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 Comme j'aurais souhaité que vous m'aimiez [Sorcha]

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Rhona MacGuffin
Rhona MacGuffin

Lowlands

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Je suis une princesse. Toutes les filles le sont. Tant pis si elles vivent dans de sordides greniers, tant pis si elles sont vêtues de haillons et tant pis si elles ne sont ni jolies ni élégantes ni jeunes. Elles sont toujours des princesses, c’est notre privilège. Votre père ne vous a jamais dit ça ? Vous l’a-t-il dit ?!

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MessageSujet: Comme j'aurais souhaité que vous m'aimiez [Sorcha]   Comme j'aurais souhaité que vous m'aimiez [Sorcha] EmptyDim 18 Aoû - 9:57

Comme j'aurais souhaité que vous m'aimiez
Sorcha & Rhona

Assise sur la chaise, devant la coiffeuse, la demoiselle supportait bravement les bavardages de sa servante qui était en train de discipliner ses boucles rousses, ou du moins, d'essayer de le faire. Eileen avait les cheveux plus raides que Rhona, cela devait être plus facile d'avoir de jolies coiffures bien nettes, quand celles de la demoiselle ne cessaient de se défaire, laissant échapper quelques mèches folles après quelques heures à peine, au grand désarroi de sa mère. Et à propos de mère... Sorcha avait fait savoir à sa cadette qu'elle requérait sa présence en fin de matinée, et la jeune fille sentait naturellement, une boule d’appréhension lui tordre l’estomac, si bien qu'elle, d'ordinaire de bonne humeur et pleine d'entrain, se complaisait dans un silence morose et tendu. Ce que ne remarqua pas sa suivante durant les trente premières minutes. Elle avait préparé le bain de sa jeune maîtresse, l'avait aidé à se laver, à s'habiller et maintenant, elle la coiffait en bavassant joyeusement, colportant à sa jeune maîtresse les ragots qui couraient au château. La principale source de jacasseries concernait la jeune fiancée de Bearach, naturellement. Lady Stheane était arrivée au château depuis quelques temps déjà. Rhona repensa avec tendresse à ces quelques heures volées dans la forêt, où son frère lui avait fait tirer une flèche avec son arc, pour lui dévoiler l'identité de sa future promise. Depuis, Rhona l'avait rencontrée, l'avait trouvée jolie, encore un peu effacée, mais elle arrivait dans la famille de son époux, il ne fallait pas espérer un autre comportement. La jeune fille n'avait pas encore eu l'occasion de s'accorder un moment seule avec sa belle-sœur. Elle avait pourtant très envie de la connaître et également de la jauger. Savoir si elle saurait faire naître le sourire sur les lèvres de son frère bien aimé, un sourire bien trop rare... Quand Rhona partirait se marier à son tour, qui égayerait un peu le cœur de son frère ? Stheane. Elle devait lui transmettre le flambeau.

« Vous êtes bien silencieuse aujourd'hui. Et bien pensive. »

« Mère veut me voir en fin de matinée. »

« Oh. »

Inutile d'en dire davantage. Tout le monde savait dans ce château que les relations entre la mère et la fille étaient tendues. Sorcha méprisait sa cadette, qui ne faisait même plus d'efforts pour lui plaire. Quoiqu'elle fasse, cela n'allait jamais, et elle avait toutes les peines du monde à tenir sa langue quand sa mère lui faisait une réflexion acerbe. Elle en était venue à la craindre, à l'éviter et à demeurer muette en sa compagnie, se contentant des formules de politesse banales pour ne pas avoir l'air de la provoquer. Être sans cesse comparée à sa sœur n'aidait naturellement pas la jeune fille à se construire. Elle était toujours en dessous d'Eileen, qui était citée en exemple à chaque fois. C'était systématique. Rhona en était arrivée à la conclusion qu'elle n'était ni jolie, ni gracieuse et ne valait pas grand chose en termes de Lady. Elle se réfugiait donc dans ses livres, pour oublier ce morne quotidien et sa douleur d'être ainsi rejetée par sa mère et sa sœur. Pourtant, cet intérêt faisait suite à une demande de Rhona. Elle avait rassemblé son courage et fait un pas vers sa mère, qui finalement, avait accepté avec lassitude de passer du temps avec sa fille. Mais maintenant que le rendez-vous était fixé, elle regrettait presque son geste.

« Peut-être a-t-elle envie de passer un peu de temps avec vous... »

« J'aimerais que ce soit le cas... j'aimerais aussi que cela se passe bien. »

« Vous devriez lui laisser une chance... Saisir cette occasion pour vous rapprocher d'elle. »

« Nous verrons bien. »

La jeune fille n'avait pas particulièrement envie de parler de ses problèmes familiaux avec sa servante, aussi gentille et dévouée soit-elle et la suivante se tut, consciente que les conseils étaient inutiles alors que la jeune femme était tendue, nerveuse, à l'idée de simplement passer du temps avec sa mère.

« Voilà, c'est terminé. »

Les cheveux de Rhona étaient soigneusement natté. C'était encore la coiffure la plus simple pour tenir ses cheveux en place. Elle espérait que cela tiendrait jusqu'à l'entrevue avec sa mère, sinon, elle serait accueillie directement avec une critique. Elle avait soigneusement choisie sa robe, l'une des plus belles. Elle avait fardé un peu ses joues pâles. Oui, malgré tout, elle voulait encore tenter de plaire à sa génitrice... Noircissait-elle le tableau la concernant ? C'était possible. Mais elle avait tellement vécu de désillusions et de remontrances qu'elle ne pouvait être sereine... Quand est-ce que sa mère l'avait complimentée sur quoique ce soit ? Elle ne s'en rappelait même pas.

En attendant l'entrevue, elle quitta ses appartements pour se rendre dans la bibliothèque, se plongeant dans un manuscrit pour tuer le temps et tenter d'oublier sa peur. Bien mal lui en prit en réalité, car elle se plongea tant et si bien dans sa lecture, qu'elle ne vit pas le temps filer... Et rate l'heure.

Quand la porte s'ouvrit, elle sursauta et se leva d'un bond, comme prise en faute... Et tomba nez à nez avec sa mère qui semblait fort mécontente. La catastrophe lui tomba alors dessus et le visage de Rhona devint livide, alors que son regard trahissait sa prise de conscience et son affolement. Elle avait raté l'heure ! Bon sang, deux jours qu'elle appréhendait cette entrevue, ce moment passé ensemble, qu'elle espérait en même temps pouvoir amadouer un peu sa mère et elle ratait l'heure ! Elle avait soudainement envie de pleurer devant l'énormité de la situation... C'était complètement fichu, Sorcha ne lui pardonnerait sans doute pas cette ultime preuve de son inconstance.

« Mère... je... je suis désolée, je n'ai pas vu l'heure passer... Pardonnez-moi... »

Ne pas pleurer, ne pas pleurer. Une Lady ne pleurnichait pas pour un oui et un non. Sauf que cette situation n'était pas rien... Ses espoirs venaient d'être piétinés et elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même...

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Sorcha MacGuffin
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MessageSujet: Re: Comme j'aurais souhaité que vous m'aimiez [Sorcha]   Comme j'aurais souhaité que vous m'aimiez [Sorcha] EmptyLun 19 Aoû - 11:01


La déception était un fardeau bien trop grand pour accepter que cela se réitère constamment. C’était pourtant ce qui l’avait attendu avec sa cadette, Rhona. Cette jeune fille, elle l’avait aimée lorsque sn premier cri avait été formulé. Oh bien sûr, de loin le désir d’un garçon était bien plus présent, mais délaisser son enfant suite à une question de sexe n’était dans un premier temps pas toléré. Eileen faisait sa fierté alors que c’était une femme, elle en attendait de même de son second enfant. Mais c’était sans compter les gènes intrépides et virulents de son père et de ce fils qu’il avait conçu avec sa défunte femme. Contre toute attente et malgré l’éducation qu’elle souhaitait lui fournir, le penchant de son caractère traduisit directement l’impossibilité de main mise sur cet énergumène pour le plus grand drame de la Dame MacGuffin. Elle ne supportait pas que la chair de sa chair en vienne à réfuter ses règles et son autorité. Son cher mari et son héritier n’avaient eu cesse petit à petit de s’immiscer dans sa façon de faire se rangeant du côté de la benjamine et appuyant constamment cet amour totalement excessif qu’ils pouvaient avoir pour elle alors qu’Eileen n’avait jamais eu autant d’intérêt à leurs yeux. Cela n’avait fait qu’en rajouter à son désir de délaisser ce qui lui était inutile, c’est-à-dire sa seconde fille, et de se consacrer uniquement à la première. C’était sans compter évidemment que les reproches n’avaient alors eu cesse de fuser pour accentuer ce besoin croissant de ne plus tolérer cet enfant ni même de tenter le moindre effort à son attention. Puisqu’elle cherchait davantage l’appui de son père et de son demi-frère, qu’elle reste avec eux et apprenne d’eux, ce qui ne lui servirait clairement à rien en tant que demoiselle, future épouse, et surtout potentielle émissaire du pouvoir. Elle resterait innocente, sans personnalité et fade, incapable de se faire valoir comme une femme de caractère et tentant désespérément d’évoluer dans la gentillesse, la candeur et l’amour. Des sentiments futiles qui ne servaient à rien quand on désirait une vie digne de ce nom et surtout qui permettrait de valoriser son héritage familial. Rhona n’était nullement réceptive à ses tentatives, elle ne pouvait alors pas perdre son temps avec elle et s’époumoner à lui expliquer les fondements de la grâce, l’intellect, et le rôle d’une Dame de maison alors que cela ne semblait point intéresser la jeune demoiselle. C’était bien pour cela que leur relation actuelle n’était même plus conflictuelle, elle devenait tout simplement inexistante. Elle ne cherchait plus à s’occuper de sa benjamine et cette dernière semblait craindre de se retrouver avec elle. Elle savait pertinemment pourquoi mais cela lui était plus qu’égal. Elle consacrait son éducation sur l’aînée qui respectait parfaitement ses attentes et comblait tout ce gouffre avec la cadette. Que celle-ci souffre de leur séparation n’était que justice alors qu’Eileen souffrait de la distance avec son père. Un juste retour des choses, même s’il n’était en rien calculé. Signe du destin ? Peut-être.

Toujours est-il cependant qu’à force d’entendre constamment ces reproches et après avoir entendu une conversation entre sa fille cadette et sa servante à son sujet, elle avait potentiellement considéré qu’elle pouvait faire un dernier effort et laisser une dernière chance à sa fille qui aurait tout intérêt à montrer son intérêt pour sa personne et surtout respecter les règles. Si jamais ce n’était pas le cas, la relation serait définitivement abolie. Elle ne donnait pas de seconde chance pour rien. Cela lui avait demandé de prendre sur elle pour retourner vers la jeune demoiselle alors qu’elle n’en avait aucune envie, si jamais cela s’avérait futile, cela mettrait un terme définitif à une quelconque conciliation. L’entrevue prévue devait se dérouler dans la pièce avec la meilleure acoustique où elle faisait répéter Eileen pour le chant. La benjamine n’avait que bien rarement pointé le bout de son nez lors de ces moments d’apprentissage, il fallait clairement y remédier, surtout si un moment familial devait se profiler dans l’avenir où ses deux filles chanteraient devant leur paternel. Bien sûr, Eileen avait beaucoup plus d’expérience et son niveau plus élevé sauterait aux yeux, même si malheureusement elle n’atteindrait jamais la perfection vocale qu’elle-même pouvait solliciter de ses cordes vocales. Sa voix était une pure merveille, elle le savait parfaitement, en accord avec sa beauté comme venait très souvent à lui répéter son père. Ce n’était pas quelque chose que l’on choisissait. Le travailler était totalement possible, l’accentuer également puisqu’elle réalisait cette prouesse avec Eileen, mais le don qui pouvait en découler ou la perfection étaient tout simplement innés. Son mari avait pu le constater aisément lorsqu’il l’avait surprise lors de ses moments de solitude où sa voix cherchait seule à se frayer un chemin parmi le silence pour l’imprégner de son timbre magnifique. Elle avait remarqué que Rhona n’était pas exempt de capacités dans le domaine, mais si peu travaillé et si peu développé que l’état brut ne donnait rien de bon. Levant ses prunelles sur cette horloge non loin d’elle, elle remarqua rapidement que l’heure du rendez-vous était dépassée. Un soupir discret mais qui n’annonçait rien de bon venait de passer la barrière de ses lèvres alors que ses doigts lentement clapotaient l’un après l’autre sur la table où sa main trônait. L’exaspération commençait à la gagner. Elle s’était attendue à un effort de la part de Rhona alors qu’elle-même en avait fait un, mais c’était bien sûr trop demandé. Elle tenait bien plus de son époux que d’elle-même. C’était malheureux mais elle en était parfaitement consciente. Sirotant son thé, elle laissait les minutes s’écouler mais l’énervement prenant le pas sur la patiente, elle se leva, délaissant cette boisson qu’elle aimait tant point encore finie, se rendant dans la chambre de la cadette. Elle la connaissait fort bien au fond, malgré le désintérêt grandissant à son sujet et elle savait par conséquent aussi que cette dernière n’avait nullement cherché consciemment à la contrarier. Mais le fait était là, c’était le cas et cela lui posait grandement problème. La jeune demoiselle devait sûrement être encore plongée dans un ouvrage captivant comme elle en avait l’habitude. Elle ne désapprouvait nullement la lecture et l’agrandissement de l’intellect de cette façon, mais une femme ne pouvait se contenter de cette capacité. Et surtout, cela ne devait guère empêché d’être à l’heure quand elle était attendue ! Que ferait-elle si son époux venait à patienter alors qu’il l’avait conviée ? C’était totalement inadmissible.

La chambre était vide. Il n’y avait alors qu’un seul autre endroit où la benjamine s’était évanouie aux yeux des autres. Ses pas la menèrent vers la bibliothèque tandis que quelques saluts ponctuèrent son passage qu’elle répondit par un geste de la tête, le sourire manquant à l’office permettant ainsi de constater un désappointement grandissant. Elle fut rapidement à bon port et ouvrit la porte avec fermeté mais également délicatesse car une Dame ne pouvait être une brute sans raffinement. Très rapidement se trouva alors devant ses yeux celle qui ne faisait qu’attiser son énervement. Elle la toisa longuement d’un regard pénétrant tandis que ses mains lentement se rejoignirent devant elle, en s’entrecroisant l’une l’autre, dans le signe d’une attente particulièrement déplaisante. Malgré l’excuse et les larmes montantes dans les prunelles de la jeune fille qu’elle pouvait parfaitement voir mais qui ne l’émut guère, elle resta longuement silencieuse avec ce regard d’une froideur exemplaire.

« J’aurais espéré que, vu l’honneur que je te faisais de t’accorder à nouveau du temps, tu aurais daigné te montrer assez courtoise pour arriver à l’heure. Mais j’imagine que j’en attendais bien trop, encore une fois. »

C’était certain que pour commencer leur entretien, cela jetait clairement l’ambiance qui risquait d’être quelque peu déplaisante. Sorcha n’avait jamais eu l’intention de la brimer dès le départ, mais elle s’était attendue à devoir le faire rapidement. Cependant, cela était le bouquet qu’elle doive commencer directement par ce ton et cette façon de s’adresser à la benjamine. Pourquoi donc n’était-elle pas comme Eileen ? Elle la regarda encore un instant avant de décroiser ses mains et de faire demi-tour pour sortir de la pièce. Vu le tempérament de la Dame de la maison MacGuffin, on ne s’attendait point à ce qu’elle pardonne à la jeune fille et ne lui accorde encore de l’intérêt. Mais pourtant, elle s’arrêta après quelques pas dans le couloir en voyant que la jeune fille ne la suivait pas, ce qui rendit son ton encore plus froid.

« Je dois encore patienter longtemps ? Dépêche-toi. »

Elle ne s’était pas déplacée jusqu’ici pour du beurre. Elle avait planifié du temps pour la jeune fille, elle avait intérêt à lui accorder et surtout, elle avait intérêt à faire selon ses désirs si elle ne voulait pas désormais qu’elle coupe clairement les ponts avec la jeune fille. Elle reprit alors ses pas dans le couloir en la devançant. Plus une seule parole ne quitta ses lèvres jusqu’à ce qu’elles arrivent dans la pièce où Rhona aurait du venir d’elle-même sans que sa mère n’ait à venir la chercher. Elle reprit sa place lentement sur le fauteuil où elle l’avait attendu, sans un regard à sa fille, et elle fit venir une servante pour lui ordonner de refaire un thé pour deux personnes, elle ne tolèrerait pas que sa benjamine boive autre chose. Elle était là pour tenter de redresser son comportement une dernière fois même si sa patience avait déjà été rodée, et par conséquent, elle ferait uniquement ce qu’elle désirait. Lorsque la servante fut repartie avec le thé froid pour en ramener un nouveau, la Dame de maison tourna à nouveau ses prunelles vers la benjamine.

« Assieds-toi. » Elle garda le silence alors qu’elle la regardait longuement d’un regard manquant tout autant de chaleur que lorsqu’elle l’avait trouvé dans la bibliothèque. Au moins pouvait-elle reconnaître qu’elle s’était apprêtée. C’était peut-être un point qui adoucit légèrement son regard. Par contre, le simple fait qu’elle ait encore natté ses cheveux montraient qu’aucun effort n’avait été tenté à ce sujet. « Je vois que tu n’as pas encore appris à t’occuper de ta chevelure. Toujours cette natte grossière… » Il était clairement évident qu’entre une natte et la coiffure sophistiquée que l’ont pouvait déceler dans l’imposante masse capillaire de la Dame, un monde de différence s’imposait. Encore plus que c’était elle-même qui réalisait ses délicates ponctuations de sa beauté. Le thé arriva rapidement et deux tasses furent servies. Elle regarda la sienne et le prit délicatement pour savourer une gorgée après avoir délicatement soufflé cette fumée qui ne disparaissait qu’un instant. Elle reposa ensuite sa tasse avant de regarder à nouveau sa benjamine. « Bien. Malgré la déception ressentie jusqu’à présent, je prends sur moi pour tenter une nouvelle fois de t’inculquer quelques bases qui semblent faire défaut. Je vais observer tes manières mais également nous allons enfin faire ces cours de chants que tu t’obstines constamment à rater. » Elle se leva et fit quelques pas avant de se tourner vers sa fille. « Te souviens-tu de la seule et unique chanson que nous avons pratiqué ensemble ? Peux-tu me la faire entendre ? »

Il était difficile de croire que c’était une mère qui s’adressait à sa fille. On sentait bien d’avantage un ton protocolaire, l’impression d’un professeur avec son élève. Mais en cet instant, cela était davantage une corvée maquillée pour la Dame MacGuffin, même si ne point le montrer faisait partie des conventions.
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Rhona MacGuffin
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MessageSujet: Re: Comme j'aurais souhaité que vous m'aimiez [Sorcha]   Comme j'aurais souhaité que vous m'aimiez [Sorcha] EmptyDim 25 Aoû - 10:21

Comme j'aurais souhaité que vous m'aimiez
Sorcha & Rhona

Décevoir sa mère, était malheureusement, monnaie courante, mais contrairement à ce qu'on aurait pu penser, Rhona ne prenait pas un malin plaisir à le faire, loin de là. Peut-être était-ce là une manifestation de son inconscient, mais elle, elle aurait réellement aimé lire la fierté et l'approbation dans le regard de sa génitrice. Mais le fossé qui les séparait lui semblait désormais bien trop immense pour un jour pouvoir être comblé. Quant à construire un pont fragile pour espérer se retrouver... C'était illusoire. Ce pont, elle venait de le laisser s'effondrer en loupant le rendez-vous, en se retrouvant ainsi prise en faute par sa mère qui avait du se déplacer pour venir la chercher et lui faire part de son désappointement, qui était évident. Était-elle déçue par sa cadette une fois de plus ? Pour ressentir de la déception, il fallait encore nourrir quelques espoirs non ? Quelque... amour. Sinon, c'était l'indifférence qui primait et rien d'autre et depuis quelques temps, c'était bien là le sentiment de Sorcha pour sa fille. L'indifférence, pure et simple. Et pourtant, elle lui avait octroyé une dernière chance. Et devant ce gâchis, la demoiselle ne pouvait empêcher une boule de tristesse de lui comprimer les cordes vocales et l'eau venir embuer son regard, sans pour autant se permettre de laisser échapper des larmes qui n'attendriraient pas sa mère et pire, risquaient même de l'agacer en reléguant Rhona au rang de petite pleureuse capricieuse. Une lady se devait de se montrer plus forte, plus impassible, n'user des larmes et autres sentiments qu'à bon escient... C'était ainsi que sa mère concevait sa condition de femme. Elle n'avait pas le pouvoir à proprement parlé, mais elle avait des atouts, des armes, que chaque femme possédait et qu'il n'appartenait qu'à elle d’affûter. Or Rhona ne s'était pas montrée très réceptive à ce sujet. La manipulation, très peu pour elle. La politique, également. Blanche colombe qui allait se faire dévorer par les loups à être trop pure.

Les paroles de sa mère claquèrent comme les mèches d'un fouet, faisant plus mal encore que la morsure des liens sur la peau, alors qu'ils lui lacéraient le cœur. Les derniers mots surtout... Elle en attendait bien trop de sa fille, encore une fois... Que répondre à cela ? La demoiselle qui n'était pourtant que rarement à cours de mots se retrouva sans voix, le visage repentant. C'était terminé. La famille continuerait de former des clans... Bearach, Gabran et Rhona d'un côté, Sorcha et Eileen de l'autre et rien n'y changerait. Et c'était sa faute. Elle ne pouvait même pas blâmer sa mère, elle avait raison sur toute la ligne. Sa mère s'éloigna alors. Bien, comme ça, Rhona pourrait fondre en larmes tranquillement. Pourtant, elle vit Sorcha s'arrêter, avant de lui intimer de la suivre. Un instant interdite, il fallut quelques secondes à la jeune fille pour comprendre que sa mère lui accordait tout de même son temps, malgré la déception. Elle se secoua alors et se dépêcha de lui emboîter le pas, le cœur serré néanmoins à l'idée de ce qui allait se passer. Parce que même si sa mère maintenait le programme, elle n'était pas dans les meilleures dispositions possibles et Rhona ne devait s'attendre à aucune clémence de sa part.

Elle la suivit à travers le dédale de couloirs, la tête baissée. Sa mère ne lui accordait plus le moindre intérêt et ce silence pesant achevait de mettre la jeune fille mal à l'aise. Et une fois arrivés, quand Sorcha prit place, ignorant toujours sa cadette, elle se demanda quand le supplice allait prendre fin, quand est-ce qu'elle cesserait ce genre subtil de punition. Elle fit venir une servante pour demander du thé, ou plutôt exiger. La suivante repartit avec la tasse froide, alors que Rhona la suivait à peine des yeux, n'osait même pas respirer. Et enfin, sa mère lui enjoignit de s'asseoir, se rappelant qu'elle était là et non pas une plante verte dans un coin de la pièce. La demoiselle s'exécuta avec célérité, mains posées dans son giron, en une attitude sage et obéissante. Elle se sentit scrutée par sa mère et résista à l'envie de se recroqueviller, pour se soustraire à ce regard inquisiteur et rien moins qu'amène.

Et naturellement, cela commença par une critique. Sur ses cheveux. Rhona toucha sa natte comme par réflexe, alors que sa mère désapprouvait totalement ce choix de coiffure, pas assez sophistiqué à son goût pour sa fille. Il est vrai que Lady macGuffin n'avait pas son pareil pour réaliser des coiffures toutes plus magnifiques les unes que les autres. Elle était toujours impeccablement coiffée. En fait, elle était toujours irréprochable, un modèle de perfection que jamais Rhona n'atteindrait et c'était bien pour cela qu'elle avait totalement renoncé. Elle se permit pourtant d'intervenir, d'une voix douce et un peu fluette, serrée par l'angoisse :

« Il semblerait qu'il n'y ai que vous pour en tirer un chef d’œuvre. »

Et il était vrai que quand elle était enfant, sa mère passait du temps à coiffer ses longs cheveux roux, bouclés, indisciplinés, pour en tirer quelque chose de délicat, à la limite de l’œuvre d'art. Mais Rhona avait grandi, les différents entre elles aussi, et cela faisait bien longtemps que la jeune fille ne s'était pas retrouvée assise devant sa coiffeuse, observant par le truchement du miroir sa mère qui coiffait sa chevelure et y plantait nombre d'épingles pour faire de sa fille une princesse. Ce souvenir lui noua la gorge, mais elle n'ajouta rien à ce sujet, se demandant si cela trouvait pourtant écho dans la mémoire de sa mère. Le temps où elle avait encore de l'espoir concernant sa fille, de l'affection pour elle, qu'elle passait du temps avec elle, lui transmettant son savoir... Avant la désillusion.

Le retour de la servante mit un terme au silence et Rhona prit son thé comme sa mère, trempant le bout des lèvres dedans. Elle n'était pas forcément friande de cette boisson, mais elle la boirait jusqu'au bout, pour ne pas contrarier davantage encore sa génitrice. Le breuvage était brûlant, et Rhona reposa assez vite la tasse en attendant que le liquide soit davantage buvable sans lui brûler les lèvres, la langue et le palais. Et enfin, sa mère introduisit la leçon du jour. Inculquer des leçons que la jeune fille n'avait pas encore apprise ou assimilée. Oui, il y avait des lacunes dans sa formation de Lady, c'était une certitude et c'était la faute de la demoiselle un peu trop évaporée. Mais si sa mère avait été un peu moins froide et plus aimante, sans doute que Rhona ne l'aurait pas fuie comme la peste et aurait réellement tenté d'apprendre, trouvant là le plaisir d'être avec elle. Ce qui n'était pas le cas en ce moment. Elle allait donc l'observer... Voilà de quoi la rendre terriblement maladroite. Et enfin la faire chanter. Rhona retint une petite grimace. Ce n'était vraiment pas une activité qui l'attirait. Surtout quand on avait déjà entendu sa mère chanter. A côté d'elle, n'importe qui avait l'impression d'avoir le timbre de voix d'une poissonnière. Elle lui demanda alors si elle se rappelait de la seule chanson qu'elle lui avait apprise et la jeune fille hocha la tête. Et naturellement, elle voulait l'entendre.

C'était une balade, chantée par les ménestrels. Peut-être un fait réel, devenu légende à travers les siècles, la jeune fille l'ignorait. En attendant, elle se remit debout, s'éclaircissant la voix. Elle était plus que terriblement mal à l'aise. Les premières notes furent ténues, un peu tremblantes. La voix était un organe, un instrument, qui faute de pratique, s'atrophiait. Mais cela revenait assez vite. Rhona fixa son regard sur un point loin derrière sa mère et cessa de penser à sa présence dans la pièce pour simplement se concentrer sur les paroles et laisser sa voix claire envahir l'espace, devenant plus assurée au fil du temps. Elle chantait juste, on ne pouvait pas lui enlever cela et elle avait une jolie musicalité dans la voix, mais cela n'avait pas la pureté cristalline de sa mère, capable de vous arracher les larmes tant elle n'avait besoin de rien d'autre pour vous emmener dans ce qu'elle racontait. Elle était un ravissement pour les oreilles. Mais, à un moment donné, la jeune fille buta, avant de se taire, les paroles amorçant la fin de la chanson lui échappant. Elle se mordilla la lèvre, avant de regarder sa mère.

« Je suis désolée, je ne me souviens plus des paroles. Cela fait longtemps et je ne me suis guère exercée... »

Encore de l'eau au moulin apportée à sa mère pour pouvoir la critiquer. Pourtant, elle avait fait un énorme effort et elle ne pouvait que louer sa bonne mémoire pour ne pas avoir flanché avant avec toutes ces années dans chanter. Mais il y avait des choses qui vous restaient. Sans explications. Elle espérait que malgré le fait qu'elle n'ai pas terminé, cela plairait, même un peu, à sa mère.

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MessageSujet: Re: Comme j'aurais souhaité que vous m'aimiez [Sorcha]   Comme j'aurais souhaité que vous m'aimiez [Sorcha] EmptyJeu 5 Sep - 17:01


Rhona n'était pas de ces demoiselles que l'on pouvait dompter. C'était un regret certain de la part de Sorcha qui s'aventurait très régulièrement sur le domaine de la domination sur les êtres qu'elle estimait nécessaire de maîtriser. Ces filles en faisaient partie et Eileen suivait le trajet qu'elle lui inculquait ayant assez de respect envers elle pour ne pas chercher à la décevoir et lui plaire au delà du raisonnable. C'était un pouvoir qu'elle aimait même si elle sentait qu'il était en train de s’ébrécher depuis peu. Cela ne lui convenait guère mais chaque chose en son temps, elle ne pouvait décemment pas tenter de dresser sa cadette si elle ne pensait constamment qu'à l'aînée. Même si sentir faillir son contrôle de la situation avait quelque chose de très dérangeant dans le maintien de sa situation familiale. Elle se savait en minorité si on prenait en compte que son mari ne prenait pas la même de lui faire un fils, que malheureusement la progéniture de ce dernier risquait de l'évincer, que sa fille cadette n'avait que peu d'estime pour l'éducation qu'elle tentait de lui inculquer, et que si sa fille aînée en venait à douter, elle se retrouverait parfaitement démunie. Ce serait le pire des scénarios et elle ne pouvait pas se permettre une déchéance jusqu'à ce niveau. Mais on y était pas encore et pour le moment, elle tirait encore parfaitement les ficelles pour avoir toute l'attention de son aînée. Un bonne sainte qu'elle était, elle permettrait potentiellement que la plus jeune arrive à retrouver son attention également. Ce n'était point gagné mais perdre espoir dès le début n'était pas dans sa manière de fonctionner. Elle se trouvait cependant parfaitement généreuse d'accorder une nouvelle chance, mais sans cela elle ne pourrait voir si Rhona en valait la peine ou non. Si elle n'essayait pas de la contrôler une nouvelle fois, elle ne parviendrait pas à savoir si c'était toujours possible ou non. Les idées de la demoiselle étaient bien trop calquée sur celle de son demi-frère et de son père, pour son plus grand désespoir. Des êtres qui ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez, qui ne cherchaient que le confort primaire et actuel sans chercher à faire proliférer la maison au delà de l'état actuel et de tenter de lui donner le rend qui leur appartenait. Elle ne se reposait jamais sur ses lauriers. Beaucoup la considérait comme cupide, avide de pouvoir, mais ne pensait-elle pas à leur maison en faisant cela ? Ce n'était pas qu'un désir égoïste, elle voulait que son mari soit roi, que son fils suive ses pas, et que le nom de MacGuffin s'associe à la royauté dont il avait droit. Elle était une Chattam, et les Chattam étaient opportunistes, mais elle le faisait pour le bien de leur maison, parce qu'elle y accordait de l'importance et voulait que l'honneur leur soit donné d'être une contrée forte et d'être un nom associé aux victoires passées. Elle ne comprenait pas qu'on puisse lui reprocher. Comme l'idée même de marier ses filles au plus forts, de créer des alliances et de pouvoir ainsi agrandir leur main mise. Ce n'était que la loi du plus fort qui fonctionnait dans ce monde. On ne pouvait attendre d'une épouse qu'elle tricote dans son coin, ce n'était en rien intéressant.

Mais tout cela ne lui permettait pas d'obtenir l'accord des principaux protagonistes. Heureusement que le plus jeune des frères de Gabran ainsi que sa soeur étaient de son côté et la soutenaient, sans oublier sa famille. Cela lui permettait d'avoir de temps à autres des conversations que son cher mari ne voulait pas entendre. Mais en attendant, elle devait revenir sur sa fille qui s'était mise finalement à chanter après le silence qu'elle lui avait imposé. La critique sur ses cheveux était véridique. Elle estimait que faire toujours la même coiffure, ne pas renouveler ou changer pour plaire était parfaitement inconvenant. La plus jeune marquait d'ailleurs un point en admettant qu'apparemment, elle était la seule à parvenir à les dompter. C'était totalement vrai qu'elle avait passé énormément de temps à s'occuper de ces cheveux si magnifiques. Elle avait cependant tenté d'inculquer la façon de faire à la demoiselle qui préférait voir ailleurs si l'amusement était plus certain que d'apprendre. Une attitude qui avait tôt fait de lasser la Dame MacGuffin qui avait abandonné, comme tout le reste d'ailleurs quand ça concernait Rhona. Et pourtant, la jeune fille était en réalité la plus belle des yeux enfants. Celle qui lui ressemblait le plus, celle qui aurait été une magnifique jeune femme – enfin qui l'était déjà, mais encore davantage – si elle avait suivi ses instructions. Mais non, elle n'en faisait qu'à sa tête. Cela l'énervait grandement. Elle avait même la voix la plus jolie, celle qui était la plus claire, la plus juste, la plus mélodieuse. En somme, Rhona avait hérité des atouts de Sorcha, sans parvenir à les mettre en valeur, les laissant brutes, sans travail et sans raffinement. Sorcha savait pertinemment que c'était ce qui l'énervait le plus : que sa plus jeune fille soit celle qu'elle aurait préféré faire à son image simplement parce qu'elle avait déjà tout ce qu'il fallait pour, contrairement à Eileen qui physiquement ressemblait davantage à Gabran. Etre indifférente et virulente dans ses propos manifestaient une rancoeur interne à cette injustice. A voir si cela pouvait encore changer mais elle avait beaucoup de mal à y croire tant que Rhona ne montrait pas une volonté réelle de faire ses preuves. Cette dernière sembla d'ailleurs galérer sur la fin de la mélodie. Cela ne l'étonna pas forcément. La perfection aurait été trop belle à attendre. Comment faire un sans faute quand on ne souhaitait même pas se perfectionner. Elle se contenta de regarder sa fille et ne put effectivement retenir de rétorquer aux paroles formulées.

« Comme tu peux t'en douter, je n'en suis point étonnée, Rhona. Une voix aussi belle soit-elle ne vaut rien si elle n'est pas travaillée. C'est un organe qui se doit d'être dressé. Mais je ne t'apprends rien. »

Elle faisait bien sûr allusions aux différentes instructions qu'elle avait pu lui dispenser dans le passé. Ces propos avaient déjà été formulés.Retenant un soupir, elle but une nouvelle gorgée de thé lentement, à son aise, laissant la cadette rester debout et attendre, ne lui ayant pas donné l'autorisation de s'asseoir. Elle ne comptait rien laisser passer. Un retard avait déjà été ajouté aux nombreux autres et cela avait intérêt à être la seule erreur que la jeune femme pouvait se permettre de commettre sous peine d'être dispensée à tout jamais de son intérêt. Lorsqu'elle eut reposé sa tasse, elle adressa un nouveau regard à sa progéniture avant d'inspirer lentement et de se mettre alors à chanter la fin de la balade, de cette légende qu'on lui comptait enfant et qu'elle avait voulu faire perdurer à travers les vocables de ses enfants. Il ne restait plus énormément à chanter mais cependant, ces quelques lignes annonçaient la fin d'une histoire comptée et était par conséquent particulièrement cruciale. Une histoire sans fin n'était plus vraiment une histoire mais des faits juxtaposés dont on ne comprenait guère l'issue. Elle s'était donc octroyé le droit de clôturer cette chanson. Lorsqu'elle eut fini, elle rouvrit les yeux pour regarder sa fille avant d'annoncer simplement, sans choix possible, un ordre direct.

« Recommence. »

Tant que cette balade ne serait pas parfaite, elle la ferait recommencer. Tant qu'elle n'était pas claire et juste, elle ne passerait pas à une autre. Oh bien sûr, elle ne serait peut-être pas très objective. Concrètement, Rhona la chantait déjà avec une sonorité d'une plaisance certaine, mais en tant qu'instructrice, elle voulait la perfection. Elle voulait la voir s'entraîner comme elle ne l'avait jamais fait tout bonnement parce que ce serait la dernière chance pour la cadette de montrer qu'elle était prête à l'écouter. Elle attendit donc d'entendre à nouveau la balade qui serait récitée jusqu'au bout cette fois. Elle but une nouvelle gorgée de thé dans le silence à nouveau installé puis elle reprit.

« Encore une fois. Tu mâches trop tes mots, sois plus claire, articule mieux. L'élocution est tout aussi importante que le son quand tu tentes de raconter quelque chose. »

Cela dura un temps. Elle l'écouta, critiqua, la fit répéter cette balade. L'articulation n'était pas parfaite, la déclamation monotone, le timbre trop posé, la vie limitée dans le récit, plus de coeur, plus d'audace, nuances pas assez ressenties. Il y avait toujours quelque chose à redire, et cela était dit avec froideur, avec un ton direct, sans fioritures verbales, sans décor mielleux. Les choses étaient dites telles qu'elles. Sorcha n'estimait pas que la sympathie formait. Cela se devait d'être laissé lors des rencontres mondaines ou lorsque l'hypocrisie permettait de parvenir à ses fins. Mais en cet instant, sa fille, le sang de son sang se devait d'être parfaite et rien n'était plus fructueux que des critiques pour la peine. Sans oublier qu'elle lui devait des séances oubliées, oblitérées consciemment, ou encore tout simplement ignorées.

« Applique toi ! » fini-t-elle par lâcher après la cinquième reprise de cette chanson. « On dirait que chanter te fatigue et que tu n'es même pas capable de tenir le rythme lent que je t'impose. Eileen ne fatigue pas après si peu de temps. Si seulement tu avais daigné pratiquer. » dit-elle en se levant et s'approchant de Rhona. Elle se tint à quelques centimètres d'elle lui imposant ce charisme si bien connu de la Dame MacGuffin et ce regard pénétrant qui ne laissait passer aucune erreur. « Lève ton menton, fais porter ta voix, laisse la sortir et arrête de la cantonner à si peu d'envergure. Allez recommence.»


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Rhona MacGuffin
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Je suis une princesse. Toutes les filles le sont. Tant pis si elles vivent dans de sordides greniers, tant pis si elles sont vêtues de haillons et tant pis si elles ne sont ni jolies ni élégantes ni jeunes. Elles sont toujours des princesses, c’est notre privilège. Votre père ne vous a jamais dit ça ? Vous l’a-t-il dit ?!

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MessageSujet: Re: Comme j'aurais souhaité que vous m'aimiez [Sorcha]   Comme j'aurais souhaité que vous m'aimiez [Sorcha] EmptyVen 27 Sep - 12:27

Comme j'aurais souhaité que vous m'aimiez
Sorcha & Rhona

Derrière les remontrances, il y avait tout de même un compliment. Il fallait bien le chercher, c'était certain. Sorcha admettait que sa fille avait une jolie voix. Mais ce compliment était noyé sous le reproche : celui de ne pas travailler suffisamment cet organe, de ne pas chercher à l'affiner, à ainsi se rapprocher de la perfection qu'était sa mère dans ce domaine. Rhona ne pouvait pas faire preuve d'assez de mauvaise foi pour ne pas reconnaître que sa mère avait une voix d'ange. En plus d'être belle et distinguée. Elle était une vraie Lady, une Lady qui pensait à ses intérêts et à ceux de ses proches, avant toute autre chose. S'il fallait piétiner quelques personnes au passage, cela ne lui posait aucun problème. La jeune fille admirait sa mère autant qu'elle la craignait ou désapprouvait son comportement. Mais qui était-elle pour se permettre de la juger ? Personne et elle s'en gardait bien, faisant preuve de la plus élémentaire des prudences à ce sujet.

Derrière ce reproche sur sa voix, elle en devinait d'autres. Sur tout ce que Sorcha avait essayé de lui inculquer, sans grand succès tant la demoiselle ne répondait pas aux exigences de sa mère. Elles ne se comprenaient pas. N'avaient rien en commun. Dés lors comment pouvaient-elles s'entendre ? Rhona était plus sauvage, plus impulsive et naturelle, ayant bien des difficultés à s'enfermer dans un carcan de convenances qui seyait aux demoiselles de son rang. Jamais elle n'avait fait honte à ses parents, sachant se comporter en société et lors des banquets et sorties officielles, mais quand elle était chez elle, elle laissait assez rapidement tomber le masque, au grand dam de sa mère. Et puisqu'elles ne se comprenaient pas, chaque leçon était pénible, pour l'une comme pour l'autre... Il y avait trop de rancœurs et de non dits entre elles. Pourtant la jeune fille ne haïssait pas sa mère et sa froideur à son égard la blessait, bien qu'elle n'en laissa rien paraître. Sorcha ne supportait pas les pleurnicheries et la faiblesse...

La jeune fille résistait à l'envie folle de se dandiner sur place alors qu'elle demeurait debout, plantée comme un piquet, sa mère ne trouvant pas judicieux de l'inviter à s'asseoir pour le moment. Elle sirota son thé, avant de chanter à son tour, terminant la balade là où Rhona l'avait interrompue. Comme toujours, Rhona se sentit fascinée par cette voix angélique et pure... Si elle se demandait ce que Gabran avait pu trouver à Sorcha, dans ce genre de moments, elle avait la réponse. Il n'avait pas du coucher avec son épouse que par devoir. Lady Sorcha était d'une beauté certaine et raffinée, bien que froide et avait de nombreux atouts pour faire monter le désir chez un homme. Qu'il l'apprécie ou pas.

La voix de sa mère, son ordre plutôt, l'interrompit dans ses pensées. Elle retint une grimace de mécontentement. Si elle voulait que les choses en s'enveniment pas, elle avait intérêt à se montrer docile. Et c'était bien là que le bât blessait. Elle se passa une langue humide sur des lèvres rendues sèches par la nervosité, avant de reprendre la balade depuis le début. Elle essayait. Elle essayait vraiment de se montrer à la hauteur. Mais rien de ce qu'elle pouvait faire n'était satisfaisant pour l'impitoyable Sorcha. Ce n'était pas un soucis de mélodie, mais un problème de diction. Elle n'articulait pas assez et ce n'était pas la première fois que sa mère lui en faisait le reproche... Elle reprit alors... Mais toujours, quelque chose clochait et plus elle recommençait, plus elle fatiguait et se lassait, sa voix perdant de la chaleur. C'était un automatisme alors qu'elle n'y prenait aucun plaisir. Et à chaque fois le couperet tombait d'une voix cassante. Aucun compliment. Sorcha ne faisait que souligner ce qui n'allait pas, sans jamais glisser un mot en faveur de ce qui était bien ou juste. Et c'était une méthode qui ne plaisait pas à la jeune fille, qui ne l'encourageait pas, mais la démoralisait plus qu'autre chose. Elle n'y était pas habituée. Son père et son frère ne faisaient que lui déclamer des compliments, atténuant ainsi l'impact des critiques.

Petite princesse trop gâtée qui se retrouvait confrontée à la réalité.

En présence de Sorcha, Rhona perdait son statut de fille gâtée et adorée. Elle redevenait une enfant qui avait encore beaucoup à apprendre et n'avait le droit à aucun traitement de faveur. Elle passait d'un extrême à un autre, de quoi la décontenancer et la démoraliser. De quoi lui faire détester ces instants avec sa mère pour qui elle n'était jamais assez bien.

Sa mère lui ordonna alors de s'appliquer, la faisant sursauter alors que sa gorge lui faisait mal. Trop peu souvent utilisée... Elle aurait donné un bras pour une boisson quelconque. Sa mère la compara à Eileen. Voilà, elles y étaient. Rhona avait attendu cette comparaison. Eileen, si parfaite, si assidue... La joie de sa mère. Naturellement qu'elle tenait plus longtemps, elle s’entraînait souvent. Mais rétorquer cela à Sorcha aurait été s'exposer à des remontrances. Elle n'avait qu'à la travailler aussi sa voix. Sa mère se leva et vint se planter devant elle. Rhona se sentit alors toute petite. Guère plus âgée qu'une enfant alors que sa mère l'écrasait de son charisme, de sa présence imposante et royale. Ses yeux bleus se rivèrent dans ceux de sa mère. Si Sorcha était capable de refroidir un volcan avec son regard clair perçant, celui de sa benjamine était naturellement doux et chaud. Elle était incapable de mépris ou d'indifférence.

Rhona prit une grande inspiration, essayant d'oublier sa nervosité, la douleur dans ses gorge, relevant le menton et se tenant droite, le plus droite possible. Un compliment, juste un... Elle ne voulait que cela. Voir enfin de l'approbation dans le regard de sa mère. Juste une fois... Quand était-ce la dernière fois d'ailleurs ? Elle ne s'en souvenait même plus. C'était incroyable qu'elle chante avec si peu de passion, alors que c'était une demoiselle si pleine de vie... Docile, Rhona recommença, essayant d'oublier le regard de sa mère et de simplement se concentrer sur l'histoire qu'elle chantait. Elle regarda loin devant elle, un point qui n'existait pas et chanta de nouveau, du mieux qu'elle le pouvait. Pourtant, à la toute fin, sa voix se fêla, moins claire soudainement. Elle termina, avant de regarder sa mère.

« Je suis navrée, je... j'aurais besoin de boire un peu. »

Elle avait la gorge sèche, conséquence de la nervosité et du travail assidu, même si cela n'était sans doute toujours pas du goût de sa mère.

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Sorcha MacGuffin
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MessageSujet: Re: Comme j'aurais souhaité que vous m'aimiez [Sorcha]   Comme j'aurais souhaité que vous m'aimiez [Sorcha] EmptyMer 9 Oct - 14:12


Sorcha était stricte. Un très de caractère qui revenait régulièrement et pour lequel elle était réputée. Son exigence et cette sévérité faisaient d’elle quelqu’un que l’on estimait ne pas être capable de chaleur ou d’amour envers autrui. Ce n’était pas totalement faux mais pas complètement vrai néanmoins. Sorcha était de ces femmes qui estimaient que le monde ne pouvait pas tourner sans qu’on s’y applique et qu’on y laisse sa trace. Cela ne se faisait pas par le saint esprit. Il fallait agir, combattre et surtout s’investir dans ce monde ou les Dames étaient rapidement reléguées au rang de décoratrice d’intérieur sans aucune autre faculté. Ce n’était pas quelque chose pour elle et malheureusement elle avait un mari qui n’estimait pas son opinion à sa juste valeur. Si seulement ce dernier pouvait parfois s’inspirer de son cadet, Malwyn. Elle le trouvait bien plus intelligent parfois que le Laird des Lowlands. Elle reconnaissait cependant qu’il n’avait pas toutes les qualités requises pour diriger, Gabran possédant certains caractéristiques et primordiales, mais il était bien plus de son avis et selon elle, celui-ci était souvent bien plus éclairé que celui de Gabran. Il avait tendance à voir trop bas à son goût, à ne pas viser la grandeur, ne pas avoir comme objectif l’ascension sur le trône et ne chercher que la paix, un sentiment totalement factice qui n’était jamais voué à tenir, car si lui ne convoitait pas cette place, d’autres la voulaient et étaient bien moins forgés de bonnes intentions. A ses yeux, le Laird des Lowlands avait toutes les facultés pour diriger avec charisme, générosité et intelligence le royaume, particulièrement si elle était à ses côtés et qu’un fils était voué à naître pour reprendre la succession – ce qui serait à ses yeux bien plus avantageux qu’avoir Bearach sur le trône. Faute de garçons néanmoins actuellement, elle avait deux filles dont une qui se trouvait devant elle et ne faisait, selon sa façon de penser, pas assez d’effort avec une voix pourtant particulièrement intéressante. Elle avait bon lui donner des conseils, elle ne s’appliquait pas, semblait prendre cette séance d’apprentissage comme une corvée et au fur et à mesure du temps qui s’écoulait, la Dame MacGuffin devenait de moins en moins tolérante. Le chant avait en réalité toujours coulé de source pour elle. Des cours n’avaient nullement été nécessaire car sa voix s’était révélée envoûtante dès la première note prononcée, mais elle s’était par conséquent toujours appliqué à garder cette excellence. Rhona avait un grain de voix très particulier, mais qui pouvait également avoir son charme. Loin d’être parfait, il était bien plus facile à travailler que celui d’Eileen qui, elle, avait réellement du travailler dur. C’était ce qui exaspérait bien davantage la Chattam. Surtout quand elle entendait cette histoire comptée avec difficulté sur le fin alors qu’elle lui expliquait qu’elle avait besoin de s’hydrater, normal pour un organe délaissé. Elle retint un soupire avant d’indiquer le thé de sa main pour lui signifier qu’elle pouvait boire tandis qu’elle se reculait un peu afin de contempler l’heure. Elle observa les aiguilles du pendule présent avant de prendre conscience qu’elle avait d’autres obligations que de s’occuper d’une fille fainéante. Cependant, elle ne comptait pas la laisser libre sur le champs.

« Et bien, je pense que nous allons nous arrêter là, non seulement parce que ça ne sert à rien de continuer, mais surtout parce que j’ai des choses à faire. » De base, ce genre de propos aurait pu être interprété comme une manière de congédier la jeune demoiselle pour qu’elle retourne à ses activités qui ne seraient plus en lien avec sa mère. Mais il n’en était rien et c’est bien pour ça qu’elle continua en se tournant à nouveau vers la cadette « JE dois me rendre en ville et tu vas m’accompagner. Une dame se doit également de se montrer au peuple et d’exposer son rang avec fierté et humilité. Va te préparer je t’attends à la porte. » Elle la regarda aller avant d’ajouter « Ajuste-toi bien. Tu te dois d’être présentable s’il te plaît.»

Pas que la jeune demoiselle ne l’était pas forcément, mais à force de passer du temps avec son demi-frère et son père, elle apparaissait plus négligée et cela ne plaisait guère à Sorcha qui était toujours parfaitement vêtue, coiffée, et ornée des parures de bijoux en harmonie. C’était à ses yeux primordial pour une femme, sinon comment charmer et attirer l’attention si l’on ressemblait banalement aux autres. Elle aimait sortir du lot et jusqu’à présent, cela s’était fait sans trop de difficultés. Quand elle entrait quelque part, que les critiques soient négatives ou positives, sa beauté par tous était reconnue et admirée ou jalousée. Elle aimait ça et elle ne comptait pas s’en passer car la prestance ne pouvait être délaissée. S’imposer passait d’abord par l’esthétique avant de faire avoir sa façon de penser et de parler. Eileen le comprenait mieux que Rhona même si ce n’était pas encore parfaitement intégré néanmoins. Sortant de la pièce, elle demanda à voir Malwyn avec qui elle s’entretenait toujours lors de ses sorties en dehors du domaine car ce dernier veillait à lui apporter l’escorte nécessaire à un tel déplacement. Sans compter qu’elle était avec sa jeune fille et que par conséquent, la prudence était doublée. Malwyn ne lésinait jamais sur les hommes pour fournir l’escorte, et elle lui faisait entièrement confiance. Ainsi, quand Rhona revint à l’entrée, sa mère était en pleine discussion avec son oncle en l’attendant, vêtue d’un manteau léger, pourpre, orné d’une borderie dans les teintes dorées tout le long des coutures pour apporter davantage de stature à la pièce vestimentaire. Le temps se faisait plus doux avec le printemps malgré néanmoins que l’été encore absent ne permettait point d’être encore exposé aux grosses chaleurs. Elle n’avait pas encore vu l’arrivée de la jeune femme tandis qu’ils discutaient.

« Effectivement, j’aime me rendre sur place pour pouvoir profiter de toutes les textures disponibles. Rien ne vaut le choix que l’on fait par soi-même n’est-ce pas ? Ah… Rhona. » Elle l’observa un moment des pieds à la tête pour juger de l’attirail et de l’adéquation de celui-ci. Ce n’était pas parfait mais ça irait. De toute façon, elle ne l’avait pas prise avec dans le but de passer plus de temps ensemble, c’était simplement une façon de voir comment elle se débrouillait face au peuple, car ça faisait longtemps qu’elles n’étaient pas sorties ensemble et, par conséquent, cette dernière n’avait pas été confrontée aux propos qui pouvaient être formulés à son encontre. « Nous pouvons y aller.»dit-elle avant de se préparer à se mettre en route. Malwyn les aida à prendre place toutes deux sur leurs destriers apprêtés pour l’occasion avant de formuler quelques propos. « N’oubliez pas ce que je vous ai dit » Sorcha lui sourit avec sincérité , une expression dont Rhona n’avait plus guère l’habitude de voir, avant de lui répondre « Ne vous en faites pas. Il m’en faut plus que cela.» posant une main sur celle de Malwyn posée par loin, dans un geste totalement dénué d’ambiguïté qui laissait simplement sous-entendre de l’affection. Après tout, lorsqu’elle était devenue MacGuffin, il n’était encore qu’un enfant et elle s’était rapidement rapprochée de ce dernier. Il avait même été le premier à entendre son timbre de voix mélodieux. Tournant son regard vers Rhona, elle lui indiqua d’un signe de tête, avec un faciès neutre qui contrastait avec le sourire exprimé plus tôt, qu’ils allaient démarrer. L’escorte mise en place se mit en mouvement en même temps, les entourant durant tout le trajet qui les fit quitter le domaine pour se rendre dans la ville la plus proche, où régulièrement elle avait l’habitude de se rendre. Au pas, elles traversèrent les rues toujours en mode cavalière jusqu’à ce qu’elles arrivent à l’orée d’un marché qui demandait finalement de continuer à pied. Les destriers furent délaissés, certains gardes restèrent à proximité tandis que d’autres les accompagnèrent durant cette escapade. Sorcha aimait les marchés, c’était une manière rapide et efficace de découvrir les différentes denrées alimentaires, vestimentaires ou même matérielles des autres contrées parfois ou simplement qui étaient plus locales. Elle aimait les produits raffinés mais elle pouvait aussi se contenter des choses plus simples. Elle ne s’était d’ailleurs jamais rendue dans un marché avec Rhona et lui donna quelques consignes qui lui paraissaient judicieuses de formuler face à une telle demoiselle dont la spontanéité pourrait être dérangeante.

« Evite de partir dans tous les sens, si nous avons une escorte ce n’est pas simplement pour faire joli ou exposer notre richesse. Nous représentons en cet instant le nom MacGuffin auprès du peuple, sois digne de ce nom.»

Une fois cela dit, elles avancèrent et prirent place dans la foule tandis que les gardes veillèrent à leur sécurité. Cela n’empêcha néanmoins pas les mauvaises langues de se faire entendre pour exprimer leur mécontentement quant à sa présence. Apparemment, certaines personnes n’oubliaient pas d’où elle venait et c’était ce à quoi Malwyn avait fait référence car elle lui en avait déjà parlé dans le passé. Lui, intimait par impulsivité qui lui était propre, de donner une correction aux mécréants de ce type mais à son sens, une Dame digne se devait de laisser parler sans y prendre part.

« Regarde… c’est la Chattam, cette garce qui se croit plus haute que tout l’monde ! »

L’homme qui tenta de proférer ses propos se trouvait à leur côté, à un stand où elles s’étaient arrêtées. Il avait voulu être discret mais tout en laissant ses propos se faire entendre par la concernée, et non les gardes qui se trouvait derrière elles. Sorcha trouvait que c’était une bonne expérience pour Rhona et attendait impatiemment de voir comment cette dernière allait réagir.

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Rhona MacGuffin
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Je suis une princesse. Toutes les filles le sont. Tant pis si elles vivent dans de sordides greniers, tant pis si elles sont vêtues de haillons et tant pis si elles ne sont ni jolies ni élégantes ni jeunes. Elles sont toujours des princesses, c’est notre privilège. Votre père ne vous a jamais dit ça ? Vous l’a-t-il dit ?!

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MessageSujet: Re: Comme j'aurais souhaité que vous m'aimiez [Sorcha]   Comme j'aurais souhaité que vous m'aimiez [Sorcha] EmptyVen 25 Oct - 13:09

Comme j'aurais souhaité que vous m'aimiez
Sorcha & Rhona

Rhona aurait aimé prendre du plaisir à cette séance avec sa mère. Réellement. Même si elle avait loupé l'heure du rendez-vous, elle espérait pouvoir aplanir un peu les angles entre elles et améliorer un petit peu leur relation. Mais voilà, elle ne trouvait aucun plaisir à chanter, encore et encore. A répéter la même chose des dizaines de fois. Sa voix s'éraillait et plus la leçon avançait, plus c'était difficile pour elle. Rhona n'était pas du genre patiente. Elle pouvait rester des heures entières à lire ou à créer son herbier, mais quand il s'agissait d'apprendre, de tenir une leçon, dés lors qu'elle ne parvenait pas vite à un résultat, elle avait tendance à baisser les bras. Sans doute un trait de caractère qui devait horripiler sa mère. Finalement, la jeune fille demanda une trêve à sa mère. Elle avait réellement besoin de boire. Elle avait le gorge en feu. Cela lui faisait mal. Sa mère l'y autorisa, à sa grande surprise et Rhona se désaltéra sans se faire prier, laissant échapper un soupir de bien être une fois cela fait. Ce fut Sorcha qui rompit le silence, annonçant qu'elle mettait un terme au supplice de sa fille, qui dut étouffer un nouveau soupir de soulagement. Même si sa mère y mettait fin de façon brutale en laissant supposer qu'elle ne tirerait rien de sa fille, ce qui avait de quoi ébranler l'égo de n'importe quelle adolescence en quête de repères. Mais Rhona se fichait de ne pas exceller en chant. Bien qu'elle ne le dirait jamais à haute voix et ne le laisserait même pas entendre. Rhona s'apprêtait à disparaître pour laisser sa mère vaquer à ses fameuses occupations, quand elle reprit la parole en annonçant qu'elles allaient se rendre en ville toutes les deux. La jeune fille écarquilla les yeux de surprise. Autant parce qu'elle allait se rendre en ville avec sa mère, que par les paroles de cette dernière... Exposer son rang avec fierté et humilité ? Quelque part, elle était curieuse de voir sa mère à l’œuvre. On pouvait prêter bien des adjectifs à Sorcha, mais jamais Rhona n'aurait pu penser à l'humilité. Sa mère la pria d'aller s'apprêter et de façon convenable. Elle hocha la tête et quitta la pièce, se dirigeant jusqu'à sa chambre où l'attendait sa servante.

« Je sors avec Mère en ville. »

Pas besoin d'en dire davantage pour comprendre ce qu'il fallait faire.

« Relève mes cheveux. »

Elle prenait en compte les critiques de sa mère sur son éternelle natte pas assez sophistiquée à son goût. La servante s'exécuta avec maintes épingles pour élaborer une coiffure plus recherchée, qui relevait la masse de cheveux roux sur son crâne et laissait de jolies boucles retomber sur son épaule. Elle garda sa robe, l'une de ses plus jolies, mais accrocha un collier d'or autour de son cou. Enfin, elle mit une capeline noire brodée d'or sur ses épaules et se dirigea jusqu'à sa mère, en discussion avec Malwyn. Elle entendait une part de leur conversation, avant que sa mère ne la remarque.

« Oncle Malwyn. »

Elle le salua comme il se devait et il fit de même. Elle sentait le regard de sa mère sur elle, mais fit semblant de ne rien remarquer. Après cet examen silencieux, Sorcha jugea qu'elle était assez correcte pour qu'ils se mettent en chemin. Malwyn s'était occupé de l'escorte. La jeune fille n'aimait pas tous ces moyens mis en œuvre pour sa sécurité, mais elle en comprenait l'utilité et faisait avec. Quand elle sortait avec son père ou son frère, ils étaient aptes à la protéger. Avec sa mère, c'était une autre histoire. Son oncle l'aida à monter en selle, avant de mettre Sorcha en garde. La jeune fille pouvait deviner l'affection qui avait cours entre sa mère et son oncle. Elle semblait moins froide. Et Rhona aurait adoré voir la même expression sur le visage de sa mère quand elle s'adressait à elle. Un simple rêve malheureusement. La route se fit en silence, escortées par les hommes de Gabran. Mais une fois devant le marché, il fallut mettre pied à terre. Rhona était ravie de cette sortie. Aller en ville était une bouffée d'oxygène, le moyen de voir beaucoup de choses, de rencontrer des gens. Les saveurs, les odeurs... Cela l'étourdissait. Mais sa mère mit un ola à son enthousiasme, la connaissant sans doute trop bien. Elle adressa un regard de reproche à sa mère, quelque peu vexée qu'elle puisse remettre en doute sa façon de se tenir. Jamais elle n'avait terni le nom de son père et jamais elle ne le ferait ! Elle s’enfoncèrent dans le marché, Rhona regardant les produits sur les étalages, inconscientes des regards des villageois sur sa mère. Si la jeune fille était plutôt bien vue, ce n'était pas le cas de sa mère et elle tressaillit en entendant une remarque désobligeante sur sa mère. Elle regarda Sorcha, qui semblait de marbre, avant de jeter un regard au marchand, outrée. Qu'importe ce qu'elle, elle pouvait penser de sa mère, les autres n'avaient pas à lui manquer de respect ainsi !

« Vous devez faire erreur, c'est lady MacGuffin, l'épouse de votre Laird et je gage qu'il ne serait guère heureux d'entendre son bon peuple parler en ses termes de son épouse. »

Rhona n'était pas quelqu'un de vindicatif. Mais face à une injustice, elle était capable de beaucoup de courage. La jeune fille au visage encore poupin semblait s'être soudainement redressée alors que ses lèvres s'étaient pincées et qu'elle avait rétorqué d'une voix posée et douce, mais ferme.

« Vous devriez louer son indulgence. Beaucoup se seraient offusquées de cet affront et auraient châtié le coupable séance tenante. »

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