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 Quand l'amour fait défaut [Pv Gabran MacGuffin]

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Sorcha MacGuffin
Sorcha MacGuffin

Lowlands

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"My Mind never stops thinking because it's my power to surpass you."

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MessageSujet: Quand l'amour fait défaut [Pv Gabran MacGuffin]   Quand l'amour fait défaut [Pv Gabran MacGuffin] EmptyJeu 16 Mai - 11:39

Sorcha avait accordé énormément de temps à Eileen en ce jour. Seule fille dont l'intérêt valait vraiment la peine. Cette demoiselle suivait absolument tout ce qu'elle disait. La modeler avait été aisé contrairement à sa cadette à laquelle elle devait régulièrement adresser nombreuses remontrances pour son plus grand malheur. A cela bien sûr s'ajoutait l'amour que Gabran et Bearach lui portaient au détriment d'Eileen qui ne pouvait qu'en souffrir silencieusement. Une discrimination qui favorisait la sienne envers sa seconde fille. Dire qu'elle appréciait ainsi devoir favoriser l'un de ses enfants par rapport à l'autre était totalement faux. Bien sûr que Rhona restait sa fiche et que quoi qu'il se passe, l'amour maternel qu'elle lui portait restait intact. Mais au delà de ce sentiment, l'exaspération était plus bien prégnant la poussant à être stricte et ferme, détachée voire même méchante. Elle n'appréciait pas que cette enfant fasse ce qu'elle veut comme elle l'entendait et par conséquent ne respectent pas les consignes que se devaient d'appliquer une femme de haut rang. Car son ambition ne se dirigeait pas uniquement vers son époux. Les liens du sang existant avec sa progéniture entraînait forcément le partage de l'ambition pour leur futur également. C'est bien pour cela qu'elle n'était pas en accord avec ces liens créés entre Rhona et son père, elle était intimement persuadé qu'il ne verrait pas le meilleur pour elle et se contenterait du minimum tant qu'elle était heureuse et bien. Or ce n'était pas comme ça que les choses marchaient. Comment espérer gravir les échelons si on restait sur la position minimum de l'échelle. Les filles naissaient dans ce but. Elle se devait de faire fructifier les maisons pour apporter davantage de prestige à cette dernière et ainsi entraîner nombreuses alliances à travers l'Ecosse. C'était ce qu'elle réservait à Eileen. Même si elle devait l'envoyer dans des terres lointaines. Et il en serait de même pour Rhona. Sa propre éducation était ancrée avec force dans ses moeurs et son attitude, elle ne pouvait s'en défaire et mieux encore, elle ne voulait guère s'en défaire. Il allait de soi qu'elles ne donneraient jamais ses filles à des rustres sans cervelle et propice à la violence. Mais toutes les meilleurs opportunités étaient à prendre. Etre une femme demandait des efforts constants, des ajustements nécessaires pour obtenir satisfactions. La théorie lui avait été apprise mais la pratique s'était révélée une épreuve bien plus intense que tout ce qu'elle aurait pu croire par le passé. Rien ne valait le vécu pour se forger. A quatorze ans son destin lui appartenait déjà entièrement. Son père l'avait forgée, sa mère entraînée, mais c'était elle seule qui faisait face au quotidien aux exigences de cet univers et aux subtils détours qu'il fallait emprunter pour instaurer ses désirs. Désirs toujours en cours d'obtention puisqu'elle n'avait toujours pas son fils, celui qui devait détrôner Bearach. Encore que sa naissance seule ne suffirait pas. Elle se devait de tenter par tous les moyens de faire déshériter cet homme maintenant grandit même si à ses yeux il n'était pas prêt à succéder à son père. Gabran était bien trop laxiste... Mais Bearach n'était pas son fils, parfaire son éducation ne faisait pas partie de ses projets.

En cet instant, elle devait néanmoins laisser tous ces méandres réflexifs de côté car Eileen seule comptait et bien encore qu'elle lui donnait actuellement des cours de chants. Depuis toute petite, un plaisir certain avait découlé de cette pratique la concernant. Très rapidement, sa mère avait, selon ses dires, détecté un potentiel à exploiter et par conséquent l'avait poussée à prendre des cours de chant poussés. Ainsi, sa voix claironnante et douce, envoûtante selon son père, avait toujours été un plaisir personnel qu'elle avait construit seule et qui ne lui avait jamais été dicté par personne. Aussi prenait-elle plaisir à pousser régulièrement la chansonnette dans sa chambre ou lors d'occupations diverses qui lui permettait en même temps de pouvoir laisser sa voix remplir l'espace silencieux. Lorsque ses filles étaient petites, il lui était déjà arrivé de les bercer dans leur lit avec sa voix cristalline et délicate, un contraste surprenant avec sa personnalité considérée comme sévère et exigeante. C'était à partir de là qu'Eileen avait montré un certain intérêt pour ce domaine. C'était bien pour cela que désormais, des cours de chants étaient donnés également par ses soins pour tenter de peaufiner autant que possible sa voix agréable mais pas encore parfaite contrairement à la sienne. Elle retirait un plaisir certain à éduquer cette passion à son enfant. Comme un partage privilégié qui provenait simplement du plaisir et non des obligations qu'une Dame se devait de concrétiser. Lorsqu'elle eut fini avec sa descendante, son esprit était rempli de divers chants qui tournaient irrémédiablement dans sa tête, sans cesse et sans vouloir la laisser tranquille. Mais elle avait encore beaucoup de choses à faire dans cette journée, aussi ne se permit-elle pas de s'arrêter pour l'instant. Après tout être une Dame de maison imposait de s'occuper de tout ce que l'homme ne faisait guère et quoi qu'on pense, cela représentait une grande partie de la maintenance. Gabran gérait les affaires de Lowlands, la guerre et elle ne souhaitait pas qu'il soit accaparé par autre chose. Bien qu'elle s'intéressait également aux affaires du royaume, elle devait d'abord s'occuper de la demeure et de ses exigences. Cela faisait partie de ses responsabilités. Ce ne fut que bien plus tard qu'elle prit le temps de s'assoir et de profiter d'une boisson chaude, parfumée et raffinée, car l'hiver présent rafraîchissait grandement et la chaleur doucement faisait défaut étant par conséquent grappille ailleurs . Elle devait réparer pour se faire quelques vêtements qui semblaient avoir subit quelques attaques inconnues mais capable de déchirer le tissu. Ainsi, après une gorgée qui échauffa son gosier, elle se mit à recoudre le vêtement à son côté. Ce genre d'occupations avait tendance à la détendre pour la simple et bonne raison, que cela ne demandait pas d'investissement intellectuel. Son esprit s'échauffait assez régulièrement pour qu'elle profite parfois des temps de pauses qu'elle pouvait s'accorder. Quelques minutes suffirent avant que sa voix doucement ne décide de profiter de cette tranquillité pour s'échapper et s'exprimer sans retenue. Délicatement ainsi, elle se mit à chanter. Rapidement, son phonème irradia la pièce d'une douceur et d'une expression féminine évidente. Outre sa beauté, cette voix était le deuxième point qui traduisait le plus toute la féminité dont elle était capable. Rare était les fois où un public avait pu profiter de ce bienfait oral. Cette prouesse qui plaisait et envoûtait était d'abord un plaisir, c'était la raison pour laquelle elle ne cherchait pas de retour positif ou à en faire profiter toute une population. Ce n'était guère de la timidité, chanter devant un groupe de personnes ne lui poserait point de problème, cela juste ne lui apporterait dans l'immédiat aucune satisfaction à ses desseins. Après tout, tout acte ne pouvait et ne se devait de toujours répondre à un désir de pouvoir. Et c'était le cas pour le chant.

Ainsi, concentrée, elle n'entendit pas l'arrivée d'une personne qu'elle ne s'attendait pas du tout à voir maintenant. Ce ne fut que lorsqu'elle s'arrêta pour boire une nouvelle gorgée, relevant ainsi les yeux, qu'elle put observer sa silhouette. Son expression exprima tout d'abord la surprise de le voir ainsi sans s'être manifesté mais elle laissa cela rapidement de côté pour pouvoir s'exprimer.

« Gabran. Veuillez m'excuser je ne vous avais pas entendu arriver.»

Un sourire orna ses lèvres pour ponctuer ses propos. Après tout, il était rare qu'elle ait l'opportunité de passer du temps avec lui. Surtout en ce moment où l'Ecosse était en effervescence et que cela quémandait par conséquent beaucoup d'investissement de sa part. Oh bien sûr, l'idée même qu'il ne cherchait guère sa compagnie de manière encore plus poussée depuis sa seconde fausse couche n'était pas oubliée. Elle commençait à connaître parfaitement son époux. Il était au final facile à cerner et c'était bien pour ça que certains aspects de sa personnalité l'exaspérait au plus haut point. Un fossé les séparait concernant leur vision de l'avenir. Mue par l'ambition, elle cherchait toujours plus, lui point du tout se contentant de la petite paix tranquille de son domaine et de Lowlands. Une petitesse qui lui déplaisait fortement et particulièrement alors que son désir était de le voir sur le trône d'Ecosse. Beaucoup de travail était encore à faire mais justement ce serait ses prouesses durant la guère qui ferait de lui un candidat évident pour le trône. Elle n'était pas le seule à le penser, son petit frère était clairement du même avis qu'elle, du moins le plus jeune des deux autres membres de la fratrie. Un soutien non négligeable qu'elle appréciait tout autant que la personne en elle-même. Il était bien différent de son aîné. Gabran restait cloîtré dans sa souffrance sans chercher à s'en sortir. Encore un manque certain de désir pour le futur.

« Me feriez vous le plaisir de vous joindre à moi pour un instant ? Les moments que vous m'accordez sont rares ainsi je me dois d'en profiter quand ils se présentent.»

Malgré les différences évidentes entre leurs deux personnalités, elle avait un profond respect pour cet homme et n'aurait pas forcément désiré être l'épouse d'un autre Laird d'Ecosse. Loin d'être évident pourtant, elle tenait bon sans flancher et ce malgré toutes les embuches que son cher époux pouvait mettre sur sa route. Car aimant et tendre, attentionné et présent, n'étaient clairement pas des caractéristiques qu'elle pouvait lui attribuer. Fuyant à chaque épreuve, indépendant et secret, il ne lui confiait jamais rien et ne la soutenait jamais. Heureusement que son caractère lui imposait force et indépendance également. Ainsi, de son côté pouvait-elle s'investir dans les affaires de la maison sans attendre qu'il vienne à elle pour lui en parler. Cela n'arriverait de toute façon jamais. Un mal auquel elle s'était habituée. Cela ne lui donnait pourtant aucun pouvoir décisionnel mais émettre son avis serait toujours de circonstance, que ça lui plaise ou non de toute façon. Ainsi, porter son regard sur ce dernier, elle attendit patienter de connaître sa décision pour passer du temps à ses côtés. Sa tenue tout comme sa coiffure étaient autant travaillée que d'habitude, excepté qu'un ce jour elle n'avait pas attaché l'entièreté de ses cheveux. Une partie était travaillée tandis que sur le côté droit pouvait encore être aperçu une partie encore pendante sur son épaule.

« Tout est prêt pour l'arrivée de Sthéane Cunningham. Je tenais à vous le préciser comme sa présence sera des nôtres dans deux jours désormais. »

Un détail de circonstance pour lancer la conversation. Elle ne comptait pas narrer sa discussion avec Bearach dans l'immédiat. Après tout ce n'était que des courbettes sournoises qu'ils s'étaient lancés sans fond concret. Rien de bien intéressant pour Gabran dans l'immédiat , et en tant qu'héritier, elle était persuadée que son époux choisirait davantage son côté que le sien. Et elle voulait que le moment actuel soit positif et non teinté de disputes.
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Gabran MacGuffin
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« La parole humaine est un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à en faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les étoiles. »

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MessageSujet: Re: Quand l'amour fait défaut [Pv Gabran MacGuffin]   Quand l'amour fait défaut [Pv Gabran MacGuffin] EmptyDim 19 Mai - 12:04

« L'âme se perd, se déloge, s'éloigne...
L'esprit s'agite, pulse jusqu'à ce que le désir fane.
S'adressant avec humour aux passants sans amours.
Une goutte d'absence,
Un zeste d'indifférence,
Une cuillerée de souffrance,
Voici le papillon des sombres heures,
Voici la recette du malheur.
»







I
l abhorrait cette saison de givre qui vomissait à leurs chausses rembourrées, le trépas de la nature, de toute l'originelle beauté qui les entourait lorsque l'astre de feu gouvernait les cieux. Même éphémère, la mort de ses terres l'inspirait d'une doucereuse amertume, ainsi sous le joug de l'atmosphère hiémale, de ses larmes floconneuses et de son tapis de givre. L'hiver avait sa vénusté propre, tout comme ses trois consoeurs de l'année, mais il n'était ni chamarré de couleurs, ni clairsemé d'espoir. Une splendeur froide, immaculé et chagrine, qui se hâte de ronger la première parcelle de peau non protégée, qui occulte la bonhomie des âmes pour les geler de mélancolie. De cela, Gabran n'en avait point besoin, car à lui seul, il était un triste puits de ces sentiments, une morne source d'inspiration pour les bardes qui n'avaient plus qu'à louer son spleen plus qu'un quelconque autre détail. Il n'était guère mauvais laird, mais il n'était pas parangon de jovialité, cela faisait très longtemps que son badinage n'était plus qu'un souvenir spectral, une clarté devenue ombre que certains se remémoraient avec peine. Pis encore, pour beaucoup, ce temps révolu n'était qu'une chimère, car ils n'avaient pas eu l'occasion de le connaître avant qu'un masque de Pierrot ne s'ajuste à son faciès. Parfois, disait-on, il donnait même l'impression de n'être qu'un fantôme errant à travers son auguste demeure, qu'une entité en tourment qui n'avait plus goût à rien, plus goût à la vie. Cette sapidité, il ne s'en souvenait même plus, et son fardeau, il le portait sempiternellement le long de son chemin de croix. C'était ainsi, l'existence était laide, quelques étoiles lui avaient permis de ne pas s'égarer, quand bien même n'avait-il jamais su vers où il vagabondait désormais. Alors, il s'échinait à contenter ceux qui trouvaient encore grâce à ses yeux de glace, ceux envers lesquels il avait des engagements autrement plus vitaux et qui n'outrepassaient pas sa carapace de suzerain. Il faisait, avec zèle, ce pour quoi il fut conçu, le corollaire de naissance en tête de fratrie et du patronyme sous lequel il avait vu le jour. L'on ne pouvait l'imputer d'indifférence et de ne pas agir pour les siens, de ne pas préserver sa mère contrée à défaut de véritablement la porter aux nues comme certains le désireraient. Non, un tel grief était inconcevable. Pour la plupart de ses sujets, tout du moins... D'autres, pourtant plus à portée de coeur, ne bénéficiaient d'aucun traitement de faveur.

Dans la kyrielle de l'Incoercible, les jours fluaient et se ressemblaient, tout ou presque ne convergeait plus que vers la conflagration et les changements de cette dernière. La dernière pérégrination en direction des Northern Highlands avait eu son lot de péripéties et de conséquences, depuis qu'ils en étaient revenus, le seigneur n'avait plus une minute à lui. Les chefs de famille tous enjoints à rallier le bastion MacGuffin au plus tôt, la région retravaillait ses défenses et revoyait son organisation martiale. Même s'ils pouvaient désormais compter les puissants et royaux DunBroch à leurs côtés, il ne fallait pas omettre qu'ils étaient limitrophes aux Western et aux Eastern Highlands et donc géographiquement pris en étau par ceux-ci. Les Lowlands n'auraient rien à craindre de ces félons, le gouverneur se l'était juré dès les prémisses de la Guerre des Quatre, en plus que la tête d'Aodhan Macintosh choirait de sa lame. Et pour ce faire, il ne fallait point lésiner sur les efforts et la vigilance, également raison pour laquelle il tentait d'avoir son héritier de plus en plus souvent sur ses talons. Celui-ci prenait plus que jamais conscience du poids de son hoirie, y contribuait le mariage qui approchait à grands pas dans une euphorie que certains ne parvenaient à réprimer au même titre que l'appréhension de quelques autres. Gabran, lui, était curieux. Curieux de savoir si son choix avait été le bon, et s'il pourrait offrir à son fils ce que lui avait tragiquement perdu. En cette alliance, il plaçait beaucoup d'espérance, plus que cela, l'avenir des terres australes en dépendrait. Et pour un futur au mieux de sa providence, il n'octroierait à rien ni quiconque de se mettre sur le chemin de ses projets. Toute embûche serait occise comme il se le devait, et c'était bien pour cela que l'identité de la charmante fiancée avait été tenu secret tout ce temps. Elle l'était encore pour un grand nombre, quelques rares avaient appris son nom, car la belle féale viendrait très bientôt. Une pléiade de questions traversait alors l'esprit du chef de clan qui, intuitivement et sans y prendre garde, se déplaçait d'une aile à l'autre d'une forteresse qu'il connaissait sur le bout des phalanges. La bibliothèque était sa destination, antre dans lequel il devait rejoindre des érudits avec lesquels il converserait d'un peu de philosophie. Car il n'était jamais trop tôt ni trop tard pour accorder un peu d'attention au folklore gaélique ainsi qu'à d'autres sujets moins pittoresques mais tout aussi intrigants.

Mais soudain, à l'angle d'un corridor... Une mélodie. Si belle, si envoûtante, si particulière que le laird s'en statufia, piqué au coeur. Ses yeux s'écarquillèrent et son eurythmie s'accéléra considérablement, comme si une divine aura venait de le prendre en étau. Etait-ce... Une funèbre déclamation ? Fût-ce là la mélopée d'une banshee venue lui annoncer une fin bien plus proche qu'il ne l'aurait jamais suspecté ? Qui pouvait donc posséder un tel organe mortifère si ce n'était ces légendaires sylphides dont on ne riait point ? Pourtant... Le chant lui semblait encore trop enjoué, guère entaché des affres et de la désolation qui caractérisaient ces créatures de l'au-delà. Mais alors, un ange était-il descendu du firmament ? Une sirène s'était-elle extirpée des abysses pour loger dans son foyer ? Sa physionomie pivota sur son côté senestre, en direction d'un huis d'où semblait provenir le fabuleux son. Il s'en approcha précautionneusement et aplatit sa main sur la porte, qu'il ouvrit tout aussi prudemment et de la plus discrète façon plausible. Il se retrouva dans un des boudoirs du château, à l'élégante décoration et dans lequel se trouvait une nymphe qui ne lui était diablement pas inconnue. Comment était-ce possible ? Face à elle, face à son épouse, le quidam se fit abasourdi, contemplatif, comme incanté par sa complainte qu'il n'avait pas souvenir avoir déjà jadis ouïe. Il se fit silencieux, humble spectateur qui ne voulut pas importuner l'artiste, jusqu'à ce que ce soit la dryade elle-même qui ne le remarque. Il se sentit alors benêt à l'observer de la sorte, comme si elle était une curiosité qu'il découvrait seulement, et si elle camoufla promptement sa surprise, il en fit de même avec son émoi.


« Je ne désirais point vous incommoder milady... »

Souffla t-il sur une intonation qui se voulut plus formelle qu'elle n'aurait dû l'être selon leurs statuts respectifs. Force était de constater que le MacGuffin n'avait aucune marotte ni propension à la privauté avec celle qui se trouvait pourtant être sa femme, triste constat que cela, mais qui n'en était pas au fait ? Assurément pas l'intéressée à laquelle il n'avait plus réellement parlé depuis, bien longtemps maintenant... Leurs dialogues étaient toujours concis, succincts, Gabran les aimait ainsi. Une iniquité dont la vénus ne se formalisait pas en dépit du mal et de l'inconfort qu'elle pouvait provoquer, mais à cela, elle était habituée. Leur couleur de prédilection n'avait guère jamais été le rose, mais une teinte de gris morose. L'un comme l'autre s'en contentaient selon les circonstances, même si récemment, celles-ci n'avaient pas penché en faveur de la Chattam de sang. Cette dernière ne devait pas convoiter sa présence, autant que l'inverse était avéré, aussi, sans même s'annoncer, le fier gaélique entama une mouvance pour tourner les talents et s'en aller. Cependant, elle le convia, bien au contraire, à jouir de sa compagnie lors d'un conciliabule qui serait certainement bref, ce qui n'empêcha pas le maître des lieux de se faire pantois. Il la lorgna avec une ombre de méfiance, sceptique quant à accepter sa suggestion, mais... Il ne pourrait pas la fuir éternellement. Ils vivaient sous le même toit, et la guerre était déjà de trop pesante pour être en plus menée dans son domaine, même tacitement.

« J'ai à faire... Mais soit. » Et contre toute attente, il fit volte-face pour venir prendre siège en bout de table – coutume oblige. - juste à la droite de l'ondine. Il profita du passage d'une domestique pour l'enjoindre à lui apporter un fond de whisky – quitte à s'octroyer une pause dans ses affaires, autant bien le faire, et qui d'autres que les écossais savaient se délecter de ce breuvage ? Pour patienter, la naïade reprit parole pour entamer une discussion inopportune selon le laird. Bien évidemment, il ne s'était guère attendu de l'inverse, tout hôte était convenablement et chaleureusement reçu en sa demeure, il y mettait là un point d'honneur. Il n'appréciait que peu parler de son légataire et de tout ce qui s'y apparentait avec elle, car elle n'en était nullement concernée. « Fort bien. » Un commentaire si vite évanoui dans un mutisme mortuaire qui fit naître un indicible embarras... Il lui vouait peu de vocable, reflet de l'insignifiance de sa volonté à se rapprocher d'elle. De longues secondes s'écoulèrent ainsi sans qu'aucun terme ne soit articulé... Que c'était lamentable. Se faire violence en cherchant quels mots prononcer, de quelle façon et à quelle fin... Rien dans sa noble attitude n'était naturel, il n'avait vraisemblablement qu'une envie fictive d'être ici, si bien qu'il dut se forcer à expirer une nouvelle tirade. « Toutefois, j'exigerai de vous que vous vous teniez à l'écart lors de son arrivée. A dire vrai, moi seul accueillerai lady Stheane, il me faut lui parler de formalités à son père et elle-même, ainsi que lui présenter Bearach. Aussi, je vous saurai gré de vous trouver un quelconque délassement en compagnie d'Eileen pour la journée, vous ne serez présentées à la fiancée de mon fils qu'au souper, lorsque nous serons tous réunis. Et à cela je n'admettrai guère d'objection, soyez en avertie. »

Si Gabran avait fait un effort en matière de bavardage, ce n'était diantrement pas pour améliorer leurs rapports qui s'avéraient proche du néant. Il s'interrogeait quant aux intentions de Sorcha en abordant un tel sujet, qu'elle savait pourtant délicat et si elle l'avait omis, nul doute que les propos de son mari le lui rappèleraient. Il l'avait sommée de demeurer loin, et en compagnie de leur aînée, mais en revanche, il n'avait point mentionnée leur cadette. Quant à Bearach, le fait qu'il l'ait désigné comme son fils signifiait qu'il était le seul et l'unique à avoir voix au chapitre, et que si celle de la Chattam était magnifique, elle ne pourrait point en user pour exprimer son opinion. Pas même une tentative, car le seigneur l'avait sitôt balayée de la main avant même qu'elle ne puisse poindre dans l'esprit de la belle. Son favoritisme n'était guère plus à démontrer, il ne s'en était jamais caché et aujourd'hui ne ferait pas exception. Ses prunelles de givre jusqu'alors plantées dans les mirettes de son interlocutrice biaisèrent en direction de l'huis qui s'ouvrit, pour mieux faire apparaître la servante qui lui apporta le verre précédemment demandé et auquel il préféra mille fois s'intéresser. Derechef, il se complut dans un profond silence, tandis qu'il humectait ses lippes du nectar éthylique qui vint engourdir ses papilles. Son épouse avait quémandé un peu de son temps... Et maintenant ? Elle devait se liquéfier de regret. Le suzerain avait conscience d'être parfois rude envers elle, mais il lui était ardu d'agir autrement, après tout, même son propre héritier bénéficiait rarement de sa tendresse quand bien même la méritait-il, lui. Seule Rhona était bénie de ses risettes et de son accortise, car pour elle, c'était la lune qu'il aurait pu décrocher de sa sombre voûte céleste.

« Et si votre époux se porte loin, il ne fait que répondre au devoir qui est le sien. J'accorde peu de moment à qui que ce puisse être depuis que nous sommes rentrés des terres de la royauté. » Une allégation pour cette distance qu'il instaurait entre eux, mais qui était en réalité déjà présente avant même que la reine Merida ne les convie à rallier les Northern Hihglands. Il savait sa justification en grande partie fallacieuse, car qui aimait trouvait toujours des moments à accorder même lorsque le temps venait à manquer. « Vous n'apprécieriez guère un conjoint veule et qui se complait dans l'oisiveté, à bien y songer, les racines de votre frustration peuvent puiser leur eau dans la fierté de voir les Lowlands entre de bonnes mains. Cela ne soulage t-il donc pas vos maux ? » Ses répliques somme toute placide étaient néanmoins ourlée d'une âcreté nullement destinée à l'offusquer, Gabran ne faisait qu'évoquer la véracité avec une franchise mièvre. Ses intransigeants calots se posèrent sur le minois emprunt de joliesse de Sorcha avec un aplomb qui ne souffrait, pour l'heure, d'aucune faille. « Je ne vous apprends rien en disant que la conflagration fait rage et promet de nouvelles aurores empourprées du sang des braves et des innocents. Les MacGuffin se doivent d'assumer et d'assurer leur rôle... Dans la mesure du raisonnable. » Ses yeux s'étaient instinctivement et sensiblement plissés à l'ultime partie de sa phrase, qu'il avait articulé avec plus d'attention pour en souligner l'ampleur. Il n'était pas sans connaître les désirs de grandeur de sa compagne, mais il n'en avait cure. Par ailleurs, il change brusquement de sujet, comme pour asseoir une autorité définitive. « Je n'ai pas souvenance de vous avoir déjà entendue chanter auparavant...Serait-ce une nouvelle lubie ? » Pauvre fou, misérable qui se fourvoyait comme jamais, et qui n'avait pas la moindre connaissance de son épouse après presque deux décennies de vie commune...
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Sorcha MacGuffin
Sorcha MacGuffin

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MessageSujet: Re: Quand l'amour fait défaut [Pv Gabran MacGuffin]   Quand l'amour fait défaut [Pv Gabran MacGuffin] EmptyJeu 23 Mai - 11:57

La tendre délicatesse et la douceur verbale de son cher époux était bien connue particulièrement parce qu'elles lui faisaient toutes deux parfaitement défaut. En cet homme qu'elle considérait bel et bien comme son époux se tenait abruptement un étranger. Du moins était-ce ainsi qu'il agissait et tout regard extérieur porté sur leur réunion informelle jugerait qu'il s'agit là d'une obligation particulièrement désagréable pour l'un des concernés. Peu de chance qu'il reste de son plein gré aussi avait-elle du jouer délicatement d'une technique persuasive en l'invitant à se joindre à elle. L'acceptation avait été proféré dans des termes peu flatteurs en réalité, mais son attention ne s'arrêtait plus sur une telle façon de faire devenue habituelle et largement exploitée dans les différentes sens possible. Après n'était-il pas celui qui avait franchi la frontière entre cette pièce et le reste de l'établissement. Jamais ne l'avait-elle fait venir, aussi se reprocher cet écart de route lui appartenait uniquement et bien sûr, elle n'avait simplement fait qu'en profiter. Cela faisait des années qu'elle avait arrêté de se poser la question sur le pourquoi de cette distance entre eux. La réponse avait été trouvé désormais et ce fut plutôt rapide à comprendre en réalité. Néanmoins, longuement, elle avait tenté de le faire succomber à ses charmes qu'elle savait parfaitement affûtés et prompts à rendre dominé la plupart des hommes. Les douces oeillades, les habits les plus avantageux pour sa silhouette, les couleurs les plus saillantes, le parfum le plus intelligent et concocté avec soin pour laisser son emprunte dans son sillage. Elle avait pratiquement tout tenté, même dans le domaine intime qu'elle avait réitéré autant que faire se peut. Mais un fantôme bien plus puissant que toutes ses tentatives même les plus sournoises siégeait constamment derrière l'échine de son époux lui rappelant une époque désormais totalement obsolète et que jamais plus il ne retrouverait. Au lieu de voir l'avenir, Gabran vivait dans le passé et dans le sillage de sa première épouse dont il était fou amoureux. C'était bien une raison suffisante pour qu'elle exècre les relations d'amour. Un ancrage bien trop profond qui faisait perdre tous sens de la réalité et tout avantage qu'on pouvait tirer par soi-même. Evidemment avait-elle cru qu'il suffirait d'insister pour lui faire oublier et désirer le rendre dépendant d'elle-même traduirait une récompense hautement méritée. Elle n'aurait jamais offert d'amour à cet homme mais la réciproque ne lui aurait guère dérangé pour être totalement honnête. Qu'il mange dans sa main serait jubilatoire mais ce fantasme était totalement dissolu face à la réalité qui lui avait rapidement appris que Gabran n'était pas l'homme qu'elle avait espéré pour ses desseins. Cela ne la faisait pas perdre de vue son objectif - scindé en différents plans - mais le manipuler n'était clairement pas aussi aisé que prévu. Heureusement que certains membres de la famille de Gabran était de son côté comme son cadet et sa chère soeur. Des personnages qu'elle appréciait et qui pourrait peut-être jouer un rôle dans son oeuvre. Mais en cet instant, elle était seule avec son époux et le sujet avait été amené sur la future épouse de Bearach. Un être qui l'insupportait particulièrement face à cet héritage qui lui revenait de droit. Mais perdre espoir n'était pas dans son caractère aussi, le détrôner par son enfant, son fils qui viendrait à poindre un jour ou l'autre restait une sous branche de son objectif final.

Le silence qui s'était installé une fois que l'homme placé à ses côtés ait affirmé oralement avoir pris connaissance de ses propos l'amusa fortement bien que son visage resta d'une neutralité impressionnante et qu'elle amena à ses lèvres le breuvage à base de théine qui était le sien. L'aider ? Jamais. Le voir se sentir mal à l'aise était une jouissance par rapport à la façon dont il se comportait avec elle. Un malin plaisir qui résonnait à ses oreilles comme une punition. La patience par le silence était une vertu qu'elle pouvait appliquer aisément et longuement, par la définition même de la patience. Aussi, alors qu'elle laissait le liquide chaleureux réchauffer son gosier, elle laissait en même temps ses prunelles plongées dans le faciès de son vis-à-vis contemplant les traits de son malaise. Qui aurait cru que leur mariage durait depuis presque vingt longues années ? Elever Eileen avait penché dans la balance pour permettre à toutes ces années de ne pas paraître particulièrement longue. Cet investissement dans son enfant - la seule dont le modelage était un franc succès - avait pris et continuait à prendre de son temps. Chercher à connaître les affaires du royaume en prenait beaucoup aussi puisqu'elle ne pouvait décemment pas compter sur son époux. Se faire des contacts subtils avaient bien sûr été possible mais n'était pas forcément toujours suffisant. S'il y avait bien quelque chose de valorisable chez Gabran, c'était son intelligence. Peut-être pas assez poussée en tout temps puisque l'ambition était selon elle une de ses facettes dont il n'était absolument pas doté. Mais, outre ce point, sa position de Laird était largement comprise et approuvée par nombreux partisans. C'était bien pour cela que sa place sur le trône d'Ecosse était particulièrement évidente mais le concerné avait l'art de bander ses yeux lorsque le futur était mis sur le tapis. Gagner la guerre d'abord, protéger les siens, et ensuite seulement se retirer et faire son petit bonheur dans son monde fermé à l'intérieur de son esprit que le ramenait continuellement au passé. Une tactique totalement inadmissible. Déjà actuellement devait-il obligatoirement penser à la suite. Gagner une guerre n'était pas suffisant, l'avenir de la maison MacGuffin se devait de ne pas être oublié.

Finalement, le phonème masculin se fit à nouveau entendre pour proférer des propos qui lui rappelèrent étrangement son fils. Bearach aussi avait exigé un éloignement entre elle et sa future épouse. Voilà que désormais, le paternel y mettait de son grain dans la tentative pour l'empêcher de prendre part à cet événement. Deux sentiments se mêlaient face à ce discours : le premier imposait un certain contentement qu'il la craigne autant, cela signifiait bien que ses capacités étaient reconnues et que tout deux estimaient qu'elle puisse être un obstacle à leur projet, elle ne pouvait être que fière de cela ; néanmoins, le second confirmait ce qu'elle savait déjà quant à la tendance récurrente et parfaitement déplaisante de son époux de l'éloigner des affaires de la maison MacGuffin qui était pourtant sa maison désormais et dont elle était la Dame depuis assez d'années pour être respectée comme il se doit, ce que son époux ne faisait pas en lui intimant un tel discours. Gabran avait l'art de lui faire sentir comme totalement étrangère et absolument pas conviée dans ses affaires. Elle haïssait ce penchant chez lui, encore plus que son manque d'ambition. Mais son visage n'exprimait qu'un détachement évident alors que ses prunelles ne quittèrent pas les siennes. Le nom d'Eileen et non de Rhona n'avait pas été négligé dans sa compréhension du message explicitement formulé. Gabran maniait le favoritisme autant qu'elle-même. A eux deux, les enfants finissaient par trouver un parent qui les aimait à leur juste valeur mais jamais n'auraient-ils les deux. Qui avait commencé dans cette lutte elle ne pourrait le dire, mais cette dernière n'était pas prête de se terminer. Sa tentative pour prendre la parole fut négligée avec un geste autoritaire qui la remit à nouveau à sa place pour son plus grand mécontentement. Le silence se fit alors à nouveau maître mot de ce moment tandis que l'alcool quémandé par le Laird fut apporté. Une nouvelle gorgée fut apporté à son gosier noué par la colère habilement cachée mais ressentie néanmoins. La suite des propos la força à délaisser le sujet précédemment évoqué pour l'instant. Un léger sourire, volontairement moqueur, glissa discrètement sur ses lèvres à l'évocation d'une distance obligée pour résoudre les différents problèmes découlant de son dernier voyage. Gabran aimait maquiller la vérité d'ailleurs d'autres partiellement réelles. Leur distance datait depuis leur mariage et s'était vu intensifié par ses fausses couches. Il en était parfaitement conscient et c'était en cela que ses propos actuels étaient parfaitement risible. Elle ne prit d'ailleurs pas la peine de répondre à la question rhétorique formulée. Ses prunelles s'intensifièrent dans celles de son époux lorsqu'il lui rappela son manque d'ambition face à cette guerre qui laisseraient encore nombreuses traces ensanglantées dans leur terre. Camper sur cette position était un manque stratégique mais elle n'eut pas le temps de s'y attarder car une question totalement incongrue et inattendue lui fut posée. Son regard évoquant une légère surprise resta ancré sur son vis-à-vis avant qu'un léger soupire, discret et élégant, ne quitte ses lèvres.

« Gabran. Oserais-je dire qu'après vingt ans vous arrivez encore à me surprendre ? Ou alors devrais-je être parfaitement outrée du manque d'intérêt flagrant que vous me portez, excepté pour me formuler des propos parfaitement autoritaires sur votre choix de m'éloigner des affaires de notre maison ? » Le caractère d'appartenance partagé du nom MacGuffin avait été volontairement appuyé pour qu'il se remémore du titre qui était le sien depuis nombreuses années. Laissant de nouveau ses prunelles s'attarder sur les le concerné, elle reprit par la suite changeant délicatement de position « Non, cher époux, ce n'est point une nouvelle lubie. Je chante depuis mon plus jeune âge et, si vous vous intéressiez de manière égale à vos enfants, vous sauriez que j'apprends à Eileen également cette prouesse depuis qu'elle en est capable. Cela remonte donc maintenant à plusieurs années. »

Elle aussi pouvait aisément le remettre à sa place de manière détournée. Ne point connaître cet aspect de sa vie était comme dénaturé une partie d'elle-même. Malgré des propos laissant suggérer un déplaisir évident à ce fait, il n'en était en réalité rien. La surprise avait été de mise mais elle s'était également rapidement évaporée pour laisser place à la connaissance usuelle d'un désintérêt certain de son époux envers elle-même. Cette question ne faisait que lui rappeler en réalité, et non lui apporter une nouvelle information qu'elle n'aurait peut-être pas déjà cernée. Parfois bien sûr, c'était surprenant de se rendre compte jusqu'à quel point elle était une étrangère à ses yeux, mais le temps de s'en offusquer était désormais dépassé. Ce détour de sujet ne comptait pas la faire oublier ceux précédemment évoqués. Aussi revint-elle sur cette frustration évoquée, toujours dans le même ton que celui abordé dans sa première réponse.

« Concernant ma frustration, peut-être pourrais-je vous apprendre que je suis totalement fière de votre activité pour le bien des personnes dont vous êtes le Laird mais qu'en tant qu'épouse, mes maux sont bien moins cruellement comblés par votre oisiveté marquée dans notre intimité commune, totalement inexistante avouerais-je actuellement.»

Un sous entendu évident mais habilement proféré concernant le manque de présence de ce dernier dans sa couche pour réaliser son office d'époux. Un regard à la fois détaché et appuyé lui était adressé pour que l'implicite formulé devienne particulièrement explicite dans les méandres de son esprit mais aussi d'une autre partie de son anatomie tout aussi utile pour prodiguer de tels bienfaits. Un silence suivit ces propos tandis que sa tête s'était légèrement penchée vers le côté droit dévoilant davantage son cou dégagé et les courbes de ce dernier. L'allusion corporelle était légère, la vulgarité n'étant ni dans ses moeurs ni dans sa manière de faire. Mais les besoins dune femme ne se résumaient guère à des prouesses pour les autres, une attention personnelle était également souhaitable, peu importe la douceur ou non. Détournant ensuite les yeux pour briser cette légère ambiance charmeuse, se resservant du thé dans la tasse adressée, elle but une nouvelle gorgée avant de reprendre le sérieux de ses propos.

« Je suis également surprise que vous me pensiez inapte à accueillir la jeune femme qui fera bientôt partie de notre maison. A croire que je tente de mettre à mal ce mariage. Ce n'est pas parce que je trouve le choix peu ambitieux que je vais m'y opposer. Je vous rappelle que si votre décision est prise, il me revient de vous soutenir et de vous accompagner dans la démarche en tant qu'épouse mais aussi Dame MacGuffin. C'est mon rôle.»

Evidemment elle ne s'attendait guère à ce que son avis change, lorsqu'il proférait de tels propos avec aplombs et autorité, il aisé difficile de le faire plier sans arguments favorables. L'innocence pouvait poindre avec autant de véracité possible dans sa voix, elle était persuadée que Bearach avait fait aussi pression vu les propos qu'il lui avait adressé. Le favoritisme de Gabran penchait sans hésiter vers son fils, ne prenait jamais sa défense c'était plus que certain. Si elle ne devait pas accueillir la jeune femme, et bien soit, mais elle ne comptait guère quitter la maisonnée avec sa fille. Elles étaient dans leur demeure, les lieux leur appartenaient également. Mais peut-être serait-il stratégique de montrer de la bonne foi en essayant de ne pas croiser leur route jusqu'au soir. Une preuve de respect qu'elle se devait de montrer aux propos de Gabran qui le ferait peut-être baisser sa garde. Après tout, elle n'avait strictement rien planifié pour l'instant qu'une mise en place de la chambre et de la maison, aucune preuve ainsi ne siégeait sur une quelconque manoeuvre d'approche envers la future épouse. La jeune femme lui était totalement inconnue et même si elle souhaitait obtenir différentes informations à son sujet, le mariage pouvait bien avoir lieu cela lui était totalement égal. La jeune fille lui serait de plus peut-être parfaitement inutile. Mais rien ne l'empêcherait d'essayer... Même si elle devait se déplacer pour aller à sa rencontre.

«J'espère tout de même que vous aurez plus d'ambition concernant Eileen et Rhona. Renforcer des alliances existantes est moins avantageux que d'en créer des nouvelles pour étendre votre portée et vos influences. Que vous préfériez voir petit est une tactique comme une autre mais elle n'est pas la bonne quand un potentiel tel que le votre est à l'oeuvre. Eileen est totalement prête à remplir son rôle en exportant notre maison, pour Rhona... Il y a encore du travail à faire.»

Elle n'émit pas plus de propos au sujet de sa cadette. Son déplaisir à la voir évoluer tel une fleur sauvage plutôt qu'une magnifique plante entretenue était évident mais le favoritisme de Gabran ne lui permettait pas d'émettre jusqu'à sa plus profonde pensée. Ce serait d'ailleurs un manque stratégique d'agir de la sorte avec son époux. Autant de secrets gardés réciproquement leur permettait de vivre ensemble sous le même toit. Un accord tacite nécessaire à la bonne entente de leurs deux caractères. Mais autant n'avait-elle rien à dire concernant Bearach, qui n'était pas son fils et dont l'identité en tant qu'ennemi était plus marquant qu'autre chose, elle ne tenait nullement à se murer par rapport à ses propres filles qui se devaient d'agir pour le bien de leur maison. Peu importe ce qu'elle devrait faire pour se faire entendre auprès de son époux.
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MessageSujet: Re: Quand l'amour fait défaut [Pv Gabran MacGuffin]   Quand l'amour fait défaut [Pv Gabran MacGuffin] EmptyLun 27 Mai - 12:30

« L'âme se perd, se déloge, s'éloigne...
L'esprit s'agite, pulse jusqu'à ce que le désir fane.
S'adressant avec humour aux passants sans amours.
Une goutte d'absence,
Un zeste d'indifférence,
Une cuillerée de souffrance,
Voici le papillon des sombres heures,
Voici la recette du malheur.
»







D
'où naissait donc cette innommable sensation lorsqu'il se trouvait à ses côtés ? Son rumen semblait s'enchevêtrait dans un noeud alambiqué, la sapidité de sa liqueur lui aurait presque paru âcre alors qu'elle avait marotte d'être succulente, et demeurait cette inexorable envie de s'en retourner à ses coercitions dans lesquelles il trouvait plus refuge qu'il ne pouvait lui-même le penser. Cette vénus empoisonnée n'avait jamais rien fait à son encontre, elle était déférente et, malgré tout ce que l'on pouvait persifler à son sujet, elle savait parfaitement comment tenir un bastion et remplir son rôle d'épouse de laird. Des griefs, il en avait finalement bien peu avec lesquels la fustiger, il était même probable qu'elle couve davantage de fautes à lui imputer que l'inverse n'était véridique. Gabran était un quidam immensément patient, mais il s'inclinait bien volontiers face à la résolution de son épouse qui endurait ses humeurs versatiles depuis presque deux décades d'années – pis encore, plus que d'une hypothétique acrimonie ou d'un autoritarisme exalté, c'était de ses absences dont elle avait dû s'accoutumer. D'aucuns viendraient à affirmer que l'indifférence était une notion somme toute bien moins désirable que la causticité, ce qui n'était guère vrai aux yeux du concerné, celui-ci préférait par mille fois se heurter à une impassibilité de glace plutôt qu'à une acerbité encline à meurtrir et à créer quelque pugilat. La parole était d'argent, et le silence de cet or que l'on enviait tant et qui se raréfiait de plus en plus, à son plus grand dam. Sans doute était-ce ce qu'il aurait le plus apprécié dans cet étrange conciliabule, un mutisme de rigueur, mais qu'elle ne vienne guère ensuite se lamenter de son sort, car il l'aurait tout de même gratifiée de sa présence, n'est-ce pas ? Fichtre, il s'en persuadait, un simulacre auquel il s'accrochait pour pouvoir poursuivre son sentier la conscience quiète. Mais c'était fort mal connaître Sorcha que d'espérer d'elle un moment sans objurgation même doucereuse, tout comme il était incapable de ne pas se montrer indûment péremptoire à son égard. Il en avait toujours été ainsi, la kyrielle des ans n'avait fait que les conforter dans leur comportement et les faire bivouaquer sur leurs positions, tous deux opiniâtres qu'ils étaient. Ils n'étaient point si différents l'un de l'autre, certaines de leurs mœurs savaient se cajoler au même titre que d'autres s'abhorraient, mais encore aurait-il fallu qu'ils aient un jour l'opportunité de faire plus ample connaissance. Conclusion aussi ubuesque qu'ironique après presque deux décennies d'union

Comme toujours, tout comme lui, la sylphide restait de ce marbre de noblesse qui en faisait une lady d'exception. Si elle avait pu se conjuguer au masculin, nul doute possible sur le fait qu'elle aurait été un seigneur redouté et un guerrier craint, seule sa condition de femme l'empêchait réellement d'atteindre l'apogée de ses desseins. Le suzerain avait candidement songé que changer de sujet serait une bonne idée autant qu'une bonne initiative, mais à en voir la mimique pantoise de son interlocutrice, il sut qu'il s'était fourvoyé. Avait-il commis une bévue sans même s'en rendre compte ? L'un de ses sourcils se courba sensiblement à son frêle soupir dans lequel émergeait une once d'exaspération, de moins le crut-il. Et il en comprit la raison par la suite. Plus que de désigner son indolence émotionnelle la concernant, ce fut son incurie qui fut pointée d'un doigt légitimement improbateur. Ses vocalises ne dataient donc pas d'une lubie de la veille ? Diantre, le malhabile, quel jobard faisait-il ! Bien malgré lui, il en fut désarçonné, confronté à la réalité de sa négligence qui venait de lui coûter une confusion des plus embarrassantes. Et incommodé, il le fut pour de vrai, cette fois ! Son regard se fit même fugitif et il plongea tête la première dans son verre de whisky dont il lampa directement tout le contenu. Aux grands maux les grands remèdes ! Il lui fallait noyer sa gêne dans quelque chose, fort heureusement qu'il demandait toujours à être peu servi en boisson la journée, ce qui ne l'empêcha tout de même pas de sommer qu'on le resserve d'une petite goutte dont il aurait, à son humble avis, bien besoin pour la suite des réjouissances. Son intuition ne manqua point, mais ce fut l'aplomb éhonté de la nymphe qui toucha le centre de la cible. Lorsqu'il fut question d'une intimité qu'ils savaient moribonde, les prunelles d'azur diaphane du gouverneur des contrées australes se levèrent brusquement sur sa femme, pantoises et outrées d'un reproche que l'on pensait mais que l'on ne disait pas. Et pour illustrer ses propos d'une provocation supplémentaire, elle mit ostensiblement en avant les cambrures de son cou et celles d'une épaule discrète mais joliment invitante... Le genre d'élan qui l'indisposait au plus haut point dans ce genre de circonstances. Dieu qu'elle était belle, et Diable qu'elle le savait ! Il haïssait cette faiblesse virile qu'elle engendrait en lui, et ce, même s'il y résistait sans doute trop bien à ses mirettes. Il n'était pas homme à se complaire dans la luxure, le plaisir charnel n'était que secondaire, il était même inexistant face à l'importance des sentiments. Or, il ne l'aimait pas, et ne la désirait donc pas outre mesure.

Il détourna derechef ses calots d'elle tandis que la liqueur maltée était versée dans son verre qu'il saisit entre ses phalanges, sans pour autant le porter à ses lippes. En l'espace de quelques instants, elle était parvenue à le rendre amer, non pas par la teneur de ses blâmes, mais parce que ceux-ci l'amenaient à se remémorer une vie passée qui lui manquait plus que cruellement. Avec Diane, jamais n'aurait-il agi de la sorte... Avec son ange égaré, il aurait été heureux, et plus que tout, il aurait tout fait pour qu'elle le soit également. Son quotidien privé était la plupart du temps insipide, et comme beaucoup, Bearach en faisait les frais. Parfois, Gabran se demandait s'il faisait davantage figure de père, ou de laird... La dernière fois qu'ils s'étaient retrouvés seuls, ils s'étaient presque tombés dans les bras l'un de l'autre, ils s'étaient épanchés de leurs angoisses, l'éphèbe avait même larmoyé et confié quelque secret à son mentor et paternel... Mais cela restait suffisamment rare pour être souligné. Seule Rhona était épargnée du corollaire de son spleen... Pensée qui jaillit au même moment où la Chattam gerba l'impudence de trop.


« Il suffit Sorcha ! » Son poing s'était écrasé sur la table un millième de seconde avant qu'il ne feule tel un fauve furibond, faisant aussi bien soubresauter le breuvage d'orge que la pauvrette qui l'avait servi et qui s'en retourna sans demander son reste. De ses quartz oculaires, il empalait la succube qui avait le don de le contrarier, celle-ci s'était hasardée sur un sujet qu'il ne fallait jamais soulever en présence du chef de famille, quiconque avec un tant soit peu de sens commun en était au fait. « Ne me cherchez pas noise ! Je vous défends de tenir de tels propos vis-à-vis de Rhona, votre outrecuidance n'a d'égale que votre mésestime, peu me chaut de savoir que votre cécité vous amène à ignorer l'apanage qu'est la débonnaireté de notre fille ! Et ce n'est point là son seul mérite, vous aussi, vous le sauriez si vous passiez moins de temps à faire d'Eileen votre épigone ! » A chacun ses torts, même si le gaélique n'était pas foncièrement objectif dans l'étalage de son opinion – il ne l'était même pas du tout. Leur benjamine avait tout son amour et son admiration, elle était son trésor, sa merveille, comme il adorait la surnommer. Le commentaire désobligeant de la dryade avait été inopportun, elle qui était pourtant la première à savoir qu'il était fou de parler de la princesse de son mari en de tels termes. Si son but avait été de le faire sortir de ses gonds, elle y était parvenue, elle faisait avec une facilité déconcertante ce que d'autres n'avaient jamais réussi à faire. Mais le fait qu'elle soit son épouse changeait la donne, ou peut-être n'était-il simplement pas dans son meilleur jour. « Tenez votre langue en ma présence aussi rare soit-elle, ou vous pourriez bien ne plus l'apprécier du tout. » Ce qui ne changerait pas grand chose, à bien y songer... « Il n'y aura ni concession ni cotte mal taillée sur le devenir de nos enfants, toutes deux sont prêtes à honorer un époux que moi seul leur aurai choisi. Je ne veux pas de votre encensement au sujet de mon potentiel à être élevé sur le pavois ou que sais-je, je suis encore le mieux placé pour savoir ce qu'il convient de faire pour la prospérité des Lowlands. Et il en sera fait selon mon bon vouloir, pas le vôtre. »

Si son phonème s'était fait profondément guttural aux prémisses de son discours, il s'était graduellement lénifié au fur et à mesure de ses tirades, bien que celle-si aient toutes été brodées d'une autorité qui n'admettrait aucune objection. A quoi bon s'attabler ensemble s'ils étaient inaptes à converser sans que le ton ne monte ou que les paroles se parent de fiel ? Gabran regrettait d'avoir cédé à sa requête, voilà, entre autre, la raison pour laquelle il s'échinait à mettre de la distance entre eux, pour éviter les algarades. Comme dans tous les couples, en particulier ceux de pouvoir, ils avaient toujours eu des différends, mais depuis... Depuis la dernière fausse couche de l'ondine, la dégradation était pernicieuse. L'atmosphère était bien plus maussade, les accusations perfides, les émois véhéments.. Ils semblaient s'enfoncer dans de dangereux abysses, chacun entraînant un peu plus l'autre avec lui à chaque mouvance trop brusque. Pour s'extirper de ce problème, il fallait être deux. Toutefois, leur binôme n'existait que par les alliances qui ceignaient leurs annulaires, il ne s'agissait que d'un protocole, rien susceptible de les faire devenir les meilleurs alliés de l'histoire. Redevenu aussi froid que l'aquilon qui soufflait en dehors de ces murs, le MacGuffin fit doucement rouler le whisky contenu dans son récipient, pour en admirer la robe d'orge et s'ébaudir un tant soit peu même si cela demeurait une emphase.

« Et vous devriez avoir honte de vous exprimer avec une telle lasciveté quant à notre intimité, ne me faites pas croire que vous parliez d'une partie d'échecs en guise de délassement, si vous pensez que je ne vois guère clair dans votre jeu... Dans la bouche d'une femme, cela est vulgaire, et bien bas. » Et venant d'un mari qui ne remplissait pas son devoir conjugal, c'était gonflé ! « Faites comme moi, allez à la chapelle et priez, cela ne vous fera pas de mal. »

La dévotion religieuse du chef de clan n'était plus à démontrer, et c'était indéniable grâce à sa foi qu'il préservait le contrôle sur lui-même, à travers patenôtres et recueillement. La maison du Seigneur le Père était un refuge dans lequel il se rendait très souvent, généralement seul, car l'on quêtait pour la méditation dans la solitude. Cependant, convier Sorcha à s'agenouiller devant une sainte ronde-bosse plutôt que devant lui était d'un grotesque sans nom, mais aussi, une preuve indirecte que leurs ébats en couche ne reprendraient point demain la veille. Gabran avait sa chambre et comptait vraisemblablement y rester, sans intention de visiter le lit de sa compagne de sitôt. Heureusement pour elle, il n'avait pas non plus l'intention d'entrer dans le jeu des reproches qui meurtrissaient, auquel cas, il lui aurait rappelé son incapacité à agrandir leur progéniture, son échec à donner vie à deux fils à la suite. Un phrasé qui n'aurait pas été sans conséquence, mais peut-être en aurait-il plus souffert que la Chattam qui ne semblait pas importunée par leurs pertes. La dernière en date était trop récente, la plaie était ensuite suintante de douleur dans le cœur du suzerain qui en vint à masser son visage d'une main lasse et éreintée.

« Ecoutez, j'ai suffisamment de diplomatie à gérer pour ne pas m'y mettre avec vous. Ne vous placez pas en martyre, je n'ai pas l'intention de vous tenir éloignée de lady Stheane, même si je le voulais, je ne le pourrais pas. Je n'omets pas qui vous êtes ici, contrairement aux apparences. » Confessa t-il finalement, placide et franc, sur un ton moins antagoniste qu'il ne l'avait été jusqu'alors. « Je n'ai théoriquement pas à justifier mes injonctions, mais il me semble vous avoir dit que j'avais à parler aux Cunningham de choses qui ne vous concernent tout simplement pas. Qui plus est, il s'agit de la première visite de la damoiselle, je ne veux pas accroître son anxiété en la confrontant dès l'arrivée à tout le monde, je tiens à la mettre le plus à l'aise possible pour que sa rencontre avec Bearach se passe au mieux. Après quoi, elle aura plus de facilité à siéger à notre table pour le souper si elle est rassurée par la présence d'un promis avec lequel elle s'est entendue. » Elle aurait pu l'être par la sienne, eux qui avaient dialogué par quelques fois, mais il restait le dirigeant des Lowlands et l'un des hommes les plus importants et influents d'Ecosse. Il pouvait donc difficilement lui demander d'être à son aise à ses abords, et la jouvencelle ne le serait assurément pas plus au contact de la première dame des terres du sud, qui était, à sa façon, pas moins impressionnante que son mari. « Que vous ayez toujours été sereine en société ne signifie pas qu'il en est de même pour tout le monde, toutes les jeunes filles n'ont pas votre trempe. » Un compliment qui n'en était pas réellement un, car le laird avait toujours reconnu la force de caractère de la sylphide. Dans la folle éventualité où elle aurait été une nymphe précaire et sensible, peut-être cela aurait-il contribué à un rapprochement de la part d'un gouverneur qui avait le sens de la protection. Mais il n'en avait jamais été ainsi, et il était bien trop tard pour que cela change. Le rachis de Gabran prit appui contre le dossier de son siège et il leva distraitement le faciès vers le plafond, l'esprit assailli d'interrogations quant aux aboutissants de la venue de Stheane, et sur bien d'autres choses. « Il me siérait d'entendre votre voix autrement moins ternie de reproches et de fatuité. » Ou de ne pas l'entendre du tout, mais par pure bienséance, il se garderait de le dire. « Chanteriez-vous pour moi ? » La requête pouvait paraître surprenant et même déplacée, mais il était sincèrement curieux de ses facultés. Son regard posé sur la dangereuse vénus, il fit preuve d'un certain quant-à-soi, à l'instar d'un seigneur qui n'allait point ouïr son épouse, mais une artiste encore inconnue.
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MessageSujet: Re: Quand l'amour fait défaut [Pv Gabran MacGuffin]   Quand l'amour fait défaut [Pv Gabran MacGuffin] EmptyMer 29 Mai - 13:02

Ses premiers propos avaient été à son avantage, remettant à sa place un époux qui ne remplissait guère ses devoirs vis-à-vis d'elle. Mais néanmoins, sans même arriver à contrôler ce fait, l'intrusion directe dans les problèmes de leur quotidien avait été évoquée, et bien que la retenue avait été sévère, elle avait tout de même frôlé la sensibilité de Gabran. Frôlé était même peu dire puisqu'il en était venu à s'énerver. C'était bien au delà de ses capacités de tenir sa langue et de conserver ses déboires de Dame MacGuffin pour elle alors même qu'il lui offrait gracieusement - et c'était bien le terme - un peu de son temps comme si cela était une obligation et une perte de temps évidente. Nier qu'être à ses côtés déplaisait fortement à son époux serait parfaitement risible tellement cet état de fait pouvait se lire aisément sur son faciès dont les traits crispés indiquaient sans difficultés le malaise et le déplaisir à ne pas se tenir préférentiellement auprès de ses papiers et ses conseillers. Une découverte qui datait d'un temps lointain maintenant et qui ne l'atteignait guère, ayant autre chose à faire que de se morfondre sur le manque d'intérêt que son mari lui portait. Son estime personnelle était bien trop développée pour qu'elle se sente diminuée par cette manière de fonctionner. C'était bien de là qu'elle tirait d'ailleurs toute sa force. Sans cette fierté et cette fermeté dans ses traits de caractère, elle serait de celles qui ne peuvent que pleurer et compter fleurette sans avoir l'intelligence de prendre les devants et de s'aventurer sur des domaines qui ne les concernait guère pour justement ajuster ses connaissances et faire face à l'éloignement dont elle était la cible. Son éducation était la clé de cette personnalité, même si des propensions innées avaient forcément facilité cet ancrage. Mais malgré cela, rester totalement indifférente aux propos proférés semblait au delà du possible au vu de l'argumentaire formulé qui la renvoyait à son rang inférieur de celui de son vis-à-vis. Qu'elle le veuille ou non, elle le serait toujours et ne pourrait rien y faire à part l'aliter et prendre sa place. Mais ce n'était guère sa manière de fonctionner, appréciant et valorisant avec sincérité les compétences en tant que Laird de la figure emblématique des MacGuffin. En attendant, comme si elle n'avait pas déjà assez entendu d'éloges sur cette petite Rhona qui s'attirait les faveurs de son demi-frère et de son père, tandis qu'Eileen subissait leur éloignement avec tout aussi de désagrément que leur petite précieuse, Gabran lui rappela à nouveau. Reprocher le favoritisme de ces deux hommes n'était qu'un pâle reflet de son propre penchant envers l'aînée de ses filles qui était tout autant emprunt de préférences subjectives et égoïstes. La sensibilité à ce sujet de Gabran était à fleur de peau car sachant ce sujet parfaitement sans fond et donc sans fin tant leur désaccord était imposant, elle n'avait proféré que de légers propos négatifs dénués de toutes critiques pour être tout à fait honnête. Mais émettait-elle à peine le prénom de sa seconde fille que déjà pouvait-elle sentir les effluves colériques de son interlocuteur. Pourtant à ses yeux, sans être l'image même de celle qu'elle aurait voulu créer, Rhona n'était pas prête à combler ses devoirs de Dame. Ainsi, bien que son regard resta de marbre, plongé néanmoins dans celui de son interlocuteur, elle ne put retenir d'augmenter l'intensité de ce dernier en émettant clairement à travers celui-ci le mécontentement certain que la suite des propos emmagasinait chez elle.

Elle haïssait avec envergure un telle remise en place de la part de son époux, qui ne tenait sa supériorité que de son statut d'homme et Laird légué par héritage. Comme Bearach qui se revendiquait fier de son nom qu'il héritait sans aucun mérite, simplement parce qu'il était le premier né. Bien sûr Gabran avait largement valorisé ses capacités et les avait régulièrement démontrées, c'était bien la seule raison pour laquelle elle se devait de s'écraser : sa réputation n'était pas qu'une rumeur infondée. Mais qu'il lui rappelle si régulièrement lui déplaisait. Elle était sa Dame qu'il le veuille ou non, son importance n'était pas à dénigrée. Son avis comptait, sa voix se devait d'avoir du poids quoi qu'il en dise. Mais bien sûr, ce n'était pas aussi évident, d'autant plus ces derniers temps alors que la deuxième fausse couche avait réitéré l'éloignement consécutif à la première en l'accentuant avec une force telle que le caractère étranger qu'il se portait l'un à l'autre était bien plus violent que précédemment. Sans savoir si cela affectait Gabran, il en était ainsi pour elle. Ce désagrément n'était nullement mu par l'amour ou la tristesse de cet écart maritale. Simplement par la porté de sa présence dans les affaires du royaume qui diminuait sensiblement. Un déplaisir certain dans ses affaires et dans ses projets futurs pour cette maisonnée. Si un rapprochement n'était plus possible, obtenir un fils serait particulièrement difficile. Mais perdre espoir ne faisait pas partie de son plan et Gabran était un homme. Un point important pour une femme de sa beauté qui savait comment plaire, même dans la couche. Mais le moment actuel n'était pas à de telles pensées. Face à ce discours, le silence était la meilleure stratégie malgré qu'elle n'en pensait pas moins et que ce serait fortement aisé de lui rappeler que sa propension à préférer Rhona faisait autant de mal à son aînée qui subissait elle aussi le favoritisme paternel. Mais savoir s'écraser quand cela était nécessaire était tout aussi intelligent que de manipuler les autres par des mots calculés. Le silence apportait certains bienfaits comme apaiser les esprits échauffés. En cet instant, il lui apparaissait clairement qu'en remettre une couche ne ferait que raccourcir cette entrevue et pour peu qu'elle se faisait rare, cela serait puéril de tenter de l'abréger consciemment. Ainsi, l'amertume et le désagrément offert pas une oeillade soutenue et intransigeante finit par lentement s'éclipser alors qu'elle reprit une gorgée de son breuvage. Le mécontentement était une chose, la rancoeur une autre. Cela aurait pu marcher de passer à autre chose si une nouvelle couche n'avait pas été rajoutée concernant leur intimité. La traiter de vulgaire et en plus l'inciter à aller trouver un recueillement salvateur à la chapelle était d'un ridicule presque risible, si elle ne s'était pas sentie insultée.

« Aller prier pour combler ce vide dans notre intimité ? Cela pourrait être presque d'une rare hilarité si ces propos n'étaient pas dit avec autant de sérieux.»Aucun amusement ne pouvait pourtant se lire sur ses traits. Ce dernier point la titillait bien davantage que les propos proférés plutôt. Il fallait reconnaître que sans ses affaires conjugales, elle n'avait peu de chance d'obtenir une nouvelle portée et le fils qu'elle voulait mettre sur le trône à sa suite, retirant l'héritage au légataire actuel. « Ensuite, oser formuler que je suis vulgaire est particulièrement insultant et pernicieux, alors que la simple réalité a été exprimée avec beaucoup de retenue, sachez le. »

S'attarder davantage sur le sujet ne rapporterait aucun réconfort, aussi ne s'aventura-t-elle pas à continuer sur sa lancée. Mais ses pensées n'étaient pas moins claires et explicites que Gabran refuse d'y faire face ou non. La vérité pour se trouvait pour cette fois de son côté, et lui qui exprimait si aisément leur seigneur, faisait pourtant preuve d'une grande mauvaise foi en son encontre. Si son amour était si fidèle aurait-il du se faire prêtre et délaisser totalement le plaisir charnel pour s'offrir intensément à cette chapelle qu'il adorait tellement. Pour cette fois, c'était de son côté que penchait l'envie irrépressible de quitter les lieux et laisser son époux trouver refuge dans la voie religieuse dont il venait de vanter les mérites. Mais avait ses propres ressentiments, elle restait une Dame, et pas n'importe laquelle. Les règles de bienséance se devait d'être respectée et en cet instant, il ne lui était pas permis de se hasarder à prendre la fuite. Cela serait même une marque d'infériorité et de couardise, alors qu'elle ne tenait clairement pas à véhiculer une telle impression. Aussi, fière et droite, elle resta à sa place se contentant d'apprécier à nouveau le silence entre les deux êtres qui venaient de nouveau de se parler fracassant inlassablement leur tête sur un mur placé entre les deux. Qui gagnerait le premier, qui perdrait le plus de sang ? Difficile à dire... Etre une femme de caractère n'accordait que peu de place à la soumission et faisait d'elle un ennemi imposant. En arriver cependant à ce stade n'était pas forcément nécessaire, aussi jouer de subtilité et d'acceptation pour avancer serait bien plus avantageux. Le premier pas serait venu de sa personne pour apaiser les coeurs si Gabran ne s'y était pas attelé. Une prouesse de sa part qu'elle se devait de reconnaître comme parfaitement positive et agréable car les propos qui suivirent furent pour sa part un apaisement flagrant du mécontentement qu'il avait instauré. Le laissant ainsi s'exprimer, ses prunelles légères l'observèrent. Le discours se voulait assez honnête pour qu'elle l'accepte sans rechigner. Ainsi, et parce qu'il fallait toujours faire des concessions, elle se tiendrait à l'écart pour l'arrivée de la jeune femme, le temps de prouver qu'elle peut se tenir correctement contrant les prémonitions qu'on lui vouaient. Mettre en confiance Gabran était important.

« Veuillez m'excuser pour mes précédents propos à ce sujet. Justement, comme vous venez de le citer, face à cette difficulté éventuelle à être à l'aise, j'avais estimé que la présence d'une femme pourrait à juste titre contrer ce dernier point, pour ne pas que la présence seule des hommes ne l'intimide. Mais j'attendrai l'heure du repas pour l'accueillir avec délicatesse et la faire se sentir chez elle une fois toutes les formalités réglées à vos côtés. »

Ainsi elle marquait à son tour, tout d'abord une bonne intention envers la jeune femme, mais ensuite et surtout un accord concernant son éloignement durant la journée. Oh bien sûr, elle ne comptait pas partir en dehors de leur demeure, mais elle resterait cloisonner à des lieux où elle ne risquerait pas de tomber en vis-à-vis avec cette dernière. Il suffirait tout simplement qu'elle mette quelqu'un de fidèle à sa personne en écoute autour de cette affaire, discrètement, pour simplement savoir de quoi il en retournait. Même si des bribes lui parvenaient, ce serait suffisant, elle n'avait pas besoin de tout savoir. Au fond, la vie de Bearach et son devenir lui passait bien au dessus de la tête. Bien sûr, l'idée de son futur héritage s'il arrivait quelque chose à Gabran et qu'ainsi ce jeunot serait celui dont le grade dépasserait le sien n'était pas oubliée, d'où l'urgence de contrer ce legs légale. Mais se précipiter ne ferait qu'entraîner davantage de crainte et faire profil bas selon certaines circonstances était judicieux. La surprise teinta néanmoins légèrement son visage à la formulation d'une demande parfaitement inattendue. Une question qui aurait tôt fait d'évaporer la phrase qui l'avait précédée. Un léger soupire, néanmoins bien différent de celui qui s'était exprimé au début de leur discussion, s'échappa marquant d'ailleurs une douceur même dans cette expression. Une telle demande avait un léger arrière-gout de candeur avec pour conséquence un attendrissement, bien que léger au vu de la protagoniste concernée.

« Vous refusez ce plaisir serait parfaitement sans intérêt, Gabran.»

Aucun caractère acéré dans les paroles, un simple timbre délicat. Un léger sourire étira ses lèvres, une expression bien rare durant leur incartade espacée. Après un léger instant de silence, le temps de choisir ce qui serait exprimé, le timbre de voix si particulier et reconnu pour sa douceur et son envoûtement se laissa entendre dans cette pièce parfaite pour répercuter l’écho de cette mélopée. D'abord léger, la voix mua en expressions appuyées pour l'histoire contée à travers la mélodie, instaurant le contexte d'une damoiselle en proie aux effluves salvatrices d'une nature abondante. Une douceur exprimée par un timbre calculé à la vocale près au vu de la perfection que pouvait atteindre la justesse de sa voix. Cette velouté était régulièrement associée aux berceuses que l'on offrait aux enfants réticents à fermer les prunelles ouvertes sur le monde, une fois la nuit arrivante. Elle l'avait chantée à plusieurs reprises à ses filles alors qu'elle ne tenait encore guère sur leurs jambes. Fermant les yeux, elle oublia un instant le contexte actuel pour se laisser imprégner par ce moment. Rien ne vint arrêter son expression jusqu'à la fin de la chanson. Il n'était pas difficile de se méprendre sur l'origine d'un tel phonème car la douceur et la délicatesse qui y étaient associés se trouvaient bien rare dans ses discours quotidiens et sa façon de s'entretenir avec les autres. Une partie de son intimité qui n'était pas à offrir à tout le monde, mais ne disait-on pas que l'époux était celui normalement le plus à même de connaître celle qui partageait sa vie ? Un fait totalement irréalisable dans les conditions actuelles. En attendant, elle venait pour la première fois en réalité, offrir un tel évènement à son époux, de manière privée, l'ayant laissé profiter de cette opportunité sans retenue et sans gêne. Rouvrant délicatement les yeux, quelques secondes furent nécessaire à elle-même pour sortir de cet état de plénitude et de déconnexion de la réalité que seul le chant lui offrait. Elle s'abreuva alors ensuite avant de se tourner vers son époux.

« Cela vous a-t-il plu ? Je n'ai pas le souvenir d'avoir déjà chanté aussi ouvertement en votre compagnie.»

Sa voix ainsi suivant un chant empruntait toujours la douceur utilisée lors de ce dernier. Ainsi, il fallut quelques secondes pour qu'elle retrouve son comportement habituel car le chant oblitérant tout ce qui faisait son entourage nécessitait un instant pour se recadrer dans la réalité qui était la sienne. Oserait-elle avouer que partager cette "lubie", selon les termes de Gabran, avec justement ce dernier avait été un plaisir et un ravissement à la hauteur de ce que l'on pourrait attendre d'un couple formé depuis autant de d'années. Bien sûr, cela ne serait que de courte durée, elle le savait pertinemment mais cela n'empêchait nullement le profit sur le tas.

« Vous pourriez tout à fait réitérer l'expérience lors d'une séance de cours avec Eileen. Vous pourriez entendre également ses prouesses qui commencent à répercuter le travail fourni. » Ces paroles n'étaient en rien mesquines ni vicieuses, laissant suggérer qu'il devrait s'intéresser un peu à cette jeune fille, mais simplement une invitation délicatement placée pour faire partager une activité familiale. Rhona n'était pas de la partie dans ces propos, mais peut-être pouvait-elle faire une entorse à ses habitudes et l'inclure sans trop de remontrances dans ce moment d'apprentissage. Ainsi, reprit-elle à la suite pour laisser entendre cette pensée « Je suis sûre qu'avec votre demande, Rhona se ferait un plaisir d'y participer et de peut-être laisser entendre également son timbre. » Plongeant son regard dans celui de son époux avec un air légèrement blasé, elle formula la suite avant même qu'il ait eu le temps d'ouvrir la bouche « Et ne m'attribuez pas de sous-entendus injustes à cette proposition qui se veut sincère et dénuée de tous préjugés. Un moment familial n'a jamais fait de mal à personne.»

Dire qu'elle pensait l'entierté des propos qui venaient d'être formulés serait peut-être exagéré, mais l'effort payait toujours et une récompense se trouverait sûrement à la clé. Si Gabran défaisait légèrement ses barrières, une opportunité serait sûrement à prendre. Passer quelques instants avec Rhona n'allait pas la tuer. Surtout si elle s'appliquait, pour son père, à l'écouter et pousser la chansonnette correctement. Au pire, elle la ferait taire pour bien laisser la chance à Eileen de faire succomber son paternel avec sa voix mélodieuse mais encore emprunte de plusieurs défauts à rectifier. Elle pourrait toujours combler ceux-ci en joignant sa propre voix à l'échantillon.

« Cela vous permettrait peut-être de vous détendre davantage. Mais le choix vous revient, je ne fais que proposer, comme une Dame peut le faire pour tenter d'apaiser les tensions de son époux. »

Il y avait également d'autres moyens de détendre qu'elle n'avait plus pratiquer depuis trop longtemps à son goût mais elle se retiendrait bien de formuler quoi que ce soit de nouveau sur le sujet. La dispute passée avait laissé place à de la douceur et peut-être un rien de complicité qui s'était sûrement déjà évaporé mais qui avait existé un instant. Détruire tout ça n'apporterait rien. Laisser planer encore cette ambiance serait beaucoup plus intelligent.
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Gabran MacGuffin
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Lowlands

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MessageSujet: Re: Quand l'amour fait défaut [Pv Gabran MacGuffin]   Quand l'amour fait défaut [Pv Gabran MacGuffin] EmptySam 1 Juin - 20:31

« L'âme se perd, se déloge, s'éloigne...
L'esprit s'agite, pulse jusqu'à ce que le désir fane.
S'adressant avec humour aux passants sans amours.
Une goutte d'absence,
Un zeste d'indifférence,
Une cuillerée de souffrance,
Voici le papillon des sombres heures,
Voici la recette du malheur.
»







G
abran avait parfaitement conscience d'être acerbe et à fleur de peau lorsque certains sujets étaient abordés, en particulier quand ce n'était autre que sa femme qui prenait le rôle d'interlocutrice. Au fond, il déplorait le brasier de leur relation avec lequel chacun se brûlait à chaque prise de contact, quand bien même feignait-il d'y être totalement indifférent. L'était-il réellement ? Il aurait été lui-même incapable de le dire, cette dame qui arborait une alliance similaire à la sienne, dont il avait naguère partagé la couche et qui lui avait malgré tout donné deux enfants, une petite princesse, et une demoiselle qui n'était qu'une étrangère. Le modèle familial s'était chamarré d'ombres avant de voler en mille éclats, et pis que tout, celui qui était le chef de tout ce beau monde ne faisait qu'admirer les brisures qui jonchaient ce qui eut autrefois été son jardin d'Eden, pour mieux s'en détourner et faire converger toute son attention sur les affaires de la contrée et celle du royaume. L'Ecosse n'attendait pas, mais sa famille ne patienterait point toujours non plus. Le fier gaélique était un autodidacte, l'impromptu décès de feu son père l'avait directement conduit sur le siège de la suzeraineté à seize années seulement, et s'il avait toujours été entourés des plus précieux conseillers, ce n'était autre qu'au gré de l'expérience qu'il s'était forgé. Il en était assurément vrai, Sorcha ne l'aurait point reconnu si elle avait été la première épouse à partager sa vie, car l'homme qu'il fut et celui qu'il était devenu étaient tous deux à des antipodes. Même s'il n'avait été qu'un bambin lorsque le drame avait frappé leur existence, Bearach pouvait en témoigner, lui qui n'avait pu qu'admirer la descente aux enfers de son paternel sans plausibilité. Après tant d'affliction pourtant, son calvaire ne s'était pas achevé avec le poids des ans, il ne semblait que devenir de plus en plus pénible à supporter, telle une aiguille pernicieuse qui ne faisait qu'empaler sa moelle épinière en même temps que son coeur. S'il tentait d'être fort dans ce quotidien diapré d'intrigues et de méchefs, sa seule hâte était d'atteindre enfin le bout de son chemin de croix, de pouvoir s'abandonner à un repos salvateur et éternel, pour rejoindre celle qui avait emporté toute son âme avec elle, quelque part dans le ciel. Parmi les nues, il lui semblait parfois distinguer un ange penché sur son pauvre être, une créature éthérée qu'il était incapable de revoir autrement que dans ses songes les plus fous et cruels.

Et pourtant, le gouverneur ne manquait point d'humour, suggérer l'office de la patenôtre plutôt que le comble de la chair aurait eu de quoi faire rire n'importe quel pasquin de la cour royale. La tirade qui prenait des allures de galéjade fut toutefois promptement omise par le chef de clan qui semblait être parvenu à pacifier sa compagne en même temps que lui-même. Il ne fut pas mécontent de constater que la Chattam pouvait et savait reconnaître ses bévues, notamment celle de penser qu'il ne vivait que pour mettre embûches sur son sentier. Sans doute se comportaient-ils tous deux en adulte pour la première fois depuis les prémisses de leur conversation, même s'il ne put s'empêcher d'émettre une perplexité aphone sur les véritables attentions de la sylphide envers Stheane. Quand bien même, son héritier ne lui octroierait de toute façon jamais une once de bien-fondée sur celle qui allait devenir sa femme, sa marâtre ne pourrait s'approcher de la demoiselle qu'à pas terriblement feutrés. L'avenir dans le domaine MacGuffin se promettait tumultueux, Gabran allait devoir ouvrir l'oeil dans son propre foyer pour ne point que le conflit y éclate et ne finisse par faire esclandre. Mais pour l'heure, il aurait été vain de concasser l'accalmie laborieusement instaurée, et pour éviter qu'une nouvelle algarade ne pointe, le laird avait sollicité les vocalises de la dryade qui n'était pas moins pantoise de cette requête. Ses prunelles ne biaisèrent pas des siennes pour lui signifier l'authenticité de sa demande et de son désir d'ouïr sa voix qui avait su l'incanter et l'amener jusqu'ici. Rien ne s'exprimer mieux que les yeux, disait-on, miroitements directs de la quintessence. Il fut ravi qu'elle accepte de lui faire une démonstration et il patienta qu'elle se mette en condition, car tout art nécessité une concentration adéquate et l'effervescence de toute émoi. Tout à fait circonspect et attentif, il joua distraitement de son verre reposé sur le mobilier, le tournant discrètement sur lui-même avant que les premières notes ne soient soufflées. Et soufflé, il le fut une fois encore, tant par la divine mélodie qu'elle égosilla que par le sentiment qui s'en vint broder le faciès de la sirène qui, finalement et en cet instant, n'avait rien d'une banshee. S'il se plut à se faire tout d'abord contemplatif, ses paupières se tirèrent lentement sur ses organes oculaires pour s'abandonner à l'émotion de l'auditeur. Les phalanges de sa main libre posées sur ses lippes, il sentait son poitrail et ses viscères s'engourdirent d'une chaleur suave et bienfaitrice, lui qui adorait toutes ces formes de vénusté artistique. Son esprit se fit vacant, il dissipa tout l'ivraie de sa mémoire et ne vécut plus que par l'ondoiement de ce chant. Qu'il était agréable, de pouvoir échapper à l'abjecte réalité contre laquelle il luttait sans relâche à chaque naissance du jour, même durant les sorgues. Ardu de se persuader que ce n'était nulle autre que son épouse qui l'installait dans un tel état d'enchantement, cette même épouse avec laquelle il ne partageait rien et qui l'avait certainement voué aux gémonies une pléthore de fois. Ardu d'admettre... Que la magie était déjà finie. Le silence revint, trop furtivement, presque trop abruptement, mais comment aurait-il pu s'en lamenter...


« Je n'ai pas souvenir que vous ayez déjà chanté pour... En ma compagnie. » Prétendre qu'elle s'était épanchée de sa cantilène pour lui et lui seul aurait été présomptueux, il ne pensait pas se fourvoyer en avançant qu'elle chantait avant tout pour elle-même, ce dont il n'aurait jamais pu lui tenir rigueur. Qui plus est, il avait véritablement l'impression de découvrir sa passion... Peut-être la lui avait-elle déjà démontrée il y a fort longtemps, à l'époque où ils s'étaient rencontrés, et auquel cas, ses affres avaient dû être beaucoup trop affligeantes pour qu'il ait daigné y prêter une quelconque attention. Aucune réminiscence ne s'était niellée dans son esprit à ce sujet, ce dont il n'était guère vraiment fier, mais il fallait se faire une raison. Ses yeux se rouvrirent, dévoilant un azur diaphane et mélancolique, le regard posé dans le néant qui lui faisait face, il susurra sur le ton de la confidence. « C'était magnifique... »

Et avec Gabran, l'on ne badinait pas au sujet des beaux arts, en témoignait la pléiade de ménestrels qu'il autorisait à franchir les huis de sa demeure pour qu'ils leur fassent profiter de leurs talents. Il sembla quelque peu désorienté et dut compter sur une gorgée de son whisky pour se remettre d'aplomb, et tourner ses calots sur la nymphe lorsque celle-ci reprit la parole. La suggestion le laissa interdit bien qu'il n'en montra rien, l'idée de chérir une quelconque activité avec Sorcha et leur fille aînée ne l'avait jamais effleuré auparavant, car il avait jugé l'abîme qui les séparait trop immuable – ou peut-être manquait-il simplement de bonne volonté. Sa nonchalance l'avait convaincu qu'Eileen ne convoitait plus aucun conciliabule paternel et filial, car il était aisé de conjecturer que l'effort serait inutile. De plus, il n'avait jamais apprécié être auprès de sa femme en même temps que le petit épigone qu'elle s'était façonnée en la personne de leur fille, mais peut-être était-ce l'opportunité d'y remédier ? L'évocation de Rhona fit choir la balance du bon côté, fine stratégie de la part de la Chattam qui venait d'avancer le parfait argument pour le faire abdiquer. Ils auraient ainsi chacun un trésor auquel s'identifier, même si les usuelles et sempiternelles tensions qui persistaient au sein de leur famille seraient plus que jamais manifestes. Leurs enfants pourraient en être meurtries si les préférences étaient trop ostensibles, ce qu'elles seraient inexorablement. Les lèvres du laird s'apprêtèrent à mouvoir mais elles furent coupées dans leur élan, par une réplique somme toute légitime de la part de la naïade qui se déchargeait par avance de tout grief que son mari serait susceptible de lui imputer. Une réaction à la fois risible et malheureuse, qui fit naître un sourire aussi léger, qu'éphémère et maussade sur le faciès du quidam attablé aux abords de la lady.

« Je n'ai rien dit... » Elle ne lui en avait de toute façon point légué le temps, et cette précaution lui prouvait, comme souvent, qu'il cédait à une propension d'irascibilité lorsque l'on osait persifler sur sa merveille. Les prunelles basses, Gabran sembla un instant jouer de sa langue sur ses gencives avant de porter sa boisson à ses lippes, bien qu'il prononça avant de profiter de la sapidité d'orge. « Soyez sûre que je songerai très sérieusement à votre proposition. » Il lampa le reste de son breuvage qui embrasa ses papilles de cette saveur de malt qu'il chérissait, en digne écossais qu'il était. Si sa réponse pouvait paraître frivole, voire dédaigneuse, il n'en était rien, contrairement à d'habitude, le seigneur était on ne peut plus sérieux. Une fois qu'il aurait vérifié et organisé les prochaines coercitions qui l'attendaient, il serait à même de revenir vers elle pour ce fameux moment familial. Et il se félicita de cette prudente décision lorsqu'une symphonie de trois temps se fit entendre à l'huis du boudoir, interrompant ainsi la discussion. « Entrez. » La porte s'ouvrit sitôt après avoir reçu l'aval de ce phonème guttural qui résonnait comme maître absolu dans ce lieu séculaire, et à son revers, apparut Darren, paré de son habituel sourire et de sa belle barbe rousse. Le timbre tout aussi caverneux bien que davantage puissant et naturellement enthousiaste du Maître-Veneur s'éleva à son tour, et ses premières paroles furent pour sa belle-soeur. « Bien le bonjour Sorcha ! Vous êtes bien ravissante dites-moi. » Puis il se tourna vers son aîné. « Mon frère, c'était donc ici que tu te cachais ! Ton fils et toi avez la mauvaise manie de me faire courir dans tout le bastion pour vous débusquer, ah ! Navré de vous importuner, mais les Lowlands quémandent leur laird. » Le devoir l'appelait, c'était inéluctable. Le suzerain opina positivement du chef, puis il se leva de son siège avant de pivoter vers la sylphide. « Veuillez m'excuser milady, il me faut vous laisser. Nous nous reverrons au souper. »

Au diner, et ce serait sûrement tout pour aujourd'hui. Cela faisait déjà quelques temps que le MacGuffin fuyait la compagnie nocturne de sa compagne, il avait regagné sa chambre, celle qu'il avait jadis partagée avec sa défunte Diane et dont la couche était, pour cette seule raison, sacrée à ses yeux. Des draps qui n'avaient guère plus sa fragrance depuis bien longtemps, mais dans lesquels il trouvait tout de même refuge lorsque les maux le dilacéraient de l'intérieur. Ce qui était malheureusement le cas depuis la dernière fausse couche de Sorcha, drame qu'il lui était difficile de supporter et de surpasser tant l'impression d'être le martyre d'une occulte anathème le tarabustait. La belle avait entièrement raison, leur intimité conjugale déjà rare était désormais inexistante, mais il craignait que l'honorer de sa semence ne fasse que les conduire vers une nouvelle grossesse dont le terme se parachèverait dans la tragédie. Il le savait, perdre un quatrième enfant serait de trop, ce dont il risquait de ne jamais se remettre, ce dont il ne pouvait se permettre. Son masque de gouverneur venu farder ses traits de simple quidam lui rendit la prestance intrinsèque à son titre, et sans plus de mot, il sortit de la pièce, aussitôt talonné par son petit frère, et tous deux s'en retournèrent aux affaires de la contrée. Le soir venu et contrairement à ce qu'il avait annoncé... Gabran fut membre absent du repas. Des absences somme toute fréquentes lorsque les obligations le gardaient auprès d'elles – et aussi, car l'atmosphère de leurs prises de pitance était toujours alourdie par ces dissonances dont l'on ne parlait plus mais qui demeuraient bel et bien présentes. Un jour viendrait où on viendrait lui relater de quelle façon Bearach aurait oint le visage de sa belle-mère de sa soupe bouillante, tandis que la dame l'aurait attaqué à coup de fourchette. Une scène ubuesque à imaginer mais qui ne l'aurait point stupéfait, il en venait même à se demander comment son fils et sa femme avaient pu éviter l'affrontement physique durant toutes ces années de dure cohabitation. Une réalité qui l'éreintait et à laquelle il n'était plus apte à songer après la besogne diligemment exécutée jusque tard dans la nuit.

Les foulées du chef de clan résonnèrent harmonieusement dans les corridors de la forteresse, ceux-ci bariolés de flamboyantes torches qui en éclairaient les pans. La fatigue cerclait ses yeux et son teint originellement blême semblait l'être davantage. Il traina évasivement sa carcasse jusqu'à ses appartements privés, dans lesquels il pénétra les prunelles presque closes tant il aurait été prompt à s'assoupir tout en marchant. Une fois l'huis clos derrière lui, il exhala un long soupir et se dirigea instinctivement jusqu'à l'orée du lit ornementé d'une courte-pointe aux teintes d'orange et de sinople, et sur laquelle il fit choir son épaisse pèlerine au tartan de sa famille. Désormais en vêtements plus fins, il profita de la chaleur ambiante dégagée par l'âtre qu'une domestique exclusivement sous ses ordres avait veillé à allumer pour son retour. Puis, tout aussi intuitivement et l'air appesanti, il se mit à détacher son ceinturon pour se soulager du poids de son pendant, lorsque soudain... Il s'immobilisa précautionneusement... Quelque chose s'était mu dans son échine. Nul n'était autorisé à pénétrer cette pièce du château, pas même ses frères et soeurs, pas même Bearach, alors... Qui était-ce ? Le royaume était harpé dans les tourments de la guerre, et si Gabran veillait à ce que ses défenses soient aussi impénétrables que possible, une ombre avait pu être encline à détecter une faille pour mieux s'y glisser. Mais sa vie, s'il était question de la lui dérober, il ne l'offrirait point sans guerroyer. Lentement, ses phalanges se crispèrent sur le manche de son estoc dont il tenait toujours le fourreau dans l'autre main, puis... Dans une volteface aussi fugace que dangereuse, la lame chanta et vint caresser le cou de l'intrus de sa froidure. Ajustée à même le derme de la gorge, l'épée égorgerait l'impudent si celui-ci se risquait au moindre geste suspect. Du moins, en fut-il convaincu avant qu'il ne reconnaisse le spectre de beauté qui hantait sa chambre.
« … Sorcha ?! »
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Sorcha MacGuffin
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Lowlands

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"My Mind never stops thinking because it's my power to surpass you."

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MessageSujet: Re: Quand l'amour fait défaut [Pv Gabran MacGuffin]   Quand l'amour fait défaut [Pv Gabran MacGuffin] EmptyVen 7 Juin - 13:23

Ne pas apprécier ce moment passer avec son époux aurait été un tort de grande ampleur. En réalité, leur éloignement était tel que se retrouver avec une proximité analogue était presque au delà de l'inattendu. La conversation avait peut-être particulièrement mal commencée mais le chemin emprunté à l'instant les emmenait tout deux vers un brin de douceur pratiquement oubliée. Chanter pour lui était un phénomène qui ne s'était jamais produit et en retirer tout d'abord un apaisement personnel suivi d'un compliment semblait être une victoire pour une entente sans doute éphémère mais qui empêcherait leur dessein commun d'être totalement mu d'un désœuvrement en réalité non voulu et surtout compromettant pour ses désirs personnels. Après tout, faire des efforts ne devaient absolument venir d'un seul côté, elle le savait pertinemment, tout comme elle avait la connaissance que l'instigateur régulier des conflits restait son époux. Mais lui en tenir rigueur n'apporterait que désagrément. Elle laissait rarement les choses impunies mais entraîner des sévices auprès de celui dont elle avait le plus besoin de proximité et d'accords seraient dune bêtise infinie. Prendre sur elle et jouer de délicatesse lui apparaissait emprunt d'une intelligence plus subtile. Les sujets de mésententes étaient bien trop nombreux pour ne pas tenter de faire valoir principalement ceux qui pourraient les mettre sur un pied d'égalité sans discordes. Pour l'avoir côtoyé pendant plusieurs longues années, elle pouvait sans difficultés cerner l'énergumène qui lui servait de compagnon de vie mais surtout qu'elle attendait au tournant pour le propulser sur le trône qui était le sien. Ce dernier point n'était cependant plus jamais abordé, ou alors discrètement par pics légers, puisqu'il faisait partie des différents thèmes à les amener sur le chemin de la disconvenance. Chemin qu'ils ne parvenaient que rarement à éviter, à croire qu'il se dessinait de lui-même sur leur parcours sans vouloir les abandonner vers un chemin moins anguleux. Mais le plaisir de Gabran à avoir pu profiter de sa corde vocale fut communicatif et permit sans nuage d'embrayer vers quelque chose de tout aussi positif : un moment familial. Bien évidemment, le but était de son côté de rapprocher sa fille aînée de son paternel plutôt que rapprocher sa cadette à elle-même. Mais un effort pourrait aisément être acté s'il le fallait pour le bien du futur de leur maison. L'effort ne serait cependant pas poussé à l'excès par une invitation du premier enfant de son époux : moins elle le voyait mieux se portait-elle. La dernière discussion avait laissé un goût amère tel que le désir de s'entretenir à nouveau avec lui s'était mué en dégoût certain et en presque antipathie sévère. Mais bien évidemment, son époux n'en aurait jamais connaissance de la prise d'ampleur de cette animosité dont il avait déjà bien trop connaissance.

Un plaisir cependant se dessina délicatement sur ses lippes joliment sculptées pour laisser apercevoir le contentement d'une réflexion sérieuse qui pourrait être prodiguée à son idée. Ce sentiment était aussi réel qu'elle savait que les propos de son époux étaient sincères. Gabran n'était pas de ceux qui s'évertuaient à mentir, les détours étaient plus souvent utilisés ou quand il fallait le côté bien trop stricte et direct, mais jamais le mensonge ne pourrait faire partie de ses préférences. Un trait de caractère qu'elle pouvait apprécier tout en y voyant dans ce dernier une des raisons des évitements réguliers qu'il émettait à son encontre. L'hypocrisie et jouer d'amour là où il n'y en avait guère l'empêchait de profiter de sa présence aussi souvent qu'elle ne l'aurait voulu. Ce fait était bien connu de sa personne, les efforts étant donc la conséquence qu'elle était prête à engager aussi souvent que cela s'avérait nécessaire. Mais cependant, elle retrouverait bientôt sa solitude lorsqu'un bruit sonore se fit entendre au pas de la porte. Avant même de connaître l'instigateur, la raison de ce fait lui était clairement apparu. Son époux ne pouvait profiter longtemps de pause méritée, un rappel à l'ordre s'évertuait à revenir en force aussi régulièrement qu'il était possible de le faire. Apparu très rapidement Darren, un membre de la fratrie de Gabran qu'elle tolérait plus qu'elle ne l'appréciait réellement. Il n'était pas son préféré du lot mais n'ayant jamais entraîné de désagréments explicites à son encontre, elle n'émettait nullement d'hypocrisie masquée marquant nettement une haine implicite comme elle pouvait le faire avec Bearach. Après tout, la jovialité et la sociabilité de ce dernier permettait de ne pas être dérangé par sa présence, mais selon elle ce n'était pas celui qui permettait l'ascension de son époux. Néanmoins, avec délicatesse et raffinement, elle émit un délicat mouvement de tête pour signifier son salut y ajoutant quelques propos suscités par une politesse innée.

« Darren. Vous me voyez ravie que cela vous plaise." »

Il était toujours agréable d'entendre un tel compliment même s'il lui apparaissait aisé la concernant. Mais la coutume matinale d'une application adjointe à sa toilette permettait une appréciation lorsqu'on reconnaissait ce point. Mais Darren n'était pas en reste sur la gentillesse. Lui imputer beaucoup de choses était possible, mais lui attribuer des qualités l'était tout autant. Elle ne se faisait guère injuste, aussi pouvait-elle apercevoir les défauts - toujours plus prégnant évidemment - qu'elle pouvait aussi concevoir les qualités, les seules exceptions étant Bearach et Rhona. Gabran ne tarda pas à se lever pour répondre à ses obligations. Rien ne pouvait le dissuader d'accomplir son oeuvre de Laird. Elle n'avait d'ailleurs aucun désir concernant un quelconque favoritisme quand ça concernait son devoir. Il était bien trop important qu'il accomplisse ce dernier si elle voulait qu'il accède un jour au trône. Ce n'était que par ce point que ses qualités seraient reconnues de manière assez intensives pour qu'on le convoite à un poste bien plus important. Elle émit donc tout aussi délicatement un nouveau signe de tête pour certifier sa compréhension avec un sourire délicat.

« Certes. Le devoir n'attend jamais. Appliquez vous bien, mon Seigneur. »

Son regard les suivit tout deux lorsqu'ils quittèrent la pièce, appréciant le charisme qui se dégageait à nouveau de celui qui partageait sa vie à chaque fois que le travail s'insinuait à nouveau dans son esprit, avant que le silence ne reprenne place à ses côtés. Un léger soupire de délassement effleura ses lèvres avant qu'elle ne s'appuie délicatement sur son dossier. L'opportunité d'un tel rapprochement ne la laissa pas en reste, l'idée même d'en profiter avait déjà muté dans ses méandres calculateur, se promettant même de continuer sur la lancée en faisait un effort, toute fois surhumain, lors du souper pour pouvoir obtenir bien davantage pour la nuit qui suivrait. Toutes occasions étaient à arpenter avec rigueur et surtout persévération, tellement ces dernières préféraient siéger dans d'autres demeures que la leur. La frustration s'empêtrait dans ses désirs et cela aurait tôt vite faite de la pousser à braver certains interdits implicitement formulés. Néanmoins, et comme toujours, la première étape manqua cruellement au cheminement longuement peaufiné durant le reste de la journée. La surprise ne se dessina nullement sur ses traits quand le concerné ne leur fit pas l'honneur de sa présence lors du repas. Un repas somme toute ponctué par une conversation axée principalement entre sa fille ainée et elle-même. Rhona avait bien évidemment obligation de séance, le minimum à prester de sa part et auquel Sorcha veillait encore, qu'elle adresse la parole à la gamine ou non d'ailleurs. Par contre, Bearach était totalement exempt de toute contrainte mais semblait prendre un plaisir certain à la narguer en étant aussi régulièrement que possible présent. Un déplaisir certain qu'elle tentait toujours vainement de dissimuler ou du moins d'affronter avec autant de raffinement qu'une Dame de son rang pouvait émettre. Mais néanmoins ce soir, rien ne viendrait barrer l'idée qui avait germé et l'absence de son époux au souper ne fit d'ailleurs que renforcer ce point. Après tout, aucune ombre n'était venue obscurcir le tableau depuis leur entrevue quelques heures plus tôt. En profiter était donc plus que nécessaire.

Ainsi, seule dans sa chambrée s'était-elle appliquée pour une toute nouvelle toilette, différente de celle qu'elle arborait en journée. Le but étant de laisser son corps être aperçu avec plus de finesse mais surtout plus de sous-entendus. Peu de bijoux, uniquement la bague qui siégeait à son annulaire scellant sa vie à celle de son époux, une chevelure délaissée à son attitude naturelle, dont les boucles semblaient être entretenues avec perfection dans des rondeurs calculées, un faciès à la fois allégé du maquillage habituel mais pourtant subtilement négocié pour accentuer sa beauté tout en laissant choir une surprenante absence de superficialité. Un décolleté ne pouvait être oublié bien que néanmoins la vulgarité n'était pas de mise. Une appréciation voulu pour une oeillade masculine laissant simplement apercevoir l'existence de ce physique tentant et aux formes avantageuses, mais le tout avec raffinement. La robe portée, aux bretelles fines, paraissait satinée d'un rouge délicat non tape à l'oeil mais néanmoins à la connotation plus ou moins explicite, tandis que l'ajustement au corps n'était nullement exagéré mais parfaitement efficace pour l'imagination stimulée. En somme, elle comptait faire fureur auprès de l'homme qu'elle convoitait mais de manière subtile et calculée. L'odorat ne serait pas en reste puisque pour ponctuer la totalité, une fragrance légère mais envoûtante était venue parfaire le tableau de la déesse qu'elle s'apprêtait à jouer. Pourvue d'un léger châle blanc, elle décida de se rendre dans la pièce qui serait témoin d'ébats souhaités. Une frappe délicate qui laissait clairement sous entendre l'absence de son "bien-aimé", ne la privant néanmoins nullement l'entrer tout en refermant alors la porte. Le temps qui lui fut accordé en solitaire lui permit d'observer la pièce dans laquelle en réalité elle ne venait jamais car cet endroit représentait pratiquement un sanctuaire pour Gabran. Une tendance particulièrement morbide à ses yeux puisqu'il avait vécu dans cette antre avec Diane, l'amour de sa vie désormais décédée pour son plus grand intérêt. Sa réflexion ne s'attarda guère puisque déjà des pas résonnèrent non loin de la porte alors qu'elle se tenait en retrait dans la pièce par un concours de circonstances. L'entrée fut sûrement habituelle, sans se soucier des alentours légèrement éclairés par une âtre entretenue comme il l'était intimement demandé aux servantes en période aussi hivernale pour que le retour dans les appartements se fassent dans une chaleur appréciable. Observant son époux, elle remarqua aisément la nécessité de le détendre dont les traits tirés et fatigués laissaient suggérer une nouvelle journée éreintante. Le laissant prendre ses aises, elle décida néanmoins de se mouvoir pour l'approcher comptant poser délicatement sa main sur l'épaule se trouvant non loin désormais. C'était sans compter la prudence d'un Laird en période de guerre qui très rapidement fut prompt à craindre pour sa vie. Ainsi, de manière inattendue se retrouva-t-elle confrontée à une attaque qui aurait pu lui valoir la mort s'il n'y avait pas eu questionnement de l'origine de cette présence.

Prise sur le fait, sa respiration fut tout d'abord coupée tandis que la froideur de la lame laissa son corps frissonner d'une crainte impulsive n'étant guère habituée à être menacée de la sorte. Immobile néanmoins, dardant son regard dans les prunelles de son agresseur mais cependant époux, elle ne put récupérer le voile blanc précédemment sur ses épaules qu'elle avait lâché et qui désormais glissait délicatement le longs de ses épaules, redessinant celles -ci, puis un de ses bras, le tissu étant d'une qualité impressionnante à la valeur d'une Dame de maison. Des lèvres légèrement entrouvertes s'échappa alors une respiration contrôlée mais légèrement accélérée pour récupérer un apport normal d'oxygène à son coeur perturbé. Le saisissement était plus prégnant que la crainte qui s'était déjà évaporée. Néanmoins, ce changement de respiration entraîna la mouvance d'une poitrine plus découverte qu'à son habitude. Lorsque son prénom fut formulé, elle se permit alors de prendre à son tour la parole.

« Quelle rapidité... Vous me voyez impressionnée par cette dextérité. Vous êtes toujours aussi prompt à punir ceux qui le méritent.» Un compliment ponctué d'un sous-entendu lourd en connotation alors que d'un pas elle se rapprocha de son époux sans pour autant écarter son épiderme d'une lame affûtée qu'elle ne laissa pourtant pas teinter ce dernier de la même couleur de sa robe de nuit. Leur taille n'étant point semblable permit à Graban de profiter d'une vue légèrement accentuée sur ce qu'elle avait délicatement découvert. Avouer clairement que cette situation pimentait particulièrement la situation n'était pas nécessaire car déjà l'atmosphère s'abreuvait de la tension qui doucement s'insinuait.« Votre absence au souper m'a indiqué la surprise de venir vous tenir compagnie après cette journée qui semble avoir éreinté votre personne. Peut-être devriez vous relâcher un peu la pression à mes côtés ? N'est-ce pas mon rôle ? »

Une once d'innocence se dessinait sur ses traits tout autant que l'implicite vérité d'un besoin irrépressible de ressentir une proximité bien différente et bien plus enivrante que celle ressentie durant la journée. Attendant ainsi patiemment qu'il rengaine son arme, préférant largement qu'il dégaine une autre, elle lui laissa quelques secondes de répit avant de revenir à la charge. Elle savait que lui laisser l'opportunité de s'échapper ne serait pas dans ses avantages puisque son époux était réputée expert dans la fuite plutôt que dans l'agissement. Mais tous les atouts féminins étaient cependant valorisés et une fois la lame éloignée de sa peau, ses mains vinrent recueillir la masse roussâtre et bouclée pour la faire se rendre d'un seul côté de son cou, exhibant alors celui qui manqua d'être blessé permettant aux courbes tentatrices de se faire valoir aux yeux qui ne tarderaient pas à être demandeur. Si l'éloignement physique s'était insinué, elle restreint ce dernier en s'approchant de l'échine de son époux laissant glisser ses mains sur les épaules viriles et allégées des tissus les plus drus, remontant des dorsales vers ces dernières délicatement laissant ensuite un doux massage s'insinuer - préférant ne pas sembler pressée - avant de se coller subtilement pour laisser sous entendre des rondeurs précises.

« Je peux sentir tout ce travail accumulé dans vos muscles. » continuant un instant, elle laissa ensuite glisser à nouveau ses doigts expérimentés le long de la colonne pour passer par la taille si bien sculptée ne faisant qu'émousser ses sens de femmes désireuses de pouvoir profiter des talents offerts aux êtres humains pour combler d'autres tensions plus internes. L'idée même de délester ce dernier de l'attirail vestimentaire protée se fit sentir à travers son acte qui sembla délicatement dévêtir le concerné. « Je pourrais vous prodiguer mes attentions réparatrices à même la peau...» Ayant déjà glissé sur une partie de l'abdomen, un frisson parcourut son derme à la sensation de la musculature dessinée par la maturité de l'âge et de l'expertise du combat. Cet homme avait de tout temps égayer ses sens charnels, largement fourni par la nature pour satisfaire aisément les attentes féminines. Leur façon de procéder totalement dénuée d'amour rendait le moment mu par un besoin presque animal qui convenait en réalité bien davantage à ses attentes. Elle n'avait pas besoin qu'il l'aime, le désir seul suffisait à générer une atmosphère totalement parfaite à un échange réussi. Et peu importe l'éloignement qu'il s'évertuait à entraîner, elle avait toujours su que ses charmes le narguaient plus intensément qu'il tentait de lui faire croire. Cette connaissance la poussait par conséquent à mettre toutes les chances de son côté pour tenter d'obtenir satisfaction. Fuir n'était pas dans ses habitudes, agir bien davantage, ce qui expliquait sa présence dans ce lieu habituellement proscrit. Elle comptait bien mettre cette expédition à profit.
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MessageSujet: Re: Quand l'amour fait défaut [Pv Gabran MacGuffin]   Quand l'amour fait défaut [Pv Gabran MacGuffin] EmptyLun 10 Juin - 17:11

« L'âme se perd, se déloge, s'éloigne...
L'esprit s'agite, pulse jusqu'à ce que le désir fane.
S'adressant avec humour aux passants sans amours.
Une goutte d'absence,
Un zeste d'indifférence,
Une cuillerée de souffrance,
Voici le papillon des sombres heures,
Voici la recette du malheur.
»







E
n voilà une scène qu'elle était ubuesque, tout bonnement inconcevable, Gabran en était le premier interdit. Toute son usuelle contenance venait de choir en cendres qu'il n'était guère certain de pouvoir récupérer après coup, car même dans les méandres de son imagination la plus fantasque, il n'aurait jamais osé songer à pareille situation. Peut-être la paranoïa commençait-elle à lentement ronger sa circonspection, à tel point que quelques impromptus échos au coeur de son antre privé en devenaient suspects, voire synonymes d'une imminente agression. Le corollaire de sa vésanie était à la hauteur du ridicule de sa réaction, il logeait la lame glacée de son estoc sous la gorge de sa propre épouse. Qu'importait alors que l'amour scelle leur couple ou non, la passion même n'aurait été ni une excuse ni un frein à une telle attitude, et les faits étaient là : il aurait aisément pu occire Sorcha s'il n'avait pas su viser ou s'il s'était laissé emporter. A présent qu'il en prenait conscience, son esprit était encore suffisamment alerte pour lui susurrer qu'ils l'avaient échappé belle, et qu'à l'avenir, ils allaient devoir être davantage prudent. Mais justement, ne l'avait-il point été, en dégainant son arme pour faire face à une quelconque menace ? Plus que manifestement, cette conflagration qui enflammait tout le royaume d'Ecosse le touchait et le tarabustait bien plus qu'il ne le laissait paraître, mais il ne devait pas se faire harper par ce genre de folie au risque de ne plus pouvoir s'en extirper. Sans doute était-ce l'épuisement... Oui, assurément, il était éreinté par une journée diaprée de mouvements, de torsions spirituelles, de remises en question et d'impulsions décisionnelles qu'il lui fallait à tous prix assumer pour le bien de ses ouailles. Diantre, quel quidam aussi mortel que ses paires ne serait pas fatigué par de telles coercitions ? Quotidiennes et sempiternelles, il ne savait rien faire d'autre ni de mieux qu'oeuvrer pour les petites comme les grandes gens des Lowlands, il chérissait son rôle et en serait digne jusqu'à son dernier souffle, mais il était aussi humain et en proie à l'usure des années et des vicissitudes. Alors, parfois, comme tout à chacun, il lui arrivait de faire un mauvais pas et d'outrepasser les lisières du raisonnable. Il n'avait pas la sapience infuse, mais il savait reconnaître ses torts, mais par l'office d'un profond mutisme plein de sens pour qui était un tant soit peu attentif. Aurait-il dû retirer son épée du derme d'albâtre de sa compagne et lui présenter ses excuses ? Peut-être, mais une interrogation bien plus substantielle le taraudait : que diable faisait-elle ici ?

La kyrielle de pensées fut fulgurante et alambiquée dans l'esprit du gouverneur qui, la surprise de découvrir l'identité d'un potentiel agresseur passée, fut tout bonnement happée par toutes ces cambrures charnelles subtilement dévoilées et mises en valeur. Il ne put empêcher ses prunelles d'azur limpide et troublé de s'abaisser sur les invitantes convexités mammaires de la sylphide ainsi que l'envoûtante danse qu'elles avaient entrepris, en cause, la frayeur provoquée par la contingente brusquerie du seigneur et la tension qui en découlait donc. Les lippes entrouvertes de stupeur, ce dernier était tel un naufragé qu'une sirène venait d'incanter, et qui désormais, installait encore plus de promiscuité en s'approchant à l'instar d'une divine créature qui ne demandait qu'à se damner à ses côtés – mieux, à se damner dans ses bras. Il aurait fallu être fou ou fait de granit pour être insensible à ce numéro, et la bougresse remarquerait inéluctablement la confusion qui fit déglutir le MacGuffin tandis qu'elle lui offrait une magnifique vue en plongée sur son décolleté. Elle était dangereusement splendide dans son atour d'un flamboyant écarlate, couleur de la fièvre et du feu qu'elle désirait faire naître entre eux. Lorsqu'elle reprit paroles, les calots de son mari se relevèrent sur son faciès, s'égarant au passage sur ses lèvres mutines et charnues, et il ne fallait pas être particulièrement clairvoyant pour comprendre les desseins de sa venue. Le suzerain en fut tant pris de court qu'il en omit même de baisser son arme, ce qu'il fit aussitôt et hâtivement lorsqu'il s'en rendit compte et pour ne pas risquer de physiquement la meurtrit, ce dont il s'en voudrait. Il sembla recouvrir une once de sens commun et secoua sensiblement la tête pour se remettre de ses émotions purement primaires, désorienté par ce manège et la simple présence de la Chattam en cet endroit sacré à ses yeux. Cependant, il était encore trop désarçonné pour l'admonester de son hardiesse, il devait tout d'abord fuir ce carcan sybarite qui menaçait de se refermer sur lui, ce qu'il fit en s'éloigner vers l'une des commodes après avoir récupéré son ceinturon.


« Vous n'ignorez pas à quoi ressemble le spectre de mes journées... » Souffla t-il précipitamment, tourné de profil à la nymphe pour ranger ses affaires – ou du moins, feindre d'en faire ainsi. « Je suis navré de n'avoir pu être présent au souper malgré mes dires, mais, j'étais occupé... Et en toute honnêteté, je ne me sentais guère d'humeur à endurer vos dissonances à Bearach et... » Il eut le malheur de biaiser ses calots sur elle au même instant où elle fit basculer sa cascade de boucles rousses d'un côté, accentuant quelques courbes auxquelles elle le savait sensible. Elle s'était pourtant essayée au même jeu plus tôt en ce même jour, lors de leur conciliabule dans le boudoir, sans que cela ne fonctionne... Mais l'atmosphère était somme toute différente, incomparable, et les défenses du chef de clan s'étaient abaissées. « … Vous-même... »

Acheva t-il sa tirade dans un soupir qui miroitait la pâleur de son émoi. Gabran se détourna alors complètement, présentant son échine à la belle qui commençait beaucoup trop à prendre les brides de la situation. Le visage hors de vue de la donzelle, il se concentra et se fustigea intérieurement pour récupérer sa contenance, car l'impression de n'être rien de plus qu'un jouvenceau face à ses premiers frissons érotiques n'était pas pour lui plaire, bien au contraire. Mais Sorcha revint à la charge, jouant cette fois d'un contact suave et envieux de se faire plus téméraire. Ces simples et encore chastes caresses furent salutaires tout autant qu'insoutenables, un peu de douceur pour sa musculeuse charpente qui souffrait de symptômes somatiques mais également de l'âge. Les yeux clos et la glotte serrée, il la sentit se conglomérer à son rachis pour le faire profiter de ses voluptueuses courbes, et au gré des secondes qui fluaient, les initiatives de la dryade ne se firent que plus précises et osées. Bientôt, ce fut sous le textile de son vêtement que ses phalanges se faufilèrent, pour mieux dessiner sa ceinture abdominale et lui promettre bien d'autres soins s'il daignait céder à ses avances. Le chef de clan prit une grande inspiration qu'il bloqua un instant dans ses poumons étrangement atrophiés, et qu'il libéra dans un long soupir qui se fit plus sensuel qu'originellement voulu. Toutes les récentes tentatives de la Chattam pour l'attirer à un délassement de concupiscence avaient lamentablement échoué, son époux se plaisait à l'éviter ou à grossièrement décliner ces offres qui lui étaient pourtant entièrement dévouées, il n'en doutait pas. Cela faisait un certain temps maintenant qu'ils n'avaient plus partagé la même couche, un détail qui n'importunait pas outre mesure le laird, tant que la vénus se gardait de venir ostensiblement lui exhiber sa convoitise. Plus brûlante que jamais, il n'était pas si fréquent qu'elle déploie tant d'efforts pour un moment d'intimité, peut-être parce qu'avant le dernier drame en date, la résistance était beaucoup moins présente, et qu'elle n'avait guère besoin de ces apparats. Les choses changeaient et évoluaient, pas toujours dans le meilleur des sens, il fallait donc s'y accommoder, ce qu'elle faisait à merveille. Il finit par faire volteface, confrontant les mirettes embrasées de sa compagne, qu'il n'avait jamais aimées, mais qu'il était encore enclin à admirer.

« Vous ne devriez pas être ici... » Il tentait tant bien que mal de conserver une logique discursive, ce qui n'était pas aisé en pareille compagnie. « Je vous l'ai déjà dit, vous n'êtes pas autorisée à vous introduire dans cette pièce, ni vous, ni quiconque... » Son phonème était ourlé d'une chaleur significative, son flegme habituel n'était plus qu'un vague souvenir, l'homme aux besoins élémentaires avait cette fois pris l'ascendant sur le reste. Ses prunelles se baissèrent derechef sur cette poitrine toute éhontée qui le narguait, la tentation de la chair, la saveur d'une femme n'avait pour beaucoup aucune concurrence dans la succulence de ce monde. Ses reins vociféraient leur envie de lubricité, elle était son épouse, il avait tout droit de disposer de son corps comme bon lui semblait... Ses mains taillées de masculinité se posèrent sur les hanches de la sylphide, et lentement, elles remontèrent le long de son abdomen jusqu'à saisir chacun de ses seins dont il pressa délicatement la pulpe entre ses doigts. « Et vous ne pouvez point vous servir de moi de la sorte... »

Peut-être divaguait-il, mais il lui semblait qu'elle était encore plus fine manipulatrice que l'on ne pouvait le penser. Les traits enveloppés d'une éloquente luxure qu'il exsudait par chaque port de sa peau, le dirigeant des contrées australes céda à l'appel des sens et fondit, tel un rapace sur sa proie, dans le cou de la naïade. Ce même épiderme qu'il avait précédemment menacé d'une lame tranchante, il le croqua avec un désir calcinant et en dévora les arrondis à l'instar d'un alouvi qui se repaissait pour la première fois depuis longtemps. Même Gabran MacGuffin ne luttait pas toujours contre ses pulsions les plus primitives, même si ses relations avec Sorcha pouvaient être houleuses, celle-ci n'en demeurait pas moins une femme d'une indicible vénusté, connue et reconnue pour cette véracité que nul ne démentait. Les sinuosités de son anatomie étaient délicieusement sculptées, sa fragrance était un piège olfactif, et son assurance n'était pas moins aguichante. Quoi de plus ensorcelant qu'une muse qui savait parfaitement ce qu'elle voulait ? Nombre d'épouses pour lesquelles l'union matrimoniale n'avait été qu'une alliance diplomatique se pliaient au devoir conjugal sans en avoir le choix, ce que le gouverneur avait lui-même fait avec la Chattam qui elle, en revanche, ne quémandait guère plus que les attentions lascives de son mari. Une truculence qui en aurait fait rire plus d'un ! Mais l'heure n'était pas à la marrade, le fier gaélique redécouvrait le charme physiologique de sa compagne et la signification du plaisir terrestre, dont il s'était sciemment privé. Emporté par une certaine fougue, ses mains s'en allèrent tâtonner les cambrures callipyges de la belle qu'il obligea à traverser la moitié de la pièce à reculons, jusqu'à ce qu'ils ne heurtent l'armoire contre laquelle il la plaqua. A son tour, il s'aplatit tout contre elle, jouissant de ses courbes autant qu'elle pourrait le faire des siennes. Tout portait à croire que s'entamaient des ébats dont cette nuit serait témoin, mais il ne fallait jamais crier victoire trop tôt... Alors que le seigneur s'apprêtait à goûter l'autre côté du cou exhibé après en avoir chassé la crinière qui s'y trouvait, ses yeux croisèrent tout à fait fortuitement l'héraldique de sa famille, gravé dans le meuble qu'ils rudoyaient de leurs corps en effervescence. La vision du chaudron magique créa un chapelet de pensées qui l'assaillirent abruptement, la notion de famille, et il se souvint alors la raison qui l'avait poussé à ne plus s'adonner à ce genre d'activité. Ce troisième fils perdu...

Le suzerain se détacha brusquement de l'ondine, coupant court à leurs égards pourtant bien entamés. Il fit plusieurs pas en arrière pour instaurer une certaine distance de sûreté, pris dans un flot de tourments, trop rétrospectif et sujet aux remords pour passer outre cette affliction qui revenait sans cesse. Faire l'amour à sa femme signifiait prendre le risque de l'engrosser, et si elle avait su donner naissance à deux filles en bonne santé, elle n'avait pu mener à terme ses deux dernières grossesses qui les avaient fait inhumer des poupons morts-nés. Des tribulations qui avaient considérablement affaibli Gabran, il n'était pas sûr de vouloir revivre une telle iniquité qui pourrait bien l'achever une bonne fois pour toute. Comment était-il encore debout, c'était à se le demander... Le coeur martelant à tout rompre, les viscères soulevées par ce stupre qu'il tentait alors de pacifier, il cacha son visage dans les paumes de ses mains et le frotta par plusieurs fois. Ses phalanges passèrent dans ses cheveux qu'il étira vers l'arrière, puis ses paluches se posèrent finalement sur ses hanches.


« C'en est assez... » La crainte de la dryade se réalisait sûrement, le laird avait parlé, et décrété qu'il n'y aurait rien de tel aujourd'hui. « Je ne suis pas d'humeur pour vos blandices. » C'était faux, car pour la première fois depuis longtemps, il avait tout de même répondu à ses sollicitations, preuve s'il en fallait qu'il était moins réticent qu'il ne l'avançait. L'écossais reprenait du poil de la bête et également de sa superbe, sa voix s'était faite plus résolue, et le regard qu'il posa sur son interlocutrice ne fut pas moins autoritaire. « Je loue votre débonnaireté à mon égard, mais je le répète, vous n'avez aucun droit d'être ici. Ces appartements sont privés, je ne me permettrais pas d'entrer dans les vôtres sans votre aval, que je sache. » Là était peut-être tout le problème... « Vous savez comme je peux parfois être pris par mes obligations, il m'arrive fréquemment de vous faire faux bond aux repas, non sans prier pour qu'il n'y ait aucun drame durant mon absence. Vous en conclurez donc que votre inquiétude est superficielle, je me porte fort bien, je n'ai besoin que de repos et d'un bon whisky pour me remettre d'aplomb. Je vous remercie de votre sollicitude, cela ira. » Une façon de la congédier qui risquait de ne point du tout plaire à la principale intéressée, les hostilités étaient ouvertes.
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MessageSujet: Re: Quand l'amour fait défaut [Pv Gabran MacGuffin]   Quand l'amour fait défaut [Pv Gabran MacGuffin] EmptyMer 12 Juin - 12:16

Les limbes de volupté dans lesquelles Sorcha voulait entraîner son époux étaient on ne peut plus explicite. Se cacher derrière des attentions mues par la gentillesse et l'intention de lui faire du bien de façon platonique n'était qu'une tactique évidente pour pouvoir jouir plus tard d'ébats digne de ce nom, qui s'étaient fait bien trop rare depuis son dernier accouchement, ou du moins son dernier meurtre. Elle connaissait parfaitement les pensées de son cher époux sur le sujet et par conséquent la raison de son éloignement. Mais cela lui était égal, après tout, n'était-ce pas elle qui avait supporté une seconde grossesse sans succès ? La frustration de ne pas avoir mis à terme le garçon qui prendrait le trône à la suite de son père restait un cuisant échec pour elle-même. Et pourtant la seule personne apte à se profiler comme victime n'était nul autre que l'homme qu'elle tentait d'amadouer avec tout le charme qui était appris et maîtrisé de son côté. En réalité, Gabran ne méritait guère qu'elle s'acharne à le pousser à faire son devoir conjugal. Mais les rôles ici étaient inversés. N'était-elle pas justement la plus désireuse des deux que le semence de son époux ne se répande une nouvelle fois en elle ? Avait-elle d'autres choix que de briser les barrières et le pousser dans ses retranchements pour obtenir satisfaction ? Le désir était de tout temps accordé à l'homme, mais la femme aussi pouvait parfaitement quémander et subir les affres du besoin charnel. C'était le seul moyen certes de procréer, mais en cet instant, contre cet homme, contre ce corps parfaitement sculpté, le trône et les méandres politiques du royaume d'Ecosse subissaient l'indifférence totale de sa part. Rien ne permettait de dire que cette fois-ci permettrait l'existence d'un nouvel enfant en son sein, mais ce n'était point pour cette raison qu'elle rebrousserait chemin pour retourner dans ses draps de lin où aucun homme ne viendrait la rejoindre. Son corps chauffé exigeait satisfaction, et pour se faire, elle irait au delà de toute bienséance pour faire plier le Laird MacGuffin. Elle savait parfaitement ce que les hommes aimaient, et elle comptait bien le prouver.

Ses actes actuels étaient délicats et encore peu osés, aussi, lorsque son époux se retourna pour tenter de la repousser, le regard posé sur elle et le timbre de voix adopté lui fit parfaitement comprendre que Gabran était déjà totalement piégé. Oh bien sûr, elle l'avait compris depuis que son corps avait été repéré par ce dernier depuis son attaque. Mais ce n'était que des prémisses de désir, elle avait du les accentuer, les faire muer vers d'ardents sous-entendus, engendrer des émulsions internes, des tensions bien diverses que celles qu'il pouvait ressentir durant une journée de travail. N'était-elle pas là pour le détendre, comme elle lui avait avoué ? Bien sûr, nombreuses autres manières de s'y prendre auraient pu apaiser le Laird comme un bain pour premier exemple. Mais Sorcha n'était pas de ces femmes qui préparaient des attentions inutiles pour n'avoir rien en retour. L'amour n'existait pas entre les deux êtres qui actuellement face à face subissait les besoins primaires d'une copulation longuement désirée. Mais ce sentiment qui poussait les partenaires d'un mariage réussi à s'offrir des attentions dénuées de toute convoitise en sous-entendu n'existait guère entre les deux protagonistes actuels. Aucun des deux ne pliaient clairement devant l'autre. Un jeu de domination perpétuel, engagé par ses soins certes, mais auquel Gabran la poussait constamment. Il en serait de même pour le moment présent. Peu importe les malices dont elle devrait jouer, elle obtiendrait satisfaction. Les mains posées sur ses hanches tout d'abord lui indiquèrent que cela était particulièrement bien parti. Le désir de Gabran devenait pratiquement palpable alors qu'il tentait par sa raison d'échapper aux besoin que son corps réclamait de façon endiablée. Sorcha se savait belle, nombreux avaient été ceux qui ne se retenaient guère pour la flatter et honorer la convoitise qu'elle pouvait entraîner. Sa beauté avait de tout temps été un atout, une pièce de l'échiquier avec laquelle elle jouait aussi souvent que les opportunités lui permettaient. En plus de son intelligence, c'était la première carte, et surtout la plus puissante et la plus facile, qu'elle se devait d'user. Gabran pouvait se cacher derrière nombreux préceptes, nombreux murs pour l'éloigner d'elle, il ne pouvait que succomber lui aussi à son charme naturel qu'elle avait largement accentué en cette soirée pour lui plaire. Les mains qui remontèrent vers ses formes pulpeuses démontrèrent bien que le temps se faisait de plus en plus court avant qu'il ne trahisse ses propos. Ses mains masculines retraçant son anatomie ne faisait qu'attiser le feu qui était né depuis un moment désormais en son sein. Ses mains posées sur les avant bras de l'homme qu'elle désirait ne se permirent aucune tentation pour ne pas brusquer celui qui était sur le point de craquer. Mais un léger soupir rempli de sous-entendu glissa le long de ses lippes légèrement entrouvertes pour engager un mouvement subtil des rondeurs désormais emprisonnées dans ces mains encore bien trop sages. Peu importe le raisonnement qu'il s'imposait, ce dernier ne fut pas assez fort et une seconde suffit avant qu'elle ne sente des lèvres dévorantes dans cette zone sensible de son cou.

L'ébat pouvait indiquer qu'elle n'était qu'une victime d'un mâle en rut subissant sa déflagration de désir, mais la réalité était tout autre, elle était celle qui dominait et qui avait imposé avec toute sa grandeur les effervescences charnelles. Rapidement se laisser diriger ne devenait qu'un bois de plus pour attiser le feu. Elle aimait le voir se relâcher, elle aimait se sentir acculée contre une paroi pour ne pouvoir que profiter un maximum d'une proximité inexistante dans le quotidien de leur vie. Une main agrippait sauvagement les mèches négligées de son époux pour sentir bien davantage ces lèvres, dont elle n'avait que peu goûtée des siennes avec honnêteté, tandis que sa respiration se faisait irrégulière et que sa main libre n'était pas en reste face à ce corps pressé contre le sien. Gabran n'avait besoin d'aucun artifice pour la faire chavirer, la virilité dont il pouvait faire preuve suffisait amplement à la contenter. Elle était peut-être tout aussi primaire que les hommes à ce sujet mais ce droit n'était pas obligé d'être confiner aux mâles de cette terre. Elle le voulait et elle le voulait ardemment. Croire cependant que les réjouissances étaient acquises et qu'elle pouvait amplement déclarer avoir gagné auraient été trop aisé pour elle où la facilité ne se trouvait guère souvent sur son chemin, surtout quand cela concernait celui qu'elle avait épousé. La raison de ce dernier était bien plus féroce qu'elle ne pouvait le croire. L'éloignement engagé fut brute, cassant et incompréhensible. Comment pouvait-il stopper un tel émoussement des sens ? Un acte cruel qui mit quelques instants avant d'être compris par la vénusté en émoi. Accolée à l'armoire qui avait servi de fin à leur errance sulfurique, son regard observa l'être qui tentait de reprendre raison alors que son corps dégageait de la frustration à revendre. Il en était de même pour elle. Une respiration qui reprenait ses saccades régulières. Durant sûrement ce qui s'apparenta à une fraction de seconde, du dégout apparu dans les prunelles féminines fasse à ce revirement inattendu. Oser la déshonorer de la sorte était une chose, mais les propos qui suivirent furent encore bien plus virulent. En réalité, Gabran avait de quoi la refroidir et cela était le cas. Etre traitée de la sorte aurait tôt de faire fuir n'importe quelle donzelle pour se réfugier dans des méandres vengeurs et passer une nuit à le maudire. Mais Sorcha n'était pas faite de ce bois et au lieu de réagir comme elle aurait pu le faire en lâchant des propos tout aussi abruptes que lui, elle prit quelques secondes pour se calmer et retrouver l'état de calme et de désir dans lequel elle s'était plongée avant de venir. Ce n'était pas aisé mais n'était-elle pas bien plus forte que cela ? Oh si. Et Graban n'avait encore rien vu. Puisqu'il émettait des barrières bien plus solides qu'elle ne l'aurait imaginé, il était alors temps de les franchir férocement et surtout de les briser de façon à ce qu'elle ne puisse guère se reconstruire de si tôt. Et pour se faire, une seule technique ne lui vint à l'esprit.

« Comme vous le désirez...»émit-elle doucement comme propos.

Cela serait sûrement une première surprise pour son époux qui avait davantage l'habitude de revendications ouvertes face à une humiliation de cet acabit. Qu'une attitude d'abandon soit aussi vite formulée de la part d'une femme telle qu'elle aurait tôt fait d'alerter les plus stupides.  La suite le prouva rapidement.Se décalant lentement son échine du boisement sur lequel elle avait été confronté avec vigueur, elle s'en détacha avant de venir doucement glisser la fine bride d'une de ses épaules le long de son bras. Ses prunelles s'étaient accrochée à celle de son époux tandis qu'avec presque provocation, elle fit lentement glisser la ficelle de satin sur sa seconde épaule. D'une douceur incomparable, le tissu glissa alors le long de son corps le dénudant entièrement, petit à petit, découvrant alors les terribles formes féminines d'un dessin presque parfait et dont le derme semblait refléter la même douceur que la contrainte vestimentaire portée précédemment. Gabran se montrait stupide, elle usait donc des grands moyens. S'il ne pouvait résister à un corps dont les formes étaient suggérées, il ne pourrait résister à un corps totalement découvert et offert à ses prunelles. Plus aucun rempart désormais ne se trouvait entre sa nudité et les prunelles de son époux. Aussi, surmontant le tissu à ses pieds, d'un pas puis un autre, elle se rapprocha d'une démarche tentatrice vers l'homme sûrement bien plus en émoi qu'il ne l'avait été précédemment. Elle se tenait là sans aucune pudeur et ne s'arrêta qu'une fois à quelques centimètres à peine de lui.  

« Mon inquiétude n'est point superficielle, cher époux.»Sa voix était basse et mielleuse, elle ne le laisserait pas s'échapper. N'était-il pas son époux ? Ne lui devait-il pas de combler certaines de ses attentes ? Il pouvait résister elle le ferait craquer. Glissant sa main pour serrer une zone tentée et émettant une grosseur parfaitement attirante, elle susurra plus sensuellement encore « Vous ne devriez pas laisser de telles tensions s'accroître sans chercher à les diminuer. »

S'il pouvait résister à cela, alors elle n'était pas aussi douée qu'on pouvait lui imputer. Sa main engendra une pression plus importante sur l'anatomie gonflée qui venait de raviver sans retenue la flamme pour laquelle elle s'était rendue dans cette pièce. Gabran n'avait fait que la diminuer, elle savait parfaitement comme la raviver. Le mouvement qu'elle engendra sur la verve encore cachée ne pouvait qu'augmenter la tension dans laquelle il était piégée. Passer la barrière du tissu lui apporterait une satisfaction trop rapide. Mais pendant qu'elle manipulait l'entrejambe par lequel les hommes avaient tendance à penser le plus souvent, elle glissa à nouveau sa main sur le torse viril remontant le tissu avant de coller sa peau chaude contre ces tablettes valorisées. Un léger soupire délicatement simulé mais à la fois représentatif de son état actuel traversa ses lèvres alors que lentement une de ses jambes glissa le long d'une de celui qui plus que son époux se devait de devenir son amant pour cette nuit. S'il la touchait maintenant, même pour la repousser, ne pourrait tenir face à l'ardeur de son derme et la douceur jumelée. Il allait craquer. Mais cette fois-ci elle ne le laisserait pas lui sauter dessus comme il venait de le faire. Il l'avait frustrée, elle allait le faire perdre pied. Il allait succomber, que ses propos aient été teintés d'autorité au non. Elle le voulait à ses pieds, elle ferait ce qui était nécessaire. Ainsi, quand elle sentit ses remparts craquer, quand elle sentit et surtout qu'elle sut, que l'acte allait être engagé, que sa main bien placée n'avait faire que croitre le besoin de délivrance tellement fortement que cela en devait être parfaitement douloureux pour la verve emprisonnée, elle s'écarta assez pour que la frustration soit connue désormais également de son époux.

« Peut-être devrais-je vous laisser dans cet état... Je suis certaine que la chapelle vous attend pour apaiser toute cette tension.  » Elle n'avait pu retenir cette légère pique en rapport avec des propos formulés plus tôt dans la journée. Après tout, il l'avait cherché. Mais elle ne comptait pas le laisser s'échapper aussi reprit-elle la parole. « Mais je ne suis pas aussi cruelle. Mon rôle est de vous contenter n'est-ce pas ? Aussi je me dois d'accomplir mon rôle. »

Se reculant légèrement, elle prit alors place sur le lit qui s'étendait derrière elle, dans une position parfaitement suggestive. Oh bien sûr, elle n'avait pas idée de l'affront qu'elle venait de commettre. En ce instant, elle était persuadée d'avoir gagné et de loin. Tout la poussait à le croire, autant l'état de Gabran que l'état de son corps.  La flamme était ravivée et le souhait de la voir perdurer jusqu'à la fin de l'ébat était ce qu'elle espérait le plus. Devoir réaliser autant de charmes et de compromis pour faire succomber son époux était parfaitement peu flatteur en réalité, mais elle était prête à beaucoup de choses ce soir pour arriver à ces fins. Une fois les résistances abolies, ce serait la fierté d'avoir gagné qui prendrait le dessus, oblitérant tout le reste. C'était désormais au tour de son époux de faire ses preuves en tant qu'homme. Elle l'attendait avec impatience.  
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MessageSujet: Re: Quand l'amour fait défaut [Pv Gabran MacGuffin]   Quand l'amour fait défaut [Pv Gabran MacGuffin] EmptySam 15 Juin - 0:16

« L'âme se perd, se déloge, s'éloigne...
L'esprit s'agite, pulse jusqu'à ce que le désir fane.
S'adressant avec humour aux passants sans amours.
Une goutte d'absence,
Un zeste d'indifférence,
Une cuillerée de souffrance,
Voici le papillon des sombres heures,
Voici la recette du malheur.
»







D
'aucuns auraient juré qu'il était devenu fou à lier, et lui-même commencé à se demander s'il ne chutait pas graduellement dans l'insondable vortex de la vésanie. Non... Il avait toujours été de cet apanage, toujours un pied dans un passé qui en avait fait le quidam qu'il était aujourd'hui. Les brûlures d'antan étaient encore chaudes, aucun onguent n'avait, pour l'heure, su totalement les pacifier à défaut d'en adoucir par quelques fois les maux. Il n'en guérirait jamais, il en était intimement persuadé, car chacun avait son fardeau et tel était le sien, telle était la croix qu'il porterait tout le long du chemin qu'il lui restait à parcourir jusqu'à l'appel divin et ultime. Il ne se remettrait jamais de ses tribulations car il ne désirait point s'en remettre, un fait qu'il occultait volontairement pour mieux se vautrer tel un pourceau dans la fange de son malheur. Gabran aussi avait ses défauts, pas des moindres et dont il était parfaitement conscient, mais qu'il préférait parfois omettre pour vivre – survivre... - dans un univers chimérique, dans un monde peuplé de spectres, d'incubes, et de quelques archanges. Un microcosme qui lui appartenait et qui faisait office d'égide lorsque son quotidien le taraudait de trop, sa manière à lui de s'échapper de la réalité ou de la rendre plus tolérable. Avec cela, une surabondance de prudence et un soupçon d'hypocrisie, car même s'il aimait à être probe, toutes les vérités n'étaient ni bonnes à dire ni agréables à entendre. Au fond, peut-être Sorcha devenait-elle trop vieille pour conduire une grossesse à terme, peut-être était-ce une lubie des cieux que nulle femme ne lui donne un autre fils, tant de conjectures et aucune réponse... Il n'était point comme elle, et faire comme si jamais rien ne s'était produit, comme si les drames n'avaient jamais croisé leur vie, faire table rase et reprendre tout à leurs prémisses... Sans doute était-ce pour cette raison, parmi d'autres, qu'il était inapte à l'aimer. Par instants, il lui semblait qu'elle possédait un coeur sculpté dans le diamant : une gemme dont on admirait l'apparence, mais dans laquelle il fallait tailler à coup de pioche pour pouvoir en faire quelque chose. Outre mesure, elle exhalait une telle superbe propre à la gente féminine de la haute société qu'elle en devenait muse d'insensibilité, tout du moins à ses yeux, elle manquait d'humanité. Des pensées abjectes qu'un mari n'aurait jamais eu à soulever à propos de sa propre épouse, marquant une nouvelle fois le caractère de leur couple et les vestiges de leur relation, en supposant qu'ils en aient d'ores et déjà eu une par le passé, ce dont l'on pouvait douter. Aujourd'hui ne faisait décidément pas exception aux vicissitudes de leur vie commune, elle était même le plus parfait des exemples, la plus affligeante des illustrations.

Le suzerain avait entièrement conscience de son acte éhonté, il avait remué les tisons pour mieux les laisser étouffer ensuite, cela n'était pas digne d'un époux, et sûrement pas d'un gentilhomme. Il se fustigeait de ne pas avoir suivi son intuition de mettre fin à ce jeu dès lors qu'il fut lancé, il aurait alors congédié la sylphide et à l'aube de demain, ils en auraient déjà tout oublié, jusqu'à la prochaine tentative. Il l'avait vu et lu dans ses mirettes, cette ineffable frustration lorsqu'il avait creusé la distance du rejet avec une impudence sans égale. Allait-il désormais essuyer le revers d'une ire tonitruante, ou au contraire, plus flegmatique et aiguisée ? Dans tous les cas, le laird ne s'attendait point à ce qu'elle hisse le pavillon blanc en signe de résignation, cela ne lui ressemblait guère... Et pourtant, ce fut ce qu'elle annonça. Aussi interdit que suspicieux, le fier gaélique plissa les yeux et la mira d'un air inquisiteur, cherchant dans les abysses de ses prunelles où se trouvait le piège à éviter. La Chattam, il la connaissait dans ses grandes moeurs, et abdiquer face à une embûche n'était diantrement pas dans ses marottes. Il y avait assurément anglais sous roche ! Et il ne comprit la mascarade quand la voyant dévêtir l'une de ses épaules, puis la seconde, et la kyrielle fut inexorable... Avant même qu'il n'ait eu le loisir de pouvoir agir, il vit l'atour à la teinte de purpurin choir de son mannequin, la robe dévala les cambrures charnelles avec une indicible sensualité et bientôt, il ne fut plus que bribe de textile sans intérêt sur le sol. Le MacGuffin écarquilla les yeux, et derechef, ses lippes s'entrouvrirent de stupeur. Cette nuit était placée sous l'influence de la résolution et de la luxure, la dryade avait subtilement tissé sa toile et refermait désormais ses huit pattes de dangereuse arachnide sur la proie qui était sienne. Et ladite proie était littéralement ankylosée par la vision qui s'offrait à elle, une fois encore, aucun homme n'aurait pu nonchalamment détourner le regard pour s'intéresser aux gravures de la couche plutôt qu'à ces convexités, qui ne faisaient que réclamer son contact dans des frémissements qu'il percevait de sa place.

La bougresse se rapprocha d'une démarche chaloupée par une vénusté mise à nue, ce à quoi le gouverneur réagit en faisant lui-même un pas vers l'arrière, presque craintif que cette lionne ne le dévore sans demi-mesure jusqu'à se repaître de ses os. Mais il la laissa tout de même s'immobiliser juste devant sa personne, tentant vainement de garder un semblant de contrôle sur son eurythmie, sa respiration, et surtout, sa température corporelle qui ne faisait que croître après ce déploiement de volupté. Il humecta furtivement ses lèvres à l'instar d'un infortuné égaré en plein désert et déshydraté par une chaleur insoumise, prêt à souffler une réplique même fébrile, mais elle ne lui en ploya pas l'opportunité. Il s'étrangla avec ses propres mots lorsqu'il sentit une main s'apposer à même son organe de mâle, bien qu'encore docilement sur le tissu de ses braies. Lentement, il baissa les calots sur les phalanges responsables de cette soudaine effervescence, un éclat redevenu concupiscent, puis il les releva vers le faciès de l'exubérante tentatrice qui poursuivit son discours à l'instar d'un cobra qui charmait plus que l'inverse. Les hommes pouvaient s'avérer bien faibles face aux facultés de leurs contraires naturels, le chef de clan avait admirablement bien résisté jusqu'alors, mais il se sentait définitivement défaillir. A l'orée de l'abandon, ses paupières se fermèrent il fut complètement désorienté par ces caresses lestement disposées et lui traduisit son trouble dans un long et profond soupir guttural. Leurs dermes juxtaposés l'électrisa à chaque mouvance de la belle qui ne savait que trop comment s'y prendre pour conquérir un quidam, même pour une sorgue. L'hiver n'avait qu'à bien se tenir, même l'aquilon aurait été impuissant dans cette pièce où la chaleur n'émanait plus de l'âtre embrasé, mais de deux anatomies entrelacées. Et cette jambe fuselée qui s'éleva pour effleurer la sienne, Gabran y glissa ses doigts pour en saisir la cuisse et la rehausser un peu plus qu'elle ne l'était, inéluctablement incanté et incapable de s'opposer aux désirs primaires qui le rongeaient.

Mais à brûle-pourpoint, la nymphe qui n'avait fait que rendre le jeu de plus en plus pernicieux s'écarta abruptement, cédant la place à la froidure du néant. Le seigneur en fut désarçonné, sa main resta suspendue dans le vide où, quelques secondes auparavant, elle avait tenu sa jambe. Il rouvrit les yeux et les posa sur la démone, qui avait décidément plus d'un atout dans sa manche pour l'admonester à sa manière. Il n'en fit rien, trop occupé à ne pas céder à ses pulsions animales et à la prendre à même le sol. Toutefois, ce fut bel et bien avec une convoitise sauvage et affûtée qu'il la contempla, et même, qu'il esquissa un début de foulée en sa direction, simultanément à la mouvance de l'hydre qui conduisit cette dernière droit vers l'impardonnable bévue. De toute sa volupté, elle s'allongea et se complut dans des draps interdits, qu'importait alors la position invitant aux ébats, elle venait de franchir une lisière dont elle ne reviendrait pas. Le laird se figea d'outrage, voyant son intimité et des souvenirs qu'il préservait jalousement blasphémés sans aucune pudeur, une vision qu'il fut incapable de supporter. Tout de go et sans préambule, il avala la distance qui les séparait, non point pour profiter des courbes offertes avec une rare succulence... Mais pour tirer Sorcha hors de son lit.

« Pas cela... Pas cela ! » Il vint la saisir par un bras et la releva, coupé de tout désir impulsif, il la fit reculer jusqu'au centre de la pièce et ramassa au passage la robe antérieurement abandonnée, qu'il lui fourra dans les bras. « Reprenez vos fanfreluches et nippez vous ! Séance tenante ! » Brûlant cette fois d'une ire sans pareille, l'écossais la rudoya d'un regard semblable à la glace qui englobait le royaume en cette saison de fin d'année. N'y avait plus aucune faille à trouver et exploiter en lui, l'amant ne serait définitivement plus, tandis que l'époux n'avait peut-être jamais été. « Cette couche n'est pas vôtre et ne vous revient aucunement de droit, que nous soyons liés par le mariage ou non, je vous défends de vous y vautrer comme... » Comme truie dans une sentine, comme une succube prompte à le dépiauter et le dévorer dans leur alcôve, à arborer toute l'ignominie du péché charnel sur un quidam aussi pieux que le suzerain des contrées australes. Mais les injures, pas plus que le courroux du MacGuffin, n'avaient lieu d'être, et s'il était inapte à réprimer le second, il put ravaler les premières pour ne pas que la situation ne lui échappe plus que ce n'était déjà le cas. « Quelle sotte faites-vous ! »

L'insulte était moins âpre, bien qu'elle ne serait guère plus tolérée par la sylphide à laquelle échappait tout contrôle. Elle ne pouvait plus qu'être la spectatrice de sa bévue et celle de son échec, l'impuissante auditrice d'une rengaine contre laquelle elle luttait depuis plus de quinze ans sans pouvoir faire plus que l'ébrécher, sans jamais pouvoir reconstruire sur les ruines du passé. Ce n'était point faute d'avoir essayé, mais c'était une oeuvre qu'elle ne pouvait ni poursuivre ni achever seule, et celui qui avait juré, selon les termes de leur union, de l'accompagner pour le pire et pour le meilleur, la délaissait comme si elle n'avait jamais été qu'un détail dans sa vie. Un détail dont il s'embarrassait à défaut d'autre chose, un détail que n'avait pas été sa première épouse et celle qu'il aimait éperdument même à travers la mort. Son univers avait pris noyau en l'être et le coeur de Diane, de laquelle il visitait très régulièrement la sépulture érigée à l'orée de la sylve qui bordait la demeure familiale – pour peu qu'ils puissent encore se considérer comme une famille. Sorcha n'était pas sans le savoir, cette chambre dans laquelle ils se trouvaient présentement avait jadis accueilli et abrité cette rivale qu'elle n'avait jamais connue et contre laquelle toutes les armes étaient inutiles. Une pièce qui avait été le lieu de sincères amours charnels, d'un éréthisme sans équivoque ni frontières, et qui même alors que c'était aujourd'hui elle qui brandissait le titre de première Lady MacGuffin, était encore gouvernée par un esprit errant et qu'il était impossible d'exorciser. Ces appartements lui avaient appartenu – ou plutôt, lui appartenaient encore, selon l'avis du laird. Il en était également valable pour le lit sur lequel la Chattam avait osé s'aliter et l'inviter à son étreinte, il avait la fallacieuse et folle impression que la fragrance de sa bien-aimée imprégnait encore les couvertures et traversins, un arôme qui l'apaisait et qu'il recherchait à chaque quête de sommeil. Nul n'avait le droit de l'en priver. Jamais !

« Je vous l'ai déjà dit à moult reprises, certains lieux, en ce domaine, vous sont strictement interdits d'accès... » C'était en l'occurrence le cas pour cette chambre, ainsi que son office privé, dans lequel il rangeait quelques trésors d'importance telle que sa correspondance depuis qu'il savait écrire, qu'elle soit d'ordre intime ou officiel. Des endroits auxquels l'on ne pouvait accéder sans son aval, même Bearach ni avait droit. « Que les choses soient claires et concises... » Gabran s'approcha de la dryade jusqu'à être juste devant elle, la surplombant de leur différence de taille et l'enfermant dans le carcan de son imposante aura d'homme d'envergure titrée. « Ne vous y essayez plus jamais. Jamais ! M'entendez-vous ? Que je vous aperçoive à moins de deux coudées de cet huis et je vous fais emmurer dans vos appartements jusqu'à ce que vous y trouviez l'expiation par la prière, cela aura au moins le mérite de vous apprendre à ne pas désobéir au seigneur votre époux, et Dieu vous pardonnera peut-être vos affronts ! » La religion, le gaélique n'avait que cela en bouche, car telle était sa panacée. Devenu de marbre face à la vénusté toute nue de la nymphe, il planta ses quartz oculaires dans ses mirettes et conclut d'un timbre péremptoire. « Disposez. » Puis il fit volteface et s'éloigna d'une poignée de pas, s'immobilisa un peu plus loin, et vrilla son regard sur le côté pour lorgner celle qui était parvenue à le mettre dans tous ses états. « Sortez ! » Répéta t-il avec moins d'apparat et pour se faire comprendre si tel n'avait pas encore été le cas.
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Sorcha MacGuffin
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MessageSujet: Re: Quand l'amour fait défaut [Pv Gabran MacGuffin]   Quand l'amour fait défaut [Pv Gabran MacGuffin] EmptyDim 23 Juin - 15:31

Les hommes étaient tous pareils. Derrière leurs airs pieux, une fois les barrières abolies et la nudité féminine clairement exprimée, leurs belles paroles s'envolaient comme si elles n'avaient jamais existé. Gabran ne sortait pas du lot. Oh bien sûr, elle devait batailler constamment pour espérer voir l'homme en lui ressurgir face à ses assauts répétés, mais quand la flamme du désir et l'instinct animal étaient poussés à bout, y réchapper était totalement impossible. Elle utilisait actuellement sa dernière carte, la plus puissante qui plus est : son corps et les charmes qu'il dégageait. Son cher époux y était parfaitement réceptif. Elle pouvait le déceler à travers son regard et ses gestes qui ne tentaient plus de se dissimuler à travers un quelconque voile religieux. Il la voulait, elle le voulait, et peut-être qu'en plus de la satiété sexuelle, un héritier naîtrait en cette nuit de vagabondage charnel. Ce serait bien sûr la cerise sur le gâteau mais une récompense néanmoins amplement méritée après tous les efforts mis en avant pour pouvoir justifier un tel rapprochement. La faim la tiraillait bien plus ardemment que le désir d'enfanter en cet instant. La maîtrise était de son côté mais les tentatives pour le pousser à bout ne faisait qu'attiser son propre besoin bestial et animal de se faire dominer par l'homme de la maison, celui qu'elle avait épousé et convoité depuis bien des années. Le sentir faillir, succomber était tout aussi pernicieusement excitant qu'elle savait parfaitement ce qui pouvait se tramer continuellement dans sa raison qu'elle venait pourtant de balayer d'un revers de la main comme elle l'avait habilement fait avec sa parure de soie. Le laisser se satisfaire sans chercher à s'échapper aurait finalement été la meilleure solution si seulement des dons divinatoires lui incombaient permettant de déceler les méandres de sa destinée. Or, il lui semblait trop facile en cet instant qu'il accède à la volupté sans devoir batailler voire souffrir de la frustration qu'il lui avait fait supporter précédemment. La fierté certainement qui avait parlé là où irraisonné aurait du se faire dominant. Mais il en avait pas été le cas et par conséquent, elle aurait du s'attendre à en subir les conséquences, pour peu qu'elle savait parfaitement où elle se trouvait.

Ainsi, elle ne fut jamais prête à se faire surprendre de la sorte, persuadée d'avoir tous les atouts en main, bien que le principal ait été lâché un instant avant pour être mieux repris plus tard. L'humiliation allait être sévère et totale, principalement parce qu'elle était particulièrement inattendue. Un revirement qui eut tôt fait de la désarçonnée totalement. Quand la proximité fut irrémédiable, elle relâcha toute raison persuadée d'avoir largement gagné. Mais la suite montra qu'au contraire, elle venait de perdre loin derrière car la main qui la saisit montrait une rudesse qu'elle ne connaissait guère, habituellement pas associée à ce moment intime. Ainsi, une fois debout et repoussée de la sorte, son habit rendu avec dégoût, l'erreur lui parvint associée aux propos formulés. Face à autant de désir, comprendre que c'était son passé qui venait le hanter et l'empêcher du moment précis était parfaitement ridicule, risible mais tellement prévisible qu'en cet instant elle ne savait guère envers qui sa haine était la plus poussée. Une erreur de débutante due à un instinct primaire qui l'avait elle aussi fait succomber dans les méandres insensés d'actes irréfléchis. Cependant, le regard adressé était désormais rempli de dégoût et cela fut le summum après tout ce qu'elle encaissait quotidiennement face à cet homme qui restait ancré dans une vie qui n'existait désormais plus, incapable de voir ce que son futur lui offrait. Une insulte suprême pour elle et les charmes déployés inlassablement. Elle pouvait se remémorer toute sa vie si c'était nécessaire mais ce moment restait avec certitude le premier d'une très courte liste où un tel affront lui avait été soumis. Et l'oublier sûrement impossible. Le mot n'était pas sorti mais la pensée qui avait suivi avait rendu son regard parfaitement embué de rage. Osez seulement la considérer comme une catin alors qu'elle tentait de convenir à son époux. Pour qui se prenait-il avec des tels propos alors qu'il allait succomber sans même chercher à se retenir. Il était le pire des hommes, incapable d'assumer ce qu'il était, incapable de voir plus loin que le bout de son nez et prenant un plaisir évident à rester cloîtrer dans sa misère du passé. Aimer une femme décédée était une chose, mais ne pas parvenir à la laisser partir et s'y accrocher tel un poids qu'on prenait plaisir à traîner était parfaitement insupportable. En cet instant, il la dégoutait autant que la réciproque était avérée. Peu importe qu'il lui indique la sortie avec empressement. Elle était nue et sa robe fourrée dans ses bras par ses soins se devait de reprendre sa place pour camoufler ce corps qu'elle était prête à lui offrir. Ainsi, avec une colère tout aussi véhémente que son époux, bien que maîtrisée bien davantage, elle se rhabilla en contrôlant ses gestes. Une fois fait, ses prunelles se posèrent sur l'énergumène qui était censé partager sa vie et être le père de ses enfants.

« Gabran MacGuffin, c'est avec le plus grand plaisir que je vais quitter les lieux. Mais retenez bien que m'avoir humilié de la sorte ne se reproduira plus jamais. Jamais !»

Ses pas la menèrent vers la porte mais sa réponse lui sembla bien trop gentille et tolérante alors qu'il s'était permis de la considérer comme une moins que rien dans cette maison qui était sienne, peu importe qu'il en soit le Laird ou non. Se faire traiter comme une femme de mauvais comportement était d'une injustice aussi infâme que les propos qu'il s'évertuait à lui lâcher avec autant d'aigreur. Une fois la main sur la porte, elle se retourna néanmoins et reprit donc, avec un ton où la rancoeur n'était point factice mais bien violente.

« Un jour, celui qui sera emmuré dans cette pièce c'est vous. Vous et votre fantôme de femme car ne l'oubliez jamais, elle est morte et vous aurez bon vous y accrocher avec tout l'espoir du monde, elle ne reviendra jamais. Vous finirez seul et délaissé des vivants simplement parce que vous êtes incapable d'ouvrir les yeux et que vous morfondre vous apparait plus intéressant. Sur ce, je vous laisse avec votre défunte... peut-être arrivera-t-elle à vous comblez ... Oh... Non... j'oubliais, elle est morte ! »

Ce fut sur ces propos qu'elle sortit et claqua la porte avec une force qu'on aurait peut-être pas cru possible dans un tel acabit. Ses propos auraient pu paraitre encore trop délicats au vu de ce qu'elle ressentait vraiment, mais pour un homme comme Graban, elle savait que parler de sa chère Diane de cette façon serait remuer le couteau avant de le replanter et de recommencer. Surtout en finissant son discours par le mot le plus cruel qui soit concernant son amour de toujours. Néanmoins, cette nuit serait sous le signe de la mésentente la plus totale. Elle ne savait pas du tout si elle pourrait surmonter cet écoeurement que cet homme venait de lui imposer. Elle était clairement la plus forte des deux et la plus à même à tourner la page, mais en ces vingt années, un tel comportement n'avait encore jamais été précédé par un similaire, et elle ne serait pas capable de supporter son époux dans les jours voire les semaines à venir. La relation prenait ainsi une tournure inattendue mais qu'elle finirait par reprendre un main à un moment ou un autre. L'héritier devait exister et pour se faire, elle était la seule capable de forcer cette limite installée. Mais cet homme en cet instant lui apparaissait comme parfaitement insupportable et particulièrement grotesque, risible, et surtout stupide. Se venger lui tiraillait la pensée et il lui faudrait la nuit pour apaiser son mécontentement. Ainsi que les jours à venir...
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