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 on commence à bouffer ses poings pour étouffer les cris. on saigne à l'intérieur. (eremon)

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Aindreas MacNeil
Aindreas MacNeil

Western Highlands and islands

▷ ÂGE IRL : 28
▷ MESSAGES : 1005
▷ INSCRIPTION : 14/09/2012
▷ LOCALISATION : dans un champs de dryas.
▷ ÂGE : 28 ans.
▷ HUMEUR : perplexe.
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THA GAOL AGAM ORT.
Premièrement, ne touche pas à tes aiguilles. Deuxièmement, maîtrise ta colère. Troisièmement, ne te laisse jamais, au grand jamais, tomber amoureux. Car alors pour toujours à l'horloge de ton coeur la grande aiguille des heures transpercera ta peau, tes os imploseront, et la mécanique de ton coeur sera brisée de nouveau.

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MessageSujet: on commence à bouffer ses poings pour étouffer les cris. on saigne à l'intérieur. (eremon)   on commence à bouffer ses poings pour étouffer les cris. on saigne à l'intérieur. (eremon) EmptyJeu 3 Jan - 19:52

Devant mes yeux se met à glisser de la brume, oh non, j'aime à croire qu'ici il n'en est rien. Parait-il que dans les Northern, il est impossible de voir à plus de quelques mètres, ici tout peut se voir et mon but ne doit être éloigné lui aussi. Je jette un bref coup d'oeil sur l'homme qui m'accompagne. Oh oui, j'ai combattus, j'ai dû user de bien d'arguments pour le faire venir avec moi. L'utilité ? Surement aucune, si ce n'est calmer une curiosité qui me dévore depuis l'enfance. Je me disais avant que c'était un lieu hanté, et bien des fois je voulais y aller, sans avoir l'accord. Non loin de la route aux lyres, se glisse des ruines dites ombreuses, que des esprits encore en guerre ne font que se battre, on parle aussi de dragon qui aurait réduit tout en cendre. Un sourire se glisse sur mon visage à cette pensée, ah si seulement cela était possible. J'évite de trop m'idéaliser, de me dire que nous trouverons un dragon aux reflets rouges et dorés. Je voulais y aller oui, mais non seul. J'ai pensé à lui et ses mines bougonnes, à lui et sa mauvaise humeur légendaire que personne ne pouvait briser. Eremon ne marmonnait que " non " avec sa manière catégorique que tout espoir est réduit en miettes. Je lui demandais, je le suppliais de venir et puis vint l'argument de choc, certes un petit peu poussé à l'extrême, mais j'ose à penser que c'est lui qui a fait pencher la balance. J'ai simplement suggéré y aller seul, mais que si jamais on me retrouvait mort dans la gueule d'un ours, ce serait sa faute. Non sans un peu de manière stupide pour accompagner cette phrase, après tout, à quoi bon être au plus sérieux ? Quand je suis dans la même pièce que lui, je ne puis m'empêcher d'avoir un large sourire, après tout il est de cette amitié cette fraternité qui ne part plus. Malgré ses phrases cinglantes, malgré sa jambe qu'il a perdu au combat, il était, est et sera toujours un pilier dans ma pauvre vie bien confuse. Un peu la parole bourrue et direct oui, mais celle qui se fait directement entendre. Je me rappelle avoir une fois inventé une devise pour sa famille : Quand on est Dunegan plus besoin d'avoir sa langue dans sa poche ! Chose prouvée et même lui avait avoué qu'elle était bien révélatrice et surtout véridique. Sans lui que serais-je au jour d'aujourd'hui ? Je ne le saurais. Peut-être moins doué à manier l'épée, oui surtout ça. Si Eremon se trouve être aujourd'hui maître d'armes du clan, avant, il était cet homme fier sur son cheval à combattre quiconque se mettait sur son chemin. Un modèle de l'enfant un peu perdu que j'étais, une envie de le battre, sans jamais réussir. Sur le champs de bataille comme pour rigoler, il s'avérait avoir un troisième bras avec son épée, rapidité, force, les capacités d'un bon chevalier. Si ce n'est avec le mauvais caractère en plus. Deux hommes désespérés qui réussissent à se fatiguer l'un à l'autre, sans jamais pour autant se dire des adieux. Il est des choses, des personnes qui restent au fond de nous, qui nous forment, et ce ne sont pas mes parents qui ont réussis à faire de moi la personne que je suis à ces jours. Cailean, Eremon et ma soeur ont énormément participé à ce changement, cette évolution sans ménagement. Cailean et ma soeur se sont occupés de la partie des rêves, des espoirs, de l'idéal et Eremon s'est occupé de la passion de l'épée, de l'envie de monter sur un cheval et combattre pour celui qui gouverne. Je me souviens encore de ces fameux mots qu'il ne cessait de me dire, ah oui : qu'importe les circonstances, tu dois toujours te relever ! En pensant à sa voix rauque, son air sérieux, un rire sec m'échappe en coin de lèvres. Il est vrai qu'il n'est pas ce type d'homme à philosopher durant des heures, mais quand il parle, ce n'est certainement pas pour raconter des bêtises - quoi que. Fronçant alors les sourcils, au loin je la vois apparaitre, majestueuse. Une ruine, ou plutôt les ruines ombreuses.

Des couleurs fades, ternes et rongées par le temps. Je reste tout simplement béat de ce spectacle, la brume ne fait qu'augmenter cette sensation étrange, cet aura qui lui tourne autour. Un malaise, oui. C'est un frisson en premier qui me fait revenir à la réalité, arrêtant alors mon destrier, je descends sur la terre ferme, restant un long moment à détailler du mieux que je peux cette bâtisse qui jadis devait être magnifique. D'énormes pierres, des petits insectes qui se trimballent dessus, de l'herbe, de la mousse, à vrai dire, un grand rien. J'imagine déjà le regard accusateur d'Eremon pour me dire : c'est inutile, tu vois encore une de tes lubies. Je pourrais confirmer cette pensée, oui c'est stupide de regarder des lieux anciens. Malgré tout, je continue, avançant d'un seul pas, je pose mes mains sur mes hanches, pensif, essayant d'analyser ce que je peux. Du moins, ce qu'il reste. « C'est, assez impressionnant et vieux. » Serais-je entrain de me parler à ma propre personne ? Possible, il n'est pas rare que mes pensées se transforment en paroles dites tout haut. Laissant alors tomber mes bras le long de mon corps, je m'avance un peu plus, sans réellement attendre Eremon. Surement mon coeur claquant contre mon torse qui me pousse à faire les choses d'une manière aussi précipitée. Une énorme entrée, et ce qu'il reste d'une porte, le bois est rongé par des petites bestioles sur lesquelles je ne m'attarde pas plus. Si malgré tout, je passe le pas, il n'y a plus réellement d'intérieur, le ciel se voit et d'ailleurs, étonnement il se trouve être joliment bleu aujourd'hui. Il faut croire que la journée se veut plus belle pour les excursions. Haussant simplement les épaules, j'arrive à y discerner quelques vieux objets et du tissu dévoré par la poussière. Mon sourire continue à orner joyeusement mon visage, je me sens revenir des années en arrière, quand tout était agréablement beau. Des bruits de pas résonnent dans ce qu'il reste de cette pièce magistrale, je suppose que c'est Eremon, je ne prends pas la peine de me retourner. « Je me demande ce qui a bien pu se passer ici. » La maladie aurait-elle emportée ceux qui vivaient ici ? Je suppose que quelqu'un de puissant devait diriger ces lieux, vu l'envergure et la puissance que dégage les pierres et tout ce qui reste. Un coup de vent m'arrive alors en pleine figure, une brève grimace me glisse sur le visage. Malgré ce ciel qui parait clément, les températures se veulent bien basses et l'hiver ne tardera pas à pointer le bout de son nez. Désagréable, malencontreux, et même si je suis un écossais de pure souche, je ne m'y ferais décidément jamais. Malgré tout, un bruit, un son me fait faire un sursaut et systématiquement je me retourne, jetant un regard à gauche et à droite. Mais, rien, seule une pierre roulant au sol s'amuse de nous. La seule chose témoin d'un passé surement bien macabre.


Dernière édition par Aindreas MacNeil le Ven 19 Avr - 18:55, édité 1 fois
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Eremon Dunegan
Eremon Dunegan

Western Highlands and islands

▷ ÂGE IRL : 32
▷ MESSAGES : 1259
▷ INSCRIPTION : 02/01/2013
▷ LOCALISATION : Dans ma salle d'entrainement. Elle se trouve au château MacNeil, aux Western highlands et islands.
▷ ÂGE : 30 ans
▷ HUMEUR : En grand dilemme.
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IT'S LIMITLESS
Si tu as rêvé dans les eaux sombres, dans la pénombre, si la lueur des profondeurs t’attire aussi, ne me retiens pas ; même si les bras froids du tendre océan te saisissent, englacent ton cœur, tu me rejoindras, ne me sauve pas, coule avec moi, ne me retiens pas...


« Il était comme mon frère, on n’aimait pas son frère de cette façon. »

« Si tu désires une chose, il n’y a que toi qui devras te démener pour l’obtenir. Personne ne le fera à ta place. Et si tu tombes, tu te relèves. Toujours. »
Esras Dunegan.

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MessageSujet: Re: on commence à bouffer ses poings pour étouffer les cris. on saigne à l'intérieur. (eremon)   on commence à bouffer ses poings pour étouffer les cris. on saigne à l'intérieur. (eremon) EmptyVen 4 Jan - 11:04

Aindreas & Eremon
On commence à bouffer ses poings pour
étouffer les cris. On saigne à l'intérieur.
Heureusement, je n’avais pas prévu beaucoup de choses à faire ce jour-là. Aindreas était incorrigible. Les ruines ombreuses n’étaient qu’un tas de vieux cailloux rongés par les histoires de bonnes femmes qui étaient fondées autour d’elles. Et si dans le plus curieux des cas, il y avait bien des phénomènes étranges qui s’y produisaient, ça ne rendait le tout que plus dangereux. Nous n’étions déjà pas à l’abri de chutes de rochers, s’il nous fallait en plus faire attention aux potentielles bizarreries qu’il pouvait se passer, nous n’étions pas confortablement lotis. Mais il avait fallu qu’il insiste. Qu’il veuille à tout prix s’y rendre. Pourquoi maintenant ? Aucune idée. Toujours était-il qu’il tenait fermement à aller inspecter ces ruines. Il était venu m’implorer d’y aller avec lui. Une excursion pareille avec ma jambe, surtout si elle est sans intérêt… il en était hors de question. Buté comme il était, vous vous doutez bien qu’il n’est pas resté sur un simple non de ma part. Je l’avais regardé droit dans les yeux et avait refusé de nous mettre en danger pour rien. Mais il ne s’était pas démonté. Au contraire, il m’avait même servi… un argument de poids. Il était bien décidé à se rendre dans ces ruines, avec ou sans moi. Et sans moi, eh bien il risquait d’y laisser sa vie. Comment pouvais-je lui dire non après une telle attaque ? Il s’était clairement joué de moi et avait parfaitement réussi son coup. Je ne pouvais pas le laisser y aller seul, c’était impossible. Déjà que je ne pouvais plus le protéger sur les champs de batailles, je n’allais pas en plus le laisser crapahuter dehors ainsi, sans ma surveillance. Je ne pouvais plus certes me rendre sur le terrain de combat, mais j’étais maître d’armes et encore bien capable de me défendre, malgré la jambe qui n’en faisait qu’à sa tête. J’ai donc dû capituler et consentir à l’accompagner.

Il me faisait l’effet d’un gamin. Un gamin à qui on aurait confisqué son jouet, et qui cherchait par tous les moyens à faire une bêtise. Ce n’était pas possible. Et le pire dans tout ceci, c’était qu’il savait très bien s’y prendre pour me faire céder. J’avais l’impression d’être extrêmement faible, dans ces cas-là. J’avais donc enfourché ma monture et l’avais suivi. Je passai la moitié du trajet à secouer la tête et soupirer face à la bêtise de mon compagnon. Je ne savais pas à quoi il pouvait bien penser, mais il lui arrivait de lâcher un petit rire, peut-être croyant que je ne l’entendais pas. Et puis je me pris à penser que son esprit vagabondait peut-être du côté d’un certain Cailean, et je me renfrognai. Je n’avais pas envie de me pourrir le cerveau avec ces histoires aujourd’hui. Même si je ne pouvais m’empêcher d’y songer, au fond, j’étais présentement en sa compagnie et c’était tout ce qui importait. Lorsque les ruines apparurent, je le regardai descendre de son cheval. Il était fasciné par des bouts de cailloux et de l’effet que faisait la brume, tout autour. Pas de quoi fouetter un âne. Un tel endroit était inutile, à quoi bon ressasser le passé, surtout quand on ne le connait point ? Il se planta devant l’entrée, si nous pouvions toujours la qualifier ainsi, les mains sur les hanches. « C'est, assez impressionnant et vieux. » Evidemment que c’était vieux, c’était en ruine. Incorrigible, je vous l'avais dis.

Je ne cherchais même pas à répondre, bien conscient qu’il devait de nouveau s’adonner à des réflexions personnelles. Il finit par se décider à avancer, franchissant les premiers rochers qui donnaient sur un grand hall sans réel toit. Il ne m’attendit pas, ce qui ne m’étonna guère. Je pris le temps de descendre à mon tour de ma monture pour le suivre, trainant un peu la patte. Pour le coup, ma canne m’aurait bien servi dans une telle situation, mais je n’avais pas pensé à l’embarquer sur le cheval. Ne restait donc plus qu’à espérer que ma jambe ne fasse pas des siennes. J’arrivai dans l’immense pièce et me postai derrière Aindreas qui semblait détailler les murs comme s’ils allaient lui révéler leur histoire. « Je me demande ce qui a bien pu se passer ici. » Pertinent, comme question. A coup sûr, les habitants devaient avoir été surpris par une bataille qui les terrassa, ou par une maladie dont ils ne connaissaient point le remède. Il n’était pas nécessaire d’être devin. Je soupirai et m’apprêtai à le lui expliquer lorsqu’il sursauta en se retournant. Perplexe, je plaçai mes mains sur mes hanches et levai un sourcil en le regardant scruter à droite et à gauche à la recherche de je ne savais quoi. « Le vent te ferait-il une farce ? » Je ne savais pas ce qu’il avait bien pu entendre, mais de toute évidence, ce n’était que les courants de l’air qui murmuraient à son oreille. Je secouai la tête et m’avançai jusqu’à un mur où était incrustées les traces d’un tableau qui avait déteint. Pas moyen d’y reconnaitre les protagonistes, et même si cela m’avait été possible, je doutai fortement que j’eu pus savoir qui ils étaient. Je tournai finalement la tête pour me rendre compte qu’Aindreas n’en avait pas fini avec cette histoire de son. Mais comme le temps s’écoulait sans qu’il ne produise rien, je finis par m’asseoir sur un gros rocher. « Allons, tu vois donc bien que cela ne servait à rien de faire tout ce chemin. » Je savais déjà qu’il allait faire sa tête de mule et que nous n’allions pas rebrousser chemin maintenant, mais je tentai tout de même pas chance.

© will o' the wisp
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Aindreas MacNeil
Aindreas MacNeil

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THA GAOL AGAM ORT.
Premièrement, ne touche pas à tes aiguilles. Deuxièmement, maîtrise ta colère. Troisièmement, ne te laisse jamais, au grand jamais, tomber amoureux. Car alors pour toujours à l'horloge de ton coeur la grande aiguille des heures transpercera ta peau, tes os imploseront, et la mécanique de ton coeur sera brisée de nouveau.

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MessageSujet: Re: on commence à bouffer ses poings pour étouffer les cris. on saigne à l'intérieur. (eremon)   on commence à bouffer ses poings pour étouffer les cris. on saigne à l'intérieur. (eremon) EmptyVen 4 Jan - 20:39

La raison hurle tout de suite que ce n'est qu'un petit coup de vent qui a fait tomber cette pierre. Et pourtant, mon instinct d'enfant trop aventureux me murmure qu'il n'est point de vent violent et que tout cela, est le signe d'un fantôme se battant contre des ennemis déjà enterrés. Je continue de regarder autour de moi, zieutant comme si ma pauvre vie en dépendait - et pour tout dire, il n'en est pas de ma vie, mais de ma curiosité que père s'amusait à dire maladive. Je pince ma lèvre inférieure, jetant mes yeux à gauche comme à droite, cherchant quelconque bête, même un jeune ours ou ... Mais, rien, pas grand chose, un simple vide, une solitude qui ne fait que s'agrandir en voyant le regard accusateur d'un ours mal léché. Oh non pas le genre d'ours le vrai tout doux, non je parle plutôt de l'ours qui l'est à l'intérieur. Eremon a toujours été ce vieil ours bougon comme j'aime à l'appeler, même durant ses jeunes années il ne cessait de tirer la tête quand quelque chose ne lui plaisait pas, malgré tout, je sais qu'au fond perdure une âme vraie, un coeur aussi gros que cette bâtisse. A cette pensée, je me souviens de son père, imposant, deux têtes de plus que moi et Eremon ensemble, et surtout ce caractère décuplé. Il faut croire que cet entêtement et cette mine ô combien désespérée est de famille - je n'ai pas de preuves réelles, mais je continuerais d'affirmer ceci jusqu'à ma mort. J'entends déjà ses pensées me traverser l'esprit, ou plutôt j'imagine déjà. C'était inutile, je te l'avais dis ! Et vice et versa. Bien évidemment malgré qu'il me connaisse comme ce qu'il a dans ses poches, il continuera d'affirmer que lui a raison et que je ne suis qu'un bien mauvais joueur à ce jeu qu'est la découverte. Si être adulte repousse cet amusement bien loin, quand j'y ai droit Eremon ne peut que pâtir de mes fantaisies. Des pleureuses, des chevaux d'eaux, tout était bon pour lui tirer la manche et ne jamais le laisser partir. A ces jours, la méthode est moins radicale, moins enfantine, mais je crois bien qu'elle marche toujours - vu qu'il est ici, avec moi à regarder les alentours. J'en tire une certaine fierté, je dois bien l'avouer, mais quant à lui dire cela reste une bien autre histoire avec une fin tout autre. Tirer un ours de sa tanière reste une tâche où il faut savoir ruser, un petit ours lui ne s'embête pas à trop réfléchir, mais quand il s'avère être adulte, il faut se montrer fourbe. Le suis-je ? Surement un peu. « Le vent te ferait-il une farce ? » Que serait-il sans son humour légendaire qui laisse de glace ? Malgré tout, je ne peux m'empêcher d'en rire. Nous avons le même pour ne pas mentir, et à la longue, même un rien fini par nous faire avoir ce large sourire collé au visage. Le vent hein ? Oui et non, non et oui. Qui le sait au bout du compte, les esprits ne peuvent se voir contrairement aux feux follets qui brûlent de cette lumière bleutée. Alors que lui s'avance d'un côté, moi je m'amuse à regarder un autre. Des sièges eux aussi en pierre, avec pour accompagner tout cela, un petit coussin de mousse verte et ô combien douteuse. Haussant mes sourcils, curieux, je lève alors mes yeux vers le ciel, vers le reste des fenêtres qu'il reste. Je peux y voir quelques vitraux, mais brisés bien évidemment, plus de couleur brillant au soleil, plus rien de réellement beau. Pourquoi rester ici ? Pour satisfait ce coeur un peu vaillant, ce coeur un peu dans tout ses états quand il s'agit de la chasse aux légendes. « Allons, tu vois donc bien que cela ne servait à rien de faire tout ce chemin. » Oh je le savais, je pouvais le lire dans ces yeux, et c'est chose faite. A peine sommes nous arrivés qu'il veut déjà disparaitre. Lui lançant juste un regard avec ce sourire à pleine dents qui n'appartient qu'à ma personne, j'avance dans l'inconnu de ces ruines.

En vu de la taille de la bâtisse, une famille surement bien riche devait vivre ici. Si elle était bonne ou bien mauvaise, je ne le sais guère et à vrai dire, tellement de racontars fusent autour de ces pierres qu'il n'en reste que peu de choses. Certains parlent de ceci, d'autres de cela, et à tout mélanger cela n'en devient qu'un grand et beau n'importe quoi. C'est alors qu'après quelques mètres, je pose mes yeux sur un étrange rond, rongé par le temps et surtout par la poussière. Je glisse mes mains dessus, redresse l'objet pour mieux le voir et soufflant alors dessus pour y voir quelque chose. Je ne sais si cela est un bouclier ou quelque chose qui sert pour décorer et égayer la pièce, il n'empêche qu'au centre trône une forme que je n'arrive point à déceler. Serais-ce un animal ? Une personne ? Ou ... Laissant tomber ma tête sur le côté pour avoir un autre angle de vue, il n'en est malheureusement rien. Un soupir me traverse les lèvres. « Ah mon cher Eremon, tu n'es qu'un rabat-joie quand tu t'y mets, décidément ! » C'est alors que ma main droite passe sur cette forme ronde et surtout, monstrueusement froide pour enlever ce qu'il reste de poussière et de terre. Là, je crois y voir quelque chose, on dirait la gueule d'un loup, mais j'ai bien des doutes, restant un instant sans bouger, essayant de deviner qui a bien pu créer cette chose et ce qu'elle signifie, ce n'est qu'un vent glacial qui vient me réveiller de mes pensées. Tenant toujours la chose entre les mains, j'avance vers cette tête blonde et à quelques mètres de lui je m'arrête. Mon bras alors tendu dans les airs, je pourrais pointer un index accusateur, mais à la place il se trouve que ce n'est non point mon doigt mais bel et bien cette ferraille que je lève la pointant vers lui. « Ce serait bien triste de disparaitre de suite, de plus après un long chemin comme celui-ci il vaut mieux attendre de récupérer un peu de nos forces ... » Que je dis ! Ah tout est bon pour rester ici et assouvir sa soif de ... De quoi après tout ? Je n'ai de mots pour exprimer ceci, de mots pour me faire mieux comprendre. C'est alors que mon bras retombe le long de mon corps, ne laissant pour autant tomber ce morceau poussiéreux. « Le vent se jouer de moi ? C'est ce que les esprits veulent te faire croire oui. » Un rire m'échappe, oh je sais qu'il ne me prend pas au sérieux - pour ne point changer des bonnes habitudes. Si moi j'ai la ferme idée de découvrir les secrets des ombreuses, lui restera surement posé sur cette pierre à attendre que je me lasse - ce qui à tout les coups, prendra des heures. « Où est donc le jeune ours qui ne crachait pas sur des découvertes ? » Haussant alors seulement un sourcil pour donner à mon visage un ton interrogateur, toujours avec ce sourire accolé à mon visage, comme si naturellement en sa compagnie je me devais de continuer à agir ainsi. Les temps changent, et il faut croire que les personnes aussi, si avant Eremon ne disait pas non, aujourd'hui tout s'avère bien plus compliqué. Bien vrai que de partir à l'aventure en étant adulte, parait totalement fou et bien loin d'être vu au sérieux. Enfant tout est simple, tout est considéré comme adorable. Il m'arrive parfois, je dois l'avouer de vouloir retourner en arrière et rester dans cette période, quand notre seule préoccupation était de savoir qui allait gagner le tournoi de l'épée en bois.


Dernière édition par Aindreas MacNeil le Ven 19 Avr - 18:56, édité 1 fois
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Eremon Dunegan
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Si tu as rêvé dans les eaux sombres, dans la pénombre, si la lueur des profondeurs t’attire aussi, ne me retiens pas ; même si les bras froids du tendre océan te saisissent, englacent ton cœur, tu me rejoindras, ne me sauve pas, coule avec moi, ne me retiens pas...


« Il était comme mon frère, on n’aimait pas son frère de cette façon. »

« Si tu désires une chose, il n’y a que toi qui devras te démener pour l’obtenir. Personne ne le fera à ta place. Et si tu tombes, tu te relèves. Toujours. »
Esras Dunegan.

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MessageSujet: Re: on commence à bouffer ses poings pour étouffer les cris. on saigne à l'intérieur. (eremon)   on commence à bouffer ses poings pour étouffer les cris. on saigne à l'intérieur. (eremon) EmptyLun 7 Jan - 20:42

Aindreas & Eremon
On commence à bouffer ses poings pour
étouffer les cris. On saigne à l'intérieur.
Comme je m’y attendais, mon intervention fut tout à fait futile. Il était bien évident que mes seules supplications n’allaient pas suffire à lui faire entendre raison. Mais je n’étais point mort d’avoir tenté ma chance. Je le vis venir de loin, ce sourire. Cet amas de dents parfaitement alignées qu’il exhibait lorsqu’il était satisfait de sa personne. Je le regardai me faire son air valeureux et hautement fier en haussant les sourcils de fatigue face à sa bêtise. Je ne savais pas pourquoi je m’évertuais encore à essayer de lui faire comprendre les choses lorsqu’il avait déjà sa propre idée sur le sujet. C’était inutile, je le savais pertinemment, mais je ne pouvais pas m’empêcher d’espérer qu’il se raisonne. Ce n’était plus un enfant, mais son attitude constante laissait penser le contraire presque à longueur de temps. Comme pour confirmer cela, il s’éloigna de quelques pas avant de s’intéresser à un objet rond qu’il saisit et dépoussiéra. Tout ce qu’il allait parvenir à faire, c’était attraper une toux affreuse. Déterrer les vieilleries n’apportait jamais rien de bon. Je le vis tenter de déchiffrer ce qui ornait l’objet en question, en vain. Je me retins de soupirer, fataliste. « Ah mon cher Eremon, tu n'es qu'un rabat-joie quand tu t'y mets, décidément ! » Assis, une main sur un genoux dans une posture qui me montrait totalement désintéressé, je secouai la tête. Je me faisais l’effet d’un parent, attendant que son enfant ait fini de jouer. Cela aurait pu m’amuser si je n’en avais pas un peu trop l’habitude. Déjà petiots, même si je pouvais enchaîner les bêtises avec Aindreas, il m’arrivait souvent d’être épuisé par son attitude ; ça ne datait pas d’hier.

Il frissonna en passant une nouvelle main sur la ferraille et, cette fois, fronça les sourcils pour tenter de distinguer l’insigne en son milieu. Je m’apprêtai à lui dire de nouveau que ça ne servait à rien qu’il s’acharne, mais il me coupa dans mon élan en me faisant face. Je le vis se rapprocher de moi et me demandai ce qu’il pouvait bien me vouloir, avec son bout de métal logé dans sa main qu’il levait vers moi. Son comportement tout entier m’annonça qu’il voulait m’accuser. « Ce serait bien triste de disparaitre de suite, de plus après un long chemin comme celui-ci il vaut mieux attendre de récupérer un peu de nos forces … » Cela faisait bien longtemps que je pouvais prédire ses mots et cette fois encore, je ne fus point étonné de ceux-ci. Il pouvait trouver toutes les raisons du monde pour se donner contenance et tourner les choses à son avantage, cela ne m’étonnait guère. « Le vent se jouer de moi ? C'est ce que les esprits veulent te faire croire oui. » Je pinçai mes lèvres pour ne pas soupirer une nouvelle fois. Les esprits ne me faisaient rien croire du tout, c’était Aindreas qui aimait à se dire qu’il y avait une raison à mes répliques cinglantes. La raison ? Comme s’il ne la connaissait pas. C’était son entêtement et ses excursions de bambin curieux qui avaient toujours le même effet sur moi : la lassitude. Les bras ballotant, il se mit à rire, et je me demandais ce qui pouvait bien se passer dans sa tête. Décidemment, je ne faisais que ça ; et l’attendre. « Où est donc le jeune ours qui ne crachait pas sur des découvertes ? » Je le fixai, à moitié surpris. Il ponctua sa phrase d’un air que je ne lui connaissais que trop bien. Où était passé mon enthousiasme ? Ah, ça…

Voyons, qu’est-ce qui avait changé… Déjà, nous avions grandi. Il savait pertinemment que je ne voyais plus les expéditions folles d’un aussi bon œil que lorsque nous étions bambins. Un adulte ne doit pas passer son temps à cela, surtout avec un rang comme le mien. Pire, celui d’Aindreas. Mais comme il avait des arguments percutants, je me retrouvais de la même façon qu’aujourd’hui dans des situations abracadabrantesques régulièrement, bien que considérablement moins fréquentes qu’il y avait des années de cela. Si l’on omettait tout ceci, il y avait bien évidemment l’innocence qui nous avait abandonné. Les sentiments qui s’étaient fait leur place, ainsi que ce qu’Aindreas et Cailean partageaient. Et je m’étais promis de ne pas y penser, c’était une réussite… Où est donc le jeune ours qui ne crachait pas sur des découvertes ? Il a bien changé. Il s’est découvert un côté sinistre qui lui souffle qu’un chantage serait la meilleure des choses. Bien sûr, pas dans tous les aspects. Mon regard planté dans celui de mon compagnon, je me faisais violence pour ne pas soupirer. « Le jeune ours n’a plus réellement lieu d’être. » Je n’aimais pas vraiment la façon qu’il avait de me qualifier d’ours, mais avec le temps, j’avais fini par me prêter au jeu. Je n’y faisais plus attention depuis de longues années. Je savais que j’étais bougon, tout comme mon père, et avec ce qui me servait de cheveux, cela m’avait valu ce qualificatif. Je levai quelque peu les bras avant de les laisser retomber. « Que veux-tu… » Que pouvais-je lui dire d’autre ? Que le jeune ours plus joyeux avait cessé d’exister lorsque cette attraction avait commencé à se faire ressentir ? Que je n’étais plus qu’un amas d’os et de fourrures qui se traînait de pièce en pièce, à la recherche d’une solution, depuis que j’avais surpris leur conversation ? Que je souhaitais retrouver ma vivacité d’antan mais que celle-ci ne serait jamais plus ? Non. Je me résignai donc à détourner la chose comme je le pouvais. « Les choses changent, voilà tout. » Dans le genre plus discret, je pouvais nettement faire mieux. Ah, quelle importance. J’étais déjà corrompu et prêt à lui faire subir un chantage non mérité, de toutes les façons. Je me levai et fis quelques pas en lui tournant le dos. Je ne savais pas ce que je cherchais à faire mais de toute évidence, la frustration était là.

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Aindreas MacNeil
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THA GAOL AGAM ORT.
Premièrement, ne touche pas à tes aiguilles. Deuxièmement, maîtrise ta colère. Troisièmement, ne te laisse jamais, au grand jamais, tomber amoureux. Car alors pour toujours à l'horloge de ton coeur la grande aiguille des heures transpercera ta peau, tes os imploseront, et la mécanique de ton coeur sera brisée de nouveau.

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MessageSujet: Re: on commence à bouffer ses poings pour étouffer les cris. on saigne à l'intérieur. (eremon)   on commence à bouffer ses poings pour étouffer les cris. on saigne à l'intérieur. (eremon) EmptyMer 9 Jan - 22:03

Comme si je lui demandais une question capitale, comme si ma vie se trouvait entre ses mains, il laisse juste un lourd silence s'abattre sur nous deux. Briser un peu de joie, briser ce peu d'innocence qu'il me reste. A croire que depuis l'accident, depuis sa jambe mortellement atteinte, il n'est plus réellement le même. Toute sa vie était dirigée par l'épée tranchant, coupant, et surtout me protégeant quand je tombais bien des fois de mon fidèle destrier. Bien qu'il ne soit pas rare que son comportement m'exaspère, il n'en reste pas moins une personne importante. Trop surement, plus qu'il ne le faudrait. Si à ces jours je le considère comme un ami, il est aussi ce confident, ce compagnon d'armes, ce modèle qui me servait étant plus jeune. Je me souviens encore de mon père me racontant ô combien il était fier d'Esras Dunegan et de son jeune fils Eremon, que lui se débrouillait comme une fine lame et ne se ratait jamais, ne tombait jamais. Après tout, n'est pas Dunegan celui qui ne se relève pas. Cette pensée ne peut que me faire sourire. Cet homme imposant, grand comme une montagne avec sa barbe rongeant tout son visage et à ses côtés, un jeune garçon aux cheveux dorés, aux yeux clairs et brillants. Mais, les enfants grandissent un jour, si moi j'ai perdu de cette innocence qui ne faisait que de sortir par ma bouche, Eremon a perdu plus. Toute une vie basée sur l'honneur, sur une épée, une armure, une famille. Un frisson me traverse violemment l'échine en y repensant. Son corps ensanglanté, ses yeux clos. Un macchabée peut-être pas totalement envoyé dans le royaume du ciel. Il respirait, son coeur continuait de battre malgré tout. Se battre jusque dans la mort, même si la porte vers le bas comme le haut peut s'ouvrir. Souffle de vie. Un rien aurait pu l'achever sur le champs, et si un autre combattant dont le nom m'échappe ne l'avait porté, il ne serait plus là aujourd'hui. Mordant d'un coup sec ma lèvre inférieure, je détourne mes yeux, les posent sur ce qu'il peut rester d'une fenêtre et m'en approche. L'extérieur reste froid comme l'intérieur, et à vrai dire, nous ne sommes pas tellement entrés dans ces ruines. Les sorties sont partout, les entrées quelconques. A nouveau je repose mon attention sur cet élément rond, qui par je ne sais quelle manière, me fascine. Trouver un trésor, se l'accaparer, rêver de pièces et devenir roi un jour. Un rire sec en coin de lèvres pour casser ce miroir de silence. S'il y avait bien une chose que nous trois jeunes garçons avions en commun, surement celle-ci. Trouver un trésor, se le partager en trois et régner en bons souverains sur les terres. Juste trois gosses grandissant. Quand l'un se dirige vers le savoir, les deux autres préfèrent la guerre. Un seul ne fait que survivre, et le plus doué se retrouve avec une partie de son âme en moins. Il est assez drôle de se dire que plus jeune, l'envie de grandir est si présente que nous ne remarquons pas les années passer. Quand vient alors le jugement du passage à l'âge adulte, on en revient à regretter les années dorées. Bien des fois j'ai douté, bien des fois je me suis mis à penser que je devais changer. A quoi bon ? Rien n'est plus agréable que de se raccrocher à cette part qui fait de nous des hommes, l'enfance, être impressionné pour rien comme pour tout.

Me décidant à reposer l'objet froid au sol, je m'avance le long des murs, serpentant comme un animal rampant et regardant les alentours. Je tombe alors nez-à-nez avec ce que je pourrais appeler une porte - ou du moins ce qu'il en reste. De bois, et à peine ais-je le temps de la toucher du bout des doigts qu'elle grince, tel le grognement d'un ours en colère. Elle doit mener à une autre sortie, ou qui sait, une autre pièce tout aussi vide. Je n'ose plus bouger, ne pas tirer ou pousser, après tout qui sait ce que l'avenir peut me réserver ? Le destin, ah, le fourbe et délicieux. « Le jeune ours n’a plus réellement lieu d’être. » Sa phrase, je m'en doutais, je devais prévoir à l'avance qu'il allait dire ça. Pourtant, la douleur reste la même. Une culpabilité naissante - pas tant que ça pour tout dire. Bien après son accident, il n'était pas rare que je sente mon coeur se serrer en le voyant. Non pas de la pitié, juste une rage intérieure qui me consumait. Lui a toujours su arrêter quelconque flèche se voulant pour mon torse. Et moi ? Qu'ais-je fais ? Incapable de remarquer un piège, de lui raccommoder sa jambe, de lui offrir cette vie qu'il aimait tant. Baissant mes yeux sur le sol, ils se ferment tout à coup, pensif, le coeur battant à vive allure. Je souffre de bien des situations, de la pire surement qui puisse exister avec l'être que j'aime tant. Ceci ne fait que rajouter une griffure en plus, quelque chose qui s'infecte au fil des années. Je me suis souvent demandé s'il m'en voulait, s'il pensait que sa jambe était partie par ma faute, par mon inattention. Je n'ai jamais osé, je n'ai jamais voulu, tout simplement de peur de connaitre son jugement. « Que veux-tu… » Alors que sa pause parait interminable, je relève ma tête, posant mes yeux sur lui. Maintenant bien loin, je le vois bouger et tout est si étrange. Comme si, tout une falaise nous séparait en ce moment même. Une simple taquinerie peut-elle réellement faire du mal ? Si avant, Eremon prenait tout avec le sourire, celui-ci à fini par perdre lourdement de son éclat, quelque chose s'est éteint dans son corps ce jour-là. Ce n'est pas faute d'avoir essayé, d'avoir cherché, pensé des heures durant pour n'arriver à rien. Les choses brisées ne se réparent jamais comme le disait si bien mon cher père. Il devait avoir raison, et une petite voix en moi me pousse à me dire que rien n'est totalement perdu, ni gagné. « Les choses changent, voilà tout. » Ah les choses. Mais, les gens dis-moi Eremon ? Peut-être que le vent tourne, que la fleur se fane et l'arbre change de couleurs, mais nous pauvres humains, pouvons nous réellement changer ? Nous restons fidèles à nos caractères malgré tout, à nos origines qui ne peuvent disparaitre en un rire.

Extérieurement, je pourrais paraitre comme une coquille vide, pâle ayant perdue son sourire large tout à coup. Il est des sujets qui ne peuvent être abordés, certains oui mais les souvenirs montent et vous empoisonnent. Par culpabilité j'en ai rêvé, et par elle aussi je suis resté des jours durant à son chevet. L'inquiétude, le regret, la rage. Eremon se rend compte de ce que j'ai enduré, de ce que j'ai pu faire à son égard. Mais sait-il réellement cette peine qui me taraude l'esprit ? Même des proches ne peuvent tout se dire. Si lui a ses secrets, j'ai les miens et ils ne sont pas glorieux aux yeux du dieu un peu sourd que j'adore à prier. Mon infidélité, mes blessures internes, mes fatigues et mes peines. J'aime à croire que je sais tout de lui, mais, je suppose être bien loin de tout connaitre. Si je m'amuse à déceler son caractère, dans sa tête je ne peux entrer, ses pensées je ne peux lire, ni déchiffrer. Poussant un simple soupir, déglutissant, ma salive a d'ailleurs bien du mal à glisser le long de ma gorge. « Te considères-tu comme une chose ? Un objet ? » La main toujours posée sur cette porte aux reflets sombres, je m'amuse à quelque peu prendre appuie. « Même si tu as perdu quelque chose au fond de toi, Eremon reste Eremon. » Changer du tout au tout ? Être à la base une mauvaise tête et revenir en étant la personne la plus souriante et avenante au monde ? Je n'ose y croire, et certainement pas en venant de lui. Cette phrase ajoutée comme pour me rassurer, pour me dire que oui : il reste celui que j'apprécie, celui pour qui je me sacrifierais au combat. Peut-être que le lien du sang n'y est pas, que nos deux visages sont bien loin de se ressembler, et pourtant, il est ce frère aîné que j'aurais voulu tant avoir. Frères non pas par le sang, mais par le coeur. Si je le pense, je ne puis lui dire, après tout, ces bêtises de femmes comme il aime à le répéter, ne sont pas à dire. Les sentiments restent maladroits, jusqu'à totalement se fermer. « Je me trompe ? » Haussant presque tristement les sourcils, l'amusement n'est plus réellement au rendez-vous, comme si de ma propre faute je venais de mettre fin à une journée qui semblait pourtant bonne. Ma main pousse tout à coup cette porte, et je n'y sens un vent froid me gratter vivement les joues. Posant mon pied, je ne puis qu’atterrir au dehors, mes pieds tombant sur de l'herbe. Avançant de quelques pas, je me retrouve à nouveau à regarder, mais de l'autre côté. « Ais-je changé ? » Voix forte et portante pour me faire entendre, je ne sais s'il s'est relevé, si lui m'a suivit ou d'ailleurs s'il a décidé de repartir. N'entendant pas les chevaux, j'ai un petit espoir qu'il compte sur ma compagnie encore un peu. Ma question n'a pas réellement de sens, et je ne sais pour quelle raison j'ai eu cette envie de lui demander. Ais-je changé ? Suis-je une personne qui en peu de temps peut devenir la pire comme la meilleure chose ? Je ne suis que trop mal placé pour répondre, et si Cailean me connait, Eremon n'est pas une exception. Un début à toutes choses, et si je n'ai jamais pensé à le dire à l'un, je pense que l'autre saura me donner son avis. Deux manières de voir, deux manières de penser. Ais-je changé Eremon ?


Dernière édition par Aindreas MacNeil le Ven 19 Avr - 18:58, édité 1 fois
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Eremon Dunegan
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IT'S LIMITLESS
Si tu as rêvé dans les eaux sombres, dans la pénombre, si la lueur des profondeurs t’attire aussi, ne me retiens pas ; même si les bras froids du tendre océan te saisissent, englacent ton cœur, tu me rejoindras, ne me sauve pas, coule avec moi, ne me retiens pas...


« Il était comme mon frère, on n’aimait pas son frère de cette façon. »

« Si tu désires une chose, il n’y a que toi qui devras te démener pour l’obtenir. Personne ne le fera à ta place. Et si tu tombes, tu te relèves. Toujours. »
Esras Dunegan.

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MessageSujet: Re: on commence à bouffer ses poings pour étouffer les cris. on saigne à l'intérieur. (eremon)   on commence à bouffer ses poings pour étouffer les cris. on saigne à l'intérieur. (eremon) EmptyJeu 17 Jan - 14:46

Aindreas & Eremon
On commence à bouffer ses poings pour
étouffer les cris. On saigne à l'intérieur.
Je n’aurais pas dû penser à tout ceci. La journée ne devait pas se dérouler ainsi. Même si je n’avais pas été très enthousiaste à l’idée de me rendre dans ces ruines, je n’avais pas prédit que le moral devait me quitter. Oh, je ne devais pas blâmer Aindreas pour ça, j’étais le seul fautif. Ça n’était pas sa faute si par une seule question, je m’étais mis à penser à toutes ces choses qui faisaient que oui, j’avais changé. Que j’étais prêt à mettre en place un chantage affreux qui ne m’autorisait point à vivre. A avoir une telle renommée. Et surtout, qui n’honorait en rien ma famille. Je pensais même à mon père en faisait cela. S’il savait ce qui se taraudait dans mon cœur et à présent dans ma tête, il me renierait à coup sûr. Je n’osais pas imaginer ce que ma mère pouvait en penser, la tristesse qui l’assaillirait. Ni même à ma sœur, que je décevrais à un point incommensurable. J’aurais pu rester bien sagement à souffrir dans mon coin, laissant Aindreas et son bonheur interdit, au même titre que Cailean. Mais non, il m’était devenu impossible de me taire. Ou du moins de faire taire ma tête. Ma pauvre tête qui en voyait de toutes les couleurs. Mais je m’apitoyais sur mon sort. Je n’étais pas si mal loti, pourquoi donc avais-je mal à ce point ? Pourquoi fallait-il que je ne sente pas repus pour autant ? Que j’en demande plus ? Que je veuille des autres qu’ils aient moins pour me sentir mieux ? C’était aberrant. Je me dégoûtais seul, à vrai dire. Je n’avais donc pas besoin de la colère des autres. J’en avais suffisamment conscience avec la mienne. Que pouvais-je dire à Aindreas, de toute façon ? Car en plus de tout ceci, il y avait ma jambe. J’avais passé ma vie à combattre, c’était la toutes mes valeurs. Alors quand il y avait un an de cela, j’avais dû cesser, c’était comme si ma vie prenait un autre tournant sans perdre son sens premier pour autant. Tout vous manquait. Même si mon nouveau statut m’assurait un avenir pas trop mauvais, il n’y avait pas un jour sans que je n’aie un pincement au cœur, à penser à ma vie d’avant, celle qui aurait dû rester telle qu’elle, aux côtés d’Aindreas, le protégeant. Mais même si je n’avais pas perdu ma jambe, je me rendis compte que rien n’aurait pu empêcher que je ne découvre le terrible secret qu’il partageait avec Cailean. Et ça, c’était la pire des choses.

Fixant l’horizon à travers le trou béant par lequel nous étions entrés, j’entendis Aindreas se détourner, dans mon dos. Il fallait bien dire que je ne lui facilitais pas la tâche non plus ; j’avais été le premier à me dérober. Je n’osais pas encore me retourner ; je ne savais pas quoi faire, quoi dire, quoi penser, comment me comporter. C’était mon lot quotidien depuis quelques années déjà, et cela restait toujours aussi désagréable. L’assurance que j’avais étant enfant, puis adolescent, s’était en allée bien vite, finalement. Elle n’avait pas voulu rester auprès de moi et avait préféré fuir mes problèmes, m’obligeant à leur faire face par la même occasion. Cette assurance que je ne pensais jamais retrouver. Pourquoi reviendrait-elle, de toutes les manières ? Elle n’avait aucune raison positive de s’accrocher à moi. A moins que mon affection pour Aindreas disparaisse, et que j’accepte pleinement ma vie de maître d’armes, elle ne reviendrait pas. Un soupire m’échappa tandis que ce fut un rire sec qui se fraya un chemin entre les lèvres de mon compagnon. J’écoutais ses pas retentir dans l’immensité de ces ruines sans entrée ni sortie, sans queue ni tête. Je l’entendis s’arrêter finalement. « Te considères-tu comme une chose ? Un objet ? » Surpris qu’il réagisse ainsi à ma dernière phrase, je me retournai au bout du compte. Il jogeait la solidité d’une porte comme s’il s’agissait là d’un jeu. Tombera ? Tombera pas ? N’était-ce finalement point une métaphore quant à la solidité de ma vie, de ce que j’avais perdu, de ce que j’étais désormais ? Je fronçai les sourcils, ne sachant que répondre. Je n’étais pas un objet à proprement parler. Mais un objet de Dieu, l’étais-je ? « Même si tu as perdu quelque chose au fond de toi, Eremon reste Eremon. » Si la conversation n’avait pas viré d’une telle manière, j’aurais pu esquisser un sourire à ses dires. Mais j’avais beau y mettre la meilleure volonté, rien n’y faisait. Parce que j’avais bel et bien perdu quelque chose, et je ne me considérais plus comme le Eremon d’antan.

Mais lui avait l’air de croire encore en moi, et ce dur comme fer. « Je me trompe ? » Que pouvais-je lui répondre ? Que non, je n’étais plus le même ? Du moins, pas le Eremon qu’il connaissait si bien et qu’il semblait apprécier tout autant ? Si nous passions, enfant, tout notre temps ensemble, tout comme nous étions inséparables, je n’étais point sûr qu’aujourd’hui les choses en fussent de même. Oui nous étions toujours proches, mais pas de la même manière. Être adulte n’apportait pas forcément quelque chose de bon, finalement. Cédant à sa curiosité, il poussa cette porte qui ne demandait qu’à tomber. Je le suivis du regard alors qu’il franchissait ce qui était autrefois un seuil. Mais il ne restait plus à présent que des bouts de murs qui n’indiquaient même pas les espaces qui servaient d’intérieur ou d’extérieur. A l’image de mon âme présentement, je ne me ressentais que trop identique à ces ruines. Et cela ne me plaisait guère. Parce que c’était une vérité atroce. Retenant un nouveau soupire, je perdis Aindreas de vue derrière quelques briques. Il haussa la voix. « Ais-je changé ? » Je relevai la tête. Ce n’était pas le genre de questions que j’attendais, ni auquel j’avais envie de répondre. Je me retins de respirer quelques secondes, pris au dépourvu, et non désireux de réfléchir à la réponse à donner, surtout. Après quoi je me résolu à faire quelques pas en direction de cette porte, mais hésitai à la franchir pour y retrouver Aindreas de l’autre côté. Comment lui expliquer qu’il avait effectivement changé ? Que je pouvais lire dans ses yeux que des soucis assaillaient son esprit ? Que si je ne prétendais pas tout connaître de ses préoccupations, je savais cependant cette infamie qu’il partageait avec Cailean ? Comment le lui dire en m’empêchant de lui faire ce chantage atroce ? En n’écoutant pas ma jalousie dévorante ? Je cherchais mes mots, rassemblais mes idées, pesais le pour, le contre, ce qu’il fallait dire et surtout ne pas dire. Il était totalement exclu que je lui parle de ma propre affection déplacée. C’est ainsi que je déguiserais le chantage. Du point de vue de Deoridh, et non du mien. Tout serait plus simple, mais aussi plus compliqué. Parce que ça allait me tuer. L’idée même de le lui dire me tuait, alors sachant de surcroit que je le faisais avec de fausses mauvaises intentions… c’était terrible.

Je levai le bras pour prendre appui sur ce qui restait du mur face à la porte poussée. Je n’étais qu’à quelques pas d’Aindreas, et je m’interdis de m’avancer davantage. Si c’était pour me retrouver si proche qu’il comprit mes désirs, je faisais bien mieux de me contenter de lui répondre d’où j’étais. Je baissai les yeux, fixant son dos. « Oui… tu as changé. » En bien ? En mal ? Peut-être les deux ; je n’étais plus capable de faire la distinction. Finalement, je levai les bras pour recouvrir mon visage de mes mains, et je fus bien heureux qu’il ne se fut pas encore retourné. Je me consumais de l’intérieur. Mais je ne pouvais plus reculer, cela me ferait bien plus mal. Dans un air étouffé, je me décidai à poursuivre, mon souffle caché dans mes mains. « Tu es… amoureux. » Et alors ? Si ça n’était que cela, je ne méritais pas de mettre la chose en avant. Mais je ne parlais point là de Deoridh. Rien que le fait d’avoir prononcé le mot « amoureux » m’étira une grimace cachée. Ce n’était pas des choses à dire, on n’en parlait pas. Les sentiments étaient pour les faibles, du moins les sentiments avoués, montrés, qui nous rendaient fleur bleu. Je n’avais plus qu’à miser sur la pauvre Deoridh, finalement. Oui, j’allais dans mon chantage mentir à Aindreas. Mais pouvais-je lui dire la vérité ? Certainement pas. Jamais. Personne ne devait savoir. Surtout pas lui, surtout pas Cailean, surtout pas ma famille. C’était mon problème, à moi et moi seul. Pendant les courtes secondes qui m’apparurent comme une éternité, je me persuadais. Je me persuadais que je n’avais rien de mieux à faire, que me taire maintenant était futile, que si je l’avais fait, Aindreas m’aurait questionné, ne faisant que retarder l’inévitable. Je me redressai, enlevai les mains de mon visage, fixai droit devant, et inspirai gravement. « Mais pas de Deoridh. » Il n’y avait rien d’autre à dire. J’en avais déjà trop fait. Je nous avais condamné ; tous les trois.

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Premièrement, ne touche pas à tes aiguilles. Deuxièmement, maîtrise ta colère. Troisièmement, ne te laisse jamais, au grand jamais, tomber amoureux. Car alors pour toujours à l'horloge de ton coeur la grande aiguille des heures transpercera ta peau, tes os imploseront, et la mécanique de ton coeur sera brisée de nouveau.

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MessageSujet: Re: on commence à bouffer ses poings pour étouffer les cris. on saigne à l'intérieur. (eremon)   on commence à bouffer ses poings pour étouffer les cris. on saigne à l'intérieur. (eremon) EmptySam 19 Jan - 12:35

Qui peut réellement prévoir ce qui nous entoure ? Ce qui pourra réellement se passer d'ici peu de temps ? Depuis cette guerre, bien des choses perdent de leurs sens, et si Eremon ne vivait qu'avec ça, à ces jours, je me sens bien seul sur ces champs de bataille. Mais, qui blâmer au bout du compte ? Peut-être plus moi que lui, et c'est un fait. Si j'avais vu, si j'avais pressentis, si j'étais arrivé au bon moment. Malheureusement avec de telle hypothèses, il est possible de refaire tout un monde, et bien des fois il m'arrive de vouloir prendre sa place et de finir en tant que maître d'armes. Rien de plus ou de moins à vrai dire. Si la guerre me parait de plus en plus sordide, pour la famille Dunegan il en est autre. Question d'honneur, de principes, d'une envie folle, d'une mise au monde pour ceci et surement rien d'autres. Si certains sont nés pour avoir un livre entre les doigts, pour murmurer à l'oreille des corbeaux, d'autres sont là pour mourir pour avoir donné corps et âme pour le pays. Pour un quelconque suzerain, pour se faire reconnaitre même. Alors que ceux qui écrivent reste les oubliés, ceux qui empoignent une lame ne sont que trop reconnus. Mais, pour quel prix ? Perdre la vie, souffrir jusqu'à ce que le dernier souffle daigne se faire sentir. Parait-il que grâce à ça, nous avons une bonne place au paradis, un remerciement de ce dieu qui nous aurait poussé à une telle folie - ou peut-être pas, après tout, est-ce simplement normal d'agir ainsi ? Quand bien même je me pose ces questions, qui pourrait me répondre ? Je n'ose le demander à Eremon, parce qu'après tout, il n'est peut-être plus normal que de faire ceci, que de monter sur son destrier et disparaitre au loin, sans jamais savoir si nous reviendrons. Il est bien possible que ceci rende notre vie plus aventureuse, du moins, j'ose à le croire. Bien des personnes préfèrent une vision des choses calme et paisible, comme un long fleuve qui jamais ne viendra à s'énerver. Nous ? C'est surement cette boule à l'estomac, cette impression d'être les sauveurs d'une guerre sans fin. On ne peut s'empêcher d'en sourire, d'en rire alors que la mort se trouve être partout, surtout sur une plaine. Bien des lieux ont changés de noms suite à ces massacres, une quelconque plaine serait devenue rouge tellement le sang aurait coulé sur son herbe. La colline brumeuse serait devenue plus dense à cause de toutes ces âmes envoyées dans une route perdue. Peut-être qu'un jour, un de nos lieux changera de nom. Les ruines ombreuses deviendront les ruines mordantes, la forêt aux sylphides sera alors la forêt des macchabées. Pinçant ma lèvre inférieure à cette pensée, il suffit de peu pour donner un aspect plus dramatique aux choses, un nom qui change, une quelconque expression du visage, des mots, des changements. Qu'importe. Je nous considère un peu comme ces ruines, fragiles, vieilles, qui menacent de tomber. J'aime à penser que je suis encore debout, que non, je ne m'écroulerais surement pas avant des années. Quant à Eremon ? J'arrive à en douter, à me demander si lui ne s'est pas totalement écroulé. Une perte, physique, morale, peut causer bien des dégâts et il est cette preuve vivante que même si des opportunités peuvent se mettre devant vous, le passé restera toujours là pour vous lorgner, pour vous faire regretter ce bon vieux temps. Alors, on fini par se souvenir, à se lover dans une enveloppe qui nous parait plus agréable, des pensées plus douces qui nous permettent de marcher encore un petit peu. Il n'est de plus belle magie à sentir, à voir que celle qui continue à vous insuffler l'existence et il en résulte de peu pour vous donner ce léger pétillement dans les yeux. Je me pose souvent cette question, à quoi peut-il se raccrocher ? Sa famille oui, mais quoi d'autres ? Sans ceci, et cela, il aurait surement parfaitement changé. Serait devenu bien plus aigri, moins souriant et surtout, ne m'accompagnerait plus dans mes quelconques découvertes enfantines. Je ne veux accepter l'idée que oui, une part de lui vient de disparaitre. Il en est de l'attachement que je lui porte, de l'illusion, de ce voile sombre que je pose sur mes yeux. J'avance, tel un aveugle en recherche d'une main, et je veux croire que la sienne restera toujours tendue. Mais, la vérité se veut plus castratrice et le jour où ce voile tombera, qui sait réellement ce que je verrais ? Surement un souvenir lointain, un rire sourd, un sourire faux. J'en déglutis, j'en viens à me faire peur seul. Enfant, comme si dans mon lit, j'attendais à bras ouverts l'arrivée d'une banshee pour m'emporter, loin de là, de tout. C'est un rêve, un peu maladroit, un peu idiot même. Pourtant, parfois, il vaut mieux se dire que même les yeux clos, tout peut être vrai, tout peut s'avérer réel.

Mes yeux se perdent, et sur quoi, je ne saurais le dire. J'ai cette impression étrange, d'être dans un lieu où rien ne va. Ni ce paradis blanc, ni ces ruines trop sombres, trop mystérieuses. Je regarde dans le vide de ces pierres, j'en viens à trop penser, à trop me questionner sur cet avenir incertain, alors que l'instant d'avant, tout était bon pour montrer ses dents le plus grandement possible. La bonne humeur, le soleil qui se lève puis se couche, sans jamais rien vouloir briser. Ah, s'il était seulement possible de passer une journée comme tel. C'est impossible, du moins à ces jours. Quand nous ne sommes que des enfants, tout peut se faire, bien que les disputes mettent une ambiance gênante, tout se fait oublier en quelques minutes, quelques secondes. Faire une paix qui durera jusqu'à l'éternité. Mais, à partir du moment où l'on vous considère comme un homme, comme un adulte, ces journées-là ne restent que de vastes mémoires, de vastes rêvasseries. Il en est peut-être ainsi voilà tout, peut-être que nous sommes destinés à ne plus avoir droit à des courses folles, à des batailles dans l'herbe et dans la boue. Suis-je encore capable de lui proposer un duel ? De me jeter sur lui en demandant qui prendra le dessus sur l'autre ? Malheureusement, et à mon plus grand regret, un non s'impose à moi comme une évidence. « Oui… tu as changé. » Et sa voix s'élève dans les airs, comme le pire jugement, à mes oreilles cette phrase ne peut que m'atteindre, et dans mon coeur elle vient planter ce couteau qui je ne voulais pas voir. Alors que mes yeux commencent à discerner à nouveau les lieux qui m'entourent, je n'ose à le regarder, à me retourner. Selon les paroles de cet ami tant aimé, j'ai changé. Je ne suis plus le même, je ne suis plus fidèle à mes principes, à mes idéaux qui faisait de moi un enfant trop sûr de lui. Slàine aurait pu me le dire, Deoridh même, mais la douleur n'est pas la même. Venant d'elles, je n'aurais fait qu'hausser les épaules, murmurer que je reste celui que j'ai toujours été. Aindreas MacNeil cet homme un peu trop souriant, parlant plus qu'il ne le faudrait. Mais, venant d'Eremon, je me sentirais presque défaillir. Comme si maintenant, à ses yeux je n'étais qu'un simple inconnu, une ombre dessinée sur l'horizon, un mystère pour quiconque. J'en viens seulement à froncer mes sourcils, la bouche ouverte, sans pour autant dire mots. Comme vidé d'une quelconque énergie, je papillonne des yeux. Tout résonne, tout contre mes pensées. Je n'ose même pas lui demander pourquoi, en quel honneur ais-je changé ? Parce qu'après tout, il me répondra bien avant que j'ai eu le temps de dire une plainte, de montrer mon incompréhension. Après tout, il en est peut-être ainsi, de ce fin voile noir qui retombe petit à petit, faisant de moi un bon voyant qui constate. « Tu es… amoureux. Mais pas de Deoridh. » Et si, je sens sa première phrase faire de moi un pauvre, un perdant, cette suite me laisse sans voix. Si ce couteau est à l'intérieur, Eremon ne fait que l'enfoncer encore plus, jusqu'à traverser mes os, ma peau, mon tout, le tournant et retournant pour n'en faire qu'un art infecte et dénué de sens. Alors que mes sourcils se froncent bien plus, que mes yeux s'écarquillent, mon âme vient alors de se prendre un coup. Mon pauvre coeur en vient à battre, oui, mais plus vite qu'il ne l'aurait fallu. Un élan de panique, le monstre viendra me dévorer bien assez tôt. Je ne suis pas amoureux de Deoridh, ce n'est pas quelque chose qui me parait nouveau, mais le reste ? Mes poings se serrent un instant, et j'en viens à remercier dieu d'être dos à lui. Que pourrait-il penser de moi en voyant cette expression ? Que oui, il a parfaitement raison ? Que oui je donnerais tout pour une autre personne ? Que oui, tout se trouve être interdit ?

Comme s'il n'en devait être autrement, un silence s'installe entre nous deux, en toute logique, en tout bon moment pesant qui se respecte. Seul les arbres aux loin viennent à se mêler avec leurs feuilles, seul le vent se veut à nous ricaner lourdement à l'oreille. Si ce bien-fondé vient à me faire un mal de chien, le deuxième n'en est que trop douloureux. Je ne veux y croire, je ne veux y penser, et pour tout dire : c'est impossible. Après tout, moi et Cailean, nous avons été discrets, le plus possible, regardant à gauche et à droite tout le temps. Après tout, notre vie en dépend à ces jours, il en vient de ne plus laisser quelconque oreille entendre nos plaintes, nos mots doux et que sais-je d'autres. Peut-être bien que tout se voyait trop, peut-être que nos regards lancés l'un envers l'autre étaient trop évidents, que nos gestes étaient trop trop indiscrets. Non, je n'ose, ce n'est pas... Alors que tout ne fait que s'enchaîner sous mes yeux, s'il sait, peut-être qu'il a déjà glissé un mot à ma soeur, que Cailean se trouve être en danger et ... Fermant mes yeux un instant, je prends cette longue inspiration. Je ne dois imaginer le pire, imaginer que tout peut se finir simplement, que ma vie va prendre un tournant que je ne vais guère apprécier. Il ne sait rien, il n'a le droit de connaitre, il ne peut comprendre, et, peut-être qu'il a tout simplement rêvé, que ses fondements sont faux. « Tout le monde le sait, que je ne nourris pas des sentiments profonds pour ma femme. Mais, je ne suis pas épris de quelqu'un d'autre. » Voix plus posée, même un peu froide. Les mensonges peuvent sauver, et si je dois mentir au monde pour pouvoir continuer à le regarder, à le frôler, alors il en sera ainsi. Même à Eremon, même à ma soeur, même à ma femme, à quiconque doutera de mon cas. C'est alors qu'après quelques minutes, je viens à me retourner, croisant son regard clair, ses yeux perdus dans une immensité que même moi je n'arrive à reconnaitre. Haussant seulement les sourcils, les traits de mon visage viennent alors à s'adoucir. Après tout, quitte à enfiler les vêtements d'un manipulateur né, autant y mettre aussi le masque. « Ce sont des bêtises. » Un frisson désagréable vient à me traverser l'échine, je sais qu'il n'en restera pas à de telles conclusions, à des paroles aussi formelles. Parce qu'après tout, s'il sait et bien, s'il sait, je n'ose à m'imaginer la suite des évènements. Il ne me reste plus qu'à le convaincre, qu'à lui dire que de toute manière il tombe dans une quelconque folie et que de telles choses nous ne devons parler. « Selon toi j'ai changé, mais, ce n'est certainement pas à cause de ça. Je n'y connais que trop peu de choses. Jouer les sentiments ? Trop peu pour moi. » Insérer une petite graine de doute dans son âme, quelque chose, se dénigrer totalement d'ailleurs. Si j'ai toujours été le garçon un peu rêveur dans l'âme, je n'ai jamais daigné toucher l'amusement des sentiments chez quiconque. Certains y arrivent avec une facilité telle que je n'arrive pas à en revenir. Une fois, deux fois, pour tout dire, je ne me souviens combien de fois j'ai pu m'éprendre d'une quelconque personne, que ce ne soit qu'un petit peu. Cailean m'aurait-il changé ? En bien comme en mal ? Je n'ai guère remarqué, guère compris. Eremon doit me connaitre plus que je ne saurais le connaitre lui, qu'il sait quand les changements viennent à sortir de terre pour vous y plonger la tête la première. Suis-je devenu plus niais ? Trop souriant ? Trop bavard ? Bien des questions, sans trop de réponses. C'est impossible, il ne le peut, il ne sait guère et ne saura jamais. Ce secret qui m'entoure, qui entoure mon âme, Eremon doit en avoir la clef et je vois sa main tendre doucement vers cette serrure blessée par le temps.


Dernière édition par Aindreas MacNeil le Ven 19 Avr - 19:00, édité 1 fois
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Eremon Dunegan
Eremon Dunegan

Western Highlands and islands

▷ ÂGE IRL : 32
▷ MESSAGES : 1259
▷ INSCRIPTION : 02/01/2013
▷ LOCALISATION : Dans ma salle d'entrainement. Elle se trouve au château MacNeil, aux Western highlands et islands.
▷ ÂGE : 30 ans
▷ HUMEUR : En grand dilemme.
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IT'S LIMITLESS
Si tu as rêvé dans les eaux sombres, dans la pénombre, si la lueur des profondeurs t’attire aussi, ne me retiens pas ; même si les bras froids du tendre océan te saisissent, englacent ton cœur, tu me rejoindras, ne me sauve pas, coule avec moi, ne me retiens pas...


« Il était comme mon frère, on n’aimait pas son frère de cette façon. »

« Si tu désires une chose, il n’y a que toi qui devras te démener pour l’obtenir. Personne ne le fera à ta place. Et si tu tombes, tu te relèves. Toujours. »
Esras Dunegan.

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MessageSujet: Re: on commence à bouffer ses poings pour étouffer les cris. on saigne à l'intérieur. (eremon)   on commence à bouffer ses poings pour étouffer les cris. on saigne à l'intérieur. (eremon) EmptyVen 8 Mar - 23:01

Aindreas & Eremon
On commence à bouffer ses poings pour
étouffer les cris. On saigne à l'intérieur.

J’attendais. Je patientais afin de découvrir le résultat de ma condamnation. Allions-nous tomber rapidement ? Allions-nous être découverts ? Allait-on jouer avec nous avant de prononcer notre sentence ? Je n’en avais fichtrement aucune idée. J’étais inquiet, en colère, dégoûté, souffrant. Et je ne savais comment démêler tout ceci. Ces émotions, ces faits, mes actions essentiellement. Jamais de ma vie je n’avais eu à faire face à un tel dilemme, interne de surcroit. Le pire dans tout ceci était que je ne fus point la victime condamnée mais le marionnettiste, attendant de jouer avec son pantin. Oh non, je ne voulais pas cela. Mais à mettre en place un chantage comme j’en avais l’intention revenait au même. Le silence d’Aindreas m’inquiétait d’autant plus que je redoutais sa réaction. Il y avait toutes les possibilités imaginables à la façon dont il pouvait prendre ce que je venais de lui dire. Se défiler, s’énerver, ne plus vouloir me parler, en rire, tout n’était que suppositions et hypothèses. Je n’arrivais même pas à poser mes yeux sur son dos. Non, tout ce qu’ils connaissaient étaient les arbres au fond, loin autour des ruines, encore plus avant d’Aindreas. Mais finalement, mon regard capta le mouvement de ses épaules lorsqu’il prit une grande inspiration. Du moins, c’est ce qu’il me sembla voir, ce qu’il me sembla qu’il fit. « Tout le monde le sait, que je ne nourris pas des sentiments profonds pour ma femme. Mais, je ne suis pas épris de quelqu'un d'autre. » Sa froideur me fit presque sursauter. Soit il n’avait absolument pas apprécié mes dires, soit il n’aimait pas parler de sa femme, sachant les problèmes qu’il pouvait avoir avec elle… Je fronçai les sourcils. Allait-il réellement me faire croire que je fabulais ? S’il comptait jouer la carte du mensonge, ça n’allait pas m’attendrir. Au contraire. Il finit par se retourner, et je redoutais de découvrir son expression. Je fus encore plus surpris. Ses traits étaient détendus et en aucun cas colériques. Comment deviner ce qui se taraudait dans sa tête ? C’était impossible, et j’étais encore plus perdu. « Ce sont des bêtises. » La première chose que j’eus envie de répliquer fut cinglante afin de lui faire comprendre que je n’étais pas dupe face à ces foutaises, au fait qu’il se moquait de moi. Soit. Il ne me connaissait réellement plus, et j’en fus encore plus touché. C’était comme entrer en moi, en faire le tour, se rendre compte que ça avait changé, qu’on n’y reconnaissait plus rien, et s’en aller d’un haussement d’épaules. Je me retins de frissonner à cette pensée, c’était pire que tout. Il se jouait de moi, c’était certain. A sa place, j’aurais très certainement tenté de détourner la conversation ou prouver le contraire, comme il eut l’air de vouloir le faire, mais je n’aurais tout de même pas trouvé ça correct. La droiture était une valeur très importante chez les Dunegan, autant que dans la chevalerie de façon générale. Alors soit ; on pouvait essayer de faire bonne figure mais cela ne nous apportait rien de bon, si ce n’était de la culpabilité. Aindreas, as-tu envie de te sentir encore plus coupable que tu ne l’es déjà ? Finalement, je me contentai de retenir un rire sec, accusant son air mensongé. Qui croyait-il que je fus ? Certes, une certaine distance nous séparait depuis quelques temps, et lourdement, je le savais bien ; nous n’étions plus des enfants et encore moins des confidents, aussi proches fûmes-nous encore. Vraiment ? « Selon toi j'ai changé, mais, ce n'est certainement pas à cause de ça. Je n'y connais que trop peu de choses. Jouer les sentiments ? Trop peu pour moi. » Cette fois-ci, je détournai quelque peu la tête afin de masquer mon sourire sarcastique. Me croyait-il à ce point stupide ? N’avait-il plus aucune considération à mon égard pour se permettre de me prétendre aussi idiot ? Il était évident qu’il avait changé. Pas de son point de vue, bien sûr, mais je le connaissais trop bien, et je l’avais toujours trop observé pour ne pas m’apercevoir de quelques changements d’attitude, d'affection, de malaise, qui pouvaient apparaître en lui. Sans qu’il ne le veuille bien entendu. Peut-être ne devrais-je point m’attarder ainsi sur les personnes qui m’entouraient et m’étaient chères. Mais j’étais fait ainsi, et j’aimais à penser que c’était un atout. En ce moment, j’en doutais très fortement. Parler des sentiments n’était certes point pour les hommes, et Aindreas n’était pas chevalier à se jouer des gens ni de leurs émotions, mais de là à me servir qu’il n’y connaissait rien… Je serrai un poing sous les bêtises qu’il pouvait me dire. Tout était bon pour se cacher de la vérité, mais pas à moi. Il ne pouvait pas prétendre parvenir à m’attendrir ou me tromper par ses dires. Je savais ce que j’avais vu, ce que j’avais compris, ce qu’il ne me disait pas. Je savais que je n’étais pas fou. Je pouvais concevoir le fait de ressembler à un détraqué, avec ma jambe, ma béquille de temps à autres, et ma mauvaise humeur, mais je n’étais pas fou à lier. Et la première personne à me dire le contraire ne s’en tirerait pas aussi aisément. Simplement ici, il s’agissait d’Aindreas. Et je ne pouvais pas lui dire qu’il pouvait regretter de me prétendre demeuré ; je ne voulais pas. Il allait déjà souffrir par ma faute, n’y ajoutons point d’autres raisons. Je finis par appuyer mes mains contre mes hanches, et le regarder de nouveau. Je ne souhaitais pas l’affronter en traitre. « As-tu réellement envie de jouer à cela, Aindreas ? » Pour quelle stupide raison aurais-je avancé de telles choses si je ne savais pas de quoi je parlais ? Par quelle obscure circonstance aurais-je eu envie d’aborder un sujet si délicat si je n’étais pas certain de ce que j’avançais ? Me faire passer pour un malade ? M’attirer les foudres de mon meilleur ami ? Oui, celles-ci, j’allais les avoir, mais pas pour les mêmes raisons. Pas parce que je disais des sornettes mais bien au contraire parce que je savais des choses interdites mais ô combien vraies. Je ne pouvais que tenter de me mettre à sa place, imaginer qu’une telle information fut découverte et que l’on vous l’apprenne ainsi. Non, je n’étais pas tendre. Mais je n’avais plus prévu de l’être, où j’allais me tourner en ridicule. « Me prendre pour un idiot n’est pas la meilleure des solutions, tu sais. » S’il souhaitait se foutre de moi plus longtemps, j’étais curieux de voir ce qu’il était capable de m’inventer. Je passai une main dans mes cheveux ; je ne tenais plus. Je voulais que tout ceci se termine le plus rapidement possible. Je redoutais déjà le retour au château qui se déroulerait dans le silence le plus embarrassant et chargé de mauvaises ondes possible. A moins qu’il ne veuille même rentrer de son côté. Je secouai la tête, chassant ces idées qui s’imposeraient à nous bien assez vite. Soupirant, je me résignai donc au début de notre fin. « Comment crois-tu que Slàine réagira en l’apprenant ? » Sous-entendre qu’elle pouvait le découvrir, ou que j’allais le vendre ? La supposition lui était entièrement dévouée…


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Aindreas MacNeil
Aindreas MacNeil

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THA GAOL AGAM ORT.
Premièrement, ne touche pas à tes aiguilles. Deuxièmement, maîtrise ta colère. Troisièmement, ne te laisse jamais, au grand jamais, tomber amoureux. Car alors pour toujours à l'horloge de ton coeur la grande aiguille des heures transpercera ta peau, tes os imploseront, et la mécanique de ton coeur sera brisée de nouveau.

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MessageSujet: Re: on commence à bouffer ses poings pour étouffer les cris. on saigne à l'intérieur. (eremon)   on commence à bouffer ses poings pour étouffer les cris. on saigne à l'intérieur. (eremon) EmptyVen 19 Avr - 20:00

Jouer l'inconscient devant mon plus fidèle ami, user de mensonges peu scrupuleux. Pour tout dire, parfois, la sincérité arrive à prendre le dessus, et je me met à dire ce qui me passe par la tête, par le coeur. Mais, cette fois-ci, tout s'avère être une question de vie, comme de mort. A partir du moment où l'être aimé peut être en danger, par des raisons évidentes, vous ne vous pouvez plus faire confiance, en personne. Je ne puis me résoudre à lui faire part de mes impressions, de mes idées ô combien folles aux yeux de tous. Est-ce une trahison ? Peut-être que dans tout ceci, oui, s'en est une. Je le regrette comme je m'en contente, après tout, que puis-je faire de plus ? Qui sait s'il serait capable de murmurer dans l'oreille de quelqu'un mon imposture ? Que penserait Deoridh ? Ma soeur ? Ma famille dans sa totalité ? Cette idée me fait grimacer dans un coin alors que mes yeux croisent l'herbe verte durant un long moment. Le regarder dans ses prunelles serait un bien grand affront. Durant un instant, j'ai pu tenir la cadence, maintenant ? Je tombe bien des années en arrière, quand son père me sermonnait sans cesse, ce grand Esras, cet homme d'honneur, ce modèle que je ne peux oublier à ces jours. Eremon s'avère être comme lui, dur mais juste à sa façon. Bien que depuis cet accident lourd de conséquences l'ai changé sous quelques points, il reste le même. Ou du moins, c'est ce que j'aime à croire, à espérer. Je ne veux pas me dire que l'enfant un tant soit peu souriant qu'il était, soit mort avec sa jambe, avec son désir de combattre aux côtés de ceux qui le méritent. Dire que les batailles en sa compagnie étaient les meilleures serait une bien belle ironie, en sachant que tuer n'est pas chose facile. Pourtant, quand un proche vous accompagne, il y a cette sensation en vous qui perdure le temps que les épées crachent et que les flèches volent, que tout peut se vaincre, que l'éternité est au bout de vos doigts. Je l'avais avant qu'il ne tombe de son fidèle destrier, avant qu'il ne soit pris dans ce piège et que cette lueur de fierté ne s'assombrisse. Bien des fois j'ai essayé de me mettre à sa place, de me demander comment serait ma vie sans une arme dans les mains, sans cette odeur ferreuse me transperçant les narines. Ennuyeuse ou au contraire reposante ? Lire dans les lignes de sa main n'est pas quelque chose que je sais faire, et depuis je n'arrive plus à cerner ses pensées. Qu'un vague inconnu devant une mer déchainée, qui se met à haïr le monde sans que je puisse apaiser ses douleurs, ses maux. Ce n'est pas faute d'avoir essayé, de lui avoir posé des questions. Les Dunegan ont pourtant, cette faculté de répondre sans cesse que tout va bien, alors que rien n'est pour le mieux. Tout va bien dans le meilleur des mondes parait-il et si je suis d'un tempérament optimiste, je ne le suis pas au point de ne pas arriver à me confier à mon prochain. C'est une balade au bord d'une rivière devenue morte, sale, croupie. S'il te plaît, partons tout de suite, je ne veux pas que tu remettes en doute mes dires, que tu puisses m'offrir un sourire comme tu savais si bien les faire il fut un temps maintenant me paraissant bien lointain. Fautif, frappé par une pierre que je n'avais pas vu venir. Tout remettre en doute, des années de rires sincères ? Il faut croire que oui. Je sais que le dragon va se réveiller dans ses entrailles, que Mor'du prendra possession de son âme. Eremon me connait, plus que je ne veux me l'imaginer. « As-tu réellement envie de jouer à cela, Aindreas ? » Mes prunelles s'écarquillent. Je n'aime pas cet air accusateur, ce tout qui fait de lui une personne autant détestable que possible à aimer. Plus jeune, je ne comprenais pas pourquoi il n'arrivait pas à se trouver une compagne, puis, plus le temps a passé, les bêtises se sont estompées et les défauts finissent par se voir un peu plus à chaque fois. Je ne veux pas jouer, je veux gagner et non pas perdre. Disparaitre comme un animal se sentant en danger, parce que j'ai ce pressentiment que rien ne sera plus comme à son habitude, le timbre de sa voix, ce regard dur qui s'attaque directement à ma peau. Serrant un peu mes poings pour m'offrir un courage inexistant, je redresse ma tête, lui faire face. Après tout, il est bien connu que l'honneur des chevaliers ne fait que nous empêcher d'utiliser la ruse et la malice des serpents. « Me prendre pour un idiot n’est pas la meilleure des solutions, tu sais. » Alors quoi ? Son poing va s'écraser sur mon visage ? Est-ce qu'il me sautera dessus pour me hurler à la mauvaise blague qui se devait être matinale ? Malheureusement les traits de son visage me prouvent le contraire. Désagréable, je découvre une face cachée qu'autre fois je ne voulais regarder.

Je ne sais quoi lui répondre, quoi lui dire de plus. Mes yeux parlent à ma place, et que dire après tout ? S'énerver voudrait à me vendre à lui, lui avouer directement que oui, je n'aime pas ma femme autant que je le voudrais, que je prône l'adultère et non pas avec une femme du domaine, bien loin de là. Ce très cher ami, cette troisième personne qui jadis ne faisait que nous résonner. Tout parait si flou, si loin et incertain. J'ai eu la chance de connaitre bien des sentiments contradictoire, et pourtant, celui-ci est un lourd mélange. Entre la peur et le doute, le dégoût et la rage, la tristesse et le désarroi. Je m'étais juré, nous avions promis devant le monde entier qu'aucun mal ne nous touchera tant que nous serions ensemble. Il faut croire que nos doigts se sont détachés, nos chemins se sont croisés pour en fin de compte mieux disparaitre dans une brume grisâtre. « Comment crois-tu que Slàine réagira en l’apprenant ? » Jamais plus hurlera le souffrant. Mon coeur tambourine, claque avec violence contre mon torse. Je le sens, il va disparaitre, courir aussi vite qu'un voleur en cavale pour mieux me laisser pourrir sur ce sol, témoin d'un passé mystérieux. Mes muscles se crispent, mon regard devient invisible, mon feu interne commence à s'éteindre. Je le sens, je l'entends qui bat avec malice. Vicieux, mauvais, castrateur mon joli coeur. Il craque, s'effrite et s'effiloche sous le coup des mains d'Eremon. De cette phrase qui fait naître en moi quelque chose de morbide. Cette colère qui tape à ma porte, contre mes oreilles, partout. L'enfant peut se vanter de cette facilité à s'extirper des soucis des adultes. Maintenant que je suis un homme, je ne peux plus, je dois affronter mes démons, aujourd'hui il s'ajoute à ma longue liste. C'est une flèche empoisonnée qu'il plante, une pomme pourrie s'écroulant sur une terre aride et poussiéreuse. Jamais nous ne tomberons, n'est-ce pas Eremon ? En cet instant précisément, je préférerais être à moitié mort en bataille plutôt que d'affronter sa sentence. Pire qu'un homme de Dieu, pire que son paternel, que le mien, que Slàine et tout ce qu'il y a de perturbant en ce moment. C'est un murmure maladroit qui me traverse les lèvres, cette même petite phrase que je répète à deux reprises : tu ment. Je ne le veux pas, je ne le désire pas, je voudrais au contraire revenir des heures en arrière et ne jamais lui proposer cette découverte que je croyais au départ fort amusante. Croire et faire, toute une histoire que je n'arriverais jamais à comprendre. Tétanisé, dévoré par des dents pointues. Il ne saurait mentir, et pourtant je le sais, il a raison, comme à son habitude. A posé son doigt sur ce point que je ne voulais que personne ne touche, sur cette plaie cicatrisée qui maintenant s'ouvre et déferle en moi comme un troupeau de chevaux sauvages. Le vide parait bien doux à l'apparence et aussi quand je m'y plonge. Je ne veux pas en sortir, pas pour le moment. Malgré tout, je n'ai pas le choix, je ne peux rester une seconde de plus à jouer l'ébahi, l'idiot sans jugeote. Il le sait, je le sais, nous le savons tout deux. C'est une menace, quelque chose qui peut lui servir. Il n'oserait pas ? Qui saurait le dire. Je découvre, je pose ma main sur un visage que je ne reconnais plus. L'aveugle se trouve réellement à ne plus rien voir, même ses mains ne peuvent lui servir. Rien, plus rien. « Alors qu'attends-tu ? » C'est un étrange sourire mêlé de sang et d'amertume qui se glisse sur ma peau, sur mon visage. Je la sens monter, cette émotion dégoûtante, purulente qui coule le long des pores de ma peau, qui ne fera de moi qu'une ignoble bouilli. Je m'approche de sa personne et pose mon attention sur le manche de son épée. Un rire sec m'échappe. J'ai mal seigneur, si mal. Mes dents doivent grincer car un frisson me traverse tout le corps. « Il suffit d'un coup, juste bien placé. Dans le cou, entre les deux yeux, tu as le choix mon frère. C'est ce que je mérite non ? Je dois être le fils du Diable en personne. » Aindreas MacNeil, l'homme connu pour ses sourires larges n'est plus. Laissant place à un autre personne, tout autre, que je n'ai eu que rarement l'occasion de connaitre. Que dans des cas critiques, que quand tout me parait perdu d'avance. Je me recule de lui, ayant des idées que je ne devais concevoir. Lui coller ma main dans la figure, passer mes doigts autour de son cou, hurler au loup. Ce n'est pas digne de moi, je n'en suis pas capable. Les sourcils froncés, bras ballant le long de mon corps, je vais éveiller une bête, mais qu'importe. « Mais avant de me réduire en charpie, je te demande de répondre à cette seule et unique question : pourquoi ? POURQUOI ?! » Me faire ça ? Dire de telles choses ? Je ne sais de quelle façon il a pu apprendre cette relation défendue, pourquoi, comment, de quelle manière. Quelle erreur ais-je faite ? J'ai peur, j'ai mal, je veux à le prendre dans mes bras. Mais, je ne peux pas. Car nos mains ne sont plus liées, nos sourires ne se répondent plus, nous tombons tout deux. Moi peut-être plus que lui, ou inversement, je ne saurais le dire. Si j'avais été une femme, en ce moment même je serais en larmes, à lui demander un peu de pitié. Je ne le suis pas, je ne le veux pas, je n'en suis pas capable. Mon frère, cette moitié tant aimée, ce compagnon de bataille.
Jamais nous ne tomberons,
Jamais nous n'oublierons.
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