NOM ✘ Kincaid, un des clans loyal aux Forbes et à la reine Merida. PRÉNOM ✘ Blair, plutôt banal, n'est ce pas ? CLAN ✘ Forbes. AGE ✘ 22 printemps STATUT ✘ Entendez-vous marital ? Si c'est le cas, je ne suis pas encore mariée et suis loin de l'être. FAMILLE ✘ Mon père, Tasgall Kincaid, chef de la maisonnée Kincaid et mes trois frères aînés, Connall, Graham et Archibald que nous surnommons Archie. MÉTIER/RANG ✘ Noble dame. QUALITÉS ✘ douce - gentille - généreuse - tendre - calme. DÉFAUTS ✘ timide - sensible - émotive - craintive - maladroite. LOYALE ENVERS ✘ La reine que j'admire pour sa force de caractère et sa bonté. GROUPE ✘ Northern Highlands. AVATAR ✘ Janet Montgomery.  

QUE PENSES-TU DE CETTE GUERRE ? Dois-je être honnête. Je le crois bien. En toute franchise, je vous avoue avec honte que je n'y comprends pas grand chose. Voire quasiment rien. Comment a-t-elle démarrée ? Pourquoi a-t-elle éclatée ? Je n'oserais pas m'avancer mais je crois que les Quatre n'en savent rien eux-même. Mais j'affabule peut-être. Une nouvelle fois, je vous répète que je n'en sais rien. Je ne fais que suivre le flot, comme toujours. Père pense qu'il voudrait mieux cesser ce massacre inutile et ces horribles bains de sang. S'il y a bien une chose dont je suis sure c'est que je suis pleinement d'accord avec lui. Il faudrait être fou pour souhaiter continuer cette folie. Qu'y a-t-il a gagner ? Des terres dévastées ? Des champs aux récoltes ruinées ? Des villages déserts, hantés par des fantômes ? Je pense que si les chefs de clans voyaient ce qu'ils sont en train de perdre, le vent changerait bien vite les avis sur la question. Il y a déjà eu bien trop de morts, de blessés, de tristesse et de larmes versées. Pourtant, j'ai confiance. La reine Merida réussira a raisonner tout le monde. Elle réussira a restaurer la paix. C'est peut-être optimiste et utopique mais je me sens si perdue au milieu de ces complots et de ces batailles que c'est la seule lueur à laquelle je me raccroche. Personne n'aura l'audace de m'en blâmer en de si sombres moments, je le crois.
TU CROIS AUX LÉGENDES, À LA MAGIE ? Quel enfant de notre bon Royaume d’Écosse n'a pas entendu les légendes fantastiques des créatures féériques qui peuplent le cœur de nos belles forêts ? Des monstres qui vivent dans les profondeurs obscures de nos lacs d'encre ? Aucun, je crois. Petite, Mère me comptait souvent ces histoires lorsque nous étions toutes deux assises à broder au coin du feu, en hiver. Elle me mettait en garde contre les each uisges, ces chevaux d'eau pouvant prendre apparence humaine pour courtiser les jeunes filles avant de les noyer et contre les Banshees dont le cri est si puissant qu'il peut vous crever les tympans... Tout les soirs, je préparais un verre de lait pour notre Brownie et laissais quelques fois une part de tarte sur le rebord de la cheminé. Bien que je ne l'ai jamais vu, Mère me disait qu'il vivait derrière l'âtre, qu'il attendait que nous allions dormir pour faire la poussière et que si j'avais la curiosité d'aller l'espionner, il viendrait me chatouiller les pieds toute la nuit.
Devrais-je encore y croire ? Après ce qu'a dit notre Reine à propos des feux follets, je veux continuer d'espérer. Rester une enfant et regarder derrière les arbres pour, peut-être, y découvrir une fée. Même si je n'y avais pas pensé jusqu'à ce jour, je crois n'avoir jamais douté de l'existence de la magie. Pour moi, elle est avant tout dans le cœur des hommes et ce qu'ils en font. N'y a-t-il rien de plus beau que de faire rêver un enfant ? Rendre une personne heureuse ?
Psssst ! Ne dites rien de tout cela. J'aurais trop peur qu'on se moque de moi et qu'on me considère encore comme une naïve enfant, que je ne suis plus, bien évidement.
DES GOÛTS ET DES COULEURS, IL NE FAUT DISCUTER C'est un peu abrupt comme question, non ? Me dévoiler comme ça a de quoi me mettre un peu mal à l'aise... Ais-je dit ça tout haut ? Bon, par où devrais-je commencer ? Oh, je sais ! J'adore monter. Je voue une passion pour les chevaux depuis que je suis enfant. Me promener à travers la lande a quelque chose de reposant, d'apaisant. Quand je parcours les bois au galop et que le vent froisse mes cheveux, j'ai cette sensation de liberté qui me fait frissonner.
Pour en venir à quelque chose de plus conventionnel et qui conviendrait mieux à mon rang, j'adore broder. Je fais souvent des mouchoirs que j'offre aux suivantes et à mes frères. Mais ils les trouvent trop fleuris. Du coup, je m'entraîne un peu a reproduire notre blason. Dans la même ligné, j'aime la musique et plus particulièrement la harpe. Je ne suis pas une grande joueuse mais j'aime le son clair qu'elle dégage.
Dans une autre mesure, je déteste me retrouver au centre de l'attention. Je suis quelque de très discret. Plus invisible je suis, mieux je me porte. Surtout en présence des hommes. Je n'arrive pas à les comprendre et ce que je ne comprends pas m'effraie. On pourrait penser que je suis plutôt timorée et c'est en partie le cas. Je ne suis pas faite pour les grandes aventures et je suis certaine que les Dieux ne m'ont pas réservés un grand destin.
ET DANS DIX ANS ? Je crois que même si j'avais l'opportunité de connaître mon avenir, je déclinerais l'offre. J'en suis bien trop apeurée. Je crains que la guerre ne dure. Ne dure trop longtemps. Je ne supporterais pas de voir mon pays à feu et à sang durant encore une décennie. Peut-être même ne serais-je plus là pour contempler ce désastre...
Cependant, j'ai bon espoir. Il me semble que les conflits finiront par s'essouffler et que tout finira par rentrer dans l'ordre, tôt ou tard, grâce à notre reine. Si tel est le cas, et le plus tôt sera le mieux, je m'autoriserais alors à me poser clairement les bonnes questions et à prévoir mon avenir. Je ne sais si je me marierai. J'ai entendu Père et Connall en discuter, il y a peu. Mais je ne sais pas comment réagir face à cela. J'ai déjà 22 ans et je n'ai reçu aucune demande. Loin m'en déplaise ! Mais j'aimerai avoir des enfants. J'aimerai les élever et les aimer dans un climat de paix et de prospérité.
Mais aujourd'hui, je n'arrive pas à me projeter. J'ai peur que tout cela ne porte malheur. Le monde est encore trop flou pour pouvoir y apercevoir la lumière.

Elle vit la balle passer au dessus d'elle. Rapide, elle effectua un demi-cercle parfait au-dessus de sa tête brune et elle ne put faire autre chose que de la regarder filer dans les air avec de grands yeux ébahis. Le soleil l'aveugla momentanément, lui rappelant qu'elle devait rattraper cette balle si elle ne voulait pas perdre. Et la petite Blair Kincaid n'aimait pas perdre. Surtout devant ses frères. Elle se  mit a courir aussi vite que ses petits pieds pouvaient la porter. Trébuchant dans sa robe trop longue, elle s'étala de tout son long dans l'herbe encore mouillée de rosée du matin. Derrière elle, Blair entendit Archie glousser tandis que Connall et Graham s'esclaffaient sans plus de cérémonie. Rouge de honte, la petite fille se redressa maladroitement et constata l'étendu des dégâts. Sa jolie robe couleur de jade était maintenant toute tâchée et trempée.

_Je vais la chercher ! Cria-t-elle de sa petite voix fluette.

La fillette se précipita à l'orée du bois où la balle s'était échouée. Méfiante, elle n'osait jamais trop s'approcher des forêts dont les profondeurs insondables l'effrayaient. Après quelques minutes de recherche sous les yeux narquois de ses frères aînés, elle finit par la retrouver, dissimulée dans un buisson. Elle s'écorcha les doigts à vouloir la récupérer mais la brandit victorieusement devant les garçons, toute fière.
Alors que Blair retournait auprès d'eux, elle aperçut, de loin, leur père s'approcher à grands pas. La petite fille trottina alors, toute joyeuse à l'idée que leur père veuille bien jouer avec eux. Mais la sourire qu'elle affichait se fanait à mesure qu'elle avançait. Les traits du chef de clan Kincaid étaient durs, fermés. Son visage portait le masque que Blair apercevait souvent, quand il parlait à ses hommes et qu'il prenait un air bourru. C'était son visage des mauvaises nouvelles. Ses frères se tournèrent vers elle. Elle n'aurait su définir l'expression, le sentiment qui flottait dans leurs yeux. A cinq ans, on n'avait jamais vu pareille horreur. On ne pouvait pas connaître ce que les grands appellent le désespoir.

_Blair, son père l'appela-t-elle lorsqu'elle se rangea à côté de Connall, inquiète.

Elle leva ses grands yeux sombres, interrogateurs, vers ceux, si clairs de Tasgall Kincaid. Ses cheveux couleur de feuille morte, identiques à ceux de la fillette, étaient lâchés sur ses épaules carrées et robustes. Maintenant assez proche, Blair pouvait mieux regarder son visage et discerna, derrière sa sévérité, une profonde tristesse. Elle approcha sa petite main de celle immense et couverte de cicatrices de son père.

_V-Vous voulez un câlin, Père ?

Sa voix aiguë tremblait comme les cordes de sa harpe lorsqu'elle les effleurait trop rudement. Son père n'était pas le plus affectueux des hommes et il ne semblait pas à Blair qu'il ait montré un jour la moindre once d'affection à son égard. Pourtant, elle l'aimait sincèrement et derrière sa carapace, elle savait que Tasgall l'aimait en retour. Du moins, l'espérait-elle. Après tout, ce n'était qu'une petite fille.
Aussi étrange que cela puisse paraître à Blair, son père lui agrippa ses frêles épaules, s'agenouilla et attira son visage contre son large torse. La côté de maille et l'armure glaciale firent grimacer la fillette dont la peau blanche s'en retrouvait meurtrie. Mais c'était une douleur qu'elle était presque heureuse de ressentir. Jamais son père ne l'avait prise dans ses bras. A côté d'elle, Blair entendit Archie renifler. Tasgall s'écarta d'elle et lui annonça d'une voix grave la pire chose qui puisse résonner aux oreilles d'une enfant de cinq ans.

_Blair. Ta mère est partie. Elle est partie rejoindre les Dieux.

N'étant pas sure d'avoir bien compris, la petite lui demanda avec la naïveté de l'enfance :

_Elle reviendra pour le souper ? Je vais lui cueillir des fleurs. Il ne faudrait pas qu'elles deviennent toutes marrons avant qu'elle ait pu les voir...
_Fille, commença la voix écorchée et brisée de son père, ta mère ne reviendra pas. La maladie...

C'est à ce moment précis que Blair comprit enfin. Et qu'elle se métamorphosa en fauve. Elle se débattait dans tous les sens pour échapper aux bras trop puissants de son père et finit accroupie sur le sol boueux, les joues baignées de larmes.
Immobiles, les quatre hommes de la famille Kincaid n'osèrent pas s'approcher de la fillette, ne sachant comment s'y prendre et craignant d'agir avec maladresse. Ils restèrent tous les cinq, debout au milieu de la lande en attendant que les sanglots de Blair tarissent enfin.



Ses doigts accrochaient les fines cordes de la harpe avec volupté et légèreté. Si Blair était fière d'une chose chez elle, c'était bien le son et les mélodies qu'elle réussissait à produire avec son instrument fétiche. En contrepartie, elle n'aimait pas vraiment les circonstances dans lesquelles elle était en train de jouer, en ce moment même. Son père avait insisté pour qu'elle «amuse la galerie» alors que les Kincaid donnaient un banquet pour la fête des moissons. Tasgall avait réuni l'ensemble de ses amis, alliés et chevaliers au cœur du château de Lennox, dans la grande salle qui, do'rdinaire glaciale à souhait, était ce jour là réchauffée par plusieurs grands feux de cheminée. Et voilà que Blair avait été propulsée sur la petite estrade de pierre grise, derrière la table en U. De là où elle était, elle distinguait chaque visage, chaque tête chevelue et chaque invité, la bouche grande ouverte, prête à dévorer tout ce qui oserait passer devant leur assiette ruisselante de graisse. Blair se concentra sur la musique pour masquer une grimace de dégoût et de gêne. S'il y avait bien une chose que la jeune fille détestait, c'était être propulsée en pleine lumière devant une foule d'inconnus. Seuls quelques uns n'étaient pas assez saouls pour apprécier -ou pas- son jeu, et la plupart étaient les femmes de ces si braves messieurs. Devoir avoir l'air digne et respectable à côté d'un mari dont la barbe trempait dans le jus de son rôti avait quelque chose de désolant pour Blair. Pauvres femmes. La jeune Kincaid ne pouvait pas dire qu'elle détestait les hommes. Elle avait grandi auprès de ses frères qu'elle aimait profondément et son père l'avait éduqué du mieux qu'il pouvait après la mort de sa femme. Cependant, Blair s'était toujours sentie à part. Comme si elle venait d'un autre monde. Seule fille au milieu d'un monde si masculin et virile, la seule touche féminine dans son univers était la présence croupissante et nauséabonde de sa vieille nourrice. En d'autre mot, pas un fervent exemple auquel se référer. Sauf si l'on souhaitait être vieille avant l'heure. Cela étant, avec le temps, la cadette des Kincaid en était venue à se tenir aussi éloignée que possible de la gente masculine. Elle n'arrivait pas à les comprendre, à les cerner et à voir ce qu'ils trouvaient de si attrayants dans les ripailles, les beuveries, les combats et le sang. En quelque sorte, on pouvait dire qu'elle en était passablement effrayée. Pas une de ces peurs tétanisantes et sans fondement. Non, c'était quelque chose bien autre... Une sorte de malaise.
En somme, plus Blair était éloignée de toute forme de masculinité, mieux elle se portait.
Ce qui n'était pas tellement le cas ce jour là.
Ses doigts tremblants maquèrent plusieurs notes et firent quelques couacs malheureux et maladroits. Elle grimaça à chaque fois mais personne n'y prêta plus d'attention. Les quelques femmes qui tendaient l'oreille et qui se concentraient assez pour saisir le son timide de la harpe par dessus les beuglements des hommes froncèrent les sourcils. Blair se demanda combien de temps son père voudrait qu'elle reste là, dans une position si inconfortable. Oh pitié, Mère chérie, faites que ce ne soit plus très long ! Supplia-t-elle à sa défunte mère.
Elle ne sut si ses prières furent entendues mais quelques minutes après, Tasgall se leva et la rejoignit sur l'estrade avant de la saluer. Blair, contrite, sourit à l'assemblée et révérença, se trouvant ridicule à souhait. La tablée applaudit bruyamment alors que les trois quart d'entre eux n'avait absolument rien écouté. La jeune fille se dépêcha de regagner sa place, entre Archibald et Graham. Ceux-ci la félicitèrent chaleureusement et elle ne put qu'acquiescer en tentant de sourire, le plus sincèrement possible. Elle était encore toute tracassée et chamboulée de ce qui venait de se produire. Jamais plus elle ne remettrait les pieds devant un tel fatras d'invités. Elle dissimula ses mains frémissantes dans les plis de sa robe aux reflets d'émeraude et attendit qu'on lui serve de quoi se sustenter.
Le reste de la soirée se déroula dans la même ambiance festive et fut rythmée par les départs des familles qui, petit à petit, regagnaient leur domaine. Blair ne dit pas un mot de la soirée. Si elle avait pu creuser un trou pour s'y cacher, elle l'aurait volontiers fait. Elle sourit paisiblement lorsqu'un de ses frères racontait une blague pour charmer une quelconque demoiselle et rattachait de temps en temps une boucle folle qui s'échappait de sa longue tresse brune. Elle ne rêvait que d'une chose, être dans sa chambre et se glisser sous les fourrures pour pouvoir dormir. Par chance, personne ne l'invita à danser -ouf !- et après une énième chanson paillarde et abondamment alcoolisée, elle fut autorisée à regagner ses quartiers. Libération !
Alors que ses pas résonnaient dans les couloirs éclairés par les lumières vacillantes des torches, elle entendit des chuchotements non loin. D'abord décidée à les ignorer, elle continua son chemin à pas de loup. Puis, piquée par la curiosité, elle s'avoua vaincue et se dirigea silencieusement vers les murmures. Elle retroussa sa robe sur ses chevilles pour éviter que le bruissement du tissus contre la pierre n'alerte de sa présence. Elle se cola contre le mur glacial et la sensation du froid contre son dos dénudé la fit frissonner. Si elle avait pu se fondre dans la pierre, elle l'aurait fait sans hésitation aucune.

_Vous pensez que le temps est venu ? Croyez-vous vraiment que cela semble le bon moment ?

Blair reconnut sans peine la voix de son frère aîné, Connall.

_Oui, Fils. Nous avons besoin d'une nouvelle alliance. La santé de notre bon roi Fergus déclinant, je crains qu'un nouveau conflit ne se prépare. Et vous savez qu'en de si sombres temps, les alliances ne sont pas une option.

Cette fois, c'était la voix grave de son père. De quoi diable parlaient-ils ?

_J'ai considéré la question, Fils. Blair a dix-sept ans. Il est plus que grand temps de la marier. Le fait est qu'il nous manque un bon parti. Je voudrais que cette affaire soit conclue avant que la guerre n'éclate. Si elle éclate, j'entends.

Horrifiée, Blair sentit ses jambes défaillir. Elle ? Mariée ? A un illustre inconnu ? Dans un lit avec... un homme ? Oh, ce devait être un cauchemar ! Elle sentit son cœur rater un battement et lui obstruer la gorge. Sans y réfléchir plus longtemps, elle prit ses jambes à son cou. Elle tenta de ravaler les larmes qui brillaient dans ses yeux d'ébène mais en vain.
Chancelante, elle s'écroula contre la porte de sa chambre avant d'avoir pris soin de la fermer à double tour.

_Oh, Maman, sanglota-t-elle, que suis-je censée faire maintenant ?

Elle plongea son visage dans ses mains, incapable de penser à autre chose qu'elle allongée auprès de son mari. L'idée la fit frémir d'effroi.

_J'aimerai tellement... J'aimerai tellement prendre ma destinée en main, balbutia-t-elle. Mais je ne peux pas ! Je n'y arrive pas ! Je suis tellement faible, Maman... Si tu voyais ce que je suis. Incapable de prendre le moindre décision. Lâche. Peureuse. Soumise. Sans aucune force de caractère. Tu aurais honte de moi, chère Maman. Comment oserais-je m'opposer à Père ? Et à Connall ? C'est impossible. Impossible. Dans ce monde, je ne suis rien. J-Je voudrais simplement que tout aille bien. Être heureuse.

Elle renifla et se traîna jusqu'à son lit où elle se cacha sous les couverture, mortifiée.

_J'ai oublié votre visage depuis si longtemps, Maman... Vous me manquez tellement.



Le Roi est mort, vive le Roi !
Voilà quelle devrait être la formule usuelle. Or, cette fois, il conviendrait mieux de dire «Vive la Reine !». Mais encore, toutes les personnes de notre bon royaume d'Écosse ne sont pas vraiment de cet avis. Voire même pas du tout. Les Kincaid, ma famille, mon clan, ont juré fidélité au DunBroch depuis un moment déjà. Connall, dans toute la dramatique de sa personne me corrigerait surement en disant «des temps immémoriaux, veux-tu dire, chère sœur !» s'il avait été là. Pour ma part, peu importe le nombre de jours, de mois, d'année ou de la date exacte de notre loyauté à la famille royale. L'important est de ne pas les trahir et faire du mieux que nous pouvons pour leur porter assistance. Je ne suis pas assez vantarde et hautaine pour juger l'importance du clan Kincaid primordiale. Nous sommes d'ailleurs une famille plutôt humble et modeste. Mais mieux vaut un allié de plus que de moins, n'est ce pas ?
Bref, après la mort de la Reine Elienor -dans des circonstances plus que mystérieuses- suivie de près par celle du bon Roi Fergus, tout laissait présager à une guerre imminente. Les Quatre grandes familles avaient préparé leurs chevaliers, lustré leurs lames et renforcé leurs armures. Certains avaient déjà dissimulé un poignard sous leur oreiller. Les hommes... Tous les mêmes. Assoiffés de sang, violents, bruyants et j'en passe... La guerre ne va surement pas me faire changer d'avis. Alors que notre royaume prospérait enfin dans la paix grâce à la Princesse -maintenant Reine- Merida, voilà qu'ils sont tous prêt à piétiner leur propre pays dans l'espoir de pouvoir asseoir leur postérieur sur le trône d'Écosse. Ridicule. Tellement ridicule qui cela en deviendrait presque pitoyable. La seule chose que je dois peut-être à la guerre est que la perspective de mon mariage s'en trouve retardée. Grandement retardée.
Mais suis-je prête à vivre ici et surtout, maintenant ? Pourrais-je traverser les sombres instants qui m'attendent et qui attendent chacun d'entre nous ? Moi, la faible et émotive Blair Kincaid ? Je n'en sais fichtrement rien. Peut-être la guerre me changera-t-elle. Peut-être me donnera-t-elle l'opportunité de changer ma destinée. Peut-être m'insufflera-t-elle la force de m'imposer. Ou, au contraire, me rendra-t-elle encore plus terrorisée de l'avenir que je ne le suis déjà ? M'arrachera-t-elle mes frères ? Mon père ? Ma famille ? Notre domaine ? Notre château ? Peut-être bien que ma vie s'en retrouva sacrifiée sur l'autel de la guerre. Je n'ose y penser. Ou plutôt, je ne veux pas y penser. Ces sombres idées ne sont pas faites pour occuper l'esprit d'une femme. C'est surement ce que Père aurait dit, s'il avait été là. Pourtant, je ne peux m'empêcher d'y songer, le soir lorsque j'étends ma chandelle. Chaque nuit, je crains que ma nourrice vienne me réveiller pour me tirer hors du lit en criant que notre château était en état de siège. Je vois nos chevaliers dans la coure intérieur de la forteresse, l'armure déchirée, leur peau claire peinturlurée de rouge et leurs yeux vides me fixant. C'est un cauchemar récurant. J'espère toujours me réveiller avant que ma course folle à travers les couloirs ne se terminent dans la salle où mon père et mes frères ont l'habitude de siéger lors de réunions. Si jamais le rêve continue, je me vois pousser les lourdes portes de bois, poursuivie par d'invisibles ennemis. Je rentre dans la salle circulaire où les corps ensanglantés de Connall, Graham et Archie sont là pour m'accueillir. Sur la siège de cuir bordeaux, siégeant au centre de la pièce, Père est également là, le plastron de son armure enfoncé et le visage tordu dans une expression de douleur. Alors, je me mets à hurler comme une damnée aux enfers jusqu'à ce que quelqu'un veuille bien me réveiller et me tirer hors de mon cauchemar.
Quel rôle pourrais-je bien jouer dans pareille barbarie ? Aucun, je suppose. Du moins, aucun qui soit d'une réelle importance. Je ferais mon possible pour aider ma famille. Mais j'en avais assez de suivre le flot. Me plier comme un roseau aux attentes de Père.
Ma vie, et je l'aie décidé moi-même, ce serait maintenant moi qui en ferait ce qui me chante. Je peux paraître bien présomptueuse à déclamer cela comme ça. D'ailleurs, je le dis mais je ne sais pas encore si j'aurais le courage ou la folie de la faire. Après tout, je ne suis encore que la timorée Blair Kincaid.

pseudo ✘ Hannami, mes loulous ! prénom ✘ Restons-en à Hannami, voulez-vous ? âge ✘ 19 où avez-vous trouvé le forum ? ✘ Par hasard, sur Google. comment le trouvez-vous ? ✘ J'ai trouvé le design très beau, ce qui m'a poussée à m'inscrire :D présence sur le forum ✘ 2j/7 (le week-end, surtout) autre chose à dire ? ✘ Hum, hum... Kiwi ?

Puisque Fifi est d'accord, te voilà validée miss Ta fiche est très agréable à lire, tu as une très jolie plume Et Blair est adorable !

Bravo à toi mon enfant, comme tu dois le deviner : tout est parfait pour que tu puisses tranquillement te balader sur les terres d’Écosse. Avant toute chose, il va falloir faire quelques petites manipulations. Et oui ! Alors, pour commencer, nous te prions s'il te plaît d'aller recenser ton avatar si tu ne veux pas te le faire sucrer, sans le faire nous ne pourrons pas mettre à jour le bottin, puis aussi ta famille si tu as choisis un clan dans les annexes. Pour continuer va donc faire un tour du côté des liens, qui sait ça pourra t'aider à forger des affinités pour ton personnage et dieu seul sait quoi d'autres ! D'ailleurs en parlant d'affinités, si tu as envie de créer un scénario, ça se passe dans ce petit coin là sait-on jamais si l'envie te dit ! Et plus qu'un petit point à savoir, jette toi à l'eau en ce qui concerne le flood, y faire un petit tour pour bien s'intégrer et décompresser un petit peu.

Sur ce, tout le staff de WOTW te souhaite de bien t'amuser sur ce forum !
L’Écosse n'attend plus que toi.