma fille en lui ayant déclaré qu'elle était une déception alors que je savais que, chaque jour, elle gonflait mon cœur d'une certaine fierté, à l'instar de son frangin ? Et ma tendre épouse, que je n'avais point écoutée, celle qui, fidèle à ses ressentiments, m'avait presque supplié de ne pas les emmener, ni même de partir. Je m'en voulais terriblement d'avoir failli ; n'étais-je donc plus assez fort que pour les protéger ? Le temps m'avait peut-être rattrapé plus tôt que je ne l'avais espéré, à moins que ce ne soit une mauvaise passe du destin. Je l'ignorais et ressasser ce drame ne servait qu'à accentuer ce goût amer rôdant dans le fond de ma bouche. Cela ne servait à rien ; il fallait désormais se tourner vers l'avenir, aussi désastreux pouvait-il semblé car c'étaient en ces instants que les hommes doivent se rapprocher afin de ne pas sombrer.

Le son des tambours militaires résonnait à nouveau. Si nous savions en profiter, cela était bonne chose ; en effet, bien que les batailles éclataient encore à quelques endroits, la guerre en elle-même s'était embourbée, stagnant dans une marre de sang pourrissant. Sa reprise pouvait annoncer son achèvement plus promptement qu'espéré et cette pensée ravivait de nombreux sentiments au creux de la poitrine des hommes - des meilleurs aux pires. Je passai doucement ma dextre sur mon front où trônait encore la marque que m'avait laissé la bête légendaire avant de reprendre ma marche, cherchant à retrouver le fil de mes pensées. Où en étais-je ? Globalement, j'étais éreinté par les conseils de guerre des plus réguliers, exténué par le combat, fragilisé par mes blessures cicatrisantes et meurtri par mes ressentiments. Je restais un homme et chacun d'entre nous est confronté à cela, je n'échappais à aucune règle. Plus précisément, j'étais à quelques pas des écuries, stoppé dans mon avancée par le spectacle singulier d'un palefrenier trébuchant sur les sabots de l'équidé l'accompagnant, pressé qu'il était de retrouver le confort de son box. Je soupirai longuement, fronçant légèrement les sourcils avant de secouer doucement la tête, vaquant à nouveau à mes occupations ; il fallait que je rencontre le lord Campbell, son fils m'avait prévenu qu'il tenait à me parler dans les plus brefs délais et, bien que j'en ignorais la raison, je me doutais que notre conversation tournerait inlassablement autour de la guerre - c'était plutôt d'actualité. Néanmoins mon initiative fut rapidement détournée, distinguant clairement les hennissements d'un cheval effrayé, les fracas de sabots martelant le sol et les cris de détresse de quelques jeunes gens débordés par les évènements. J'accourus alors vers l'endroit, évitant de justesse deux furies équines, suivies de prêt par une troisième que je ne réussis ni à attraper ni même à calmer malgré mes efforts qui se montrèrent vains. Mais que diable avaient ces garçons d'écurie ? Eireen me comptait hélas trop souvent des récits témoignant une fois de plus de leur incompétence. Ce serait donc à mon tour de lui faire part de mes impressions sur ces employés qui laissaient chaque jour un peu plus à désirer. Cependant, ils furent les premiers mis au courant, apercevant ma silhouette s'approcher rapidement  d'eux, non sans une pointe de menace dans le regard. « Serriez-vous des saboteurs ou des incapables ? » J'eus comme toute réponse à cette réplique cinglante un jeune garçon peu convaincu déglutissant difficilement devant ma carrure que je savais impressionnante. Mes épais sourcils se foncèrent un peu plus, tandis que mes muscles se crispaient ; il ne tenait même pas de se défendre, le bougre. Il restait bouche-bée, à la manière de ses compagnons avant qu'enfin - et ce fut presque une délivrance, un espoir interdit, une merveilleuse surprise - l'un d'eux n'ait la présence d'esprit de lâcher une réplique qui me rassura sur leur position actuelle à ce poste. « Il faudrait retrouver ces bêtes, elles sont sûrement déjà loin, à l'allure où elles sont parties. Pardonnez-nous, m... » « Ne cherchez pas à vous excuser, l'heure est plutôt aux actes. » le coupai-je sèchement, remarquant avec peine qu'aucun d'entre d'eux n'avait prit d'initiative. Ah, les incapables ! Me retenant de rugir et de m’époumoner contre eux, j'entrepris tout de même de prendre les choses en main, supposant qu'il valait mieux qu'il en soit ainsi « Laissez, je m'en charge. » ajoutai-je, leur adressant un geste las de la main ; pouvant observer ces gaillards, je m'attendais à ne plus jamais les revoir, dévorés par les loups ou traînés par les chevaux eux-mêmes, épuisés de leur maladresse et de leur manque de compétence. Cependant, partir seul à la recherche des ces trois animaux relevait de la naïveté, voir de la stupidité mais je n'étais tout de même pas prêt à m'aventurer sur les terres des MacNeil avec l'un de ces énergumènes. Il fallait que je trouve quelqu'un d'autres, dont la compagnie et le savoir-faire me seraient aussi utiles qu'agréables.

Ce fut avec une certaine satisfaction que, une fois le château pénétré, j'aperçus la silhouette d'Aindreas ; il serait parfait. Puis, je l'avouais, nous n'avions plus eu l'occasion de parler d'homme à homme depuis quelques temps, étant donné les derniers évènements auxquels nous avions eu droit. Hélant le jeune homme, je m'en approchai rapidement avant de le saluer plus concrètement, lui accordant une petite tape amicale - voire plutôt paternelle - sur l'épaule. « Aindreas, comment vas-tu ? » commençai-je, un rictus naissant sur mes lippes aidant mon visage à s'apaiser, récemment déformé par l'énervement causé par les derniers altérations auxquelles j'avais dû faire face. J'aimais ce garçon. Eireen et Eremon étaient mes enfants et l'amour que nous nous portions mutuellement était absolument unique, unis par le lien du sang que nous étions mais il y avait une place toute particulière au sein de mon cœur pour ce jeune homme dont le père nous avait hélas quitté trop tôt. Sans vraiment lui laisser un temps de réponse, je continuai, frustré par la situation et conscient que plus nous tardions, plus les fugitifs seraient loin.  « Que dirais-tu de partir en quête de trois malheureuses bêtes égarées par la faute de quelques palefreniers incompétents ? »

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Aindreas MacNeil
Aindreas MacNeil

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THA GAOL AGAM ORT.
Premièrement, ne touche pas à tes aiguilles. Deuxièmement, maîtrise ta colère. Troisièmement, ne te laisse jamais, au grand jamais, tomber amoureux. Car alors pour toujours à l'horloge de ton coeur la grande aiguille des heures transpercera ta peau, tes os imploseront, et la mécanique de ton coeur sera brisée de nouveau.

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MessageSujet: Re: Un père s'occupe plus de dix enfants que dix enfants d'un père. • AINDREAS & ESRAS   Un père s'occupe plus de dix enfants que dix enfants d'un père.  • AINDREAS & ESRAS EmptyVen 5 Juil - 21:19

Combien de temps a pu se dérouler depuis cette attaque ? Depuis que ce monstre aux yeux fous est apparu sous nos yeux ? Sûrement une éternité. Bien trop de temps sans avoir pu croiser un regard, bien trop de temps en laissant la rancoeur me dévorer de l'intérieur. Petit à petit. Des démons se glissent en moi pour ne pas en sortir. Autrefois les rires pouvaient peupler ce morceau de terre, mais, les années sont tombées depuis. L'hiver est arrivé, le printemps a défilé, les saisons se sont écroulées sous mes yeux impuissants, ce changement sans précédent en faisant partit. De quoi se souvenir ? Des bonnes choses, du moins, c'est ce que j'aime à croire. Si durant une période, fermer les yeux s'avérait être une torture, je crois qu'aujourd'hui, cette chose, aussi infime soit-elle peut me permettre d'oublier. Quelques heures seulement, là où tout peut être agréable comme s'évaporer entre mes mains. J'envie souvent ces personnes, qui malades doivent à passer des journées entières dans un lit, sans se préoccuper du reste du monde. Dans mes songes, je peux me vanter d'inventions, refaire un passé déjà trop ancré dans les esprits. On se souvient d'une famille, d'un père trop absent puis de ce remplaçant, des ombres qui en deviennent d'autres et pourtant, ce coeur qui continue de battre au même rythme. Doucement. Sans sauter, sans paniquer parce qu'il sait que rien ne pourra entraver son bonheur. Avec la plus grande bêtise du monde, il avance sur le chemin sinueux de la vie, jusqu'à devenir plus fort et comprendre. La douleur elle, n'est que trop sournoise. Elle se cache dans les plus beaux visages, dans les mots les plus doux, les frères, les soeurs. Au bout du compte, le reste de la vie ne se conduit que seul. Avec ses yeux, ses capacités peut-être faibles, mais sans jamais se retourner vers cette impression qui se cache derrière nous. Alors il ne reste qu'à fermer les prunelles, ne voir qu'une sombre étendue jusqu'à la lumière. Rien ne doit être une question de hasard, comme enfant je pouvais à le répéter, le destin est là, quelque part. C'est une grande main, un ouvrage ouvert aux pages jaunies par le temps, mais qui n'attendent qu'une chose, un conte, une histoire qui ne se terminera certainement jamais. Si j'avais cette plume, l'encre, tout serait bien plus différent. Point de mariage, point de trahison, point de sang sur les visages, de larmes roulant sans cesse. Inconsciemment, mes poings se serre, face à cette fenêtre me rappelant amèrement que rien n'est éternel, j'inspire alors un long moment. Je voudrais que tout disparaisse, que rien n'existe, que les lignes se suivent en une finesse désopilante. Rien n'y est pourtant. Trop de jours sans lui avoir adressé ne serait-ce qu'un mot, trop de nuits à regretter mes actes. Trop d'heures à vouloir demander pardon, sans pourtant murmurer un souffle révélateur. Je me raccroche à cet optimisme stupide qui ne fait que me caractériser, qui sait, un jour tout ceci ne sera qu'un lointain souvenir, ou même, une brume sans importance dont je ne me souviendrais pas le nom. Un avis changé, un sourire offert par la plus grande grâce du monde. Le frère non pas de sang mais d'esprit redeviendra ce qu'il était. Arrêtons la désillusion, ce cauchemar macabre ne prendra fin que quand... Quand quoi ? Je ne saurais le dire. Un peu plus, et je pourrais rire. Dans le royaume des aliénés, une chose doit être agréable, être hilare. La joie règne, même si elle s'avère être fausse, même si ce n'est qu'une mauvaise blague à ne certainement pas raconter. Pinçant ma lèvre inférieure, un frisson me traverse l'échine, les solutions ne sont pas à moi, ne s’avancent pas et plus la neige monte, plus la simplicité s'éloigne. Je ne peux le haïr pourtant, malgré cette fourberie, ce couteau qu'il plante, qu'il remue selon ses désirs. Dunegan. Ce nom devenu malédiction à mes yeux comme une aide plus que propice. Sans eux, qui serais-je maintenant ? Certainement ce que je ne veux pas être. Un avide, comme pouvait l'être mon père, obnubilé par ces chevaux dévalant les collines à la recherche de la chair des autres. Cette famille, ce couple, ces deux enfants. M'apprenant tolérance, force mais surtout ce partage, ces esprits réunis un seul. Maintenant, ils sont éparpillés dans les pierres qui forment cet immense château au nom des MacNeil. Je ne suis pas l'un des leurs, non plus un Dunegan. Qui suis-je dans ce cas ? Un inconnu aux idées simples, aux envies brisant les principes des croyances. Celui qui voulait, mais qui n'arrivait simplement pas.

Fatalement, c'est avec une certaine mélancolie que mes yeux parcourent des portes qui me rappellent. Bien trop de choses, trop de bonheurs partagés qui je suppose, dans les prochaines semaines, n'existeront plus. Je pourrais m'apitoyer, je pourrais laisser toute ma rage s'exprimer. A quoi bon se battre contre ce qui n'est pas possible à vaincre ? Coincé dans une pièce étroite dont les murs ne font que se resserrer, peut-être que mon existence effacée suffirait à donner ce baume que je ne sais préparer. Ils le méritent, plus que n'importe qui, plus que quiconque. Ne rien dire, ne plus parler, ce n'est qu'un secret que les torches se sont empressées de répéter dans des oreilles présumées être sourdes. Et je prie, intérieurement, de toute mes forces pour qu'un jour le pardon s'impose sous nos yeux comme une évidence indéniable. Que je puisse le supplier de bien vouloir m'excuser de tout ce que je lui ai imposé. Dans ses yeux verts j'y ai vu une maladresse, un avenir incertain. Je n'avais pourtant pas prévu à cette époque que la tournure serait aussi difficile à avaler. Comme une décoction au goût ferreux. Il ne reste qu'à la recracher, ou bien, l'avaler sans broncher. Si je suis perdu dans mes pensées sans importances, des pas me ramènent bien vite à une réalité que j'essaie d'éviter le plus possible. Une carrure imposante, un regard dur comme la glace, une grandeur sans égale. Un père non pas donné par nature, mais par un certain désespoir. Maintenant pourtant, dans son regard je ne vois plus cette pointe, ce soupir qu'il laissait souvent faire entendre lorsque j'étais bien plus jeune. Les courses folles, les recherches sans succès, le visage plein de terre, cette envie folle d'apprendre à manier les armes, sans jamais pouvoir arriver à une telle maîtrise. Dans mes rêves candides, il était ce grand chevalier aux yeux perdus dans un horizon plus clairvoyant, cette apparition devenue réelle grâce à l'intervention de l'inconnu. « Aindreas, comment vas-tu ? » Il ne sait pas. Ne saura certainement jamais. S'il devait y avoir une personne dans laquelle je ne voudrais voir le dégoût ou une fierté bien vite disparue, ce serait certainement Esras. Combien de fois mes prunelles se sont baissées alors que son accusation me pointait directement du doigt à cause d'erreurs qui pouvaient être stupides mais pourtant étaient capitales ? Bien trop. Une fois même est devenue la dernière. Je vais bien, toujours bien. Mon sourire continuera de s'afficher tant que la lune sera présente la nuit, tant que les nuages gris cacheront le soleil. Parce qu'après tout il en est ainsi, montrer ses dents, ce geste donné par nature pour les grands menteurs, pour les fourbes. Je devrais certainement me reconvertir, oublier les voeux de chevalerie et devenir voleur, traître en cavale dans les grandes terres qui devra traverser terres et mers pour ne plus avoir affaire aux armes tranchantes, ne désirant qu'une chose, un cou. Alors que sa main se pause sur mon épaule, je ne fais que les hausser, signe d'un flou complexe, qui pourtant se rehausse en quelque chose de plus positif à la vue d'un masque menteur mais réalisé par une main de maître. « Que dirais-tu de partir en quête de trois malheureuses bêtes égarées par la faute de quelques palefreniers incompétents ? » Il faut croire que Slàine ne s'acoquine pas des meilleurs. Tant que je peux être loin de cet endroit, de ce lieu de malheur, tout me va. Quitte à devoir dormir à la belle étoile, à avoir peur perdu dans une forêt, à croiser des loups. Rien n'est plus affreux que la culpabilité. En compagnie d'une personne portée dans un coeur de gamin, que demander de plus ? Pas grand chose. Laissons les idées noires dans un meuble, pour quelqu'un d'autre.

« Mon cher ami, je serais plus que ravis de vous accompagner dans cette... » Mine réfléchie, sourcils levés, yeux redressés, je laisse un petit instant dans le silence. Ce n'est pas une simple recherche, non, ce doit être plus. Surtout sous ses paroles bienveillantes, ne faisant qu'agrandir mon sourire, la parole me revient. « Quête ! J'ose espérer que le temps ne sera pas trop rude avec ces pauvres bêtes. » Surtout que Slàine n'en sera que rouge d'une rage sans égale, non pas jusqu'à faire tomber la tête de ces pauvres hommes, mais à les sermonner, hurler. Et, après tout, il ne faut jamais réveiller ce dragon dormant dans le coeur d'une femme. Règle d'or à ne jamais transgresser, la preuve en a été de mon nez touché par un poing qui paraissait bien frêle. Féroce pourtant, c'est la fureur d'Eireen qui m'est arrivée sur la figure, s'est écrasée sur ma joue pour me faire regretter d'être l'objet d'un mal plus qu'étrange. C'est pourtant en une certaine grimace que mon visage se décompose à l'image de mon fier destrier disparaissant par une porte. Non. Impossible. Keir n'est pas aussi farouche que ceux qui l'entourent, auquel cas il ne serait plus parmi eux, la sanction serait certainement sévère, pas plus qu'un regard bleu comme celui de ma chère soeur transperçant la peau. Non pas cruel, mais qui restera dans la mémoire de celui qui aura commis l'erreur de le faire courir en pleine liberté, et surtout seul. Partir sur les routes sans une monture ne serait que pure folie, très certainement une idiotie qui pourrait causer notre perte. Rapidité est mère de tous. Marchant vers ce lieu de prédilection avec une certaine joie, je ne cesse de jeter un coup d'oeil sur mon interlocuteur. Impressionnant comme les années ne l'ont guère changé. Cette démarche quelque peu nonchalante, cette tête haute comme la plus grande montagne. « Vous avez l'air d'aller bien mieux, du moins, depuis ce banquet plus que douteux. Ce serait mentir que de dire que je n'étais pas inquiet concernant cette blessure. Je suis heureux de vous revoir debout Esras. » Jeté contre une table, un mur, à vrai dire, tout ce qui peut à se rapprocher de loin ou de près aux terres du Nord vient à filer aussi vite que le vent. Je me souviens des hurlements, des personnes courants dans bien des directions possibles, des blessés, des morts, moi pourtant ayant eu la chance de sortir pendant que d'autres étaient enfermés dans des endroits plus que singuliers. Je n'ai eu guère de détail, seulement Esras saignant, menaçant de s'effondrer. Inconsciemment pourtant, je me rappelle de cette phrase qu'il nous répétait jadis. Se relever. Toujours. Est-ce donc non pas un hasard qu'il ai toujours cette morale à répéter ? Je ne crois pas. Une manière de vivre, une façon de s'accrocher à des idéaux, sans jamais sans dépêtrer. Quelque chose que je n'ai pas aujourd'hui, que je n'aurais certainement jamais. Alors comme tout homme comme il se le doit, l'on essaie de reprendre un petit peu, de se le garder dans un endroit gardé par des chiens aux dents acérées. Mais, comment se redresser quand les mains vous jettent des pierres ? Comment vouloir lever la tête vers un ciel clément alors qu'il ne fait que pleuvoir ? Sans main tendue pour une aide, rien n'est plus sûr.
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MessageSujet: Re: Un père s'occupe plus de dix enfants que dix enfants d'un père. • AINDREAS & ESRAS   Un père s'occupe plus de dix enfants que dix enfants d'un père.  • AINDREAS & ESRAS EmptyJeu 11 Juil - 7:10

► L I S T E N


aindreas & esras


Il y a ces personnes, qui prenant part à votre existence d'une telle manière, que vous n'imaginez jamais pouvoir disparaître. Elles deviennent éternelles dans vos songes alors que vous ne savez que trop bien que vous vous mentez à vous-mêmes. Alors, dans ces instants où toute illusion s'échoue lamentablement, vous paniquez, soudainement. La seule chose qui vous reste à l'esprit est que vous désirez les garder près de vous, les serrer tout contre votre torse, pour qu'au moins une dernière fois, votre cœur sente que ces êtres sont là et qu'il puisse leur murmurer tout ce qu'il nourrit pour eux. Je me savais fort et vaillant et, bien que je me savais à la portée de bien des malheurs, ce n'était pas pour moi que je craignais. C'était pour chacun des miens. Mes faiblesses, je les connaissais et avais appris à la surmonter du mieux que je le pouvais mais les leurs... Je n'étais pas assez présent pour les contrer et il m'arrivait parfois de sentir mon monde s'écrouler sous moi, glissant sous mes pieds et venant abattre violemment mon corps contre le sol. Mais je me relevais. Toujours. C'était devenu machinal, comme une idée ancrée si profondément en mon être qu'elle m'avait intégrée, me constituait. Avant même d'avoir terminé ma chute, je m'apprêtais à me dresser à nouveau ; il n'y avait qu'une unique chose qui serait capable de me clouer définitivement au sol et je préférais éviter d'y penser tant que je le pouvais. Ma propre disparition entraînerait celle de ma bien-aimée, Eanna qui, je le savais, ne pourrait vivre sans mon être à ses côtés. Peu de mariés pouvaient se vanter de jouir d'un lien tel que le nôtre ; l'amour que nous nous portions n'avait jamais cessé de croître, nous rapprochant chaque jour un peu plus, nous entrelaçant et nous nouant davantage à chaque instant, rendant notre séparation impossible. J'étais ce pilier qui, jamais, ne devait crouler, peu importait le poids qu'il avait sur ses épaules ; il soutiendrait le monde qui était le sien.

Dans l'arbre de mon monde, un être tout particulier nichait sur une de mes branches ; oisillon recueilli, il avait longtemps picoré mon écorce, m'irritant assez pour que mon regard se fasse noir sur son plumage en bataille. Mais il avait fini par prendre son envol ; agitant d'abord maladroitement ses petites ailes, il planait désormais avec sûreté. Pourtant - et il le savait - rien ne l'empêchait de venir à nouveau se déposer là où il avait grandi ; il y serait même accueilli avec une grande joie. Car Aindreas avait toujours fait partie de la famille ; je lui avais insufflé mes valeurs et mes mœurs et, au creux de son être, il y avait quelqu'un part un peu de Dunegan qui se cachait. La main que je lui avais tendue avait laissé son empreinte sur lui, c'était évident. Et même s'il m'avait parfois déçu, j'étais aujourd'hui fier de ce jeune homme, d'autant plus que je lui étais redevable ; sans son intervention, Eremon ne serait plus, j'en étais persuadé. Je préférais le savoir estropié mais vivant que pourrissant dans la terre, sans plus une once de vie en son être. L'idée même de perdre mon fils se révélait être une atroce torture pour mon être ; la chair de ma chair, le sang de mon sang, celui de ma tendre épouse. Il avait hérité de sa blondeur aurifère mais, à l'instar de sa cadette, son caractère bien trempé était tout à fait similaire au mien, au plus grand dam de certains. Aindreas et Eremon, ces deux noms ne me semblaient jamais loin, comme accrochés l'un à l'autre, parfois suivi d'un troisième, celui d'Eireen, que je me devais bien souvent de retrouver dans l'immensité du château. Qu'il était loin le temps où leurs pas étaient encore bercés par la douceur de l'enfance. Désormais, Eremon boîtait et Eireen hurlait, que pouvais-je donc faire à cela ? Et Aindreas ? Quels malheurs lui étaient-ils donc tombés sur le coin de la figure, sans qu'il ne demande rien, si ce n'est que le devoir d'être un adulte ? Ah, si seulement j'avais pu en connaître ne fusse que le dixième, sans doute aurais-je voulu me dresser contre vents et marrés et déplacer les montagnes pour lui venir en aide. Mais il était là, souriant, presque encore comme un enfant, avec l'innocence en moins. Ses épaules se haussant m'avouaient-elles peut-être muettement un mal présent mais, de la manière dont il nous rongeait généralement, comment aurais-je pu deviner que derrière ce rictus éternellement associé à ce fin visage, se cachait mille démons ? La réponse était simple ; cela était impossible. Aindreas voulait aller bien, alors, il allait bien. Je voulais être un roc, je l'étais, c'était un peu pareil. Les hommes oublient souvent qu'ils sont ce qu'ils se font eux-même devenir.

Sa réponse m'arracha un rictus avant que mon visage ne se ferme, légèrement contrarié par le faux pas de ces palefreniers semblant fort incompétents qui pourrait coûter la vie à trois malheureuses bêtes innocentes. Une quête, le mot était choisi avec précaution et reflétait plutôt bien la raison de notre escapade. Je fus heureux qu'il puisse accepter ma proposition, craignant un instant qu'il ne soit en route vers d'autres occupations plus importantes et exigeantes mais il semblait tout à fait libre et plutôt partant pour une telle mission. Ainsi, après avoir acquiescé à sa réponse, nous partîmes à la recherche de nos propres montures qui, heureusement, elles, se trouvaient bien à l’abri dans les écuries. J'étais habitué à ce que les regards se tournent vers moi ; les années et mes quelques exploits m'avaient forgé une réputation et une carrure que peu de gens pouvaient ignorer. Mais celui d'Aindreas était particulier, bien que j'en sois depuis longtemps accoutumé. Les paroles qu'il prononça me firent diriger mon regard vers son visage, scrutant ses traits si finement dessinés, avant qu'un mince rictus ne vienne naître sur mes lippes.  « Je t'en remercie Aindreas mais ce n'est pas pour ma personne que j'ai crains le plus. » Détournant le regard sur ma route, j'affichai une mine sombre ; certes, mes blessures s'étaient révélées inquiétantes mais j'avais tenu bon. C'était mon rôle ; tenir bon. S'il fallait que je sois modèle, autant que je sois exemplaire, même si mes véritables raisons prenaient racine bien au-delà de cela. Redressant un peu plus mon échine, je me raclai la gorge, conscient que mes mots n'étaient guère joyeux et que le malheur était déjà bien assez présent que pour s'en plaindre. « Il m'en faudra plus qu'un ours légendaire pour m'anéantir. Hum. » Fronçant les sourcils, me retournant vers mon interlocuteur, je repris la parole après un court instant de réflexion. « Si nous arrivons à remettre la main sur cette infâme bête, elle s'en mordra les pattes. » acquiesçant mes propres dires, j’accélérai alors le pas afin de nous rendre plus rapidement vers le lieux dans lequel nous nous rendions. Plus vite nous serions partis et moins loin iraient ces trois furies affolées, capables d'avaler une distance incroyable en peu de temps, cavalant pour leur vie en apercevant ne fusse que leur ombre derrière elles, terrorisées à l'idée d'être rattrapées par un démon imaginaire les poursuivant.

Keavy, la jument bai brûlée qui partageait mes journées depuis deux années, leva doucement la tête à mon arrivé, ayant déjà reconnu mon pas avant de se laisser tranquillement harnachée par les palefreniers qui n'osèrent guère faire les fiers en m'apercevant à nouveau, mâchonnant quelques brins de foin. Elle était robuste et son endurance compensait aisément son allure peu rapide, pouvant traverser de nombreuses terres dans un galop souple et lent des heures durant. L'animal fut heureux de recevoir quelques caresses sur le chanfrein avant d'observer son compagnon équin s'approcher en compagnie du mien qui lui, était bel et bien humain. Me retournant vers ce dernier, je lui fis part de ces quelques mots. « D'après ce que les personnes alentours m'ont indiqué, les bêtes sont parties directement par là... » J'accompagnai mes paroles d'un geste de la main avant de continuer. « Heureusement, la neige a cessé de tomber, nous retrouverons facilement leur piste, en priant pour que des loups n'en fassent pas de même. » Sur ces paroles, je mis pied à l'étrier avant d'ordonner à la jument d'avancer, d'abord d'un pas décidé, suivi par un petit trot détendu et finalement de la lancer dans un galop souple, suivant la trace fraîche des chevaux fugitifs. Que l'Ecosse était belle, vêtue de son immaculé manteau, figée dans le temps hivernale, seulement perturbée par quelques bruits d'animaux farouches et prudents. Seuls les loups pouvaient encore se permettre d'être à l'aise par une telle période, traquant les quelques proies tremblantes de froid et peinant à trouver leur nourriture. L'air était pourtant sec, malgré les basses températures sévissant, rougissant notre peau, la giflant d'une claque rude et piquante. Mais cela restait, quelque part agréable ; elle nous vivifiait, revigorait les hommes, se redressant sous l'emprise de son engourdissement, prêts à se battre contre la nature elle-même, même s'ils savaient qu'elle finirait tout de même par remporter leur combat.

Ralentissant l'allure en observant une certaine transformation dans la régularité des empreintes, je remarquai que les bêtes avaient dû se calmer à partir d'ici, troquant leur rythme effréné contre un trot plus serein, beaucoup moins fougueux en découvrant enfin que leur ombre ne les dévorerait pas. Passant au pas en flattant l'encolure de mon destrier dont le souffle chaud formait un nuage de vapeur, je me mis à la hauteur d'Aindreas afin de pouvoir échanger avec lui. « A en croire leurs traces, ces chevaux ont dû ralentir par ici. Ils ne doivent plus être très loin, garde l’œil ouvert. » J'allongeai ensuite le pas de Keavy qui redressa vivement la tête, faisant tournoyer ses oreilles sur le haut de son crâne, également aux aguets. Son attitude changeante me laissait croire que mes dires n'étaient pas dénués de toute vérité, espérant alors pouvoir repérer rapidement les trois bestiaux afin de les ramener dans la sécurité et le confort de leurs écuries, priant pour qu'ils ne se soient pas blessés et surtout pour qu'un prédateur quelconque ne leur soit pas tombé dessus. 

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