nom ✘ dingwall, née macdermott. prénom ✘ hilde. clan ✘ dingwall. âge ✘ vingt-cinq ans. statut ✘ mariée, enceinte famille ✘ fille aînée du clan macdermott, sœur aînée de birgit macdermott, épouse de raghnall dingwall dont elle attend le premier enfant, belle-sœur de brendan dingwall et liusaidh macdonald née dingwall, belle-fille de grizel dingwall rang ✘ dame du clan dingwall. qualités ✘ intelligente, dynamique, téméraire, affable, naturelle, originale défauts ✘ rebelle, (trop) franche, râleuse, lunatique, têtue, fière loyal(e) envers ? ✘ elle-même et son sang. groupe ✘ eastern highlands. avatar ✘ keira knightley.

QUE PENSES-TU DE CETTE GUERRE ? Pour une jeune épousée ayant à peine donné son cœur à sa nouvelle famille et sur le point de donner naissance à un héritier, la question peut paraitre incongrue et la réponse claire et définitive : quelle femme, mère, sœur ou fille pourrait penser du bien d'un conflit qui ravage maintenant depuis dix ans déjà les quatre contrées d’Écosse ? Terrorisées dans leurs jupes, celles sur lesquelles repose la vie sont sans cesse dans l'attente du retour des hommes partis donner leur sang et leur courage et s'affronter contre les armées ennemies. Une triste expectative pour toute Dame, en particulier celles de la haute noblesse. Pourtant, si Hilde était une Dame comme les autres, les Eastern Highlands et le pays entier le saurait. Dans ses veines coule le sang des MacDermott, une famille certes modeste mais connue pour la témérité et l'entêtement de ses membres, ainsi que pour leur don de changer instantanément de visage suivant l'humeur qui les prend à bras le corps sans qu'ils ne puissent le contrôler. Et si comme d'autres avant elle, Hilde porte au creux de son ventre le fruit de ses amours avec son époux, elle n'en reste pas moins la digne fille de ce clan d'originaux et a de ce faite, reste loyale envers les siens. Aussi, la jeune femme reste persuadée que s'il y a eu beaucoup de sang et de larmes versées pour une cause qui les ronge tous, le combat mené aux côtés des Macintosh est juste. Car enfin, il ne se peut qu'après plus de dix ans, la même enfant dépassée et écervelée soit encore placée à la tête du Royaume. Son inconscience a déjà coûté la vie à ses parents et à bon nombre de ses hommes pour valider un jour de plus sa légitimité sur le trône. Certes, le fait que Merida se soit comportée comme l'enfant qu'elle était a fortement contribué à la position où se trouve aujourd'hui Hilde : sans cela en effet, elle serait toujours au domaine des MacDermott, n'ayant jamais connu les Dingwall que de nom et n'ayant jamais accédé au titre de Dame des Eastern Highlands. Elle n'aurait jamais pu accéder à ce rang, et sa vie aujourd'hui ressemblerait très certainement à celle de milliers de pauvres victimes de la guerre, dont le domaine a été rasé et les membres décimés. Encore que sur un point, Hilde reste quelque peu indécise : oui, elle aime son époux. Mais la perspective d'être mère la terrifie et quand elle y songe, elle aurait parfois préféré rester dans ses terres natales où il fleure bon la liberté et le naturel qu'on trouve encore parfois à lui reprocher.

TU CROIS AUX LÉGENDES, À LA MAGIE ? Hilde ne serait qu'à moitié écossaise si elle ne croyait pas au folklore de son pays, et à l'inévitable élément mystique qui s'y rattache. Nourrie d'histoires fantastiques lorsqu'elle était enfant, son père lui a appris à aimer de ses terres tout ce qui s'y rattachent, y compris les contes et légendes sur les feux follets, les brownies ou encore les banshees, personnages qu'Hilde préfère sur toutes les créatures magiques qui peuple l'héritage fantastique de l’Écosse. Combien de fois s'est-elle endormie au son de la voix de son père lui détaillant ces apparitions translucides annonçant la mort dans un cri perçant et douloureux ? Elle avait alors pour habitude de se glisser hors de son lit et, traversant pied nus les froides dalles de pierre de sa chambre d'enfant, elle se hissait sur leur pointe pour passer ses boucles brune par la fenêtre et regarder la lune briller sur les plaines verdoyantes. Elle rêvait alors que cet astre de nuit était lui aussi un être enchanteur, venu guider ses rêveries de petite fille. Une petite fille qu'elle est sans doute restée, malgré son mariage et sa future maternité. D'ailleurs, elle perpétue la mémoire de ce père aimé auprès de sa jeune sœur Birgit que les Dingwall ont accepté de prendre sous leur aile - moyennant les terres des MacDermott - suite à l'incendie provoqué par des troupes ennemies qui coûta la vie à leurs deux parents. Envers cette benjamine qu'elle couve, Hilde use des contes et légendes pour apaiser les nuits parfois peuplées de cauchemars de la jeune fille qui reste fragile malgré ses airs de sauvageonne.

DES GOÛTS ET DES COULEURS, IL NE FAUT DISCUTER Si Hilde a été élevée et préparée à une vie de femme convenable, elle l'a été selon les principes et les coutumes des MacDermott. Car en plus d'être née d'un rang modeste, dans ses veines coule le sang de son arrière-grand mère Maighred - dont le prénom signifie Perle dans sa langue natale, l'irlandais. Aussi, Erwan MacDermott a hérité de cette originalité par delà la mer et que l'on retrouve dans le pays des mille collines dont il entendait enfant plusieurs histoires. Cet héritage, il le transmit à ses deux filles qu'il éleva dans le respect de deux préceptes qu'il chérissait plus que tout : la franchise et l'intégrité. Aussi, jamais il ne brida Hilde et Birgit qui pouvaient à leur guise s'extraire des tâches qui leur incombaient au domaine pour se consacrer à d'autres arts qu'elles affectionnaient d'avantage. Pour Hilde, il s'agissait de la lecture d'une part et de la pratique de son arc d'autre part. Des deux sœurs MacDermott, Hilde fut souvent nommée Eau qui dort par feu sa mère : elle parlait peu, mais écoutait beaucoup et lorsque l'envie la prenait de prendre ouvertement la parole, elle s'exprimait déjà petite fille dans un langage fort châtié qui dépassait de beaucoup le parler familier dont on usait dans la famille. Sans doute étaient-ce ces nuits plongées dans des écritures, à parcourir l'Histoire du pays et à se nourrir de philosophie celtique qui contribuèrent à ce que Hilde ne soit pas seulement la fille d'un seigneur mineur et laissait penser qu'elle pourrait avoir un tout autre destin, bien plus prestigieux. Sans doute est-ce là ce que Lady Grizel vit en elle lorsqu'elle parcourait les eastern highlands à la recherche d'une épouse pour son aînée ? Mais jamais Lady Grizel ne se seraient douté que derrière la peau d’albâtre de cette jeune fille à la beauté peu facile se cachait une tempête, contenue certes, mais ce uniquement grâce à la pratique d'un art ancien que Hilde tient justement de cette aïeule dont elle a hérité de l'arme : un arc en bas de sureau d'un noir de jet, et un carcan de flèches toutes taillées manuellement et une à une, chacune unique. Précise, libérant dans une seule flèche toute la force retenue derrière des sourires, Hilde est une redoutable guerrière que certains hommes gagneraient à connaitre. Et que ceux ayant dans l'idée de s'attaquer aux siens soient sur leur garde : Hilde n'hésitera pas à dégainer jusqu'à ce que leurs peaux abattue soit aussi noire que le bois de son arme.

ET DANS DIX ANS ? Comme beaucoup le souhaitent, il serait bon que Hilde accouche d'un garçon dans les mois qui suivent, afin de présenter un héritier au clan Dingwall. Si les Dieux sont cléments, elle sera l'heureuse mère d'une belle et nombreuse fratrie pour assurer l'avenir de la famille et sera une bonne épouse qui sache rester à sa place et qui aura oublié les folies de sa jeunesse. En effet, Hilde a beau rester douce et calme, il arrive que parfois sa langue fourche et qu'elle laisse éclater ses pensées au grand jour. Sou le regard stupéfaits des grands seigneurs qui ne s'attendent pas à une telle tempête provenant d'une jeune femme aussi gracile et fragile d'apparence. De plus, ils sont nombreux à penser que la fille MacDermott est une mauvaise influence pour son époux : sa liberté et son originalité déteignent sur leur jeune seigneur qu'ils souhaiteraient d'avantage guerrier que diplomate. Une erreur qui lui a déjà coûté quatre ans de mariage, à vouloir attendre de connaitre sa femme avant de visiter sa couche. Quelle lubie ! Et on murmure à présent que forte de porter son potentiel fils, Hilde prend d'avantage encore : est-elle vraiment en train de conseiller le chef du clan Dingwall ? Personne ne sait. Et Hilde n'en est pas mécontente. Elle sait pertinemment que Raghnall n'est pas exactement le prince de guerre que tout le monde attend et que dans un sens, son cadet Brendan serait mieux à même de prendre les rennes du pouvoir. Seulement, Hilde s'est prise d'affection pour son époux. Aussi, elle aimerait à l'avenir être plus proche de lui, en public comme en privé. Elle souhaiterait également ne pas avoir à rendre des comptes aux vassaux des eastern highlands et être reconnue pour ce qu'elle est : une reine guerrière. Et elle souhaite que les dingwall sortent victorieux de ce conflit et qu'ils accèdent au trône. Non pas qu'elle ait des ambitions royales particulières. Mais quitte à gagner la guerre, autant la gagner entièrement.

Sur la côte est du continent, émergeant au sommet d'un roc à l'aplomb de la mer, se dresse encore la ruine fantomatique de Muineachán, l'ancien fief ancestral du clan MacDermott. Ancien, car après un incendie dévastateur, il ne reste de la fière forteresse que des loques de pierres où reposent deux cadavres noirs de cendre et les os rongés par les flammes. Il s'agit là d'Erwan et de Catelyn MacDermott, feu parents de Lady Hilde Dingwall - suzeraine des Eastern Highlands. Lorsque cette dernière verse une larme au souvenir de cette famille dont il ne lui reste plus que sa petite sœur Birgit, elle voit défiler sous ses yeux les champ de blé à perte de vue, le bétail broutant les herbes folles poussant sur le flanc des roches au goût de sel, les tours en forme d'œuf sur lesquels elle grimpait toute jeune enfant. Déjà alors, elle n'était pas une petite fille comme les autres.

Les MacDermott sont un clan modeste, vassaux des Dingwall depuis des générations mais toujours un peu en retrait des autres maisons avec lesquelles elle ne rivalise ni en richesse, ni en honneurs. Erwan était un seigneur paysan, dont les récoltes sont fructueuses ce qui lui valait toujours une sorte de respect de ses suzerains. Mais peu préoccupés par le quotidien souvent boueux du "Lord crotté", nul ne s'attardait d'avantage sur ce petit domaine laissé à la seule gouvernance d'un homme au sang-mêlé. De part sa grand-mère, Erwan est à moitié irlandais. Son arrière grand-père, feu Lord Hangen MacDermott, avait réussi tant bien que mal à repousser une tentative de conquête des îles aux petites collines, et avait fait capturé une jeune fille travaillant sur un des boutres irlandais. Elle s'appelait Maighred, et sa beauté fascinât instantanément le vieux seigneur. Car la différence d'âge était grande ; mais la jeune fille, consciente qu'il valait mieux contracter mariage plutôt que d'être jetée du haut d'une falaise, accepta et lui donna même un fils juste avant qu'il ne s'éteigne. Ainsi, le temps que l'héritier grandisse, ce fut une femme qui régenta le domaine MarcDermott d'une main de fer dans un gant de velours. Son peuple enseignait aux hommes comme aux femmes à se servir des armes et à gérer des terres, tant et si bien que la coutume d'outre mer se mélangea avec les traditions écossaises. De ce métissage, Hilde en est fière et il pointe ça et là encore le bout de son nez, dans son parler franc ou encore dans sa connaissance du tir à l'arc. Qui eut cru qu'une petite fille sans prétentions, aux origines lointaines et tenant d'avantage de la paysanne que de la noble lady, serait comme son aïeule, amenée à un destin de suzeraine ?




« Hilde ! Mon enfant ! » La chute de la petite avait arraché un cri de terreur à Lady Catelyn. Ramassant ses jupes, elle lâcha les quelques bûches qu'elle portait sous le bras en remontant vers le domaine et, le visage défiguré par la peur, s'élança à travers les herbes folles pour arriver au pied de la tour où gisait le corps inanimé de sa fillette. Une plainte longue et déchirante s'éleva alors, cependant que la mère retournait ce petit corps d'un geste violent. A travers une dense crinière de cheveux noirs comme l'ébène, le visage rougi par le vent, Hilde peinait à cacher son hilarité. Voyant que l'horreur qu'elle redoutait ne s'était finalement pas produite, Layd MacDermott éructa un grognement de fureur et administra une gifle monumentale à la petite. Sous l'effet du coup, cette dernière regarda d'un air d'incompréhension sa mère, ses yeux noisette grand ouverts, avant d'éclater en sanglot en se cachant la chaire encore cuisante sous l'effet de la correction. Lady Catelyn, quant à elle, se releva et après avoir lissé sa robe parsemée de paille et de terre sèche, tourna les talons en maugréant. « Combien de fois faudra-t-il que je le répète : on ne monte pas sur les toits ! Par les Dieux, cette petite finira par avoir ma mort ! Viens plutôt ici, au lieu de faire l'imbécile funambule et aide moi à porter ce bois au château. Après quoi je veux te voir à l'ouvrage, et interdiction de sortir avant que je n'ai pu voir cette fichue broderie terminée ! Tu veux nous faire mourir de froid ou bien est-ce là une nouvelle fantaisie que de ne pas finir ce drap ? » Sans prendre la peine de regarder son enfant dans les yeux, la Dame de Muineachán marcha en direction du domaine familial, le porter fier si distinctif des MacClachlan.

La belle rousse était en effet une des héritières des fameuses "trois tours", dont les nobles membres s'étaient illustrés tout récemment auprès de leurs seigneurs suzerains, les Dingwall. Bien que Cat eut pu espéré un mariage plus avantageux, c'est bien Erwan MacDermott auquel elle supplia son père d'être mariée - ils s'aimaient secrètement depuis de nombreuses années, et s'étaient rencontrés au détour d'une des nombreuses promenades que la jeune fille aimait tant faire pour parcourir son beau pays qu'elle chérissait. Là, dans le soleil cuisant de la fin d'été, une beau jeune homme au torse nu était occupé à labourer un champ. Lorsque leurs regards s'étaient croisés, le cœur de la jolie rousse avait manqué un battement. Depuis, elle ressentait toujours le même frisson lorsqu'elle croisait le regard bleu et profond de son époux. Mais la différence de rang était de taille et pendant longtemps, Lord MacClachlan avait refusé d'exaucer les vœux de sa fille. Le "Seigneur crotté" ne méritait pas sa jonquille, elle pouvait espérer meilleur parti - peut-être même l'héritier Dingwall lui-même ! Mais le caractère fort trempé de la jeune femme amoureuse eut finalement raison de la volonté de fer de son paternel qui, a regret, la voyait aujourd'hui manches retroussées travailler, abimant ses mains délicates aux rudes travaux fermiers. Travaux qui ne dérangeaient nullement Catelyn, bien au contraire. Elle n'avait jamais supporté ses leçons de maintien et en règle générale, ne supportait pas les choses dépourvues d'utilité. En épousant Erwan MacDermott, elle découvrait et avait le goût des choses simples et bien faite. Et sa téméraire petite fille devait en faire de même ! « Allons, jeune fille, plus vite ! Tu as voulu faire la belle, et voilà le résultat ! Cesse de pleurer et viens maintenant. » Elle pouvait toujours entendre Hilde pleurer et, sa nature maternelle reprenant le dessus, elle tendit la main à la fillette qui ne se fit pas prier et vint brusquement s'agripper aux hanches de sa mains. Elle releva le menton et Cat pu voir les grands yeux noisette brouillés de larmes et de honte. « Pardon, maman. Je ne voulais pas vous faire de peine ! J'ai vu qu'une des grandes tuiles était sur le point de lâcher et j'ai voulu voir. Mais j'ai glissé et... oh, maman, je ne veux pas vous décevoir ! » « Je sais, mon enfant. Mais pense un peu ce qu'il aurait pu t'arriver si tu n'avais pas atterri sur cette botte de paille ? Je n'aurais plus eu que mes yeux pour pleurer ma petite fille. Tu es tout ce que nous avons, ton père et moi. Alors, pour l'amour de nous, cesse de gigoter dans tous les sens et fais plus attention. » La petite acquiesça vivement de la tête et embrassa vigoureusement la main de sa mère avant de se défaire de son étreinte. Attrapant le baluchon plein de bois qu'elle avait délaissé, Hilde se mit à courir en direction du château, ses longs cheveux noirs fouettant le vent en rythme de son pas éfreiné.

Elle aimait courir. Elle aimait danser, chanter. Elle aimait prendre des risques, elle aimait se faire mal. Elle aimait aussi se blottir contre ses parents, lire au coin du feu et jouer quelques notes sur sa harpe. Elle aimait penser les égratignures de ses jambes lorsqu'elle emmenait le bétail au pâturage à travers les herbes folles des lands. Elle aimait aussi boire le lait chaud fraichement trait, boire des eaux cristallines des sources avoisinantes à même la roche. Elle aimait son pays, il battait contre ses tempes et ne voulait qu'une chose : rester à jamais accrochée à cette terre qu'elle chérissait et qu'elle voulait voir fructifier encore et encore. Elle aimait vivre.




Assise bien droite, les mains repliées sur ses genoux et le regard baissé, Hilde écoutait cependant d'une oreille fort attentive les propos tenus par l'élégante visiteur. A la voir, on eut pu penser qu'elle était faite de verre : sa peau aussi blanche que la neige semblait translucide, ses lourdes boucles ébène étaient ramenées en une tresse compliqué et enroulée dans le bas de sa nuque, rendant plus fragile encore son gracile cou qui donnait l'impression qu'il se briserait. Elle portait une robe couleur azur où était piquée une broche en bois de sureau qui venait fixer une sorte de traine d'un rouge profond, de la même couleur que ses lèvres qui scintillaient dans la lumière du feu ronflant de la cheminée. Ainsi parée, Hile avait l'impression d'être enveloppée comme un présent à l'attention de l'inconnue qui, une demi heure auparavant, avait frappé à la porte du château. La famille MacDermott était, comme chaque soir, réunie au grand complet dans la pièce principale de la demeure : la bibliothèque. Allongée au pied du grand fauteuil où son père taillait une figurine en bois, Hilde était plongée dans un recueil de contes et légendes. Sa concentration mise à rude épreuve par sa jeune sœur Birgit, alors âgée de huit ans, qui s'amusait à tirer des cailloux sur le sol de pierres, la jeune fille ne se laissait pourtant pas déroutée dans sa lecture. Elle avait hérité de l'amour des livres de Lord Erwan. Mais malgré ses allures de jeune femme à la beauté singulière, un rien sauvage et pourtant douce à la fois, Hilde restait l'enfant libre et franche que seules certaines expression savantes avait transformée en une gracieuse Lady sachant manier les mots avec soin. L'arc avec lequel elle aimait s'entrainer reposait dans un coin de la pièce. « Une visite à cette heure-ci ? » Erwan était sur le point de se lever mais Hilde fut plus rapide. D'un regard, elle lui intima de rester assis cependant que dans un pas quasi dansant, sa fille aînée prit le chemin de la porte qui s'ouvrit en grinçant.

Dans le froid de décembre, le corps soigneusement emmitouflé dans un lourd manteau noir aux ourlets blancs, un regard vert la détaillait. Surprise par tant d'élégance, Hilde s'inclina en une révérence. Nul doute que cette Dame était de bien plus haute noblesse que la sienne. Ce qui n'était après tout pas difficile. « Bonsoir, Mylady. Entrez, vous risquez d'attraper du mal dans ce froid. » D'un hochement de tête, l'étrangère passa la porte et retira la capuche qui dissimulait son visage. Elle devait être en fin de quarantaine, mais restait d'une rare élégance. Ses gracieux mouvements semblaient provenir d'un autre temps et Hilde eut toutes les peines du monde à cacher son trouble en débarrassant la visiteuse. « Que pouvons-nous pour vous, Mylady ? J'ai bien peur que vous vous soyez trompée de logis...» « Ah ? Ne suis-je pas ici dans la demeure du Seigneur Erwan MacDermott ? » La première explosion de surprise passée en entendant la simple allusion de seigneur alors que souven, le désagréable qualificatif de crotté venait s'y attacher, Hilde s'inclina à nouveau. « Si fait, Mylady. Permettez que je vous conduise jusqu'à lui. » « Oui, faites, mon enfant. » Ce qu'elle fit. Et lorsqu'elles pénétrèrent dans la bibliothèque, Lord Erwan failli tomber dans le feu. Lady Grizel Dingwall, Dame des Eastern Higlands en personne, chez lui ? Si la surprise se lisait distinctement sur son visage, c'est parce qu'il pensait être un long oublié de la famille suzeraine qui ne s'inquiétait de lui que deux fois par an via corbeau pour le solde semestriel des récoltes et la part revenant de droit au clan souverain. Mais jamais encore il n'avait eu l'honneur d’accueillir un des leurs chez lui. Aussi, il s'inclina respectueusement devant sa Dame et lui baisa les mains. On envoya Birgit au lit qui se résista pendant un bon moment, en vain. Quant à Hilde, Lady Catelyn s'empressa de la monter dans sa chambre où elle lustra ses cheveux, lui fit mettre sa plus robe et lui donna quelques gouttes de son onguan favoris. Après quoi on redescendit pour s'attabler avec la prestigieuse invitée.

« Et bien, mon enfants, qu'en pensez-vous ? Quelles sont vos dispositions pour le mariage ? » La question perçante de Lady Dingwall tira Hilde de son mutisme. Relevant les yeux vers son interlocutrice, elle attendit quelques secondes avant de répondre. Le mariage ? Quelle curieuse idée. Hilde ne s'était jamais véritablement posé la question. Avec les années et la naissance de sa petite sœur treize années après la sienne, elle avait pris conscience de la situation de son père et de son rang. Et si sa mère était noble, Hilde n'avait pas misé sur le lignage de sa mère pour contracter une union avantageuse. Quant aux sentiments, la jeune fille se savait que trop que seuls les plus chanceux pouvaient se permettre un mariage d'amour comme en avaient eu ses parents. Aussi, sa réponse fut tout aussi évasive que la question.« C'est un honneur auquel je n'ai pas encore songé, Mylady. » « Un honneur ? Par les Dieux, ma fille, voilà la première réponse saine qu'il m'ait été donnée d'entendre ces derniers jours. Votre aînée n'est pas ce qu'elle semble être, mon cher Erwan. Cela me plait ! » Les yeux à présents relevés, Hilde croisa le regard ahuri de son père. Lui plaire ? Mais pour quoi faire, par tous les Diables ? Était-ce là la raison de la venue surprise de leur suzeraine, elle cherchait une fille à marier ? Mais à qui ? « Jeune fille, connaissez-vous un jeune homme prénommé Raghnall ? » Nouveau regard, cette fois-ci vers sa mère. Cat lui intima d'un signe de répondre. Hilde secoua la tête en négation. « C'est mon fils, chevalier et héritier de notre clan. Vous plairait de le rencontrer ? »




« Je ne sais toujours pas quelle est votre couleur préférée, Mylady. » La main en suspend alors qu'elle était occupée à faire un bouquet de fleurs sauvages, Hilde se retourna et le fixa pendant un long moment. Adossé contre un arbre, les bras repliés sur sa poitrine et un sourie en coin aux lèvres, son regard aussi vert que celui de sa mère avait quelque chose d'inquisiteur. Ou du moins quelque chose qui trahissait la candeur de sa question. Était-ce d'ailleurs une question ou d'avantage un reproche ? Ils étaient mariés depuis plus de trois ans, et Hilde n'arrivait toujours pas à décrypter ses intentions. Tout était allé si terriblement vite depuis ce jour où Grizel Dingwall avait frappé à la porte des MacDermott ! La question de cette dernière n'attendait évidemment aucune réponse puisque son choix s'était, pour une raison qu'elle emporterait certainement dans la tombe, posé sur cette jeune fille dont personne n'avait entendu parler. Bien sûr, on avait vaguement connaissance de son père et de ses piètres origines un rien étrangères mais lorsque son aînée arriva dans la citée suzeraine des eastern highlands, tous l'avaient toisée comme si elle était une bête curieuse, un rien dérangeante. Et pour cause : elle faisait l'affront de se montrer le jour où l'on enterrait Lord Iaghan, bien aimé seigneur que tous regrettaient amèrement en connaissant son benêt de fils sensé lui succéder. Et par dessus le marché, on lui flanquait en épouse une demi sauvage au sang quasi roturier et à moitié irlandais. Mais qu'est-ce qui avait bien pu frapper Lady Grizel ? Cette femme si réfléchie, fine stratège et bonne connaisseuse des rouages politiques n'aurait-elle pas mieux fait de faire fis du droit d'aînesse et de mettre son cadet Brendan à la tête du clan Dingwall ? Jetée dans cette Cour aux mille murmures, Hilde avait mis un temps à s'adapter. Si son futur époux n'était pas déplaisant, et parfois même plus qu'agréable et respectueux, il avait le don de nourrir moulte interrogations. A commencer par cette lubie venue, le soir des noces. « Ma douce, je ne viendrai point à vous ce soir. Voyez-vous, je ne connais que peu de vous et avant de vous faire mienne comme il se doit, il me faut apprendre à vous connaitre d'avantage. Quelle est votre couleur préférée ? » Hilde, à laquelle on venait à peine d'expliquer ce que signifiait le mot de nuit de noces, avait alors éclaté de rire. Un rire joyeux, franc et un rien enfantin qui avait tôt fait de conquérir Raghnall et toute la nuit durant, les jeunes époux se racontèrent leur vie. Mais cela faisait maintenant bien trois ans qu'ils étaient mariés, et il ne l'avait toujours pas touchée... Et Hilde commençait à trouver le temps long, elle qui commençait à s'attache véritablement à lui. « Peut-être parce que vous ne m'avez toujours pas donné la votre, Messire. Et pourquoi devrais-je faire le premier pas ? »

Elle cru voir une lueur de désir flamboyer dans ses yeux, et Hilde se mordit furieusement la lèvre pour réprimer un gémissement. Une chose qu'elle avait appris à cultiver dans ce monde luxueux où chacun avait sa vérité. Elle s'était vite rendu compte que la vie à la Cour était bien moins facile que dans ses prairies natales et qu'elle avait d'avantage à gagner en restant sur ses gardes et à ne pas trop montrer. Ce qui ne durait qu'un temps, sa nature franche reprenant inévitablement le dessus et laissant exploser un flot de paroles peu convenables pour une Lady suzeraine. Suzeraine. C'était presque comme dans un de ces nombreux contes de fées qu'elle avait pu lire étant enfant et qu'elle vivait à présent. Si elle n'avait pas été si loin de sa famille, Hilde en eut presque pu être heureuse. Car malgré qu'elle soit sa fille, Erwan n'avait toujours aucun droit de passage à la Cour. Une éloignement qui serrait un peu plus chaque jour le cœur de la jeune femme, surtout que la guerre faisait rage et qu'elle n'avait que peu de nouvelles. En vivant à présent au cœur des affaires du pays, Hilde avait pris conscience du climat ambiant : les quatre grands clans se déchiraient suite à une bêtise d'enfant tournée en drame. La princesse héritière Mérida avait joué avec l'ancienne magie des feu-follets et sa mère la Reine Elinor en avait payé le prix cher : transformée en ours, elle fut tuée par accident par le Roi Fergus qui en mourut de chagrin. La jeune fille se retrouvait alors sur le trône d'Ecosse avec ses seuls yeux pour pleurer. Aussi, les Dingwall comme les MacIntosch et MacGuffin s'étaient rebellés contre l'autorité de la princesse DunBroch. Jetée dans ce jeu de pouvoir, Hilde avait immédiatement pris parti pour son époux. D'une parce qu'il était de son devoir de le faire, mais surtout parce qu'elle ne pouvait pas décemment prendre le parti de son frère. Car il y en avaient qui pensaient toujours et encore que Raghnall était indigne du trône et que son cadet Brendan était mieux à même de reprendre les rennes du pouvoir.

Brendan. Un homme étrange et peu aimable qu'Hilde n'appréciait que peu. Une belle-famille a toujours son lot de vilains petits canards, et le clan Dingwall ne fait hélas pas exception à la règle. Restée prudente, Hilde ne se rapprocha jamais véritablement de son beau-frère qui le lui rendait bien. Aussi, partagée entre un époux agréable mais distant et son frère secret et peu avenant, Hilde craignait d'être comme ces nombreuses épouses : seule, aigrie avec le temps et rêvant d'une autre vie. Fort heureusement, elle trouva au sein de ce clan d'apparence froid et supérieur une véritable amie en la personne de Liusaidh - benjamine de la fratrie Dingwall. Aussi blonde que Hilde était brune, d'une beauté à couper le souffler, la jeune femme pensa d'abord trouver une antagoniste pour belle-sœur. Mais ce fut tout le contraire : pétillante, avenante et dotée d'un caractère semblable au siens, les deux jeunes femmes devinrent rapidement de grandes amies qui en perdaient jamais une seconde pour se confier l'une à l'autre. Un soutien, un appui dont malheureusement, Hilde aurait bien grand besoin. Et ce dans un futur hélas point si éloigné.




« Ah ! » La lettre tomba au sol cependant que d'une main, Hilde se retenait au dos d'une chaise pour s'empêcher de défaillir. De l'autre, elle couvait son ventre légèrement arrondi. Mais sa vue se brouillait et dans un gémissement de douleur, une unique larme coula le long de sa joue devenue pâle à faire peur. Elle n'entendait plus rien, ne sentait plus rien pas même son propre corps qu'elle ne pu empêcher de vaciller mais déjà, deux bras la retenaient fermement pour l'empêcher de s'affaisser contre le sol froid. A travers ses boucle folles, Hilde distingua le visage de Raghnall qui la pressait contre sa poitrine, les lèvres dans ses cheveux murmurant des paroles rassurantes. Mais rien, pas même les caresses de son époux, ne pouvaient faire oublier à la jeune femme ce qu'elle venait de lire. Elle priait encore que ces mots ne soient le fruit d'une erreur ou d'une monstrueuse farce ; mais elle avait reconnu l'écriture de Birgit et, si elle la savait espiègle, elle ne lui connaissait pas encore la fourberie. On la fit assoir. La tête rejetée en arrière contre le dos d'un luxueux fauteuil, une main toujours sur son ventre, elle sentait les lèvres de son époux contre ses doigts glacés. Dans sa voix dansait la peur. « Ma douce, qu'avez-vous ? Est-ce l'enfant qui... » « Oh quelle horreur ! » La voix brisée de Liusaidh lui parvint et à l'entendre, une nouvelle vague de larme lui étrangla la gorge. Hilde essayait de détourner le regard pour cacher ses pleurs qu'elle ne voulait partager avec aucune autre que sa sœur. « Pour l'amour du Ciel, donnez moi ce papier, qu'on en finisse ! » D'un geste rageur, Brendan arracha le parchemin des mains de sa sœur qui, le fusillant du regard, courut vers sa belle sœur dont elle caressa la joue.

« Lord et Lady MacDermott sont morts. Et ils ont incendié Mui...Moua... Mmm » « Muineachán ! » La voix métamorphosée par la colère et l'exaspération, Hilde maudit sa condition qui l'empêchait de se lever et de gifler son beau-frère. Où avait-il appris le sens du tact ? Ce dernier ne broncha pas, parcourant les dernières lignes avant de rugir. « Votre sœur ne manque pas de culot, Hilde ! Voici qu'elle nous annonce qu'elle est en chemin pour la Cour ! Allons, bon, sommes nous un gite ? Vous me ferez le plaisir de la renvoyer chez... » « Chez qui, cher beau-frère ? Elle n'a plus personne, elle n'a plus rien ! Je suis la seule famille qui lui reste, et elle n'a que douze ans ! Où irais-je la renvoyer ? Il me semble que lorsque votre frère a pris la tête du clan, on ne vous a pas fait enfermer dans un cachot ! » Elle n'avait encore jamais haussé la voix en présence de Brendan et surtout à son encontre mais s'il continuait sur cette voix, il irait comprendre ce que c'était que de railler ainsi une orpheline, MacDermott qui plus était. Tandis que la main rassurante de Liusaidh venait lui offrir appui, Hilde réussi quelque peu à se lever... avant de tomber à genoux devant son époux. « Je vous en supplie, mon aimé, ne la rejetez pas ! Ce n'est encore qu'une enfant, et si elle est un peu sauvage, elle saura se comporter dignement. Je vous en supplie, prenez là en pupille. » « Ma Dame, ma Dame, calmez-vous ! Songez à notre enfant, je... » « Justement, j'y songe. Pour l'amour de moi et de cet enfant, prenons Birgit chez nous. » Une lueur de défi passa dans le regard noisette d'Hilde : s'il ne prenait pas Birgit, elle s'enfuirait par delà les collines et il ne la reverrait jamais plus. Hilde redressa fièrement la tête. Et Raghnall éclata de rire. « Par les Dieux, ais-je épousé une jeune lionne ? Ma douce, votre famille est ma famille. Pensez-vous vraiment qu'à l'aube de la paternité, je refuserai l'hospitalité à ma belle-sœur qui elle même n'est pas encore en âge ? » Il fit relever sa femme et déposa un chaste baiser sur ses lèvres. Hilde sourit. Et fusilla Brendan du regard.

Oh d'accord, j'ai mal compris dans ce cas, mea culpa ! Et pas de problème pour le nom de famille, ça arrive de s'embrouiller un peu. Sur ce, je te valide avec grand plaisir belle Hilde !

Bravo à toi mon enfant, comme tu dois le deviner : tout est parfait pour que tu puisses tranquillement te balader sur les terres d’Écosse. Avant toute chose, il va falloir faire quelques petites manipulations. Et oui ! Alors, pour commencer, nous te prions s'il te plaît d'aller recenser ton avatar si tu ne veux pas te le faire sucrer, sans le faire nous ne pourrons pas mettre à jour le bottin, puis aussi ta famille si tu as choisis un clan dans les annexes. Pour continuer va donc faire un tour du côté des liens, qui sait ça pourra t'aider à forger des affinités pour ton personnage et dieu seul sait quoi d'autres ! D'ailleurs en parlant d'affinités, si tu as envie de créer un scénario, ça se passe dans ce petit coin là sait-on jamais si l'envie te dit ! Et plus qu'un petit point à savoir, jette toi à l'eau en ce qui concerne le flood, y faire un petit tour pour bien s'intégrer et décompresser un petit peu.

Sur ce, tout le staff de WOTW te souhaite de bien t'amuser sur ce forum !
L’Écosse n'attend plus que toi.