nom ✘ Teárlach. prénom ✘ Siobhán. clan ✘ Un clan? Pourquoi? Je n'ai pas de clan, et je refuse de donner mon allégeance à des êtres capables de cruautés. âge ✘ Je l'ignore, 27, 28 de vos années probablement, mais cela a-t-il tant d'importance? statut ✘ Libre. Je suis libre et sans attaches... famille ✘ Kelpie. Mon cheval. Je suis seule à présent. Ma mère est morte il y a plusieurs lunes déjà, et mon père il y a bien longtemps. Alors... Kelpie... métier/rang ✘ Je... sers et nourris le clan MacGuffin. Je chasse pour eux comme mon père me l'a appris et... j'effectue les menus travaux que l'on me demande... qualités ✘ Hummm... Je ne sais pas trop comment répondre à votre question... Ma mère disait de moi que j'étais capable d'entendre le murmure du vent, de suivre son évolution à travers le craquement des branches d'arbres, à travers son souffle dans les hautes herbes, à travers son chant parmi les fleurs sauvages. Elle me disait que j'étais capable plus que quiconque de suivre son rythme et d'en comprendre ses secrets, l'odeur des animaux sauvages et le son de leurs courses folles quand le vent leur partageait la mienne... La nature que vous nommez sauvage à des régles qui ne sont pas les votres. Regardez ce sanglier qui blessé devient pour vous un danger mortel. Sauvage et dangereux. Et bien j'ai vécu avec ces créatures et pourtant, je n'ai rencontré la cruauté qu'en foulant votre terre. Alors qui me dit que ce que je nomme qualité ne seront pas pour vous le plus vil des défauts? Après tout, vous qui parlez de guerre, qui faites couler le sang pour le salut d'une prétendue divinité qui vous devrait de droit quelques acres supplémentaires... Vous qui m'avez par le passé déjà jugé sans me connaître... Pourquoi me demander aujourd'hui de mettre des mots sur ce qui vous effraie autant en moi? Je suis libre et indépendante, je suis capable de m'assumer seule, j'ai l'intelligence de la vie, la féroce envie de la vivre. La capacité d'avancer quand bien même d'autres auraient abandonnés. D'écouter le vent et ses silences, d'attendre ma proie des heures durant, de supporter l'attente et les latences. De m'adapter comme le chêne apprend à plier au grès du temps. Survivre, telle est ma plus grande qualité. Survivre et écouter... défauts ✘ Quant à mes défauts et bien... Je ne vous comprends pas, n'est-ce pas le plus incroyable de tous mes défauts? Je veux dire, moi qui ai vécu éloignée de tous et plus seule encore ces deux dernières années, moi qui me sens plus à l'aise parmi la faune et la flore de notre si belle contrée. Moi que vous traitez de sauvageonne quand le regard que je porte sur votre monde ce teinte de regret ou de tristesse. Quand les vêtements, les marques ou les regards que je porte vous font offense. Moi qui par ma distance et mes silences m'isole encore un peu plus de votre existence. Moi qui n'oublie pas l'accueil que le monde des Hommes m'a réservé. Moi qui ne peux faire confiance à l'humanité. Qui ne peut comprendre votre hargne à vous entre-tuer. Moi qui n'ai pas ma place parmi vous... Et bien oui, pourtant, malgré tout cela, ce qui me paraît le plus injuste dans tout ça, c'est que peu importe ce que je fais ou ce que je vois, peut importe ce que je ressens ou ce que je suis; la sauvageonne que je suis ne peut comprendre ce que vos yeux voient et à en croire ce que les miens ont retenus depuis que je suis là... Je doute vouloir y changer quoique ce soit... loyal(e) envers ? ✘ Et bien! Je vous l'ai dit, je refuse de prendre part à cette guerre et en tant que tel mon allégeance ne va à aucun clan. Pourtant il est vrai que sans le Laird MacGuffin et son fils, je ne serais probablement pas là... Je ne parlerai pas d'allégeance non plus les concernant, mais disons que si je reste, c'est parce qu'ils sont là... parce que... parce que... et bien... parce qu'ils sont là... groupe ✘ Lowlands. avatar ✘ Olga Kurylenko.

QUE PENSES-TU DE CETTE GUERRE ? Je ne connais que bien peu vos royaumes, vos clans et encore moins de votre histoire, mais j'aime à vous comparer à une meute de loups, sans cesse à revendiquer de nouveaux territoires, à chercher à étendre votre meute et votre pouvoir. Mais à quoi bon? Un jour viendra où l'un des alphas sera inévitablement détrôné par un jeune loup plus fort. C'est ainsi, la nature est ainsi faite, celle du règne animal comme celle des hommes. Nul n'est immortel et pourtant, vous rêvez de voir votre nom flotter parmi les légendes... Des légendes que mon père m'a contées lorsque j'étais enfant. De ces hommes qui, par leur courage ont écrit l'histoire. Des hommes qui aujourd'hui nourrissent la terre. Des hommes souvent partis trop tôt et tout ça pourquoi? Pour de l'orgueil... Si j'entends ce que vous dites à défaut de pouvoir le lire et le comprendre par moi-même; la guerre est courage, la guerre est tristesse, la guerre est mort et pourtant, vous continuer de l'abreuver de votre sang, de vos hommes, de vos femmes même et de vos enfants. Où est le courage dans tout ça? Où est la noblesse du combat? Comment pouvez-vous justifier tout cela? Non décidément je ne comprends pas... Je ne vous comprends pas!
TU CROIS AUX LÉGENDES, À LA MAGIE ? J'adorais m'asseoir toute petite, au bord de la rivière ou au coin du feu avec mon père pour qu'il me raconte les légendes d'Ecosse. Aujourd'hui encore quand son image se floute depuis sa disparition, j'entends le son de sa voix comme dans ces moments-là. Mémoire intact du passé. Il est celui qui a éveillé ma conscience de la vie. Que m'a faite voir en la rosée, en une goutte de pluie scintillante exposée sur la feuille d'une branche, un univers de légendes. Alors oui, oui je crois en la magie. La magie d'un instant, la magie ancestrale. Je crois aux Banshee, je crois aux feux follets, je crois aux Kelpies... J'y crois car sans cela le monde me paraîtrait bien triste. J'y crois car le rêve fait partie de la vie, car mère nature elle-même est magique et sait le prouver à ceux qui savent ouvrir les yeux et écouter...
DES GOÛTS ET DES COULEURS, IL NE FAUT DISCUTER Ne vous l'ai-je pas suffisamment exprimé déjà? Je n'aime pas la cruauté, je n'aime pas ce sentiment de supériorité que la hiérarchie vous donne. De quel droit s'autoproclame-t-on maître de la destinée de tant de monde? La nature sait choisir ses dirigeants. On ne devrait pas choisir un roi à son sang ou sa naissance, mais à ses compétences. On ne devrait pas obliger des êtres à partager leur existence s'ils ne le choisissent pas. On me parle aujourd'hui d'alliance, de Dieu, de politique, mais quel sens donner à tout ça? Où est la liberté, le libre-arbitre, la justice? Qui sont ces hommes qui s'arrachent le pouvoir et en dispose à leurs guises? Non! Décidément je ne comprends pas votre monde et il n'est pas rare que je regrette ma maison dans les bois. Certes j'étais seule, mais je ne me sentais pas salie par les convenances...
D'un autre côté si j'aime la nature, si j'aime l'ordre naturel, si la liberté et le liber-arbitre sont déterminant dans mon existence, je suis aussi consciente que la solitude n'est pas une solution. J'aime découvrir ces hommes et ces femmes, les regarder évoluer de loin, avec des faux semblants, avec des règles qu'ils s'imposent et dont ils aiment se plaindre après. J'aime la liberté qui m'est accordée, j'aime retrouver mes bois quand la cour devient trop dure à supporter. J'aime... seller Keltie et partir avec lui loin de la folie de ce monde qui me dépasse... Et où je ne serais probablement jamais acceptée pour ce que je suis. Autrement que comme la sauvageonne, autrement qu'avec la peur que leur confère l'inconnue...
ET DANS DIX ANS ? Dans dix ans? Pourquoi, demain n'est pas un défi suffisant pour vous ? Dans dix ans, votre guerre aura probablement décimé tout ou partie de la population, dans dix ans... Je serai probablement repartie dans la forêt désespérée de ne pas pouvoir vous comprendre. Dans dix ans, je vous ressemblerai peut-être et j'espère que j'aurai alors eu la force de réagir avant? Dans dix ans... Dans dix ans... Je penserai à demain, car c'est la seule chose qui aujourd'hui a de l'importance. Dans dix ans je serais une louve dépassée très probablement et d'autres louves viendront me chasser de ma place et de ce palais... C'est ainsi...

Loin des villes et de l’effervescence de la guerre, loin des hommes et de leurs dévers… Loin oui, profondément enfouie dans les bois, c’est ainsi que la famille de Sy’ avait choisi de vivre depuis des générations. S’isolant du reste du monde pour retrouver les bienfaits de la nature et du monde. Pour laisser de côté la politique et les tensions qui avaient déjà tant coûté jadis à cette famille... Mais de cela, jamais ils ne parlaient…

« Le passé est le passé Siobhán ! » lui disait son père… « Apprend à vivre avec le présent, à regarder ce qui t’entoure. Ce qui fait ton existence. Tes grands-parents, tes arrière-grands-parents plutôt, ont choisis de vivre une vie que leurs semblables ne pouvaient pas voir. Après le sang, la peur et les larmes, ils ont voulu se rappeler ce que représente vraiment la nature humaine. Un cycle de vie, un court laps de temps qui nous est accordé, un bref moment de conscience pour cohabiter. Seulement la nature humaine ne cohabite pas. Elle progresse toujours plus avant, conquiert et en oublie de voir et d’entendre. Regarde le faon qui galope près de sa mère. Regarde l’aigle voler haut dans le ciel en veillant sur son territoire. Regarde le castor qui construit un barrage pour sa famille… chacun à sa place dans la forêt… Chaque être, chaque arbre, chaque animal… Nous aussi… Nous vivons en accord avec ce que mère nature nous a donné. Nous prenons, nous tuons, mais toujours avec à l’esprit le besoin de survivre, le respect qui est dû à notre proie. Nous ne prenons jamais plus que nécessaire. Nos yeux savent voir le soleil monter haut dans le ciel et s’illuminer d’étoile lorsque vient l’hiver. Nous pouvons courir, sauter, voler même l’espace d’une seconde avant de plonger dans la rivière. Nous ne sommes pas tenus à des codes de couleurs, à des codes de vies… Nous pouvons choisir qui nous sommes, qui nous voulons être et ça ma fille… ça, ça fait de nous aux yeux du reste des Hommes des sauvages… La liberté n’a pas de prix Siobhán et pourtant, pour être libre, il nous faut vivre ici, dans la forêt. Alors non je ne t’emmènerai pas en ville, pas pour l’instant. Pas tant que nous n’y serons pas obligé. Nous avons besoin de la ville pour certains de nos besoins, et un jour viendra où tu comprendras que la ville a besoin de gens comme nous. De nos yeux, de notre connaissance de la vie et de sa nature. Ce jour-là, quand l’Homme aura appris à voir et à entendre, tu deviendras le plus beau des trésors, ton savoir et ta vision du monde sauront ouvrir les cœurs… Mais pas pour l’instant, pas encore… Ta mère ne me le pardonnerait pas... Et je refuse de te mêler à tout ça… »

Sourit-il en lui caressant les cheveux…

« Et je veux te garder encore un peu pour moi, ma petite Pictes… ».

« Qu’est-ce qu’une picte papa ? »

Lui demanda-t-elle alors de ses grands yeux brillants d’enfants…

« Un peuple jadis fort et fier qui avait compris que dans la terre recelait le plus merveilleux des trésors… La vie… »

« Est-ce que nous sommes des pictes alors ? »

C’est dans un grand éclat de rire tourné vers le ciel que le père de la petite lui répondit…

« Tu peux être tout ce que tu veux Sy’, tu es ici dans ton royaume. Dans un monde que les hommes craignent à défaut de le connaître. Ici tu es chez toi, tu seras toujours chez toi. C’est ça… c’est ce que tu es… Au-delà des contes et des légendes, au-delà d’être humaine ou d’appartenir à un peuple. Tu es toi ! Et c’est pourquoi le passé n’a pas d’importance, nous sommes ce que nous sommes… Libre… »

Lui expliqua-t-il avant de la prendre par les épaules et de l’entraîner au fond des bois pour devenir l’ombre du chasseur qu’il était alors…


« Est-ce que tu vois cette fleur, là ? » Lui demanda sa mère en lui désignant une longue tige rigide surmontée de centaines de petites fleurs roses pales… « De la bruyère blanche ! » Répond avec assurance l’adolescente qui un panier autour de son avant-bras, suis sa mère à la recherche de racine et de fleurs susceptibles de remonter leur provision pour l’hiver à venir… « Très bien, et est-ce que je t’ai expliqué pourquoi elle porte ce nom ? » Un tendre sourire naquit soudain sur le visage de la mère alors que la jeune adolescente secouait la tête. « Et bien, de nombreuses histoires entourent cette plante, par exemple tu sais qu’elle a de nombreuses utilisations pratiques telles que la couverture des toits, des cordes, balais et plus. Mais nous l’utilisons également pour traiter la toux, l'anxiété, l'arthrite et les rhumatismes. L’une des légendes qui l’entoure veut même que les Pictes l’aient utilisé pour une de leur recette secrète à base de malt et de houblon. Une boisson qui leur était enviée, mortellement enviée même. Il y a bien longtemps déjà, les Vikings ont défait pour elle l’armée Picte et acculé le roi et son fils sur une falaise. Le chef Viking voulait la recette secrète de la bière de bruyère. Le roi Pictes savait que le secret était en sécurité avec lui, mais son fils aurait-il la force de résister si jamais on le torturait ? Craignant que son enfant ne meure dans la souffrance, le roi vaincu accepta de révéler la recette au roi Viking uniquement. Le premier supplia le second de mettre à mort son fils rapidement, en échange de quoi, il lui révélerait le secret qu’il recherchait. Une fois que la vérité eut été murmurée à l’oreille du curieux, le fils fut rapidement tué et jeté de la falaise. Seulement le roi Picte, seul et déterminé à conserver son secret, se jeta à son tour de la falaise en entraînant le roi Viking avec lui et son secret fut ainsi à jamais perdu... » Outrée Sy’ se tourna vers sa mère pour lui exprimer le fond de sa pensée… « Papa à raison, le monde des Hommes est cruel et entêté, le roi Picte n’a pas même essayé de sauver son fils, il a préféré le sacrifier pour une simple recette de bière. Pourquoi avoir agi ainsi alors que ce peuple était connu pour respecter la nature et la vie ? Je ne comprends pas comment un peuple aussi noble a pu être à la fois à l’origine de millier de légendes merveilleuses et être devenu un peuple guerrier aveuglé par un simple secret… » Étonnée face à la virulence de la réaction de sa fille, la mère s’avança vers elle pour poser une main sur son épaule. « N’oublie pas qu’il ne s’agit que d’une légende, rien ne laisse supposer qu’elle est vraie… » « Mais rien ne laisse présupposer le contraire non plus. » Soupira l’adolescente attristée. « J’aurais préféré ignorer cette légende, j’aimais les Pictes avant, j’aurais aimé faire partie de leur peuple qui savait voir et écouter la nature. Mais je ne veux pas faire partie d’un peuple barbare et guerrier. » Comprenant soudain que la peine de sa fille était plus profonde qu’il n’y paraissait, la mère reprit… « Il est dans la nature des hommes de ne pas savoir se satisfaire de ce qu’ils ont… C’est ainsi, ça l’a toujours été et malheureusement je pense que ça le sera toujours, c’est pourquoi tes arrières grands-parents ont décidé de quitter la ville pour les bois. Pour vivre comme ils le souhaitaient, et pour te permettre à toi leur descendante d’être protégée de toute cette violence et cette folie que l’argent, la connaissance et les possessions donnent aux Hommes. Néanmoins, je suis déçue de te voir réagir ainsi. Pourquoi répudier un peuple sur une seule légende quand tu en as aimé des centaines avant ? Tu le juge sur un moment, sur un choix, sur une seule action… La vie ce n’est pas cela, la vie que tu prends dans les bois pour que l’on puisse survivre. Ou encore le faon que tu as sauvé l’autre jour et que tu relâcheras bientôt… Que doit-il penser de toi ? Rien n’est tout bon ou tout mauvais, dans la vie, dans les Hommes, dans les légendes également. Et si tu as le droit d’avoir tes propres opinions, sois plus prudente à l’avenir avant de condamner. Regarde, écoute et voit, ne juge pas sur l’instant comme ces Hommes que tu condamnes savent si bien le faire. Voit… » Les derniers mots furent prononcés en lui maintenant les épaules pour plonger son regard dans celui de l’adolescente. Bientôt la nature aurait fait en sorte qu’elle dépasse sa mère, bientôt oui, trop tôt, toujours trop tôt pour un parent… « Je suis désolée maman ». Déclara alors la femme en devenir, piteusement. Si bien qu'après un soupir et sans répondre aux excuses de sa fille, la mère finit-elle par reprendre après quelques secondes... « Tu dois savoir que cette plante, aussi appelée Heather est généralement de couleur pourpre. Mais on en trouve également de la blanche d’où son nom. La rumeur raconte que la bruyère blanche pousse uniquement sur les lieux de sépultures pour lesquelles aucun sang n’a été versé. On dit donc que seuls les plus chanceux voient leur tombe bénie par la pousse de cette plante. L’histoire vient d’un mythe, celui de belle fille Celte du bard Ossian. Malvina, était fiancée à un valeureux guerrier nommé Oscar. Un jour, alors qu'elle attendait le retour de guerre de son promis, elle reçue la visite d’un messager venant lui annoncer la mort de celui-ci. Anéantie par la nouvelle et alors même qu’elle se baladait dans la bruyère, elle se mit à pleurer et chaque larme qu’elle versait et qui tombait sur cette plante la transformait en blanc. C’est alors qu’elle aurait dit « même si elle est le symbole de ma douleur, que la bruyère blanche apporte bonne fortune à tous ceux qui la trouverait. » C’est pourquoi j’en portais le jour de mon mariage avec ton père et c’est pourquoi j’en ai garni ton berceau à ta naissance… Viens ma chérie, rentrons maintenant…»


« Sy ! » Hurla son père alors qu’elle débarrassait la table du petit déjeuner… « Viens voir ! ». Abandonnant les couverts sur la table et sans même prendre le temps de fermer la porte derrière elle, Siobhán s’élança derrière la voix de son père avec une idée très concrète de ce qui l’attendait. Depuis des jours déjà elle attendait la naissance de ce petit poulain… Voilà de longs, très longs mois déjà que son père avait conduit leur vieille jument en ville et qu’elle attendait ce cadeau tant espéré. Un poulain, rien que pour elle, un poulain que ses chasses et les heures passées à dépecer ses prises avaient financé – avec l’aide de ses parents bien sûr, mais pour ne pas décevoir leur fille adorée, il ne le lui avait pas révélé, et il lui faudrait des années pour se rendre compte de ce qu’ils avaient fait… C’est donc dans un cri de joie et de frustration qu’elle s’était précipitée dehors, manquant les marches qui menaient jusque dans la cuisine de leur maison, pour la conduire vers un enclot où l’attendait un magnifique petit être noir… « Oh Papa, comme il est beau… »… S’extasia-t-elle penchée sur la barrière et les yeux écarquillés. Ce poulain était le sien, son poulain… son protéger. Son meilleur ami. « Avec lui à tes côtés plus rien ne pourra t’arriver. Il sera tes jambes si tu faiblis, la réponse à tes doutes quand tu ne sauras pas quel chemin prendre. Il sera tes oreilles et ton protecteur quand tu ne sentiras pas approcher le danger. Il sera ton confident quand tu ne pourras pas trouver le courage de nous parler à nous, il sera ton ami et peu importe ce que l’avenir te réserve, nous réserve, tant qu’il sera à tes côtés, tu ne seras jamais seule… » Résonna alors le timbre grave de son père en faisant écho à ses propres pensées… Pensées qui lui firent verser quelques larmes alors qu’elle détournait son regard de son paternel pour le replonger sur cet être qui dépendait à présent tout entier d’elle. Qui était à elle et dont elle devrait s’occuper, jours après jours, sans faiblir et à jamais… Un peu stressée à cette pensée, elle demanda alors… « Et si je m’y prend mal, et s’il ne m’aime pas ? Après tout tu m’as dit que personne ne pouvait être aimé de tout le monde, alors… et s’il ne m’aime pas ? » S’inquiéta l’adolescente à l’orée de sa quinzième année. Son père lui posa une main protectrice sur l’épaule tandis qu’il regardait le nouveau-né tournoyer autour de sa mère… « Et pourquoi il ne t’aimerait pas ? De tes mains tu soigneras ses maux, lui apportera tendresse et réconfort, de ta voix il se rassurera et saura toujours où est sa route, de ton odeur il se rassérénera parce qu’il saura que jamais tu ne lasseras qui que ce soit lui faire du mal et que toujours tu seras là. C’est toi qui va le nourrir et lui faire découvrir la vie. Il t’aimera et sans même le savoir il t’aime déjà. C’est une lourde tâche qui t’attend, mais ce lien qui va se créer entre vous deux et l’un des liens les plus solide que tu découvriras dans ton existence. Car un cheval qui a confiance en son maître, qui l’aime, sauterait dans les flammes pour lui s’il le fallait. Si l’Homme est changeant, ce n’est pas le cas du cheval… » Néanmoins, un doute subsistait dans le cœur de la sauvageonne, et si elle, elle ne l’aimait pas ? Car n’était-elle pas humaine justement ? Pensa-t-elle soudain, mais une fraction de seconde seulement. A cette réponse pourtant, il ne lui en fallu pas plus d’une fraction de seconde pour croiser le regard de l’animal et se rendre à l’évidence, elle l’aimait évidemment, depuis de longs mois déjà. Elle l’avait rêvé, espéré et à présent il était là… « Comment va-t-on l’appeler ? » Demanda-t-elle enfin, après quelques secondes de silence, silence nécessaire à sa réflexion… « C’est ton poulain Siobhán, c’est à toi de choisir ! » Sourit son père en regardant avec amour la tendresse de sa fille pour ce petit être maladroit. « Je vais l’appeler… Kelpie ! » Réfléchit-elle un court instant avant de lui dire… « Comme ces légendes dont tu m’as parlé ! » Son père éclata de rire face à la logique ou le manque de logique en l’occurrence, que dénotaient les propos de sa fille… « Tu veux vraiment appelé ton poulain comme nos légendes sur ces mangeurs d’Hommes ? » Décidemment, il se demandait de qui elle tenait ses réflexions parfois… « Mais nonnnnn ! Je veux l’appeler Kelpie parce que les légendes disent qu’il est séducteur, qu’il est beau et qu’il sait faire chavirer les cœurs. En tout cas, moi je l’aime déjà… » Tant que s’était du poulain qu’elle parlait ainsi, le père pouvait être rassuré. Pourtant, ce matin-là, il entrevoyait pour la première fois le temps qui passait et s’était mis à craindre le jour où sa fille lui serait enlevée… Jour qui alors que ça beauté se révélait s’approchait… malheureusement… Trop tôt elle l’accompagnerait en ville, et trop tôt elle lui serait arrachée. Mais le destin en avait décidé autrement…


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pseudo ✘ Wild Wide. prénom ✘ :D. âge ✘ 27 ans. où avez-vous trouvé le forum ? ✘ En faisant des demandes de partenariats pour le mien ^^. comment le trouvez-vous ? ✘ Magnifique, un vrai coup de coeur ^^. présence sur le forum ✘ 7j/7 et je posterai autant que possible même si je serais peu présente au mois de mai et je m'en excuse d'avance, seulement je ne voulais pas laisser passer cette chance :s.. autre chose à dire ? ✘ Merci pour ce magnifique forum et ce magnifique scenario ^^.