LA JOUTE ▷ La joute est une épreuve très appréciée du public. Elle se déroule à cheval, puis éventuellement à pied. Les deux adversaires portent une lance, et le but et de briser la lance sur le bouclier de son adversaire. Si l'un des participants devait chuter à cause de l'impact, le second mettait pied à terre et le combat se terminait à l'épée ou à la masse. Le perdant doit reconnaître sa défaite avec honneur pour avoir le droit de remonter en selle pour un nouveau tour. Chaque participant revêt son armure pour le combat et porte un voile ou un mouchoir aux couleurs de sa dame (ou l'attache sur sa lance pour se porter chance). Le vaincu doit lui céder son cheval, son harnachement et payer une rançon au vainqueur qui gagnera en plus un prix décerné par la reine (faucon dressé, mouton doré, couronne, etc) et jouira d'une grande renommée et feront la fierté de leur famille et de leurs dames. Pour plus d'informations sur les joutes, ICI.

LES EXPLICATIONS ▷Avant de poster votre petit RP, vous lancerez le dé. C'est un dé à trois faces, avec donc trois résultats, qui sont les suivants :
- Lance brisée (si les dés déterminent que vos deux lances se sont brisées, le PNJ interviendra pour déterminer le vainqueur).
- Chute de l'adversaire (le combat se terminera donc à terre)
- Défaite (vous n'êtes pas parvenu à briser votre lance sur le bouclier de l'adversaire ni à faire tomber ce dernier, c'est donc à son tour de lancer les dés, et ainsi de suite jusqu'à ce que l'un d'entre vous gagne !)
En cas de chute de l'adversaire, le combat se termine à terre. ATTENTION /!\ Le but de la joute n'est pas de réduire votre adversaire en charpies (n'en déplaise à certains). Ainsi donc, pendant le combat, vous ne pouvez frapper que sur l'écu ou le heaume (tout en évitant de le transpercer, n'est-ce pas !). A vous de décider du vainqueur du combat. Toutefois soyez raisonnables et pas de dispute, sinon le STAFF viendra vous taper sur les doigts et choisira le vainqueur par la même occasion

Les MacDonald s'étaient rendus au tournoi du printemps dans le Nord pour suivre le Laird Macintosh qui allait jouter et également parce que c'était l’événement incontournable qu'il ne fallait absolument pas manquer. L'hiver avait été long, fait de deuils, mais aussi de bonnes nouvelles. Surtout pour son épouse Liusaidh. Elle avait perdu sa mère, ce qui ne nous avait pas affligé plus que cela. Lady Dingwall était une femme exécrable. Mais son frère, Raghnall, avait été assassiné. Et les soupçons se portaient sur Brendan, le cadet, qui devenait ainsi Laird. Les disputes entre les deux frères étaient tellement légendaires... Et l'incompétence de Raghnall était légendaire. Il laissait ainsi une veuve, la douce Hilde. Cela avait été un coup dur pour Liusaidh, proche de son frère, malgré tout.

Mais en contrepartie, elle portait désormais l'héritier des MacDonald. La grossesse n'était pas encore très avancée. Nous avions fait le voyager au rythme de Liusaidh, jusqu'au domaine DunBroch. Je ne tenais pas à l'épuiser ou à provoquer une fausse couche et avais même proposé qu'elle demeure sur l'île de Skye, en compagnie de ma mère, mais elle avait refusé. Puisque je partais, dans le but de participer à la joute, elle ne resterait pas en arrière.

Et désormais, alors que je revêtais mon armure, il n'y avait plus de place aux tergiversions. Aodhan joutait contre Gabran MacGuffin et je me doutais que mon beau-frère était ravi de ce choix du sort. Un tour du destin sans doute, qui lui permettait d'affronter son adversaire sous couvert de jeux. Esras se battait contre le fils MacGuffin et Eremon contre un chevalier viking, proche d'Aodhan. Les Western Highlands affrontaient les Lowlands sur bien des points.

Pour ma part, mon adversaire avait souhaité garder l'anonymat et je n'avais aucune idée de qui j'affrontais. Ni son clan, ni son origine. Alors que j'avançais aux abords de la lice et que j'observais l'homme sur son cheval, rien n'était dévoilé de son identité. Seul un gage de faveur pendait à sa lance, une dame étant sans doute présente pour l'observer. L'encourager. A moins que cela ne soit un hommage à une personne absente. J'avais moi-même le tissu de Liusaidh en étendard. Mon épouse était dans les gradins. J'étais mitigé quand à sa présence. Fier de jouter devant elle, mais inquiet des émotions que cela pourrait susciter en elle, peut-être néfastes pour l'enfant à naître.

Cette joute était également une façon de prouver sa bravoure et sa valeur. J'étais l'héritier des MacDonald et il était temps de faire mes preuves. Autant avouer que j'avais à cœur de gagner ce combat face au chevalier mystère. J'avais été toute ma vie dans l'ombre de mon aîné, il était temps d'enfin attirer la lumière et de porter le nom des MacDonald vers la gloire.

Je talonnais alors mon étalon, qui nous propulsa vers l'autre homme, lui aussi au galop. Je sentais les muscles puissants de l'animal entre mes cuisses. Ma lance s'abaissa vers l'écu de l'homme. Le choc résonna alors, sa lance se brisant contre mon écu. Et la mienne faisant de même, le choc résonnant dans mon bras. Je jetais la lance brisée au sol, allant jusqu'au bout de la lice avant de faire demi tour, mon écuyer allant chercher une autre lance que je récupérais, faisant de nouveau face à mon mystérieux adversaire. Je relevais la visière de mon casque quelques instants.

Je tournais la tête vers le public, regardant Liusaidh et l'honorant d'un signe de tête. Je rabattis la visière et me concentrais de nouveau sur lui. J'étais curieux de découvrir son identité. L'excitation du combat parcourait mes veines. Ma monture frémissait, comme sensible à ma propre excitation. Je souris sous mon casque, prêt pour le second tour.

Cette première passe ne laissait aucun vainqueur. Nous étions à égalité. Pour la gloire des Westerns Highlands et la mienne propre, il était évident que j'avais fortement envie de remporter cette joute contre mon mystérieux adversaire. Qu'il n'ai aucun signe distinctif et préfère jouter anonymement était un mystère pour moi. Pourquoi ce choix ? Qu'avait-il donc à cacher ? Pourquoi jouter devant un public nombreux, si ce n'était pour honorer les couleurs de son clan ? Le premier choc avait été violent, les lances se brisant avec fracas sur les écus, ébranlant nos bras. Chacun de notre côté, nous récupérâmes une lance, amenée avec diligence par un écuyer. Les chevaux se faisaient de nouveau face, prêt à reprendre le combat. Il n'y avait là guère d'effusion de sang. La courtoisie présidait ces jeux alors que sur un champ de bataille, nous nous serions écharpés sans le moindre regret. Ainsi en allait-il de la guerre, curieusement suspendue pour cet événement. Je rabattis ma visière pour me protéger des éclats probables que la lance pouvait laisser une fois brisée et talonnais de nouveau ma monture. Les sabots martelaient le sol avec puissance, alors que je sentais les muscles de l'étalon se tendre entre mes cuisses.

La victoire était à portée de lance. Mon clan me regardait. Mon épouse me regardait. Perdre n'aurait rien de déshonorant, mais une défaite ne serait pourtant pas acceptable pour moi en cet instant. Peut-être étais-je trop exigeant avec moi-même. Mais j'avais une revanche sur la vie à prendre, un aîné décédé et pourtant si parfait à égaler, voire à surpasser. Du moins à éclipser pour enfin faire comprendre à tous que bien que n'étant que le cadet, je pouvais avoir la même étoffe de chef et de valeureux combattant que mon aîné, disparu au combat tant d'années auparavant.

De nouveau, l'impact. Ma lance se brisa contre l'écu de mon adversaire, tandis que la sienne ripait et qu'il se retrouvait désarçonné. Le choc fut encore terrible, surtout pour lui. Je sortais victorieux de ce deuxième tour. Je stoppais ma monture, faisant volte face pour observer mon adversaire. S'il était groggy, c'en était terminé de cette joute et ma victoire était assurée. Mais le bougre était résistant et se releva, prêt à en découdre. Je lui adressais un petit signe de tête. Du respect. Les dés n'étaient pas encore jetés et ma victoire pas encore acquise.