LA JOUTE ▷ La joute est une épreuve très appréciée du public. Elle se déroule à cheval, puis éventuellement à pied. Les deux adversaires portent une lance, et le but et de briser la lance sur le bouclier de son adversaire. Si l'un des participants devait chuter à cause de l'impact, le second mettait pied à terre et le combat se terminait à l'épée ou à la masse. Le perdant doit reconnaître sa défaite avec honneur pour avoir le droit de remonter en selle pour un nouveau tour. Chaque participant revêt son armure pour le combat et porte un voile ou un mouchoir aux couleurs de sa dame (ou l'attache sur sa lance pour se porter chance). Le vaincu doit lui céder son cheval, son harnachement et payer une rançon au vainqueur qui gagnera en plus un prix décerné par la reine (faucon dressé, mouton doré, couronne, etc) et jouira d'une grande renommée et feront la fierté de leur famille et de leurs dames. Pour plus d'informations sur les joutes, ICI.

LES EXPLICATIONS ▷Avant de poster votre petit RP, vous lancerez le dé. C'est un dé à trois faces, avec donc trois résultats, qui sont les suivants :
- Lance brisée (si les dés déterminent que vos deux lances se sont brisées, le PNJ interviendra pour déterminer le vainqueur).
- Chute de l'adversaire (le combat se terminera donc à terre)
- Défaite (vous n'êtes pas parvenu à briser votre lance sur le bouclier de l'adversaire ni à faire tomber ce dernier, c'est donc à son tour de lancer les dés, et ainsi de suite jusqu'à ce que l'un d'entre vous gagne !)
En cas de chute de l'adversaire, le combat se termine à terre. ATTENTION /!\ Le but de la joute n'est pas de réduire votre adversaire en charpies (n'en déplaise à certains). Ainsi donc, pendant le combat, vous ne pouvez frapper que sur l'écu ou le heaume (tout en évitant de le transpercer, n'est-ce pas !). A vous de décider du vainqueur du combat. Toutefois soyez raisonnables et pas de dispute, sinon le STAFF viendra vous taper sur les doigts et choisira le vainqueur par la même occasion

Le temps était aux réjouissances. C'était, après tout, un peu une obligation. Car, si nous étions restés enfermés dans ce carquois de terreur, de détresse et de souffrance, il ne faisait aucun doute que notre survie aurait été fortement compromise. Ainsi, après les terribles événements auxquels nous avions dû faire face, un tournoi était organisé, tentant désespéramment de balayer les tensions de l'hiver à la manière de ce soleil timide transperçant l'épaisse couche nébuleuse donc l'Ecosse était la farouche propriétaire.

Perché sur le dos de Keavy, cette fidèle jument dont chaque jour, j'appréciais le tempérament calme et l'obéissance hors du commun, je portais fièrement les couleurs des MacNeil. Approchant de la lice, je jetai un regard parmi les gradins, scrutant ces multiples visages jusqu'à ce que mes pupilles se posent sur ceux que je cherchais avec ferveur ; l'entièreté de ma famille se trouvait là. Mon regard biaisant sur le foulard qu'Eanna m'avait confié, solidement accroché à la lance qui me défendrait, un fin sourire vint illuminer mes lippes tandis que j'enfilai le heaume qui me protégerait des coups de mon adversaire. Celui-ci était de choix ; Bearach MacGuffin, héritier du gouverneur des Lowlands. C'était une certaine fierté pour moi de l'affronter ; après tout, il n'était pas n'importe qui. Mais je n'étais en rien impressionné ; le personnage avait beau être illustre, je n'en étais par autant déstabilisé. Le nom de Dunegan résonnait avec un certain respect parmi les Western Highlands et mon expérience serait ma meilleure alliée.

Lançant ma monture dans un galop puissant, je sentis l'adrénaline propre aux joutes s'emparer de mon corps. Je percevais chaque mouvement de ma jument, sentant ses foulées souples sous moi, le regard planté sur la silhouette du chevalier me faisant face ; le choc était imminent. Cet instant était toujours court mais d'une intensité hors du commun ; le public excité en redoublait d'acclamation tandis que je tentais de garder toute ma concentration. Tout était primordiale. Ainsi, lancés l'un contre l'autre, je sentis ma lance se briser, m'offrant une certaine satisfaction ; peu importait ce qui arriverait dans les secondes à venir, j'avais au moins l'honneur d'avoir accompli la part de ma tâche.

L'héritier MacGuffin devait, assurément, être préparé à ce genre d'épreuves. Sans doute ne devais-je pas lui être inconnu ; j'avais conscience que mon nom avait eu l'occasion de se faire une certaine renommée ; un fils de fermier devenu l'un des plus fidèles hommes d'Aodhan MacIntosh et un chevalier hors pair, n'était-ce pas là, une histoire des plus intéressantes et originales à entendre ? Puis, être en connaissance de l'adversaire se profilant devant soi était un avantage non négligeable, bien qu'en vérité l'affrontement ne relevait aujourd'hui que du jeu. Un entraînement à la bataille. Les joutes étaient le parfait endroit pour se mesurer aux autres chevaliers sans pour autant risquer réellement sa vie. Pourtant, Dieu seul savait combien de fois j'avais mis cette dernière en jeu, m'élançant sur les champs de bataille avec une ferveur qui m'avait jusqu'ici tenu en vie. Mon âge avancé exprimait ma force ; si j'étais encore debout en ce jour, c'est qu'il y avait une bonne raison à cela. Mon expérience était ma meilleure allié tandis que j'avais devant moi un jeune homme dont l'existence avait encore beaucoup à lui apprendre. Mais je n'omettais pas que son corps se trouvait au sommet de ses performances physiques et pouvait, à n'en pas douter, me mettre hors jeux. Ce premier tour me le prouva ; un ex æquo qui eut le don de me réjouir ; nous n'allions pas en rester là.

Scrutant le jeune homme un instant, mon regard se posa sur la source d'un bruit dont j'avais deviné l'auteur à la seconde même où il m'était parvenu. Scrutant mon épouse, puis mon fils, je ne sus résister à l'envie de sourire en remarquant qu'Eireen était bel et bien la plus grande admiratrice que je puisse avoir en ces lieux. La voir ainsi me réchauffa le cœur et, perdu dans mon amour paternel, je fus presque surpris que mon adversaire du jour ne m'adresse la parole à son sujet. Lui accordant un regard d'abord froid, puis interrogateur, celui-ci s'adoucit en se reposant sur la silhouette de la principale intéressée. « Vous avez l’œil, lord MacGuffin. » Mirant le foulard qu'Eireen m'avait attaché au poignet, j'eus un sourire en coin avant de rediriger mon attention vers mon interlocuteur après avoir salué ma fille qui en parut réjouie. « Elle est remarquable, n'est-ce pas ? » Observant le jeune homme, je dirigeai mon regard vers les personnes qu'il avait salué, reconnaissant l'épouse de son père, ses sœurs et celle que l'on m'avait décrite être sa future épouse. « Faîtes moi plaisir, ne décevez pas votre dame. » Lui accordant un dernier sourire amusé, j'ordonnai à Keavy de repartir dans un petit trot souple, ce qu'elle fit sans même penser à me contredire, la conduisant vers un nouveau tour ; cela était de mise, nous ne pouvions en rester là.  

La défaite. J'y avais bien sûr songé mais j'avais tenté de l'ignorer, encore confiant en mes capacités. Mais mon corps se révélait moins vif, moins apte à affronter un jeune homme fringant dont les forces prirent le dessus sur les miennes. Peut-être était-ce Keavy qui avait renâclé avant de repartir, impressionnée par l'éclat des lances, peut-être n'était-ce que la faute de mon bras n'ayant pas répondu assez vite, la résultat était le même ; ma lance ne s'était même pas égratignée contre l'éclatante armure de mon adversaire. Elle y avait glissé, sournoisement, sans même penser à lui administrer un quelconque coup. Voilà que j'étais vaincu, percevant les acclamations des Lowlands tandis que les Westerns restaient perplexes, ne donnant jusqu'ici vraisemblablement que peu de chance à mon adversaire. Je rejoignis celui-ci dans un petit trop tranquille, observant que ma jument n'était en rien perturbée par les derniers événements. Cette bête me manquerait, j'en fus certain, fronçant légèrement les sourcils à cette pensée. Rares étaient les fois où j'avais dû me confronter aux conséquences de la défaite. Un instant, je me remis en question, découvrant avec une certaine amertume que l'expérience que j'avais accumulée au fil des années n'était peut-être plus suffisante ; le temps me rattrapait, me dévorant plus vite que je ne l'aurais jamais pensé. Ceci dit, je chassai rapidement cette lugubre pensée, saluant mon adversaire après avoir mis pieds à terre et ôté le heaume m'ayant protéger des éclats de bois. Même si je me retrouvais vaincu, mon éternel devise me revenait inéluctablement en tête ; Si tu tombes, tu te relèves. Scrutant les gradins, j'observai de nombreux visages déçus parmi ceux que je connaissais et je ne pus m'empêcher d'avoir un léger sourire triste en remarquant Eireen, tantôt si enthousiaste se montrer découragée par la tournure des événements. Posant le regard sur mon vis-à-vis, remarquant son air grave, je lui adressai la parole d'un ton léger que mon entourage me connaissait bien - à défaut de me montrer rude, je pouvais également faire preuve de légèreté quand il le fallait. « Je vois que vous avez tenu votre promesse, lord MacGuffin. Mes félicitations.» Mes paroles étaient sincères ; loin de la guerre, loin des champs de bataille, nous n'étions que des hommes s'évertuant à jouer à se battre, tels des enfants. Venant doucement caresser l'encolure de ma jument, je soupirai avant de reprendre, d'un ton cette fois-ci un peu plus froid. « Tâchez d'en prendre soin ou je vous en voudrai.»