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 promenons-nous dans les bois (eireen)

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MessageSujet: promenons-nous dans les bois (eireen)   promenons-nous dans les bois (eireen) EmptyMer 23 Jan - 11:39

Le jour se levait à peine lorsque Catriona franchit les portes de la citadelle familiale au trot, juchée sur sa haquenée. Un jour froid et clair comme l'Ecosse savait si bien les faire et qui jetait sur les terres encore endormies une lumière presque douloureuse. D'où elle se trouvait, la jeune fille pouvait voir les lambeaux de brume de l'aurore s'effiler en voile d'un blanc laiteux. On racontait que c'était dans ces moments-là que quelques rares privilégiés avaient pu entrevoir les tours vermeilles des châteaux des fées et la jeune MacNeil voulait bien le croire. C'était en partie pour cette raison que pendant toute son enfance elle s'était précipitée à potron-minet pour voir le lever du soleil, espérant que sa terre natale daignerait un jour lui révéler tous ses secrets. Ce jour n'était jamais venu et pourtant Catriona continuait d'y croire en son for intérieur. Oh elle ne se levait plus aussi tôt et il était rare maintenant qu'elle file en douce observer le paysage sans une bonne raison. Avec Slaine c'était un pari presque impossible. Mais ça ne l'empêchait pas d'être soufflée par le paysage dans lequel elle avait grandi à chaque fois qu'elle pouvait profiter d'un moment de liberté. Certains s'y habituaient. La jeune fille n'en faisait pas partie. Lorsqu'elle posait ses yeux sur le panorama, elle se sentait petit et déplacée. L'Ecosse pesait de tout son poids sur son être et elle se sentait à peine autorisée à déambuler dans ce pays sublime qui n'était pas faits pour les humains.

Sa monture appréciant visiblement de sortir enfin des écuries se laissa aller à s'ébrouer secouant sa cavalière comme un prunier avant de pousser un hennissement retentissant très peu caractéristique d'une jument de dame. Mais il fallait le dire, Muirenn n'avait de haquenée que le nom. Elle ne savait pas ambler et d'où elle se trouvait même Catriona pouvait dire qu'elle n'avait rien de fin ou de délicat. C'était une jument robuste, née dans les écuries du château sept ans plus tôt et qui s'était attachée à la cadette des MacNeil parce que celle-ci passait son temps à la couver. La jeune fille se l'était arrogée sans rien dire à personne et aucun membre de la maisonnée n'avait eu le droit d'y toucher depuis.

Ce matin-là, Catriona avait décidé d'accompagner Eireen pour une sortie matinale et rien de ce que ses caméristes avaient pu dire ou faire n'avait réussi à la détourner de ce projet. Il était temps de quitter l'atmosphère confinée de la demeure familiale avec ses non-dits permanents, son ambiance de caveau et les crises d'autorité de sa soeur aînée. Laquelle la chercherait probablement encore un moment avant de comprendre qu'elle avait pris la poudre d'escampette sans prévenir personne. Cette sortie aurait d'ailleurs sans doute des conséquences imprévisibles comme une crise de rage, un sermon, voire un emprisonnement à durée indéterminée dans le donjon familial mais au point où elle en était la jeune fille n'en avait cure. Ses journées ressemblaient déjà à une claustration. Qu'elle soit officielle ne ferait qu'ajouter un grief de plus à la liste déjà longue comme le bras que Catriona entretenait à l'égard de la nouvelle chef de famille...

Elle réalisa avec horreur que même sortie de sa prison, elle n'arrivait pas à y échapper complètement, son esprit prenant un malin plaisir à ressasser toutes les choses, petites ou non, qui avaient mal tourné dans sa vie ces derniers temps. A croire que sa candeur et sa bonne humeur naturelle était absorbée par le gouffre de morosité de sa soeur. Décidément, il était temps de sortir. Elle se tourna pour voir où était son accompagnatrice, impatiente de se lancer sur la route...

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Eireen Dunegan
Eireen Dunegan

Western Highlands and islands

▷ MESSAGES : 1277
▷ INSCRIPTION : 05/01/2013
▷ LOCALISATION : Probablement en train de traumatiser un homme de plus quelque part dans les Western Highlands
▷ ÂGE : 24 ans
▷ HUMEUR : Sauvage
« I am a lion-hearted girl »
Woman ? Is that meant to insult me ? I would return the slap,
if I took you for a man.
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I want to weep. I want to be comforted. I'm so tired of being strong. I want to be foolish and frightened for once. Just for a small while, that's all. A day. An hour.

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MessageSujet: Re: promenons-nous dans les bois (eireen)   promenons-nous dans les bois (eireen) EmptySam 26 Jan - 21:36

Chaque fois que la brosse passait dans mes cheveux, je grimaçais et ne pouvais m'empêcher de lever les yeux au ciel, avec un air profondément agacé. « Est-ce vraiment nécessaire, Mère ? » Je l'entendis soupirer bruyamment. « Je viens de retirer des branches et des feuilles mortes de tes cheveux, Eireen. Est-ce que cela répond à ta question ? » Je me renfrognais, les bras croisés sous ma poitrine. Ce n'était ni la première fois, ni la dernière fois, que Mère m'attrapait dans les couloirs pour tenter de me faire ressembler à une vraie dame. Je la désespérais, je le savais parfaitement. C'était pourtant plus fort que moi. J'avais beau essayer de faire des efforts pour lui faire plaisir, chassez le naturel et il revient au galop. J'étais incapable de porter des robes et des bijoux, incapable de passer des heures devant un miroir à contempler mon reflet pendant qu'on tressait mes cheveux. Je n'y arrivais pas. C'était simplement pour donner un peu de satisfaction à ma mère que j'avais consenti à la laisser me torturer. Les bras croisés, je tâchais tant bien que mal de ne pas lui demander de cesser de tirer sur mes cheveux. J'évitais soigneusement de regarder mon reflet dans la glace. Mon regard se portait naturellement vers la fenêtre entrouverte. J'avais déjà hâte d'être sortie, hâte de pouvoir profiter du vent d'automne. Dans le château, je me sentais comme un oiseau en cage. Quelque part, je me sentais monstrueuse et égoïste. De nombreuses femmes auraient sans doute tué pour se retrouver à ma place. Ma cage était d'or. Contrairement à beaucoup, je ne manquais de rien. J'étais chanceuse. Et cela, je ne le devais qu'à mon père, qui s'était battu comme un diable pour élever sa famille dans la société et pour lui racheter un honneur. Il était fier de sa femme, fier de son fils... Et sa fille le décevait. Je n'étais pas dupe, je l'avais bien remarqué. J'étais désolée de lui faire honte, mais j'étais incapable de changer. Si j'avais été un homme, sans doute ne s'en serait-il pas formalisé. Hélas, j'étais une femme. Une femme rebelle, désobéissante. J'avais conscience des regards que l'on portaient sur moi. Bien peu étaient les regards admiratifs. La plupart des hommes se demandaient pourquoi on me laissait faire, pourquoi personne ne m'avait encore corrigée. Les femmes me regardaient comme si j'étais une bête de foire, une sauvage. Je ne savais pas si je pourrais encore jouer bien longtemps avec le feu avant de me bruler les doigts. La patience d'Esras Dunegan avait ses limites, et quelque chose me disait que je ne tarderais plus à les franchir. Que Dieu me vienne en aide ce jour là...

« Tu sais, avec la réputation de ton père et de ton frère, plusieurs hommes sont venus voir ton père, pour demander à te rencontrer...» Ce fut plus fort que moi, je me raidis sur mon siège. « Non. » Je n'aurais pas dû couper ma mère de cette façon, ce n'était pas correct. Mais je ne voulais pas, je ne voulais surtout pas, entendre la fin de sa phrase. Je me jetterais par la fenêtre si le mot mariage était prononcé une seule fois devant moi. Non, non, non et non. Je ne voulais rencontrer aucun homme, n'entendre parler d'aucun exploit guerrier. Je ne voulais pas être vendue au premier venu comme on vent une pouliche à un éleveur. Je ne voulais pas finir enfermée entre quatre murs, à devoir mettre au monde les enfants d'un homme que je haïrais. Je me connaissais suffisamment pour savoir que je ne supporterais pas une telle vie. Tous les mariages n'étaient pas aussi heureux que celui que mes parents avaient eu. Ils n'étaient que l'exception qui confirmait la règle. Avec un soupir, Mère posa ses mains sur mes épaules. « Tu es une femme, Eireen. Tu ne peux pas passer ta vie à... A ton âge, j'avais déjà deux enfants. » Je ne pus m'empêcher de lever les yeux au ciel, ce qu'elle ne manqua pas de remarquer. Je serrai les dents, pour m'empêcher de hurler. J'avais beau respecter énormément Mère, je ne voulais pas suivre le même chemin qu'elle. « Tu sais, le mariage... » Je me mordis la langue. « Ce n'est pas aussi horrible que tu peux le penser. Et puis, c'est également un devoir... Enfin, Eireen, même Aindreas s'est marié... » J'eus un petit rire moqueur. « Et c'est le plus heureux des hommes... Je suis certaine que sur son lit de mort, il sera ravi d'avoir passé son existence à remplir ses devoirs... » Je sentis les mains de Mère se crisper sur ses épaules. « Ce que j'essaie de te dire, c'est que ton père ne va sans doute plus tarder à se passer de ton avis. Tu es déjà bien chanceuse qu'il ait fait selon tes désirs jusqu'à présent. » Je ne sais par quel miracle je restai assise alors que je n'avais qu'une envie, me précipiter hors de la pièce comme une furie. Les doigts crispés sur le tissu de ma robe, j'attendis impatiemment qu'elle en ait terminé avec moi, afin que je puisse enfin sortir hurler ma rage de ce monde que j'avais de plus en plus de mal à supporter. Allais-je bientôt devoir demander l'autorisation pour respirer ? C'était à vous en rendre malade des hommes et de leurs lois.

Sur le chemin des écuries, je me débattis avec ce que ma mère avait fait de mes cheveux, arrachant sans doute plus que je ne défaisais. Lorsque je posai le pied à l'extérieur, mes cheveux étaient de nouveau libres, à l'exception de quelques tresses qui avaient résisté à mes assauts. Mes yeux me brulaient, et si je n'avais pas été si orgueilleuse, j'aurais reconnu que j'étais sur le point de fondre en larmes. Or c'était tout à fait hors de question qu'une seule larme ne coule. Je sentais beaucoup trop de regards sur moi pour autoriser une telle chose. Alors la tête baissé, l'air déterminé, je marchai en direction des écuries. Il fallait simplement que je me calme. J'allais aller au village, acheter des plantes médicinales, aider ceux qui auraient besoin de soin... J'allais me vider l'esprit, me calmer, et lorsque je reviendrais, je ferais comme si rien n'était arrivé. Je n'aurais pas changé, mais je serais de nouveau prête à affronter les pressions de mes parents.

Brusquement, je heurtai quelque chose, quelqu'un. Le choc me fit basculer en arrière, et je sentis des doigts s'enrouler autour de mon poignet pour me rattraper. Je jurai, relevai les yeux, les sourcils froncés, prête à foudroyer du regard quiconque se trouvait en travers de mon chemin. Sauf qu'évidemment, lorsque vous relevez les yeux sur un homme ayant au moins une tête de plus que vous, votre détermination s'envole. Pendant une seconde, je restai là comme une imbécile, à fixer l'homme que j'avais heurté droit dans les yeux. Un instant, je ne le reconnus pas, avec toute cette suie sur le visage. Puis en y regardant de plus près, je réalisai qu'il s'agissait du jeune forgeron qui travaillait pour les MacNeil depuis quelques mois. Mes yeux tombèrent sur sa main autour de mon poignet et il me lâcha immédiatement, comme si mon contact le brulait. Je retins un soupir. « Je suis désolé. » Je secouai la tête. « Non, c'est moi qui suis désolée, Ciaran, je ne regardais pas. » Je ne pensais pas... N'étant pas du genre à apprendre de mes erreurs, c'est les yeux baissés que je passai à côté de Ciaran. Je rejoignis les écuries d'un pas précipité. C'est avec un soupir de soulagement que je me glissai dans le box de Naomhán. Après lui avoir flatté l'encolure, je le sellai. Sous les paquetages accrochés à sa selle, j'avais glissé une épée. Mieux valait être prudente. Si il y avait une chose que j'avais tirée de tous ces entrainements avec Eremon, c'était qu'il valait mieux que je sois parée à toute éventualité. Une demoiselle seule représentait une cible facile pour les rôdeurs. Ou pour les hommes en général...

Naomhán sorti de son box, je l'enfourchai et c'est au petit trot que nous quittâmes la cour. Apercevant une silhouette à cheval sur la route, je fronçai les sourcils. Puis je me souvins. J'avais promis à la petite sœur d'Aindreas qu'elle pourrait m'accompagner aujourd'hui. Je lui avais promis de la sortir du château, où elle semblait apprécier être enfermée autant que moi. Je n'avais même pas songé à demander l'autorisation de ses aînés. Tant bien que mal, j'accrochai un sourire à mes lèvres et talonnai ma monture pour me rendre à sa hauteur. « Je suis en retard. J'essayais d'échapper à ma mère. » Elle essayait d'échapper à sa sœur. J'étais certaine qu'elle comprendrait où je voulais en venir. « Je suppose que ni Slàine, ni Aindreas ne sont au courant que tu m'accompagnes aujourd'hui ? » J'eus un petit rire. Je ne doutais pas que nos deux familles nous passeraient un savon à notre retour. « Nous ferions mieux d'y aller avant qu'ils ne se rendent compte que nous sommes toutes les deux parties. » Doucement, nous nous mîmes en route. Puisque nous avions un peu de temps avant d'arriver au village, je décida de lancer une conversation, dont le sujet n'était pas le plus joyeux, j'étais prête à le reconnaître. « Ta sœur ne te laisse pas respirer, n'est-ce pas ? »

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