Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué || Groupe 1

HJ : Si quelque chose ne va pas, n'hésitez pas à me le dire I love you

« Dites moi que c'est une blague. » La bête était sortie de nulle part, et elle s'était mise à déchiqueter tout et tous ceux qui étaient sur son passage. Bientôt, la salle fut emplie de hurlements, de râles de douleur. L'ours se frayait un chemin à travers la foule, avançant indéniablement vers nous. Ce fut le cri terrifié de Sigrid qui me ramena à la réalité. Elle avait quitté les bras de Domhnall et s'accrochait à ma jupe en sanglotant. Je me baissais pour la prendre dans mes bras et elle enfouit son visage dans mes cheveux. Je fis signe au jeune homme de rejoindre sa famille alors que je me tournais vers Alistair. « Il faut que nous trouvions un endroit où nous réfugier, il ne faudra pas compter sur cette idiote de reine pour protéger ses invités ! » Je ne la pensais pas stupide au point d'avoir prémédité tout cela, mais son château n'était de toute évidence pas aussi sûre qu'elle nous l'avait assuré. « Vous devriez tirer votre épée. » Il acquiesça et dégaina sa lame. Il n'en aurait probablement pas besoin contre les badauds, mais on n'était jamais trop prudent. Qui sait si certains ne profiteraient pas de la présence de l'ours pour régler leurs comptes ? Ce dernier s'approchait d'ailleurs. Je pouvais sentir le corps de ma fille trembler contre ma poitrine. Instinctivement, je la serrai davantage contre moi. Brusquement, Alistair me tira sur le côté pour me dissimuler derrière une colonne. Mor'du gronda, je pouvais sentir qu'il était tout près. Il fallait absolument que nous sortions de cette pièce. La bête passée, je sortis de derrière la colonne. C'était la panique alors que la bête continuait de faire des ravages. Alistair m'avait intimé de le suivre, mais je n'avais pas pu m'empêcher de regarder autour de moi. Lorsque je vis une petite fille qui avait l'air seule et paniquée, je ne pus me résoudre à l'abandonner là. Me maudissant intérieurement de ne pas savoir faire taire mes instincts de mère, je fourrai Sigrid dans les bras du fidèle chevalier, pour sa plus grande surprise. « Mais que faites vous ? » « Attendez moi un instant ! » Je me frayai un chemin dans la foule et attrapai la jeune fille par la main. « Viens avec moi, nous retrouverons tes parents plus tard ! » Je ne lui laissai pas vraiment le choix, en réalité. Je l'entrainai à ma suite, tenant fermement sa main dans la mienne pour ne pas la lâcher. Et puis je tombai sur une jeune femme aux cheveux blancs, couverte de sang. Il me fallut un instant pour me souvenir que c'était cette jeune femme que Domhnall avait regardé. Si il la connaissait, je ne pouvais la laisser là, d'autant plus qu'elle semblait seule. « Ma Lady ? Venez, nous allons trouver un endroit sûr. » Je posai une main rassurante sur son épaule et puis la poussai doucement en avant pour lui intimer d'avancer. Alistair fit une drôle de tête en me voyant accompagnée. « Je ne pouvais pas les laisser seules. » Il ne dit rien et nous fit signe de le suivre d'un geste. J'avais toujours trouvé que c'était un homme intelligent, et j'en eu la confirmation lorsque je me rendis compte qu'il nous entrainait dans un couloir presque désert. Moins il y avait de monde, plus nous aurions de chance de trouver un endroit où nous réfugier. Du moins j'en étais persuadée. C'est tout naturellement qu'il essaya d'ouvrir la première porte qui se trouvait sur notre chemin. « C'est fermé. » Je haussai un sourcil. « Eh bien, ouvrez la ! » Il déposa Sigrid au sol, et sans surprise elle vint s'accrocher à mes jupes. Alistair fit sauter la serrure d'un coup d'épée et la porte s'ouvrit à la volée. Tous les cinq, nous entrèrent dans la pièce précipitamment. Il y faisait sombre. Alistair referma la porte derrière lui, pour se rendre compte qu'elle ne pouvait plus être verrouillée. Je le vis grimacer. Malgré la pénombre, je crus reconnaître l'endroit. Si je n'avais pas été aussi inquiète, j'aurais sans doute ri. Le sort avait voulu que je me retrouve dans la chambre de la reine. Avec un soupir, je passai une main dans les cheveux de ma fille. L'autre petite fille avait l'air d'aller bien, mais d'être sous le choc. En revanche, la jeune femme aux cheveux blancs semblaient blessée. « Est-ce que vous allez bien ? »

La surprise, l'étonnement, et pour finir tout ceci, l'horreur la plus complète. Pour me rassurer, j'ai préféré à penser que ce n'était que le bois capricieux, qui par son envie de se faire remarquer, faisait ces bruits infâmes. Contre toute attente, mes yeux s'écarquillent, des morceaux de bois s'écrasent sur le sol avec nonchalance. Tétanisée par la vue du monstre non loin de ma personne, aucun son n'arrive à sortir de mes lèvres, mon souffle s'est coupé, s'est arrêté, tout comme mon coeur. Je n'ose à bouger, et malgré la panique constante et que je remarque des familles courir à gauche comme à droite, je reste la main tremblante, comme si tout ceci n'était qu'un rêve anodin, une bêtise comme une autre, une illusion que je viens de me créer. Elle n'en est pas une, et sa patte s'écrasant sur mon bras me le prouve. Sous le coup violent de l'animal enragé, je tombe quelques mètres plus loin mélangeant larmes de douleur à gémissements plaintifs. Les morceaux de peau ont disparus, du sang sur cette chevelure blanchâtre que certains ne voulaient pas regarder, ce mélange contrasté qui ne fait que grandir cette boule hideuse que j'ai dans l'estomac. Envie de vomir, mon coeur explose contre ma pauvre poitrine. Les yeux levés vers la bête qui au loin, s'occupe de faire sa misérable besogne. Par habitude, je cherche des yeux Domhnall sans le voir, sans pouvoir réellement me concentrer. Tout est flou, je ne saurais dire s'il en est de la faute de cette blessure ou bien de ma peur constante. S'inquiéter pour qui le voudra bien, et je retiens un cri d'effroi en voyant l'animal s'attaquer à une personne que je ne connais que trop bien. Du sang, partout, il dégouline, vermillon, solennel, il s'écrase sur les murs, sur le sol. Des morts, partout il y en aura. Me redressant titubante, je ne peux m'empêcher de penser au pire. Et si toute la famille Hay ne survivait pas ? Et si à nouveau je me retrouvais chez mon père ? Et si cet être que j'aime tant en venait à... Déglutissant difficilement, posant ma main sur le mur pour reprendre mes esprits. Cette femme à la chevelure dorée s'approche de moi, avec sa petite fille plus loin de là, accrochée aux bras d'un chevalier quelconque, dont le visage ne me dit rien. « Ma Lady ? Venez, nous allons trouver un endroit sûr. » Hochant seulement ma tête, je sens sa main frêle se glisser sur mon épaule, me poussant à déguerpir le plus vite possible. Loin d'ici, loin du monde, filer hors de ce spectacle ô combien macabre. Je n'arrive qu'à réprimer un sourire en voyant la jeune Macintosh saine et sauve. Je grimace à quelques reprises, ce n'est qu'au fils des secondes, qu'en sentant le sang couler un peu plus, que je ressens la douleur confuse, qui s'insinue en moi. Une malchance quelconque, ce n'est pas une question de destin, et je ne tiens pas à mourir, pas maintenant. Je n'arrive pas à discerner les paroles lancées dans les airs, trop obnubilée par les sons alentours. Les grognements, les hurlements lointains de femmes comme d'hommes tombés sous les griffes de Mor'du. Grand comme une montagne, imposant comme un vent d'hiver, aussi froid qu'une nuit d'été. Elle s'ouvre, une chambre et nous entrons sans ménagement. Je crois que la porte sera impossible à refermer complètement, et quand bien même l'animal passera dans ce couloir sinueux, nous devrons être aussi discrets que des gouttes de pluie. Pinçant ma lèvre inférieure, j'inspire un long instant, me laissant glisser le long du mur de cette chambre. Mes larmes incomplètes ont séchés suite à cette course folle, je ne sais pas, je ne sais plus. Tout est fourbe, plongé dans un brouillard si dense que j'en viens à papillonner des yeux. Prier intérieurement pour me dire que ce n'est qu'un lourd cauchemar. Mais, il est réel, malgré tout. Arborant un sourire fin, heureuse de voir les quatre autres personnes sans blessures, au moins, si cela se trouve nous serons encore vivants suite à cette petite aventure. Elle sera peut-être contée, mais non pas avec plaisir, plus avec sarcasme et répulsion. « Est-ce que vous allez bien ? » Grimaçant à nouveau, j'ose pour la première fois depuis ces quelques minutes, voir en face la blessure. Elle n'est pas jolie, maladroite, mais visiblement profonde, sans pour autant que j'y perde mon bras, tout comme ma vie. Ma deuxième main non touchée, vient à se poser sur cette peau brisée. Douloureux, encore, je dois être destinée aux coups, c'est un fait. « Je crois, je... je suis encore vivante, alors je crois que oui. » Cette femme des terres du Nord, comme j'ose à l'espérer, reste proche de sa jeune fille, adorable mais tout aussi abasourdie par l'arrivée de l'ours fou. On ne peut à empêcher un enfant de pleurer, de se plaindre, un adulte c'est tout à fait différent. Haussant les sourcils, mon attention se pose sur la jeune Eimhir Macintosh, qui parait aussi dans un autre monde, ses prunelles brunes bien visibles. Mes doigts se serrent sur la plaie souffreteuse, et je me permet à nouveau de croiser le regard de la femme avec son chevalier personnel visiblement. « Tout doit être lié pour ne pas instaurer la paix. Merci, sans vous, je pense que je n'aurais pas eu l'idée de fuir, et Mor'du n'aurait fait qu'une bouchée de moi. » Inspirant un long instant pour retenir une plainte naissante au fond de ma gorge, j'ajoute alors. « Qui êtes-vous ? » De simples murmures, tout juste audibles pour ceux qui veulent entendre. Corps encore tremblant des méfaits de la bête, la discussion aussi futile soit-elle reste la meilleure solution pour ne plus y penser. Même si, elle sera constante et toujours présente en nous. Inutile sur l'instant, mes yeux se retrouvent alors hypnotisés par cette porte qui se met à battre à la place de mon coeur.

Mon cœur battait encore à tout rompre dans ma poitrine. Je devais avouer que je m'étais attendue à beaucoup de choses, mais pas à ce que Mor'Du s'invite à la fête. Par chance, nous étions vivants et entiers, du moins pour le moment. J'ignorais si la bête était simplement venue gâcher la fête, ou si elle avait autre chose en tête. Quoi qu'il en soit, si c'était le cas, j'espérais simplement qu'elle en ait après la reine. Après tout, elle était la seule à avoir des comptes à lui rendre. Avec un léger soupir, je baissai les yeux vers ma fille, qui avait enfoui son visage dans mes jupes en sanglotant. Elle pleurait, mais ne voulait pas faire de bruit. Je m'agenouillai à côté d'elle et essuyai ses larmes du bout des doigts, avant de relever le visage vers la jeune femme que j'avais invitée à nous suivre. Je ne pus m'empêcher d'avoir un petit sourire moqueur en entendant les mots qu'elle prononça. « Il n'y a que les êtres naïfs pour avoir cru à cette prétendue paix. » Je secouai doucement la tête. « Ne me remerciez pas, je ne pouvais pas vous laisser vous faire dévorer sans rien faire. Je suis Lady MacKenzie, mais je vous en prie, appelez moi Brynhild. Voici ma fille, Sigrid, et Sir Alistair. Et vous êtes ? » J'attendis qu'elle me réponde, puis je demandai son nom à la petite fille que j'avais également emmenée avec nous. Je haussai un sourcil et échangeai un regard avec Alistair lorsqu'elle répondit qu'elle s'appelait Eimhir, Eimhir Macintosh. Eh bien, voyez vous ça... Non pas que cela soit d'une quelconque importance, après tout. Je ne l'aurais pas abandonnée à la merci de l'ours simplement parce qu'elle était du clan Macintosh. Et à bien y réfléchir, sauver cette enfant était peut-être l'une des choses les plus intelligentes que j'aie jamais faite. Je me relevai, et passai une main dans mes cheveux en bataille. Derrière nous, Alistair allumait des bougies pour éclairer la pièce un peu trop sombre. Puis mes yeux se posèrent sur la porte, et je fronçai les sourcils. « Nous ne pouvons pas laisser cette porte ouverte. Les Dieux seuls savent ce qui pourrait arriver. Mor'Du n'est peut-être pas le seul à avoir été invité au banquet. » Alistair, pensif, se rapprocha de moi. Sigrid me lâcha et alla s'accrocher à sa jambe. Les bras croisés sous ma poitrine, je réfléchissais. Puis, j'avisai le lit, et je haussai un sourcil. « Alistair, aidez moi à pousser ce lit contre la porte. » « Il est en bois massif, n'est-il pas un peu lourd ? » J'eus un petit rire. « Nous pouvons toujours essayer. Et puis, tout vaut mieux que de laisser cette porte ouverte. » Silencieusement il acquiesça, et poussa doucement Sigrid vers la jeune Rachael. Mes yeux se posèrent une seconde sur son bras blessé, puis je me détournai. Afin de rendre notre tâche plus aisée, Alistair avait fait basculer le matelas sur le sol, ainsi que les coussins et les couvertures. Chacun de notre côté, nous nous mîmes à pousser. Le lit était beaucoup plus lourd que ce à quoi je m'étais attendue, mais j'avais une volonté de fer, et Alistair des muscles d'acier. Il nous fallut quelques minutes, mais nos efforts finirent par payer et le lit fut poussé contre la porte. J'espérais que cette précaution ne soit pas nécessaire et que rien ni personne ne viendrait enfoncer cette porte. De nouveau, Alistair tira son épée, au cas où. Le matelas était maintenant au milieu de la pièce, et j'allai m'y asseoir, tandis que le chevalier tirait un fauteuil où il s'assit la lame posée sur ses genoux. Je tendis les bras vers Sigrid, qui vint s'y blottir tandis que la jeune Macintosh s'assit à côté de moi. Que pouvions nous faire de plus ? Sans doute pas grand chose. Sigrid était assise sur mes genoux, et je remarquai qu'elle regardait Rachael d'un drôle d'air. Finalement, au bout d'un moment, elle lâcha un timide « Est-ce que tu es une fée ? » qui eut le don d'arracher un sourire à Alistair et moi-même.

Subir seulement les méfaits d'un ours affamé. Comment est-ce possible ? Pourquoi un tel animal viendrait à briser une tentative de réconciliation ? Peut-être parce que ce cher ours ne veut pas que cette guerre ai une fin. Qu'elle continue, encore, après tout, il n'est que trop connu pour ses envies dévastatrices et le sang qu'il peut déverser derrière lui. Je me demande, s'il reste encore des personnes dans la grande salle, comment peuvent-elles aller, et surtout, où est le reste de ma famille ? Mon coeur se met à claquer un peu plus contre ma poitrine, si fortement. Une sensation bien désagréable. Ce n'est point l'instant de paniquer, non, je suis saine et sauve, mais sans les personnes que j'aime. Teassag a bien vite disparu de mon horizon, quant à Domhnall, et bien, je ne le sais point. Je l'ai seulement eu du coin de l'oeil, s'il a réussi à s'enfuir, j'ose à l'espérer, je me met même intérieurement à prier. Pourvu qu'il ne lui arrive rien, pourvu qu'il n'arrive rien à personne, qu'ils aient tous trouvés refuge dans une pièce du château, ou même en dehors. « Il n'y a que les êtres naïfs pour avoir cru à cette prétendue paix. Ne me remerciez pas, je ne pouvais pas vous laisser vous faire dévorer sans rien faire. Je suis Lady MacKenzie, mais je vous en prie, appelez moi Brynhild. Voici ma fille, Sigrid, et Sir Alistair. Et vous êtes ? » Un sourire m'échappe à sa parole. Tant de vérité en si peu de minutes, il est vrai que cette Lady a plus que raison. Naïve, j'ai dû l'être un instant, en me disant que cette guerre ne serait qu'un souvenir à effacer au fil des années, qu'une tâche noirâtre à faire disparaitre du tableau de la vie. Non, plus les évènements se font, plus elle grandit, jusqu'à ne plus rien laisser derrière elle. Y croire, ceci est pour les autres. Un murmure, mon prénom, et ma main toujours accrochée à cette plaie qui ne cesse de saigner. Va t-elle me vider ? Bêtise que voilà, et je suppose que je dois être chanceuse, tout comme cette femme du Nord. La chambre n'a pas été la pire pièce du domaine, bien au contraire, il y a des draps, des bougies, et surtout ce lit qui visiblement, se retrouve bien vote accolé à la porte. Il ne pourra pas entrer, ou du moins, il faut à se faire discret pour ne pas qu'il entende. Grimaçant à cette pensée, mes yeux se posent sur la petite Sigrid. Des yeux rougis par la peur, mais bleus comme le ciel, je trouve dans son visage, bien des points communs avec cette femme. Apeurée oui, mais nous aurions pu tomber sur pire, après tout, nous ne sommes que cinq dans cette pièce, et bien calmes - pour l'instant -, fort heureusement, l'ours ne toquera pas à notre porte grâce à ceci. Je n'ose à parler plus, cherchant du regard un quelconque morceau de tissu. Je me redresse maladroitement, prenant appuie sur le mur et attrapant de ma main droite, un linge opalin. Je n'ai jamais eu affaire à une blessure aussi conséquente. Père n'a jamais été une personne tendre avec moi, et si il fut un temps, j'avais cette habitude de m'occuper seule de mes plaies, elles sont tout autres maintenant. Un enroulement autour de mon avant-bras, une vague grimace, et je me retrouve à nouveau à glisser le long du mur. La fatigue de la peur, de la blessure, de l'inconscience. « Est-ce que tu es une fée ? » Attendrie par ses dires, je viens à laisser une moue presque déçue se poser sur mon visage. « C'est à mon plus grand regret que je dois vous dire non, je pense que j'aurais aimé en être une. Mais, vous, vous devez être une princesse, je me trompe ? » Aussi petite soit-elle, j'en reste à ce vouvoiement qui me parait d'office en vue des circonstances, du rang dont cette femme à droit. Nous avons le même certes, mais le tutoiement reste une chose délicate, même avec des enfants - du moins, j'ai toujours été habituée à le dire de cette façon, nourrisson, jeune enfant ou encore bien plus. Et c'est alors que je me souviens de cet instant. Domhnall, cette petite fille, des paroles que je n'ai pu entendre. De la curiosité s'installe dans mon corps, et je resserre un peu plus mon étreinte sur le tissu blanc. « Bien des personnes ne croyaient pas en cette quiétude, le sang continuera encore de couler. » Déglutissant difficilement à cette idée, les morts ne feront que s'accumuler, et si quand bien même, je ne voulais que voir la famille MacGuffin sur ce trône, une paix n'aurait pas été de refus. « Connaissez-vous Domhnall ? » Mes dires ont beau être murmurés pour ne pas attirer une quelconque attention sur cette pièce, les mots résonnent contre les murs froids de cette chambre. Combien de temps encore avant que sonnent les cors de la libération ?

Les enfants étaient les êtres les plus spontanés. Oubliée la peur, oubliée la panique. Sigrid avait vu que les cheveux de la jeune femme étaient différents, alors elle avait posé une question, sans se demander si elle disait une bêtise ou non. Des fées, elle n'en avait bien sûr jamais vues. Il n'y avait rien qu'elle voulait plus que d'en voir une. Je la trouvais souvent en train de fouiller les cuisines, de regarder sous les pierres, dans les feuillages. À chaque fois que je lui demandais ce qu'elle faisait, elle me disait simplement qu'elle cherchait les fées, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde. J'aurais mille fois préféré qu'elle trouve une fée sous son assiette plutôt qu'un ours enragé. Quel vilain tour du destin... J'eus un sourire attendri lorsque je la vis froncer les sourcils à la réponse de Rachael. Elle se tourna vers moi, les sourcils froncés, puis de nouveau vers la jeune femme. « Mais, alors... Pourquoi est-ce que tes cheveux sont comme ça ? Qu'est-ce que tu es, si tu n'es pas une fée ? » Je la vis tendre une main pour toucher les cheveux blancs de son interlocutrice. Si la situation avait été différente, je l'aurais gentiment réprimandée, mais il me semblait qu'il valait mieux éviter de faire quoi que ce soit qui puisse la contrarier. « Une sylphide, alors ? » Je lançai un regard désolée à la jeune femme. Puis Sigrid secoua la tête, se rappelant qu'elle lui avait posé une question. « Non, je ne suis pas une princesse, il n'y a pas de princesses en Écosse. Juste une reine. C'est Alistair qui me l'a dit. Je crois que je suis... euh... » « Une Lady, Sigrid. » « Ah oui, voilà. Une Lady. Mais je préfèrerais être une princesse. » Quelle enfant ne rêverait pas d'être une princesse ? Sigrid eut un petit soupir, puis elle laissa tomber la mèche de cheveux qu'elle tenait entre ses petits doigts. « En tout cas, moi, j'aime tes cheveux. » Elle sourit, et au lieu de revenir se blottir dans mes bras, elle alla s'asseoir aux pieds d'Alistair. Ce dernier sortit une petite poupée de chiffon d'une de ses poches et la tendit à ma fille. Il était tellement prévenant avec elle que parfois, j'avais envie de dire notre fille. Il était comme un père pour elle, et il me semblait avoir entendu Sigrid l'appeler Père une ou deux fois, quand elle croyait que je n'entendais pas. Loin de moi l'envie de la corriger. Mieux valait qu'elle considère cet homme ci comme son père, plutôt que le monstre qu'elle avait connu jusqu'à ses quatre ans. Avec un léger soupir, je me relevai. Cette poupée qu'elle emmenait partout avec elle lui tiendrait l'esprit occupé un temps. « Le sang n'a jamais cessé de couler. J'ai bien peur que celui qui fut versé aujourd'hui soit l'étincelle qui allume le feu de forêt. J'ai beau blâmer la reine pour ce qui vient d'arriver, il ne faut pas se faire d'illusions. Nombreux sont les Lairds qui se seront servis de cette attaque pour se débarrasser de leurs rivaux. Les hommes aiment faire la guerre, certains ne vivent que pour cela. Certains ne veulent pas la paix non pas parce qu'ils ne jugent aucun Laird de monter sur le trône, mais parce que sans la guerre, leur vie n'aurait plus aucun sens. » Je soupirai une fois de plus et replaçai mes cheveux par dessus mes épaules. La guerre donnait à bien des hommes une raison de vivre. Beaucoup ne sauraient pas quoi faire sans elle. Et beaucoup aimaient la guerre, pour une raison qui m'était tout à fait inconnue. En quoi la paix était-elle détestable ? Avaient-ils tous si peu de respect pour la vie qu'ils en fauchaient tant ? Si plus de femmes dirigeaient les Clans, il en serait certainement tout autrement. Bien sûr, j'étais moi aussi prête à faire cette guerre, par vengeance. Cependant, je n'avais nullement l'intention de sacrifier les vies de mes hommes sans aucune raison. Je n'enverrais pas mes bannerets sur un champ de bataille si ils n'avaient aucune chance de victoire. Je n'étais pas mon imbécile de mari. Les bras croisés sous ma poitrine, je me tournai vers Rachael alors qu'elle me demandait si je connaissais Domhnall. Un léger sourire éclaira mon visage. « Oui. Il a ma reconnaissance éternelle. Un jour, alors que nous voyagions, ma fille est tombée dans une rivière. Alistair portait son armure, et le temps qu'il l'ait enlevée, elle se serait déjà noyée. Domhnall se trouvait là, alors il s'est jetée dans les eaux pour la sauver. Sans lui, j'aurais perdu ce que je possède de plus cher. » Une ombre passa sur mon visage à l'évocation de ce souvenir. Si jamais elle s'était noyée... Je repoussai bien vite cette pensée dans un recoin de mon esprit : ce n'était pas arrivé, cela n'arriverait pas. « Et vous ? J'ai vu la façon dont il vous regarde, êtes vous... » Je ne terminai pas ma phrase, interrompue par un hurlement déchirant de l'autre côté de la porte.

La fin d'une tentative de réconciliation

Tout est éphémère, tout se termine un jour

Il n'est plus, disparu dans une brume noirâtre, l'ours montagne n'est plus qu'un souvenir à oublier. Mais, comment ? Alors que cette journée était voulue pour célébrer le retour des enfants DunBroch, pour parler d'une quelconque paix, tout a été brisé. Laissant derrière lui un goût amer, des tensions que personne ne peut contrôler. Quelques jours défilent, des semaines passent alors pour s'occuper des plus grands blessés - fort heureusement pour la reine Merida, les morts ont été minimes, mais déjà bien trop pour quiconque regardera. Un dernier regard jeté sur ce château aussi fade qu'une nuit d'hiver, plus rien ne sera jamais comme avant.
Il suffit, maintenant, d'écouter les tambours de guerre.

Bravo à toi joli petit groupe, ç'aurait été dans un jeu que tu aurais eu droit au bout : YOU WIN. :nyu:

Alors oui, l'intrigue est dorénavant terminée et le staff ne te remerciera jamais assez de ta participation. ::3:

Par contre, avant de pouvoir dire ouf et se poser dans un coin en attendant le déluge, il faudrait que tu remplisses quelque chose. Si Mor'du a fait un sacré bordel, nous avons besoin de toi ! OUI TOI. Ton avis compte plus que tout. Du coup, nous te prions de remplir ce petit formulaire et de l'envoyer sur le compte : Aindreas MacNeil. :ah:

Après ceci, ta besogne sera terminée et tu auras droit au repos du guerrier ! :mrow:

L'AVIS DE TON PERSONNAGE ▷ que pense ton personnage de cette attaque ? Un complot, est-ce la faute de Merida ? Oui ou non ? Non ou oui ? Attention à ce que tu peux dire, car ta réponse sera importante !
TON AVIS ▷ parce que oui, nous aimerions savoir ! Est-ce que l'intrigue t'a plu ? L'idée est-ce qu'elle t'a enchanté ? Est-ce que nous avons raté quelque chose, mal géré ou quoi que ce soit ? N'hésite pas à dire ce que tu penses, toute opinion est bonne à prendre ! :v:

Code:: [b]L'AVIS DE TON PERSONNAGE ▷[/b] que pense ton personnage de cette attaque ? Un complot, est-ce la faute de Merida ? Oui ou non ? Non ou oui ? Attention à ce que tu peux dire, car ta réponse sera importante !
[b]TON AVIS ▷[/b] parce que oui, nous aimerions savoir ! Est-ce que l'intrigue t'a plu ? L'idée est-ce qu'elle t'a enchanté ? Est-ce que nous avons raté quelque chose, mal géré ou quoi que ce soit ? N'hésite pas à dire ce que tu penses, toute opinion est bonne à prendre ! :v:

will o' the wisp