le grand destin de l'homme est de refuser son destin

It is mine to give to whom I will. Like my heart.

Le château de la famille Livingstone était en ébullition. Pas de mariage prévu, mais un anniversaire. Celui de sa plus jeune sœur Peigi. Aujourd’hui était le jour de ses vingt ans et autant vous dire qu’il tardait déjà à Ewen que cette journée ou plutôt ces journées prennent rapidement fin. Plusieurs familles avaient été invitées et bien entendu celles-ci demeuraient quelques jours au château. Habitué au calme et fuyant si possible toute fête. Ewen était pris au piège, il ne pouvait se défiler, sa présence était requise. Son père était incapable de quitter son lit, il craignait même que celui-ci ne meurt dans les jours à venir. Qu’importe le nombre de médecins qu’il avait appelé, qu’importe les remèdes, l’état de son père empirait et rien ne semblait en mesure de l’aider. L’homme avait bien compris que son heure était venue, mais pour Ewen la situation était plus difficile à avaler. Sa plus jeune sœur méritait un anniversaire digne de ce nom et cela n’allait pas faire de mal à la famille Livingstone de tenter de passer des bons moments. « Rose ou bleue ?» Debout dans la chambre de sa sœur, il la regardait virevolter entre des rubans, des robes et des souliers tout juste vernies. Peigi n’était pas ce qu’on pouvait appeler une beauté, mais Ewen avait toujours apprécié son caractère. Cet événement était très important pour elle, hors de question de le rater ou qu’on se moque de sa tenue. Heureusement, elle avait pu compter sur Ewen pour lui amener plusieurs robes qui faisaient fureur en ce moment. Celle-ci s’était empressée de les essayer. Elle abordait désormais la bleue. « La bleue » finit-il par dire à demi-mot. Ewen n’était pas surement la personne la mieux aiguisé pour la conseiller. Mais selon lui, cette dernière lui convenait mieux que la robe précédente. Bien sûr, Peigi aurait très bien pu demander conseillé à leur autre sœur, mais les relations entre les deux n’étaient pas des plus sympathiques. « Tu seras magnifique » Cela sonnait comme une jolie conclusion. Ewen n’avait hélas pas vraiment le temps de parloter avec sa sœur. Il avait encore bien des choses à régler et tout ne se résumait pas à l’anniversaire de sa très chère sœur. Après tout, l’Ecosse n’était-elle pas en guerre. Il regagna donc ses appartements et plongea sa tête dans des affaires qui lui semblaient plus importantes qui ne l’estimait mais cela l’ennuyait profondément.

Il fut cependant sorti de son livre des comptes pour poser son regard sur un de ses hommes. « Des invités approchent mon seigneur » Ewen soupira, ne pouvait-il pas être tranquille pendant quelques secondes. Depuis le début de la journée, il n’arrêtait pas d’aller accueillir ses invités. En effet, il se voyait mal les laisser sur le pas de la porte.

Il arriva dans la cour quelques instants après que les chevaux se soient immobilisés. Aussi stupide que cela puisse paraitre. Ewen reconnu d’abord le cheval noir de son meilleur ami. L’animal était superbe, et personne ne pouvait vraiment dire le contraire. Son regard se posa ensuite sur les cavaliers, bien qu’il n’ait pas vraiment eut besoin de les regarder pour savoir de qui ils s’agissaient. Sa dernière rencontre avec la jolie Evanna lui avait laissé un gout amer dans la bouche. Sa sœur l’avait supplié de l’inviter, jugeant qu’il serait plus poli d’en faire ainsi et en effet elle avait raison. Surtout qu’en toute sincérité, il était heureux de la voir, mais il déplorait ce qu’il voyait. Bref, la déception était avant tout ce qui le faisait parler. Son côté rêveur et idéaliste ne lui apportait jamais rien de bon, il le savait et pourtant il s’y attachait.

Ewen s’inclina et salua Evanna comme il était coutume d’agir face à une femme de son rang, il ne se gêna cependant pas pour donner une accolade amicale au frère de cette dernière. Les années passées en guerre les avaient rapprochés. Désormais leur amitié semblait inébranlable. Il montra la chambre de celui-ci en premier avant de s’engouffrer dans un couloir avec Evanna. Oui, cela aurait très bien pu être voulu, mais ce n’était pas vraiment le cas. D’ailleurs, il ne savait pas vraiment ce qu’il pouvait faire pour lancer la conversation. Ewen n’était pas quelqu’un de très habile avec les mots, en tout cas pas quand il était avec elle, le reste du temps il se débrouillait très bien, mais Evanna avait tendance à lui faire perdre ses moyens. « Peigi a hâte de vous rencontrer » En effet, il lui avait quelque peu –beaucoup- parlait d’elle et sa cadette n’était pas si stupide. « voici votre chambre » dit il avant de s’arrêter devant une jolie porte travaillait main. Hors de question de loger Evanna dans une chambre comme une autre, disons qu’elle avait droit à un traitement spécial. « Vous devriez vous laver » ajouta t’il d’un ton amusé, une petite boutade ? oui ça en avait bien l’air.

FICHE ET CODES PAR RIVENDELL

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Ewen n’aimait pas vraiment ce genre de situations, il aimait quand tout été claire, cela le rassurait d’une certaine façon. Les expériences qu’il avait eues la chance ou la malchance de faire lui a fait finalement appris à se méfier de beaucoup de choses. Ewen n’était plus si égocentrique qu’à l’époque. Avant, qu’importe ce qu’il dise ou fasse, il n’avait pas un tel rôle à tenir. Ses relations étaient importantes désormais. Quand il regardait vers le passé, il avait du mal à reconnaitre l’enfant, le jeune homme qu’il avait été. Cela lui paraissait bien loin, et d’une certaine façon cela le rendait « nostalgique ». Il avait vieilli comme tout un chacun. Désormais, il avait surement dépassé la moitié de sa vie. La question qui se posait à lui, c’était de savoir ce qu’il allait faire du temps qui lui était désormais imparti. On en revenait alors au même, Ewen n’en savait rien. L’avenir était trouble, très trouble, il n’avait aucune réponse, aucune véritable ambition. La seule chose qu’il savait, c’est qu’il suivrait son suzerain qu’importe ce que l’homme choisisse. Et puis il possédait un certain respect pour cet homme ce qui aidait à lui obéir. Bref, plus le temps passé et plus Ewen avait l’impression de voir sa vie lui échapper sans qu’il puisse véritablement faire quelque chose.

Maintenant, il se trouvait face à Evanna et il cherchait les mots pour lui parler. A une époque, il n’en avait jamais eu besoin. Disons qu’à cette époque, elle ne l’avait pas repoussé, les choses avaient été étrangement plus faciles alors que les circonstances étaient en son sens plus compliquées. D’une certaine façon Ewen se sentait las et cette sensation simplifié quand il passait à ce qui l’attendait dans les heures à venir. Brayer pendant toute une soirée ne lui ressemblait pas vraiment, mais il allait bien devoir s’y faire. Il n’allait même pas pouvoir échapper à la danse. Après tout, il avait promis à sa sœur de lui offrir la première. Son père aurait dû tenir ce rôle, mais l’homme était bien trop faible pour ce genre d’exercice. Il allait surement faire une légère apparition au cours de la soirée, cela serait tout. L’homme était désormais incapable de tenir une longue soirée de festivité. Ewen avait joué avec l’idée de refuser cette danse à sa sœur, mais ils avaient toujours eu de bons rapports et il était toujours incapable de refuser la plupart de ses demandes. Celle-ci était donc la première à en profiter. Un jour sa sœur allait devoir se marier. Ewen n’aimait pas l’idée… Son père lui avait pourtant demandé de trouver un parti digne de sa cadette mais Ewen était excessivement protecteur et pour le moment il préférait laisser sa sœur battre de ses propres ailes.

« Il se peut que j’ai gardé cet épisode pour moi » En effet, il ne s’était pas vraiment étendu sur leur retrouvaille. Peggy avait bien tenté d’en savoir plus, mais la froideur de son frère avait eu raison de sa détermination. Elle allait surement se mettre à enquêter par elle-même. Ewen avait été en effet très évasif au sujet de ses retrouvailles avec Evanna. En fait quand il avait abordé le sujet avec sa sœur quelques temps auparavant, il l’avait fait en pensant qu’il ne rêverait plus jamais la jolie brune. Dans le cas contraire, il se serait surement tût.

« ça n’a jamais vraiment rien changé » laissa t’il échappé dans un soupir quand elle lui parla de leur fâcheuse tendance à se rencontrer dans des circonstances peu séduisantes. Pourtant après tout ce temps, cela ne le repoussait pas. Après tout, il avait vu pire. Et même à l’époque, elle ne l’avait jamais repoussé même après une longue journée d’entrainement. Alors… finalement ça ne changeait pas grand-chose.

« Erin ? » La domestique qui passait non loin tourna la tête avant de s’approcher d’eux et de saluer avec politesse. Agée d’une vingtaine d’année, elle avait grandi non loin du château. Sa mère était au service de sa famille depuis son enfance, comme sa mère avant elle, une histoire de famille donc. « Préparez un bain pour lady Lindsay » La gamine hocha la tête « vous vous occuperez d’elle pendant son séjour parmi nous » La jolie blonde releva la tête avant de sourire de son sourire quelque peu enfantin. « Oui Messire »

Ewen reposa son regard sur la jolie brune qui lui faisait face. « Vous êtes ici chez vous, ne l’oubliez pas » ajouta t’il d’un ton finalement assez jovial. « Nous nous verrons ce soir, je dois prendre congé » En effet, il avait encore plein de chat à fouetté … et pas des plus aimables.

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L’esprit d’Ewen était mitigé. Il ne savait pas vraiment ou il allait encore moins ce qu’il allait faire du temps que la vie lui avait imparti. Comme son père lui disait souvent, ce n’était pas le but mais le chemin, quelque chose comme ça. Ewen ne se voilait pas la face, sa place lui avait été donné par obligation pas par choix et les quelques seigneurs qui étaient encore fidèles à son père risquait de lui tourner le dos une fois son père mort. Certains resteraient surement, du moins, ceux qui se sont battus avec lui et qui connut l’homme avant de connaitre le seigneur. Son avenir lui paraissait bien sombre. La seule once de lumière qu’il arrivait encore à trouver résidait dans ses sentiments, ceux qui avaient existé et ceux qui existaient toujours. Ewen était faible d’une certaine manière, fort d’une autre. Il n’en restait pas moins difficile à cerner et à comprendre. Rien de bien difficile, il ne se comprenait pas lui-même. Dans ce cas comment pourrait-on le comprendre. Evanna avait été clair et il respectait son choix, mais il ne pouvait pas faire semblant, cela ne lui ressemblait pas, ça ne l’avait jamais été. Si elle pensait que les sentiments d’Ewen allaient s’effacer d’un coup de main, c’était une grosse erreur. Pour avoir un tel résultat, la solution la plus rapide serait surement de le tuer. Pouvait-elle au moins comprendre cela ? Il pouvait parfaitement jouer à ce petit jeu en face des autres, mais quand ils étaient seuls, cela ne servait à rien de continuer à n’être que des inconnus. Ce n’était pas pour ça qu’il allait lui poser la question une nouvelle fois. Il avait juste envie d’être naturel, mais même cela semblait être trop difficile pour la jolie brune. Qu’importe de toute façon, cela n’allait pas changer la manière de faire d’Ewen.

Il abandonna Evanna pour faire face à ses autres invités et à bien d’autres choses encore. Sa sœur ne mit pas longtemps à le rejoindre dans ses appartements, c’était en effet lui qui l’accompagnait. Peggi n’était pas la plus courageuse et elle n’aurait surement jamais osé se montrer sans la présence protectrice de son frère à côté d’elle. C’était étrange, de nombreuses années les séparer. Lors de son départ pour le château de la famille, elle n’était encore une petite fille de 2 ans. Ils s’étaient vraiment rapprochés il y a cinq de cela quand il avait fait son retour sur les terres familiales. Ils ne leur avaient pas fallu longtemps pour entretenir une vraie relation fraternelle. Alors quand la jeune femme arriva dans ses appartements tout sourire, il ne put que lui rendre ce sourire innocent auquel elle semblait tant tenir.
Ils firent leur apparition quelques minutes plus tard dans la grande salle avant de prendre place pour le souper du soir. Rien de vraiment hors du commun si ce n’est un bon repas en perspective puis la danse bien entendu…

Ils ne s’étaient pas installés depuis longtemps quand Evanna et son frère firent leur apparition. Ils furent conduit près d’Ewen et de sa sœur. Peggi avait en effet insisté pour qu’Evanna se trouve non loin d’elle. A vrai dire il n’y avait pas énormément de femmes, discuter aller faire du bien à sa sœur. Quant à lui et bien il était proche de Nielan et les discussions fusées au fur et à mesure que la soirée avancée. La danse arriva bien trop tôt au coup d’Ewen qui eut du mal à cacher son déplaisir en se levant pour amener sa sœur sur la piste de danse. Cela n’échappa pas à sa sœur qui ne manqua pas de lui lançait une petite réplique sur le ton de la plaisanterie. Heureusement pour Ewen il survécut à cette danse puis à la seconde. Il pouvait en effet mal refuser les danses aux filles des seigneurs présents. Autant dire qu’il eut le temps pour voir les minutes s’écoulées. Le sourire inscrit sur le visage de Nielan en disant long sur le plaisir qu’il avait à regarder Ewen se forçait à paraître aimable. Non la danse n’était pas vraiment pour lui-même s’il s’en sortait très bien.

Cependant avant de vraiment laisser tomber la piste de danse, il finit tout de même par s’approcher d’Evanna. Autant conclure la soirée sur une bonne note. « M’accorderiez-vous cette danse ? » Il ne put décoller le sourire amusé qui s’était posé sur son visage. Elle lui sauverait sa soirée, car s’il y avait bien une personne avec qui il voulait danser et bien c’était elle.

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La grande salle de la demeure Livingstone n’avait pas connu pareil ébullition depuis des années. En tout cas, il ne s’en souvenait pas. Enfant, son père avait toujours été assez réfractaire à l’organisation de fête en tout genre, préférant garder l’argent pour son armée ou pour tenter de vivre dignement sur ses terres. Cela expliquait peut être que la famille Livingstone n’était pas une des plus réputée. A vrai dire, c’était une famille assez rustre, peu habituée aux grandes histoires dorées qui pouvaient existés autre part. Non, ils semblaient préférés rester poser sur leurs principes repoussant le changement comme on tente de repousser une maladie. Les Livingstones possédaient tout de même des qualités. Leur courage, jamais Ewen n’aurait tourné le dos à la guerre. Qu’importe la haine qu’il pouvait ressentir à se salir les mains, il répondait toujours présent et répondrait encore et toujours. Il appréciait son souverain et cela était essentiel pour lui. Comment aurait-il pu se battre pour quelqu’un qu’il ne respectait pas. La question était sans fond et il préférait ne pas s’y aventurer. Leur droiture était aussi connue. Celle-ci représentait aussi leur plus grand défaut. Ewen n’était pas quelqu’un de vicieux, il n’attaquerait pas dans le dos, ne chercherait pas à créer une alliance pour la détruire par la suite. Non, c’était impensable pour lui. Il avait grandi sur des terres sauvages et d’une certaine façon juste, à leurs manières, alors non, il avait des principes et il s’y tenait. C’était surement à cause de ses principes qu’il avait du mal à comprendre le comportement d’Evanna, mais il les avait accepté, ce n’était pas à lui de parler pour elle après tout. Et pour avoir parlé, elle avait parlé. Comme beaucoup d’Ecossais, Ewen était fier et cette fierté était en train de prendre possession de lui, ça l’empêchait d’être trop prit par la déception. Au choix, il préférait la fierté.

Il était heureux de la compter parmi ses invités, tout en étant frustré de devoir jouer à de simples connaissances. Cela était difficile pour lui, vivre dans le mensonge, faire toujours attention à ses arrières, il l’avait déjà fait et le résultat lui avait gouté assez. Il ne recommencerait pas, c’était clair dans son esprit.

Danser était une obligation, s’il ne voulait pas s’attirer les foudres des gentes demoiselles à sa table et en particulier de leur père. Sa sœur l’avait d’ailleurs supplié de se montrer courtois, il s’y employait donc avec un déplaisir non feint, mais il dansait et pour lui c’était un véritable effort. La seule chose dont il avait envie, c’était que tous ses invités prennent congés et qu’il puisse retrouver la solitude de la demeure Livingstone. Il aimait le calme des vieilles pierres et de son office. Cela l’apaisait tout particulièrement. Toute cette animation était tout simplement en train de l’étouffer. En y pensant, il était finalement plus à l’aise sur le champ de bataille que dans ce genre d’exercice.

Inviter Evanna représentait donc pour lui, une véritable bouffée d’oxygène. Il pensa même pendant l’espace de quelques secondes qu’elle lui dirait « non ». D’un autre côté, elle pouvait mal se le permettre vu qu’ils étaient suivis par les regards. Danser était donc plus appropriée pour elle.

Une fois sur la piste de danse, le beau brun ne put s’empêcher de sourire à la remarque de la jolie. « Serait-ce de la jalousie que je perçois dans votre voix ? » Il la connaissait bien et il savait parfaitement qu’elle avait tendance à tomber rapidement dans la jalousie. Ce qui s’avérait d’ailleurs être aussi un des défauts d’Ewen mais ce n’était pas là le sujet. « Je gardais le meilleur pour la fin » rajouta-t-il avec de plonger son regard dans celui d’Evanna. Désormais, il espérait que cette danse dure plus longtemps que les autres, juste histoire de profiter, après tout dans quelques jours elle serait repartie et il ne la reverrait pendant quelques temps.

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