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 Brillante dès l'aube et unique étoile de sorgue ¤ Isallys

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Gabran MacGuffin
Gabran MacGuffin

Lowlands

▷ MESSAGES : 1045
▷ INSCRIPTION : 15/03/2013
▷ LOCALISATION : Lowlands
▷ ÂGE : Quarante années
▷ HUMEUR : Circonspecte
Brillante dès l'aube et unique étoile de sorgue ¤ Isallys 13100606190997207
« La parole humaine est un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à en faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les étoiles. »

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MessageSujet: Brillante dès l'aube et unique étoile de sorgue ¤ Isallys   Brillante dès l'aube et unique étoile de sorgue ¤ Isallys EmptySam 27 Juil - 19:45

« Espoirs roses, attente timide, nuages noirs,
Je revois ses yeux et les larmes ne coulent pas,
La brûlure intestine qui dévore mon corps
Sale mes plaies avant de m'avaler.

Solitude de fer qui cloisonne mon cœur,
Et surprend le sourire dormant dès les premières lueurs.

Larmes grises, froid bleu, nuages noirs,
Je ne dis plus rien et le silence me comprend,
Je n'espère plus rien puisque je souffre autrement,
L'aube n'est pas levée que déjà vient le soir.
»






C
hacun suivait l'incoercible sentier de son existence, chacun faisait bonne chère des instants de liesse, chacun chutait ou outrepassait ses tribulations, chacun possédait ses anges et ses démons... Quelques rares parvenaient à aller de l'avant, inhumant les spectres de leurs méchefs pour ne jamais plus avoir à subir leurs souillures, ils laissaient le passé à ce qu'il était, et mirer vers un horizon propice au changement, à une certaine forme d'ataraxie... Lui, n'avait jamais été capable d'agir ainsi. Harpé au récif de ses affres, il endurait sciemment l'ire d'un océan de sombres souvenirs, n'embrassant la vie que pour l'amour de ses enfants, et la prospérité de ses ouailles. Voilà tout ce qui l'importait à présent : promettre un digne héritier aux Lowlands, et que ces mêmes terres puissent survivre à la conflagration du royaume sans trop en souffrir. Bearach serait digne de leur lignée, il n'en doutait point, il ferait un laird d'exception et un père assurément meilleur que lui ne l'avait été. Il en avait fait le serment sur la sépulture de sa défunte aimée, là haut, posée sur sa délicate nue et ceinte de sa nimbe d'ange, elle serait fière de ce que leur fils deviendrait, quand bien même ne pourrait-elle être encore de ce monde pour l'éduquer. Au diable Sorcha et son outrecuidance congénitale, Gabran ne pouvait même plus supporter la fragrance qui flottait dans son sillon, plus depuis leur dernière algarade qui les avait menés à de dangereuses lisières. Il ne l'avait plus effleurée depuis cette fausse couche qui l'avait privé d'un poupon, elle s'en était venue quémander un peu de sybaritisme, il avait refusé d'accomplir son devoir conjugal... Et tout était allé très vite, la frustration, l'opprobre, la rancoeur, et les mots de trop. L'hydre des Northern avait osé évoquer Diane, sa disparition, et le fait qu'elle ait emporté avec elle le cœur d'un homme qui tenait miraculeusement debout, tarabusté d'une ineffable affliction. Chaque nouvelle aube était un pas supplémentaire dans son chemin de croix, et si tout le monde savait que le seigneur n'avait pas encore fait son deuil, même plus de quinze années plus tard, ouïr ne fut-ce qu'un verbe au sujet de son ancienne épouse l'avait plus que fragilisé. Sots avaient été ceux qui, jadis, avaient songé qu'une sylphide même aussi belle que la Chattam serait encline à remplacer l'être adoré, personne ne le pourrait jamais, nul ne serait à même de l'égaliser, aucune autre nymphe ne serait taillée dans le même marbre... C'était du moins ce qu'il avait toujours pensé, jusqu'à ce que le sort ne décide de rouvrir de vieilles meurtrissures, et de s'acharner...

Elle lui était apparue lors d'une sorgue comme toutes les autres, à l'occasion d'un banquet durant lequel les réjouissances n'avaient pas manqué, le whisky avait coulé à flot, si bien que le chef MacGuffin eut presque cru que tout ceci n'avait été que le fruit de son imagination. Au détour d'un corridor, alors qu'il ne faisait que regagner ses quartiers pour y sommeiller, il s'était retrouvé transi face à cette vénusté pleine de déférence qui avait alors fait courbette devant lui. Si désarçonné, qu'il avait agi de la plus inepte des façons, en prenant ses jambes à son cou comme un vulgaire pleutre. Il l'avait fuie, elle... Isallys. Ce prénom résonné en délice et peine dans son esprit depuis cette fameuse nuit où, dans ses merveilleux traits encore juvéniles, il avait trouvé tant de ressemblance avec une grande sœur qu'elle n'avait jamais eu l'opportunité de connaître. L'ironie était cruelle, elle était abjecte d'avoir recrée le simulacre de son amour perdu, et bien évidemment, son inconscient s'échinait à la rappeler à son bon souvenir. Pourtant, il avait toujours su que les Fergusson avaient une benjamine, une perle qui s'apparentait à l'aînée avait-on susurré, ce qu'il avait jugé être des calomnies auxquelles il n'avait jamais prêté foi. L'idiot... Comment avait-il fait pour ne pas la remarquer avant, alors qu'ils avaient certainement été présents aux mêmes rassemblements ? Et voilà que pour les quelques fois où ils s'étaient ensuite trouvés dans la même pièce, il n'avait fait que la fixer à l'instar d'un prédateur à la fois prêt à lui bondir dessus, et prompt à prendre ses distances pour mieux l'observer. La jouvencelle devait le prendre pour un fou à lier, loin d'imaginer la cataracte de conjectures et controverses qu'elle avait involontairement engendrée en ayant simplement fait preuve de politesse, et d'envie de rencontrer le dirigeant de la contrée. Le laird lui-même trouvé son attitude fort déplacée, à faire peser le poids de son regard sur une belle innocente qui ne comprenait sûrement rien à la raison de son comportement... Mais ce soir. Oui, ce soir, il ne se contenterait pas de la contempler de son siège en toute inertie. Cette fois, il était bien décidé à sauter le pas, et à agir, même s'il ignorait totalement vers quel péril il se hâtait.

Une paluche heurta amicalement son rachis alors que ses prunelles d'azur glacé s'étaient égarées dans le décors, Gabran reconnut aisément le timbre hilare de l'un de ses frères qui aimait tant à le taquiner. Darren n'avait pas son pareil pour ce faire, tentant tant bien que mal de redonner une once de jovialité à son aîné et seigneur, avec plus ou moins de succès. Le gouverneur lui adressa malgré tout un semblant de risette, éphémère mais sincère, avant de prendre congé auprès de ses interlocuteurs et de faire volte-face. Il se faufila parmi la masse de convives qui avaient convergé au domaine des Fergusson, ceux-ci ayant organisé une humble frairie comme on avait marotte de le faire pour se complaire et resserrer les liens entre habitants des Lowlands. La fraternité des diverses familles réchauffait le cœur du suzerain qui avait lui-même répondu positivement à l'invitation, toujours bienheureux de se trouver parmi ses sujets. Plusieurs de ses proches l'avaient naturellement suivi, dont Sorcha qui devait probablement cancaner en compagnie d'autres dames – grand bien lui fasse ! Les époux MacGuffin ne s'étaient point adressés la parole depuis quelques temps maintenant, et cela ne changerait pas cette nuit où l'hiver psalmodiait plus que jamais son aquilon. Il s'en tiendrait éloigné pour le séjour, et prenait pour l'heure la direction d'une muse bien plus inspirante. Le fier gaélique rejoignit les abords du lord de maison, Dreann, celui qu'il considérait toujours comme une sorte de beau-père – comme un ami avant tout. Celui-ci semblait pris dans les méandres d'une discussion avec une poignée de ses pairs, et dans le cercle de locuteurs, se trouvait Isallys, vers laquelle le quarantenaire hasarda une lorgnade encore pusillanime. Il hésita un bref instant : peut-être ne désirerait-elle guère lui parler ? Il n'avait pas été le meilleur gentilhomme que l'Ecosse ait porté depuis leur succincte rencontre, lui qui mettait usuellement toujours un point d'honneur à être gentleman. Rien que pour cet impair, il lui devait des excuses, motif comme un autre pour entamer les connaissances.

« Monseigneur... » Entonna t-il d'un phonème circonspect, ce titre s'adressant directement au maître du bastion dans lequel ils ripaillaient tous. Il lui sembla que divers regards intrigués avaient échoué sur son galbe, et que l'on attendait de savoir de quelle teneur serait sa déclaration. « Pardonnez-moi de vous interrompre dans vos débats, cela ne durera qu'un instant. Je voulais seulement solliciter votre agrément paternel quant au fait de vous emprunter votre fille, le temps d'une conversation. » Formuler une telle requête lui paraissait légitime, lui-même n'appréciait guère voir des quidams rôdailler autour de ses descendantes sans qu'il n'ait donné son consentement, mais encore fallait-il que cela sied à la principale intéressée, vers laquelle ses calots biaisèrent avec humilité. « Si celle-ci y trouve son intérêt, bien entendu... ? »

Gabran patienta pour la réponse des deux partis, qui eurent tôt fait de s'accorder sur une note positive. Rien de suspicieux à cette demande, le suzerain était accoutumé à échanger avec la progéniture de ses sujets, la communication avec ceux qui remplaceraient un jour leurs géniteurs était substantielle. Il présenta donc son bras à la jeune femme, avant de l'entraîner avec lui à travers la foule qui festoyait à en omettre la guerre qui rongeait le royaume. Une accalmie de bon augure, qui conviait à un peu de répit et de délassement, fort heureusement qu'ils parvenaient encore à entrevoir un peu de lumière dans un quotidien bien obscur ou teint de vermeille. Loin de toutes ces pensées, le laird progressait dans la salle, les yeux stabilisés sur une encoignure encore peu fréquentée et qui leur laisserait une once d'intimité, tout en restant en vue de tous. Là, auprès de l'âtre dans lequel l'on bousculait les tisons, ils seraient à la fois au chaud et proche de l'air pur d'une grande fenêtre par laquelle l'on voyait choir la neige. L'endroit parfait, où le binôme s'arrêta non sans susciter quelques oeillades curieuses mais discrètes. Le gouverneur se mit face à la dryade et s'apprêta à prendre la parole... Cependant, aucune sonorité ne sortit de son gosier lorsque dans ses somptueuses gemmes de bleu, il plongea. Cette beauté unique et délicate le désarçonna, elle semblait si innocente, si précaire... Depuis quand n'avait-il pas senti pareille émotion à la simple vision d'une demoiselle ? Une pléthore d'ans. Mais il devait se fourvoyer, assurément... Il humecta ses lippes et prit une frêle inspiration pour regagner sa contenance, puis prononça enfin.

« Je gage que je vous dois quelques excuses, milady... » Voilà qui étaient au moins de bonnes prémisses, car la pauvrette ne devait plus savoir sur quel pied valser avec lui. Dans une impulsion de culpabilité, il biaisa brièvement le regard puis revint sur son joli minois. « M'est d'avis que j'ai agi comme un véritable cuistre, cette fois là où nous nous sommes croisés... J'ose espérer que vous aurez la bonté de me pardonner cette gaucherie, sans doute avais-je abusé de cette succulente liqueur qui fait la notoriété des festivités écossaises, et... Mh... Je suis navré. » Il aurait été vain d'ergoter à ce sujet, il ressentait suffisamment d'opprobre pour s'y enliser encore davantage dans le dessein d'alléguer ses actes. Si ce n'était sa femme, il n'aimait pas à offenser une dame, en particulier alors qu'en tant que veilleur des contrées australes, il se devait de montrer l'exemple. Isallys l'intriguait bien plus que les apparences ne le suggéraient, bien plus qu'il n'aurait été apte à se l'admettre, et en cela, il nourrissait l'espérance de ne pas être passé à côté de l'occasion d'apprendre d'elle. Dans un geste intuitif, il réajusta sa pèlerine au tartan d'orange et de sinople, respirant une noblesse intrinsèque bien que nullement dédaignante vis-à-vis d'autrui. Ses calots roulèrent dans l'immense salle et mirèrent leurs homologues dont certains égosillaient quelques cantiques traditionnels, et parmi ces chants presque folkloriques, s'éleva derechef la voix du suzerain. « Voilà fort longtemps que je n'avais point remis les pieds en la demeure du seigneur votre père, j'avais oublié que laird Dreann savait parfaitement recevoir ses convives. C'est une bien belle agape qu'il a organisée là, il me plaît de voir nos gens encore enclins à la fête. J'en suis à chaque fois pantois... » Par ailleurs, ses phalanges tâtonnèrent le néant, subitement conscientes qu'elles ne tenaient plus aucun verre depuis belle lurette, ce à quoi il fallait remédier. « Buvez-vous quelque chose ? » Les donzelles étaient bien souvent attirées par le vin ou les nectars bien plus doux que ne l'était le whisky, ce qui n'était guère un mal, une femme en dépossession de ses moyens était d'un vulgaire sans égal, mais elles aussi avaient le droit d'enivrer un tant soit peu leurs sens.


Dernière édition par Gabran MacGuffin le Jeu 8 Aoû - 9:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Brillante dès l'aube et unique étoile de sorgue ¤ Isallys   Brillante dès l'aube et unique étoile de sorgue ¤ Isallys EmptyMer 7 Aoû - 18:37


Isallys & Gabran




Elle se souvenait de sa prestance quand il fût arrivé à contresens, son regard scrutait le sol quand elle fit sa révérence tant de fois répétée, pour saluer son seigneur. Elle se souvenait du silence qui s'en était suivi, lorsqu'elle osa lever les yeux vers lui et remarquer son air hagard. Sans un mot échangé, laird Gabran s'en était allé, laissant la jeune Isallys un brin troublée par cette rencontre, si tant était que l'on pouvait le nommer ainsi. Auparavant, elle n'avait pu que l'apercevoir de loin ou l'observer lors de banquets, sans jamais oser s'imposer plus que cela. Il était intimidant, le chef du clan MacGuffin et des Lowlands, un mari et un père de famille... mais elle ne voyait que l'homme qu'elle avait troublé, pour une raison qui lui échappait. N'était-ce dû qu'à sa ressemblance avec Diane ? Elle n'en doutait que très peu, car il la remarquait à chaque fois désormais. Le fait de se sentir observée n'était guère toujours agréable, ceci dit, elle ressentait un léger pincement au coeur à chaque fois que ce fusse lui. Il n'était pas n'importe quel homme après tout, mais elle ne pensait guère avoir l'occasion de parler avec lui un jour, peut-être à cause de cette première impression qu'il lui avait donnée ? Elle rêvassait, le regard perdu parmi les convives présents en ce jour de frairie, les Fergusson avaient conviés nombres de familles à venir festoyer en leur compagnie et Isallys s'était naturellement installée à la tablée de son père. Niethen était à ses côtés et tentait parfois de la faire rire, car elle semblait peu intéressée par les conversations alentour. A quelques mètres plus loin se trouvait le suzerain, il avait répondu à l'invitation et s'était montré avec toute sa famille, sans doute était-ce la raison qui la rendait si peu attentive au reste. Depuis leur première rencontre, il n'y avait eu que des regards et c'était bien tout ce qu'ils s'échangeaient, mais aujourd'hui ce fut différent.

Elle avait tourné les yeux en sa direction alors qu'il s'approchait de sa tablée, elle n'y pouvait rien tandis que son regard devint fuyant, timide et elle n'osait guère le regarder dans les yeux lorsqu'il s'arrêta à proximité. Il s'adressait à son père, mais rapidement il fit allusion à sa petite personne et elle osa enfin lui porter un regard. Elle devint très attentive aux échanges des deux hommes, il était venu demander sa compagnie en s'assurant d'obtenir l'approbation du paternel avant tout, puis le sien évidemment. Elle dut bien rester quelques secondes sans voix alors que Dreann, son père, n'y voyait aucun inconvénient. Il le prenait même très bien, sollicitant ainsi l'avis de sa propre fille qui tardait à répondre. Les regards s'étaient aussitôt concentrés sur elle et tous ceux autour de cette table attendaient patiemment sa réponse. Certes elle n'aurait pas pu refuser une entrevue avec le suzerain, mais elle en était plutôt ravie au fond d'elle quand bien même elle s'évertuait à montrer une attitude détachée et solennelle envers lui. Autre que le plaisir de susciter l'intérêt de l'homme qui gouvernait les Terres des Lowlands, elle était avant tout, curieuse à son sujet et sincèrement intéressée par sa personne, sans doute parce qu'il avait un jour été le mari de sa soeur et que tout ce qui se rapportait à elle, l'intéressait d'une manière ou d'une autre.
« Je ne saurais refuser, Monseigneur. » Seulement, elle ne savait pas dans quoi elle mettait les pieds ni tout ce que ceci engendrerait par la suite. Sans doute n'imaginait-elle pas l'ampleur que tout cela prendrait, qui aurait pu après tout ? Elle avait donc quitté sa place et s'était avancée vers le laird qui lui tendait déjà son bras. Un grand sourire ornait son visage tandis qu'elle acceptait son bras et le laissait la guider jusqu'à ce qu'il ait trouvé l'endroit idéal. Ils étaient toujours dans la grande salle et à la vue de tous, mais assez loin des brouhaha et exclamations diverses des convives pour ainsi mieux s'entendre. Elle souriait, car elle était un peu tendue malgré tout et que se retrouver de nouveau en face à lui, la gênait plus qu'autre chose. Il était deux fois plus intimidant de près, mais elle ne détournait guère les yeux des siens. Il lui fallait un peu de courage et de confiance en elle, mais ce qui la rendait si nerveuse était le pourquoi de cette conversation ; elle ne savait toujours pas quelles étaient ses intentions, s'il voulait lui demander quelque chose ou simplement lui parler.. Elle était un peu perdue et dans tout cela, elle n'avait même pas pensé au plus logique... des excuses. Il s'était excusé de sa conduite peu gentilhomme lors de leur première entrevue et son attitude navrée l'avait mise plus à l'aise, étonnamment. C'était comme si une voix lui avait soufflé que ce n'était pas si terrible et qu'elle devrait se détendre à l'avenir, ce qu'elle fit en commençant par lui répondre.

« Je vous en prie, Milaird, vous étiez déjà pardonné. Vos excuses me réconfortent et je les accepte, bien entendu. » Sans n'en dire plus, elle tourna les yeux vers le dehors que l'on pouvait apercevoir d'une fenêtre, consciente que son vis-à-vis ne voulait point s'attarder à ce sujet. Elle l'avait aussi bien senti dans sa voix que de par son regard, qui aussi magnifique soit-il selon elle, en révélait bien plus sur ses émotions que ne le faisaient ses mots. Son regard quitta la fenêtre pour revenir sur lui, à qui elle fit un petit sourire pour appuyer ses bons sentiments à son égard, ne sachant guère ce qui allait suivre désormais. Il n'allait sans doute pas repartir tout de suite et maintenant qu'ils étaient là, ils pouvaient bien en profiter pour discuter. Il choisit de reprendre la parole à cet instant et ainsi faire part de ses impressions quant à cette ambiance festive, ce à quoi la jeune dame avait réagi en promenant son regard à travers la grande salle. Elle était parfaitement d'accord avec lui, même si en l'occurrence son jugement n'était guère objectif, son père avait toujours su recevoir ses convives. « J'apprécie ces jours où la joie peut se lire sur tous les visages et où j'en oublie le reste. » A ses mots, un réflexe peu charmant avait amené l'une de ses mains à réajuster le col de sa robe et ramener ses cheveux sur ses épaules, ainsi elle était certaine qu'on ne la verrait pas. Ce qu'elle s'évertuait à cacher était l'une des raisons pour laquelle elle n'aimait guère être observée, ce qui en ce jour n'avait pas été si fréquent. « Buvez-vous quelque chose ? » Il n'était pas dans ses habitudes de goûter à la boisson, mais elle pouvait bien avouer que cette fois-ci était un cas exceptionnel, non ? Elle hésita un instant, mais elle trouvait plus agréable d'accepter et de boire en sa compagnie, plutôt que de le laisser siroter son verre tout seul. « De premier abord j'aurais refusé poliment, mais pour cette fois je prendrais bien une coupe de vin. » Elle le regardait de nouveau, à présent détendue et encline à poursuivre cet entretien fortuit. Cette journée était peu ordinaire, car ce n'était pas tous les jours qu'elle aurait la chance de partager un moment comme celui-ci avec le Laird, du moins le pensait-elle.
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MessageSujet: Re: Brillante dès l'aube et unique étoile de sorgue ¤ Isallys   Brillante dès l'aube et unique étoile de sorgue ¤ Isallys EmptyVen 9 Aoû - 9:08

« Espoirs roses, attente timide, nuages noirs,
Je revois ses yeux et les larmes ne coulent pas,
La brûlure intestine qui dévore mon corps
Sale mes plaies avant de m'avaler.

Solitude de fer qui cloisonne mon cœur,
Et surprend le sourire dormant dès les premières lueurs.

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Je ne dis plus rien et le silence me comprend,
Je n'espère plus rien puisque je souffre autrement,
L'aube n'est pas levée que déjà vient le soir.
»






E
lle ne lui tenait pas rigueur de son impair, et cela lui retirait un poids somme toute considérable. Gentilhomme dans l'âme, songer à ce qu'une damoiselle puisse l'illustrer comme le pire des faquins ne lui seyait guère, même si aujourd'hui encore, il ignorait ce qui avait bien pu se produire pour qu'il agisse de la sorte. Sa défunte mère aurait rougi d'opprobre si elle avait encore été de ce monde, depuis quand son aîné se comportait-il ainsi avec la gente féminine ? Il n'était pas mécontent que nul n'ait aperçu la scène, ce serait un élément de rencontre qu'ils garderaient pour eux et, il l'espérait, qu'ils finiraient pas inhumer pour ne plus jamais l'évoquer. Pour ce second face à face, Gabran avait voulu faire les choses dans les règles de l'art et ce, même si une étrange et ineffable gêne persistait en son être. Un sentiment qu'il s'échinait à croire inexistant lui rongeait bel et bien les viscères, c'était comme si son subconscient frémissait à la nimbe de la jouvencelle à ses côtés, qui ne perdait décidément rien de sa superbe. De sa flavescente chevelure à la pulpe de ses lippes d'incarnat, elle demeurait superbe, déesse terrestre qui ne savait probablement rien ou si peu du pouvoir qu'elle pouvait avoir sur ces malheureux bougres. Elle émanait l'aura d'une innocuité encore tendrement juvénile, à son âge respectif, elle était d'ores et déjà une femme, mais quelque chose devait encore s'épanouir. Lui restait encore à épanouir toute sa corolle de pétales, c'était un fait que l'on ressentait, sans parvenir à l'expliquer... Mais en serait-elle seulement capable, en ces funestes temps ? Le suzerain s'interrogeait souvent sur le devenir de ses ouailles, plus encore lorsqu'il s'agissait de ces pauvrettes qui, à défaut de prendre les armes, craignaient pour la vie de leurs pères, de leurs époux, de leurs fils... Et les pleuraient parfois. Etait-ce une existence que de contempler l'épée de Damoclès de leurs hommes, sans être enclines à quoi que ce soit pour leur éviter le châtiment de Dieu ? De façon notoire, l'on disait de lui qu'il était un bon laird... Dans les faits, il lui arrivait fréquemment d'en douter. Ce genre de réflexion mettait le dirigeant qu'il était sur les rotules, pour mieux s'excuser auprès de ceux qui n'étaient plus à cause de cette guerre, pour rendre hommage aux héros oubliés, à ceux que l'on ne commémorait qu'une fois l'an pour le jour où leur vie leur avait été arrachée. La perspective d'un avenir serein était trouble, peut-être trop utopique...

Le MacGuffin cligna des yeux, impavide, mais intérieurement navré d'oser penser à de telles choses alors qu'ils se trouvaient au cœur d'une joyeuse frairie, et qu'il était en agréable compagnie. Que les bonnes gens le fustigent, voilà tout ce qu'il méritait ! Car malheureusement, si comme Isallys s'était plu à le soulever, la liesse se lisait sur tous les faciès alentours, c'était rarement le cas pour le sien. Des rires et des sourires tiraient inopinément ses traits marqués par les années et les préoccupations, éphémères, à peine nés qu'ils s'envolaient déjà. Ses proches le pointaient du doigt pour cela, Darren n'avait de cesse de le seriner : pas assez de risettes, pas suffisamment de feu sacré lorsqu'il était question de se délasser. C'était à croire qu'à force de tribulations, il avait oublié comment s'amuser – rien d'étonnant à ce que son fils suive un chemin similaire en terme de douce mélancolie. Par ailleurs, il ne put s'empêcher de susurrer un commentaire suite aux paroles de son interlocutrice, son regard orienté vers la foule d'écossais. « L'on oublie jamais véritablement... » Ou l'on feignait qu'il en soit ainsi. Ce disant, ses prunelles diaphanes se posèrent sur la donzelle lorsque celle-ci se mit à mouvoir pour réajuster ses atours, un geste si peu naturel qu'il en était inexorablement suspect, et il pensait en connaître la raison. Toutefois, il se fit circonspect et vint la suggestion de siroter, non mécontent fut-il de la voir y consentir. La réaction fut instantanée, un simple mouvement de la main suffit à ce qu'un domestique accourt et ne leur délivre bientôt un verre d'une liqueur maltée et un second d'une boisson avinée. Après quoi, il leva légèrement ledit verre en direction de la belle – non pas pour trinquer avec elle, ce n'était point convenable pour une lady. - dans le dessein de rendre un hommage avant de passer à la dégustation.

« Aux Fergusson... Et aux Lowlands. » Il lui fit un frêle signe de tête, puis porta son whisky à ses lèvres pour en prendre une gorgée qu'il fit subtilement rouler sur ses papilles.Ce patronyme... Il était la source d'une telle dualité dans son esprit. Il en appréciait très sincèrement les membres, Dreann était un seigneur et ami qui lui était cher, ils avaient guerroyé et avait souffert ensemble, une amitié bien plus qu'une féodalité. Puis, il y avait Diane, son nom de jeune fille, puis cette demeure, dans laquelle il était en personne venu demander sa main... Presque vingt cinq ans jadis. Comment pouvait-il être pleinement à l'aise lorsque les spectres de son passé musardaient en ces lieux ? Gabran était peut-être l'incarnation même de la rétrospection, mais il ne parvenait à agir autrement, restant férocement agriché aux souvenirs d'une vie qui ne serait plus jamais la même. Il guigna Sorcha qui se trouvait plus loin dans la salle, et il lui sembla qu'un frisson d'aversion lui parcourut l'épine dorsale... Qu'il était affligeant de sentir pareille émotion envers sa propre épouse. A cela, il préféra reprendre un gorgeon d'alcool, prenant subitement conscience que le silence n'avait que trop duré entre celle qu'il aurait autrefois pu qualifier de belle-soeur et lui. « Que votre père ne vienne pas à penser que je vous enivre, je n'ignore pas à quel point il peut se montrer protecteur. C'est le lot de tout parent ou presque, je présume. » Du moins, c'était son cas également, toujours un œil sur son verre et l'autre sur ses enfants – bien davantage sur sa benjamine que sur les aînés, mais ce n'était qu'un détail. Puis, à la suite de ce trait d'esprit, il la contempla avec un peu plus d'insistance au risque de paraître incongru, il observa les entours finement sculptés de sa physionomie, avant de plonger dans le bleu céleste de ses mirettes. « Les Fergusson portent la vénusté dans leur sang... »

Le compliment était franc et la constatation véridique, il défiait quiconque de prétendre le contraire. L'affaire en était d'autant plus ironique qu'il ne flattait jamais sa compagne, mais qu'il s'octroyait ce droit avec Isallys après seulement quelques instants passés en sa compagnie. Qui plus est, il savait mieux que personne de quoi il parlait, lui qui s'était entiché et damné d'amour pour une Fergusson. La petite sœur avait irréfutablement été inspirée de la grande, et plus que jamais, il se revoyait en tant que hardi damoiseau venir courtiser celle qui s'était emparée de son cœur, tant il avait l'impression d'avoir un simulacre de Diane sous les yeux. Une vision qui lui plaisait autant qu'elle le troublait... Et dont il se détourna abruptement. Ses calots se portèrent subitement au loin, il sourcilla et avança d'un seul pas comme pour mieux se faire voir. A cet instant, il n'aurait point entendu les paroles de la nymphette quoi qu'elle aurait pu lui dire, et si celle-ci regardait dans la même direction que son chef de clan, elle pourrait aisément comprendre la situation. Là-bas, Rhona – plus que réputée pour être le trésor de son père. - venait de se faire aborder par un jouvenceau que Gabran connaissait bien. Le bougre ne cessait de vouloir se faire bien voir par la benjamine MacGuffin et s'abandonnait au flirt à la première opportunité, ce qui n'était pas pour plaire au pater. Fort heureusement, il ne fallut guère plus qu'une oeillade assassine pour que le jeune homme prenne congé, ce qu'il avait tout intérêt à faire s'il ne voulait pas que le laird des contrées australes ne l'éloigne de lui-même. C'était, dérisoirement, l'illustration parfaite du sens protecteur paternel soulevé dans la discussion à peine un moment plus tôt.

« Veuillez m'excuser de... cette absence... » Toujours en partie concentré, il vérifia que plus aucun vautour ne rôdaillait autour de sa princesse de fille, avant de se recentrer sur la sylphide. « Que disions-nous ? » Dans les flatteries, il se le remémorait à présent, mais il était sûrement inopportun de reprendre dans les mêmes voilures. Il se détourna alors vers la fenêtre par-delà laquelle l'on voyait choir les flocons, et si l'on tendait l'oreille, l'on pouvait ouïr la cantilène de l'aquilon dont la froidure ne les atteignait pas. Le paysage, pour ce que l'on distinguait sous les faisceaux lunaires, était d'un opale stérile et d'une beauté chagrine. « L'hiver est inéluctable, mais quel triste émissaire fait-il... Ne pensez-vous pas ? J'ai grand hâte que le printemps nous vienne, que la nature nous bénisse de ses merveilles, que le soleil nous oigne de ses rayons... Peut-être n'est-ce que le fruit de mon imagination, mais j'ai l'impression que les patries sont plus promptes au conflit avec la morsure hivernale. Comme si la saison éteignait les quelques braises d'humanité qui crépitent encore sous les armures gaéliques... » Un soupir passa la barricade de ses lippes. Le suzerain était las, las de cette guerre qui durait depuis une décennie, il regrettait tant l'époque de la reine Elinor et du roi Fergus, où tout était prospère. L'Ecosse n'était vraiment plus ce qu'elle avait pu être jadis. « Je sais que le sujet peut paraître inopportun en pareil rassemblement, mais un laird ne s'avise jamais assez de l'opinion de ses vassaux, hommes, ou femmes... Quel est votre avis sur cette guerre, milady ? »
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