Tout le camp Sutherland était en grande activité depuis pratiquement une semaine. La raison ? La visite des Macleod. Certes normalement, il n’y aurait pas eu le besoin d’autant d’honneurs et de flaflas inutiles, mais la raison derrière la visite importait. Les préparations de mariages, rien qui ne pouvait plaire à Graham. Non pas qu’il avait quelque chose contre sa femme, bien au contraire ! Saoirse, il la connaissait depuis pratiquement toujours et que son père ait décidé d’unir leurs clans n’avaient pas grand chose d’étonnant, mais ça ne faisait pas plus plaisir au jeune homme. Il aurait préféré un mariage d’amour, quelque chose qui aurait un peu plus de signification que la décision de leurs parents. Malgré tout ce qu’on pouvait penser de lui, l’héritier des Sutherland était loin d’être idiot, tout particulièrement pour ce genre de chose. Peu importe ce qu’il désirait, il fallait faire ce qui était mieux pour le clan et assuré une alliance avec un autre clan important était définitivement la meilleure idée. C’était donc sans amour, bien que Saoirse était une demoiselle qu’il appréciait énormément à la base, qu’il devait unir sa destinée à celle d’une autre personne. C’était ainsi, il le savait bien, mais il avait toujours espérer autre chose, sans être capable d’en exprimer l’envie.
Ça n’aurait rien changé de toute façon, les choses étaient faites pour rester, surtout considérant qu’un mariage était une alliance beaucoup plus stable qu’une simple entente mutuelle. Graham comprenait très bien les motivations de son père, même s’il ne les approuvaient pas. De plus, les Macleod étaient une famille importante surtout depuis qu’Elinor s’était hissée au rang de reine en épousant Fergus. Certes, la fin de cette histoire était tragique, mais ça avait néanmoins rendu une alliance avec cette famille plus attirante aux yeux d’un nordique convaincu tel que Kester Sutherland. Ils étaient, par lien de sang, des cousins de la reine Merida. Combien de fois son père avait-il vanter les mérites de ce mariage et ceux de Saoirse depuis que la décision avait été prise ? Bien trop pour être compté à vrai dire, mais c’était inutile, Graham se voyait difficilement mariée avec cette demoiselle qu’il connaissait depuis leur enfance. Pas qu’il allait parler contre le mariage, non, il acceptait la décision sans broncher et il ferait tout pour rendre Saoirse heureuse, la traiter le mieux possible. S’il n’était pas très content, il ne pouvait même pas imaginer ce que ce devait être pour elle.

Revenons néanmoins au branle-bas de combat qui se passait chez les Sutherland, il ne fallait pas croire que le fils ainé en était épargné. Non, pour la première fois depuis une éternité il vit son père insister pour que son apparence soit irréprochable. Graham passa donc la majorité de l’avant-midi aux mains de serviteurs qui taillaient le peu de barbe qu’il avait ainsi que sa chevelure. Son choix vestimentaire se porta sur le kilt arborant les couleurs du clan - il était difficile de faire autrement dans ce genre de situation, et une chemise bien simple. Il portait également une épée attachée à la ceinture du kilt. Lorsqu’il fut fin prêt à accueillir les Macleod - qui ne viendraient probablement pas en si grand nombre, le jeune homme alla rejoindre son père. Il n’allait pas se planter dans la cour de la demeure des Sutherland jusqu’à ce que leurs invités arrivent tout de même.

C’est donc un peu plus tard que les membres de la famille Sutherland accueillit leurs invités. Graham savait bien ce qu’il avait à faire, son père avait été très clair à ce niveau là : il devait s’assurer que tout était parfait pour sa fiancée. Non pas qu’une telle clarté aurait été nécessaire, c’était dans ses intentions à la base. Enfin, quoi qu’il en soit, lorsque les Macleod arrivèrent, le jeune homme devança les serviteurs en se dirigeant vers Saoirse. « Ma dame. » Un sourire trouva le chemin aux lèvres du jeune homme alors qu’il lui tendait le bras pour l’aider à descendre. C’était la moindre des choses à faire considérant la situation. Il était bien tenté de prendre sa place sur la bête et de partir seul dans une balade. Ce serait probablement une insulte pour les Macleod et il savait bien que son père le détesterait s’il faisait une telle chose si bien que le jeune homme se contenta de rester droit. C’était le mieux ou du moins la chose à faire. Puis, il ne pouvait pas vraiment abandonner Saoirse aux griffes de sa mère en sachant très bien qu’elle n’attendait que ça. Malgré les circonstances, la demoiselle était une amie d’enfance qu’il appréciait tout particulièrement.