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 [Terminé] D'un monde mort sur pieds, d'un monde condamné • FLOKI & SEUMAS

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Seumas Morgan
Seumas Morgan


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▷ ÂGE : 27 années
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Je suis les ténèbres recouvrant le monde.
Je suis les eaux assassines.
Je suis le sang de la vie.
Tu expieras tes crimes dans la souffrance.


FINNTROLL - NATTFODD

« Une fois, je marchais avec la peau sur les os. Une autre fois, j'embrassais chaleureusement. A présent, je me promène sur un long chemin. Je suis la piste des tombes. Le ver dévorait et le gel mordait. Je suis la piste des tombes. Une fois, je suivais le chemin d'un pas vif. Une autre fois, je portais une armure et une lame. À présent, je me promène sur une longue route. Je suis la piste des tombes. Le gel glacé et les flammes brulantes. Je suis la piste des tombes. Une fois, un homme fier et juste. Une autre fois, j'abattais traitreusement. À présent, je me promène sur une longue route. Je suis la piste des tombes. » FINNTROLL - GALGASANG
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MessageSujet: [Terminé] D'un monde mort sur pieds, d'un monde condamné • FLOKI & SEUMAS   [Terminé] D'un monde mort sur pieds, d'un monde condamné • FLOKI & SEUMAS EmptyMer 26 Juin - 9:33

« D'un monde mort sur pieds,
D'un monde condamné,
Et déjà oublié,
Noyé carbonisé aux mille feux de l'eau courante du ruisseau populaire
Où le sang populaire court inlassablement
Intarissablement
Dans les artères et les veines de la terre »
Prévert

► L I S T E N


floki & seumas


J'étais égaré dans les profondeurs insondables de mon âme, me laissant transporter là où seuls les pas de cet inconnu savaient où il me menait. Me vint alors à l'esprit qu'une étrange sensation que je n'avais plus ressentie depuis tant de temps que je croyais en avoir oublié l'existence, était entrain de s'emparer effroyablement lentement de mon être ; celle de l'espérance. Elle était encore si fragile, si craintive, qu'elle préférait rester terrée au plus profond de mon être mais elle était bien là ; naissant là où jamais je n'aurais cru la trouver. Je ne pensais plus y avoir droit ; pour quoi pouvais-je donc encore espérer ? Ces derniers temps, je m'étais surpris moi-même à n'être plus qu'une enveloppe de chair, exécutant ce qu'on lui demandait sans même prendre le temps d'y songer. Je m'imaginais sans peine comme un mort ensorcelé, se mouvant grâce à la volonté d'un autre. Malheureusement, il n'y avait rien de plus véridique car je n'étais qu'un simple esclave. Cela ne faisait pas de moi un être à part entière ; je n'étais qu'une entité, une possession d'un autre homme dont le chien avait plus de valeur à ses yeux que ma personne. Je n'étais même pas digne de mourir. Cette pensée me traversant régulièrement l'esprit me tordait les entrailles, venant nouer ma gorge et mon estomac, me plongeant dans un profond dégoût de moi-même. Peut-être aurais-je dû laisser libre court à la rage dévastatrice de mon frère, laissant ma vie disparaître par le biais de sa main sans même un instant penser à l'en empêcher. Sans doute aurait-ce était favorable pour tout le monde. Moi le premier.

Mais dans ce néant où seul le désespoir m'était encore permis, une ombre s'était levée ; elle avait soulevé un peu de lumière dans cet obscure monde qu'était le mien. Mais je n'osais m'y accrocher ; et si cet inconnu n'était que l'héritier de mes souffrances ? Ce visage rude cachait peut-être des desseins encore plus noirs que ceux que j'avais connu - si seulement cela était possible. Si je n'étais pas physiquement mort, je l'étais spirituellement, notamment à cause de la peur me rongeant comme un rat l'aurait fait avec un lambeau de chair pourrissant, se délectant de sa trouvaille. Pourtant, mes doigts étaient venus instinctivement se refermer sur les vêtements de l'homme, malgré la douleur insoutenable dont mes nerfs me hurlaient l'irréfutable existence. Rien qu'en me portant en ce jour, cet homme, illustre inconnu qu'il était, s'était révélé plus humain que tout ceux que j'avais pu rencontré durant ces quatre dernières années ; même si j'ignorais tout de lui, mon être s'était emmêlé dans l'idée qu'il serait peut-être le sauveur du meurtri que j'étais. Etait-ce seulement possible ? M'aider, sincèrement ? Que pouvait-il donc faire pour moi ? Je devais être désespéré. Il finirait très certainement pas s'en rendre compte et, à ce instant, il m’achèverait ou me laisserait là où il m'avait trouvé. Les paupières closes, tentant encore vainement de divulguer les quelques larmes s'écoulant sur mes joues, j'intensifiai mon étreinte, espérant secrètement que cet homme saisirait tout le mal dont je souffrais. Mais je n'osais rien dire, rien faire, trop faible et apeuré pour avoir ne fusse que l'idée d'une telle initiative. Dieu que j'étais terrifié ! Mon destin ne m'avait jamais semblé si flou et c'était une chose absolument redoutable que je m'étais mis à haïr dés l'instant où elle s'était installée en mon être.

Quand il me déposa à l'endroit que j'identifiai être celui de son campement, j'osai ouvrir les yeux, venant scruter de mes pupilles sombres ce porteur, cette âme qui attisait en moi une curiosité emplie d'un espoir que je ne me connaissais pas. Eh bien Seumas, que vas-tu donc devenir ? La question devait peut-être être ; qu'est-ce que tu es ? Je n'étais qu'un corps déchiré avec un semblant de conscience errant sans but dans cette prison de chair. Valait-il donc vraiment la peine de s'accrocher si désespérément à de vaines espérances ne me promettant rien ? Sans doute était-ce naturel. L'homme possède un instinct de survie qui lui ordonne de vaincre les obstacles que la vie lui offre si généreusement afin de se relever toujours plus fort ; ce qui ne tue pas, rend plus fort. Fallait-il encore que ma fin soit effectivement reportée à plus tard. Et cela, seul cette ombre éclatante pourrait le prédire ; quoi qu'il voulait en faire, ma vie était entre ses mains rustres. Encore une fois, le maître de ma propre existence se révélait être un autre dont j'ignorais toutes les pensées, quelles soient folles ou raisonnées, et qui avait tout pouvoir sur mon pauvre être. J'y étais donc éternellement condamné ; je devais avoir vendu mon âme au diable sans même m'en rendre compte.

Je ne résistai pas longtemps à mon corps qui désirait une seule chose ; succomber. Ah, il voulait mourir ! Qu'on le laisse enfin tranquille, qu'on cesse de l'importuner, de le tordre, de l'arracher, de l'écorcher, de le brûler. Qu'on en finisse ! Etais-je seulement encore un homme si je pensais cela ? Je ne me posai pas la question, préférant clore mes paupières, réclamant un peu de paix ; ce qui arriverait, arriverait. Et si mes derniers instants devaient être ceux-ci, eh bien que je me laisse enfin un peu de répit ; plus de question, plus doute, seulement un peu de courage pour affronter cette douleur infâme creusant mon être ; elle était si présente, englobant l'entière de ma personne que je commençais presque à m'y habituer. C'était comme un cocon, ou plutôt une prison ; j'avais beau tenter tout ce que je pouvais, jamais je ne pourrais m'en tirer. Du moins, pas sans aide. A cette pensée, je laissai une minuscule brèche entre mes paupières afin d'apercevoir l'homme qui m'avait ici couché, décidant que je m'en remettrai complètement à lui - avais-je seulement le choix ? Je n'étais plus qu'une carcasse crasseuse tremblotante et sanguinolente, pas de quoi sauver un homme. Certes, il m'avait en quelques sortes rassurées sur ses intentions - il ne comptait pas me tuer - mais rien dans ces mots n'avait pu apaiser entièrement mon être. Pour ne fusse qu'espérer un jour pouvoir offrir ma confiance à nouveau à un être humain, il me faudrait des mois, voir des années. Je n'étais plus qu'une bête effarouchée, une proie que l'on avait à moitié dévorée qui à jamais resterait blessée.



Dernière édition par Seumas Morgan le Lun 19 Aoû - 8:57, édité 1 fois
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Floki Denmark
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Kill me first because if you don't... Well you can say "Hello" to the God of Death for me.


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MessageSujet: Re: [Terminé] D'un monde mort sur pieds, d'un monde condamné • FLOKI & SEUMAS   [Terminé] D'un monde mort sur pieds, d'un monde condamné • FLOKI & SEUMAS EmptyLun 1 Juil - 14:49

"Ouvre t'putains d'yeux cadavre !"
Ou meurs en silence.
La vie n'avait jamais été tendre avec lui. Elle n'avait eut de cesse de lui mettre des bâtons dans les roues encore et encore pour finalement le rendre encore plus fort mais surtout plus froid. Plus terre à terre, ses rêves de grandeur était parti en même temps que l'âme de son père. Floki, qui n'avait pas osciller son regard durant la mise à mort, avait comprit que plus jamais son peuple ne serait libre sur les terres d'Ecosse. Ce peuple invincible, terrifiant qui est encore aujourd'hui craint avait été réduit à l'esclavage. Pourtant, jamais le jeune homme n'a renié ses dieux : il préférait mourir que de faire quelque chose d'aussi idiot. Son frère avait cédé avant sa mort, lui n'avait jamais voulut enterrer son passé. Il l'embrassait tout les jours. Aujourd'hui n'échappait pas à la règle.
Ce matin, il était partit sans un mot à sa femme ou bien à ses enfants. Il s'était contenté de prévenir son ami : le laird Gabran MacGuffin qu'il s'absentait pendant quelques jours pour se ressourcer. Tous les mois il devait partir du château pour revenir à des bases beaucoup plus saines à ses yeux. Vivre dans la nature, se nourrir des choses qu'elle offrait. Les gens ne la respectait plus, ils en avaient peur mais aussi certainement que son peuple n'était plus respecter : les Ecossais étaient des barbares aux yeux de Floki. Ainsi donc, il avait construit de lui-même une maison en bois en plein milieu de la forêt. Les techniques ancestrales de son peuple coulant dans ses veines : en hiver comme en été il y faisait bon d'y vivre. Son petit coin de tranquillité n'était connu que de Gabran qui pouvait s'y retirer également comme bon lui semblait. Floki avait commencé à construire cette hutte alors qu'il était encore un esclave, la nuit quand tout le monde dormait il allait dans les bois pour la construire. Cela peut sembler impossible mais rien n'est impossible pour un homme à la volonté de fer !

La nuit n'allait pas tarder à tombé, un bon chevreuil cuisait délicatement sur le feu. Floki tannait des peaux pour faire de nouvelles couvertures pour l'hiver, lorsque des voix d'hommes brisèrent le silence de mort qu'imposait la forêt à la nuit tombé. Il était certes un servant des MacGuffin mais il était surtout un être incontrôlable. Gabran l'avait comprit mais ce dernier n'avait rien à craindre car le viking mourrait pour lui mille et une fois. Intrigué, curieux, la soif de sang écossais dans son cœur : il quitta son logement pour s'enfoncer dans la forêt et retrouver la provenance de ces sons. Arc à la main, flèche délicatement enclenché : prête à tuer ; il vit l'origine des sons et remarqua ces trois hommes qui semblaient heureux. Il parlait d'un homme dont ils avaient jeté le cadavre. Il ne fallut pas longtemps à Floki pour comprendre que c'était des Ecossais au cœur noir et pourrit. En moins de temps qu'il faut pour dire ouff, les trois messieurs avaient des flèches dans la gorge. Pas de bruits, pas de panique de la part de ce groupe : mission réussit. Rapidement, il sortit de sa cachette pour dévaler la pente qui le séparait des trois corps. Il ne prit qu'un cheval sur les trois et décida de partir voir ce fameux corps pour lui offrir une sépulture décente ou pas. la pluie commençait à tomber : il devait se dépêcher pour ne pas que les traces soient effacés. Il se sentait d'humeur charitable pour une fois. Ainsi donc, il suivit la trace des hommes qu'il avait tué puis des traces de glissement que le malheureux avait laissé dans son sillage. Floki descendit du cheval pour continuer à pied. C'est alors qu'il le trouva. En s'approchant et en s'agenouillant à son niveau, il entendit un :

« Frappez fort. Et précisément. »

Ce qui le fit doucement rire. Les vikings n'étaient pas connut pour leur clémence.

« Si j'avais trouvé un intérêt à vous tuer, vous ne seriez déjà plus de ce monde.
- Et trouvez-vous en un à m'épargner ?
- Seul le temps pourra me le dire. »

Floki chargea l'homme sur son dos avant de le poser sur le dos de l'animal qu'il avait volé. Il prit par la suite la direction de son abri de fortune et après avoir attaché le cheval, déposa l'homme sur sa couche en paille et en peau de bête. Floki entreprit alors de le soigner, de lui permettre de vivre encore un peu. Peut-être pas pour longtemps si jamais sa vie n'avait pas de valeur à ses yeux. Il ne faisait pas dans les sentiments : jamais. On lui avait ôter ce droit à l'instant où son père était mort et son peuple dénigré aux yeux de tous. Une fois déshabillé, soigné, lavé, mais surtout réhydrater Floki mit un tas de peau de bêtes sur lui pour ne pas qu'il est froid avant de ressortir pour enlever sa proie du feu. Après avoir décroché la carcasse du foyer, il coupa de beaux morceaux avec son poignard pour les mettre dans une assiette en bois. L'étranger devait manger s'il voulait parler, vivre. Alors, le viking retourna à son chevet pour le réveiller sans ménagement en lui claquant le visage :

« R'veilles-toi ! »

Son accent à couper au couteau, son air aimable avait eut raison de l'esprit du malheureux qui ouvrit ses yeux :

« Je suis Floki. Je ne vais pas te faire de mal. Mange. C'est de la bonne bête ! »

Il prit un morceau tendre qu'il coupa en petite lamelle pour le coller dans la bouche de l'inconnu sans lui demander un quelconque avis. Le malheureux n'avait pas le choix de toute façon.

« Qu'est-ce que tu as fait à ces hommes pour recevoir une telle punition ? »

© will o' the wisp
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« Une fois, je marchais avec la peau sur les os. Une autre fois, j'embrassais chaleureusement. A présent, je me promène sur un long chemin. Je suis la piste des tombes. Le ver dévorait et le gel mordait. Je suis la piste des tombes. Une fois, je suivais le chemin d'un pas vif. Une autre fois, je portais une armure et une lame. À présent, je me promène sur une longue route. Je suis la piste des tombes. Le gel glacé et les flammes brulantes. Je suis la piste des tombes. Une fois, un homme fier et juste. Une autre fois, j'abattais traitreusement. À présent, je me promène sur une longue route. Je suis la piste des tombes. » FINNTROLL - GALGASANG
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MessageSujet: Re: [Terminé] D'un monde mort sur pieds, d'un monde condamné • FLOKI & SEUMAS   [Terminé] D'un monde mort sur pieds, d'un monde condamné • FLOKI & SEUMAS EmptyMer 3 Juil - 10:08


► L I S T E N


floki & seumas


Eternellement condamné à devoir accepter ce qui m'arrivait, sans même pouvoir espérer avoir l'occasion d'y remédier, je m'étais laissé faire. Etait-ce de la résignation ? Assurément. J'y avais été forcé, aplati, écrasé, jusqu'à ce que je devienne si fragile pour que plus jamais mon regard ne se relève du sol ; avec la tête baissée, je ne voyais que mes pieds. Pas de raison de se révolter, ni même de rechigner, ce qui était, était, et j'étais impuissant devant cela. Une unique fois j'avais tenté le diable en bousculant les rôles convenus dans notre société et, vu où je me retrouvais aujourd'hui, j'avais préféré ne plus jamais commettre cette erreur. Il y a des gens qui sont capables d'affronter le monde entier, dressé fièrement contre vents et marées mais je n'en faisais pas partie ; je n'étais qu'un agneau effarouché coincé entre les crocs d'un loup ricanant.

Je ne pouvais me résoudre à croire en l'authenticité de ce qui était entrain de m'arriver. Est-ce que cet homme m'avait réellement ramené dans la sureté d'une habitation afin de m'y laver, de me soigner et de m'offrir de quoi apaiser ma soif ? M'avait-il réellement couvert afin que le peu de chaleur que mon corps arrivait à maintenir soit préservée ? Bien que mon être n'arrivait pas à rester éveillé, les douleurs que ravivait le pansement de mes plaies me tenait conscient, les quelques fois où cela redevenait insupportable. Gémissant, haletant, trop faible pour encore hurler, je finis par tomber profondément dans une inconscience plongeant mon corps dans une certaine forme de répit ; il souffrait, mais au moins le faisait-il en silence, me laissant rêvasser - ou cauchemarder ? - dans une paix presque iréelle.

Cependant, je fus vite tiré de cet instant de repos inespéré, sursautant soudainement, grimaçant de la douleur vive que m'avait procuré mon geste brusque de recul. Où étais-je ? Je scrutai l'endroit, mes globes oculaires roulant d'un air fou, analysant tant qu'ils le pouvaient tandis que ma respiration se faisait bruyante et saccadée. En reconnaissant enfin le visage et la carrure imposante de l'inconnu, je me calmai un instant avant de me recroqueviller sur moi-même en apercevant la lame qu'il tenait en main. Ah, quel idiot je faisais, à m'accrocher à de vains espoirs ! Je crus un instant qu'il ne m'avait aidé que pour mieux m'anéantir avant de percevoir le son de sa voix grave dont l'accent exotique m'étonna une nouvelle fois. Mes pupilles se posèrent alors fixement sur lui, entrouvrant les lèvres quand il vint engouffrer un morceau de viande à l'intérieur de ma bouche. Je fus presque surpris de ce contact, ne me rappelant plus concrètement depuis quand je n'avais plus goûté à une viande si savoureuse - à vrai dire, il aurait pu me tendre une miche de pain rassi que j'en aurais été tout autant ravi, affamé que j'étais. Son timbre de voix résonnant à nouveau, je fus assailli par un autre spasme témoin de ma terrible crainte et de ma surprise ; tremblotant de plus bel, je l'écoutais attentivement, prêt à répondre à toutes ses demandes, me sachant à l'abri de rien. L'étranger s'était montré peu bavard et ce n'était pas mon être frêle et terrorisé qui avait comblé le silence, surtout qu'il tombait régulièrement dans une inconscience passagère, me coupant du monde. Floki, si tel était son nom, semblait décidé à mener son enquête et il me parut que ma réponse le déciderait à définir quelle importance à ma vie pouvait-il accorder. Ce fut d'une voix enrouée et faiblarde que je répondis, l'effort que je devais fournir pour parler à l'instant se révélant plutôt conséquent.  « Je... » Je toussai un instant, mes cordes vocales semblant peu enclines à reprendre du service avant de recommencer, n'osant toujours pas planter mes pupilles dans les siennes, le regard fuyant.  « J'ai trébuché, la... la cruche que je tenais en main s'est déversée sur un noble et... » Ma bouche resta bée un instant, tandis que mes paupières se refermèrent subitement et qu'un poids vint écraser ma poitrine. C'était trop dur pour moi, bien trop difficile. Comment pouvais-je continuer à vivre ? C'était impossible. Ces hommes m'avaient massacré et je respirais encore, était-ce seulement possible ? J'inspirai le plus calmement possible, tentant de rendre ma respiration plus sereine, balayant cette remontée de frayeur.  « Je suis esclave. » ajoutai-je en laissant finalement mes iris se déposer sur le visage de l'étranger afin de pouvoir observer ses réactions. J'étais dépité, empli de honte et le fait d'avoir parlé au présent ne m'avait pas heurté ; tant que personne ne me ferait remarquer que ma liberté m'était en quelque sorte rendue, je ne le comprendrais pas. Dans mon crâne était gravée l'idée de l'emprisonnement et il faudrait sans doute longtemps avant qu'elle ne s'efface. J’ignorais si mes mots pouvaient réellement offrir une réponse correcte mais je me sentais incapable de continuer, déglutissant difficilement, craignant encore cet homme qui pourtant m'avait rassuré sur ses intentions.

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MessageSujet: Re: [Terminé] D'un monde mort sur pieds, d'un monde condamné • FLOKI & SEUMAS   [Terminé] D'un monde mort sur pieds, d'un monde condamné • FLOKI & SEUMAS EmptyMer 3 Juil - 21:46

"Ouvre t'putains d'yeux cadavre !"
Ou meurs en silence.
Le discours qu'allait tenir l'étranger définirait son sort. Si le viking l'avait soigné c'était avant tout pour en savoir plus sur lui, savoir si oui ou non cet homme valait la peine de vivre ou si au contraire Floki devait le laisser au bras de Hel. Le mot « esclave » arrêta Floki. Son regard plonger dans celui de l'homme qu'il avait sauvé, il voyait clairement qu'il ne mentait pas. Il avait comme une sorte de sixième sens avec les mensonges et arrivaient à tous les détecter. Oui. Personne ne pouvait lui mentir. L'état pitoyable de l'inconnu confirmait ses paroles : pourquoi mentirait-il sur ce genre de chose ? Ses bourreaux lui-même parlait de lui comme un sous homme ! L'envie de se confier à lui traversa l'esprit du maître d'arme. Pendant un bref instant, il retourna dans le passé, comme si les fantômes attendaient toujours une opportunité pour venir troubler le présent. Floki se revoyait enfant devant le corps martyrisé de son père, il se souvient du rire du précédent Laird tandis que sa mère suppliait qu'on mette fin aux souffrances de son mari. Il se revoyait être humilié encore et encore lors des banquets : enchaîné comme une bête et frappé par les gens qui se croyaient supérieur à lui. Il faisait un bon dans le passé, ternissant son regard quelques instants. Ce regard, l'inconnu l'aurait également plus tard à force d'avaler ces souvenirs douloureux. Oui. Il apprendra à vivre avec mais en attendant il devait survivre. Floki aurait pût se confier, il aurait pût tout avouer, crier sa douleur comme il l'avait fait quand il abattait les bêtes du seigneur MacGuffin. Au lieu de cela, il posa le bol un peu plus loin au sol et entreprit d'enlever les couches de cuirs puis sa chemise de corps pour dévoiler son torse nu couverts de cicatrices en tout genre.

« Moi aussi, frère, je l'étais. »

Il se rhabilla, reprit le bol dans sa main et redonna à manger au malheureux. Il profita que ce dernier ait la bouche pleine pour continuer son récit :

« Mon peuple, les Vikings à été réduits à l'esclavage. Je suis le fils de Gudbjörn le tueur d'Ecossais. J'ai été un trophée vivant pour le père de Gabran MacGuffin. Je ne prononcerais même pas ce nom qui me ferait vomir ! Tu apprendras à vivre. »

Floki prit lui-même de la viande qu'il fourra dans sa bouche. Lui qui n'était pas bavard, le voilà qui parlait à un inconnu. Le fait que ce dernier lui ai avoué qu'il était esclave l'avait profondément touché. Il servit un verre d'eau au malheureux.

« Tu es libre maintenant, j'ai tué tes « maîtres » tout du moins tes bourreaux. Reposes-toi. Tu dois prendre des forces. »

Par la suite, il garda le silence se contentant d'écouter les crépitements du feu. Floki perdit ses yeux dans le feu tout en mangeant des miettes de viandes.

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Tu expieras tes crimes dans la souffrance.


FINNTROLL - NATTFODD

« Une fois, je marchais avec la peau sur les os. Une autre fois, j'embrassais chaleureusement. A présent, je me promène sur un long chemin. Je suis la piste des tombes. Le ver dévorait et le gel mordait. Je suis la piste des tombes. Une fois, je suivais le chemin d'un pas vif. Une autre fois, je portais une armure et une lame. À présent, je me promène sur une longue route. Je suis la piste des tombes. Le gel glacé et les flammes brulantes. Je suis la piste des tombes. Une fois, un homme fier et juste. Une autre fois, j'abattais traitreusement. À présent, je me promène sur une longue route. Je suis la piste des tombes. » FINNTROLL - GALGASANG
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MessageSujet: Re: [Terminé] D'un monde mort sur pieds, d'un monde condamné • FLOKI & SEUMAS   [Terminé] D'un monde mort sur pieds, d'un monde condamné • FLOKI & SEUMAS EmptyVen 5 Juil - 18:31


► L I S T E N


floki & seumas


Je scrutai le visage de cet étranger, de cet homme rustre à l'accent exotique, de cet être à la carrure imposante, de celui qui me donnerait peut-être la mort ou, avec beaucoup de chance, la vie. En avais-je seulement le droit ? Cela me semblait irréel et je ne pouvais me résoudre à pouvoir le croire. D'ailleurs, j'imaginais déjà très bien cet inconnu m'extirper de cette couche afin de me jeter dehors ou pire, reprendre là où mes précédents bourreaux s'étaient arrêtés. Mais son regard était entrain de changer. Je l'observais, silencieusement, tentant de rendre ma respiration la plus discrète possible. Avais-je prononcé les mots justes ? Est-ce que j'avais son approbation pour vivre, ne fusse encore que quelques temps ? Les esclaves sont rarement estimés ; traités comme des moins que rien, bon à se traîner plus bas que terre, ils sont considérés comme la pire des espèces peuplant ce monde. Je doutai un instant, observant ses gestes dont je ne compris pas tout de suite la signification. Je crus d'abord qu'il se débarrassait de quelques couches pour mieux m'anéantir, ce qui crispa d'avantage mon corps terriblement douloureux mais la véritable cause l'ayant poussé à se déshabiller en partie m'étonna au plus au point. « Moi aussi, frère, je l'étais. » Ses mots me firent légèrement écarquiller les yeux, profondément touché par ses dires. Venait-il, réellement, de me désigner en tant que frère, confiant ce qui était, assurément, une partie d'un passé que je devinais douloureux ? Je détaillais un instant son torse aux muscles développés, témoins de nombreux efforts physiques, barré de nombreuses cicatrices. C'était donc ça ; ses pupilles se voilant, son esprit semblant vagabonder ailleurs. Il avait connu ma peine et, apparemment, l'avait surmontée avec succès. Une certaine admiration vint s'emparer de mon être, balayant une partie de la crainte pourtant toujours bien présente.

J'acceptai machinalement la nourriture qu'il me présentait, n'osant refuser - à vrai dire, pourquoi l'aurais-je fait ? Mon corps ne pouvait que remercier cet homme ; celui-ci m'avait tiré d'une mort certaine et continuait de prendre soin de ma personne. C'était absolument inespéré. J'écoutais attentivement ses paroles, apprenant de lui, saisissant certaines choses de cet homme. Floki. C'était donc un nom tout à fait viking, en effet. Je n'avais jamais eu l'occasion de rencontrer un représentant de ce peuple mais les récits que j'avais déjà entendu à leur sujet m'avait terrifié ; on les décrivait comme d'horribles barbares, avides de sang, pilleurs et païens. Mais cela me sembla terriblement faux ; ce viking-là, je lui devais la vie. S'ils étaient aussi infâmes que ce que l'on racontait les concernant, pourquoi m'avait-il donc épargné ? Il était l'être le plus humain que j'avais rencontré depuis des années entières et ce contact soudain me mettait mal à l'aise, ignorant comment réagir. Mon corps tremblait, encore. Il ne savait faire autrement ; rongé par l'angoisse et la douleur, il se sentait obligé de le démontrer. Il me faudrait plus que quelques paroles et de bonnes intentions pour sauver mon âme mais c'était un bon début, j'en fus soudainement persuadé. J'apprendrai à vivre. Cette idée me fit baisser les yeux ; comment ? Rien ne me venait à l'idée, conditionné dans l'idée que je n'étais rien, que ma vie ne valait aucune chose, que j'étais voué à recevoir moins de considération qu'un chien.

Les mots qu'il prononça ensuite me prirent sauvagement au corps, laissant se lire sur mon visage une grande surprise suive d'une lueur d'espoir au fond des mes pupilles. Je voulus dire quelque chose, lui faire part de ma reconnaissance profonde, de mon désespoir d'un jour pouvoir goûter à nouveau à une telle arôme, de la joie de savoir que, malgré tout ce que ceux-là m'avaient fait, ils avaient fini par payer.  Ce n'était pas mon maître qu'il avait anéanti, non, cela aurait été trop beau, sans doute. Mais au moins, il avait réussi à réjouir mon petit cœur reprenant soudain de l'ardeur pour battre, de connaître la mort d'une partie de mes tourmenteurs. Mais rien ne sortit d'entre mes lèvres, au lieu de cela, ce fut quelques perles salées que je ne connaissais que trop bien qui vinrent s'écouler dans le creux de mes joues - car je n'étais que trop maigre. Je renouais avec un sentiment qui m'avait depuis trop longtemps abandonné ; la joie. Elle était faible et craintive, mais elle faisait osciller dans ma cage thoracique une petite boule réconfortante, tentant de se frayer un chemin parmi mes peines. Et que cela me sembla agréable, comme une libération, encore incertaine mais prometteuse.

Mâchonnant le dernier morceau de viande que Floki m'avait offert, je jetai un coup d’œil au verre d'eau qu'il m'avait servi peu avant. J'avalai doucement, tentant de réfléchir à comment pourrai-je atteindre le récipient, pouvant observer que celui que je commençais à considérer comme mon sauveur semblait parti loin dans ses pensées, ses pupilles restant plongées longuement dans les flammes dansantes. Parmi mes blessures, celles couvrant mes mains étaient des plus odieuses et j'appréhendais fortement l'idée de m'en servir. Néanmoins, je ne voulais pas déranger l'homme. C'est ainsi que je me tordis comme je pus, tentant d'ignorer les douleurs que je réveillais vivement, étirant les bras afin de venir saisir l'objet de mon désir du bout des doigts - alors que trois d'entre eux étaient bleus de ce qui me semblait être une fracture ou du moins, une fissure. Bien sûr, j'échouai. Répandant l'entière du contenu du verre et celui-ci sur le sol, j'eus un violent mouvement de recul, me recroquevillant à nouveau sur moi-même, désirant disparaître à l'instant, craignant le pire pour la suite. Ma peur fut telle que j'ignorai les blessures cuisantes décorant mes mains, venant cacher mon visage à l'aide de ses dernières, dressant mes poignets en croix devant celui-ci. Entre mes inspirations saccadées - elles l'étaient à un tel point que je manquais de m'étouffer - j'essayai d'articuler quelques mots, implorant le pardon de l'étranger, espérant de tout mon être qu'il m'épargne, terrorisé à l'idée d'être à nouveau châtié.  « Par... pardon. Je vous en supplie... pardonnez-moi. » murmurai-je, assez fort pour que ce soit audible sans oser me faire remarquer davantage. J'étais tétanisé, quasiment en pleurs, tremblant encore plus que précédemment, fébrile et quasiment hystérique.  Ma maladresse était déconcertante et à l'instant je me haïssais plus que toutes autres choses ; je me perdrais moi-même - à moins, qu'en vérité, je sois depuis longtemps déchu.

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MessageSujet: Re: [Terminé] D'un monde mort sur pieds, d'un monde condamné • FLOKI & SEUMAS   [Terminé] D'un monde mort sur pieds, d'un monde condamné • FLOKI & SEUMAS EmptyMar 23 Juil - 13:37

"Ouvre t'putains d'yeux cadavre !"
Ou meurs en silence.
La réponse de l'inconnu avait joué en sa faveur. Un vulgaire écossais n'aurait pas eut cette chance, jamais Floki n'avait été dompté et pour lui un bon écossais est un écossais mort. Il avait plus de raisons que quiconque que détester ce peuple. Le viking sentait le regard de l'ancien esclave sur lui qui l'interrogeait, qui semblait se poser intérieurement mille et une questions qui ne trouveront probablement jamais de réponse de la bouche de son sauveur. Parler n'était pas une de ses qualités, il préférait l'action aux mots. Son peuple avait beau aimé les arts, c'était un peuple du nord, un peuple fait pour se battre : construire des bateaux, des armes et marchander avec ses alliés. Malgré ce que pensent les écossais : son peuple n'est pas fait pour la servitude. Jamais il ne serait rentré dans les rangs si l'actuel Laird des MacGuffin ne l'avait pas « séduit. » Floki ne savait pas si son ami était au courant qu'il exécutait parfois des hommes de son peuple pour son plaisir et rassasier son désir de vengeance quand les batailles se faisaient attendre. Le viking était bien content de savoir qu'il avait en face de lui un esclave, une autre victime de ces pourritures d'écossais. Sans le savoir, cet homme était comme une nouvelle bouffée d'air pour le guerrier à la recherche d'aventure : faire en sorte qu'un homme puisse vivre à nouveau. N'y avait-il pas meilleur but dans la vie ? Personne ne l'avait aidé, son frère était partit bien trop tôt pour pouvoir être d'une quelconque aide. A vrai dire, son frère n'avait plus la volonté de vivre et de se battre à la fin de sa vie. Les quelques mots qu'avaient prononcé l'esclave devenu maintenant homme libre chamboula profondément Floki. En l'espace de quelques secondes une vague de souvenirs tous plus douloureux les uns que les autres monta en lui. Il cacha ses émotions en plantant son regard sur le corps martyriser du malheureux.
Le viking obligea le rescapé à manger, même si ce dernier avait mal : manger lui permettrait de faire taire une douleur bien plus ignoble que les autres à ses yeux, la sensation de faim et de soif. Connaître l'enfer avait des avantages, l'homme blessé allait devoir apprendre à voir les bons côtés de ces malheurs. Il y arriverait car Floki serait toujours à  ses côtés. La vie allait continuer de couler dans ses veines qu'il le veuille ou non. Il ne laisserait pas un nouvel homme mourir à cause de ses souvenirs, il ne laisserait pas cet homme mourir comme son frère. Son corps tremblait comme un peuplier victime d'un violent vent d'hiver. Apprendre à faire confiance de nouveau, aux bonnes personnes ne serait pas chose aisé mais il y arriverait. Il était clair que cet homme voulait s'en sortir, son regard, cette lueur qui avait animé Floki pendant des années était belle et bien là. Elle ne demandait qu'à être mise en valeur. Quelques larmes coulèrent sur son visage, le viking n'avait pas pitié de lui, son regard était encore un peu dur. Oui pleurer était une bonne chose mais il fallait savoir s'arrêter.

« Pleure maintenant et sèche rapidement tes larmes. Il ne sert à rien de te fatiguer à montrer tes sentiments qu'ils soient positifs ou négatifs de cette façon. »


Les pleurnichards n'arrivaient à rien. Son père malgré les tortures n'avaient pas pleuré une seule fois, oui il avait crié mais jamais implore. Non. Floki n'avait pas été élevé dans les larmes, oui il avait pleuré dans sa vie mais cela remontait à des années. Le combat, les armes, l’entraînement compensaient largement cet acte puéril et sans queue, ni tête. Tuer des écossais était son plus grand plaisir, en tuer un par mois équivalait à des heures de larmes pour certaines personnes. Chacun son moyen d'évacuer. C'est ce plaisir que le viking voulait inculper à cet homme pour ne garder ses larmes qu'en temps d'extrême tristesse ou joie.
La viande qu'il avait fait cuir à son jeune protégé était de bonne qualité malgré la saison, il savait toujours trouver des proies bonnes en bouche d'un simple regard. L'eau qu'il avait offert au malheureux était loin, un peu trop loin pour lui mais il devait bouger ses membres meurtris alors que ces derniers n'étaient pas soigné. Pourquoi ? Car si jamais il restait inactif il n'oserait plus bouger, il devait bouger les endroits les plus touchés s'il voulait un jour espérer pourvoir retrouver pleinement ses facultés motrices. Floki le regardait du coin de l'oeil, ses blessures se ré ouvraient à certains endroits : il avait l'impression de se revoir. Le père de Gabran n'était pas un tendre, n'était pas un homme qui aimait qu'on le défie sauf que le viking le faisait tout le temps. Dans sa cellule, l'eau et la nourriture étaient loin de lui pour mieux le faire souffrir. Étant donné l'état physique du malheureux, Floki savait qu'il n'y arriverait pas. En voyant la réaction de cet homme, il resta assis, loin de lui, le regard toujours dans les flammes.

« Il n'est pas nécessaire de t'excuser. Tu es en sécurité ici. »

Après un petit moment, il se leva pour ramasser le gobelet de bois et le remplir de nouveau pour l'approcher des lèvres de l'esclave. Attendant que ce dernier baisse de lui-même ses bras, qu'il se calme de son propre chef, il inspecta de nouveau ces blessures rapidement puis il l'aida à boire correctement. Floki ressortit des plantes ainsi que des bandages à peu près propres et s'occupa de changer de nouveau les pansements de son nouvel ami. Le récit de ce dernier ne pouvait être que vrai, il ne connaissait que trop bien cette hystérie.

« Mon frère était pareil que toi. C'est une réaction normale qui disparaîtra avec le temps, je te le promet. »

Une fois les bandages changer, il posa juste à coté de lui de la viande et de l'eau : cette fois-ci il n'avait pas besoin de se torde dans tous les sens pour pouvoir les atteindre.

« C'est quoi ton nom ?  »

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Je suis les ténèbres recouvrant le monde.
Je suis les eaux assassines.
Je suis le sang de la vie.
Tu expieras tes crimes dans la souffrance.


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« Une fois, je marchais avec la peau sur les os. Une autre fois, j'embrassais chaleureusement. A présent, je me promène sur un long chemin. Je suis la piste des tombes. Le ver dévorait et le gel mordait. Je suis la piste des tombes. Une fois, je suivais le chemin d'un pas vif. Une autre fois, je portais une armure et une lame. À présent, je me promène sur une longue route. Je suis la piste des tombes. Le gel glacé et les flammes brulantes. Je suis la piste des tombes. Une fois, un homme fier et juste. Une autre fois, j'abattais traitreusement. À présent, je me promène sur une longue route. Je suis la piste des tombes. » FINNTROLL - GALGASANG
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MessageSujet: Re: [Terminé] D'un monde mort sur pieds, d'un monde condamné • FLOKI & SEUMAS   [Terminé] D'un monde mort sur pieds, d'un monde condamné • FLOKI & SEUMAS EmptyVen 26 Juil - 22:31


► L I S T E N


floki & seumas


Libéré. Comme un don du ciel que je n'attendais plus, voilà qu'on me rendait cet état de grâce que les hommes chérissent tant ; la liberté. Comme si le destin s'était soudainement lassé de moi ; lâchant cette proie sans plus d'intérêt à la manière d'un chat abandonnant une pauvre souris traumatisée par ses jeux, il avait décidé d'en terminer avec ma personne. Etait alors apparue l'ombre d'une providence inespérée et incertaine ; Floki. Ce nom aux consonances peu gaéliques était porteur d'espoir ; là où j'avais cru apercevoir ma propre fin, se trouvait en fait l'unique façon de me relever. Car il n'y avait désormais plus que ce choix qui s'offrait à moi ; braver cet effroyable sort. Jamais je n'avais eu l'habitude d'attaquer de front ; me contentant d'endurer, j'avais prouvé à maintes reprises une résistance presque hors-du-commun. Ma force ne résultait pas d'une quelconque démonstration d'adresse au combat ou toutes autres formes ; j'étais quelqu'un de passif. D'extrêmement placide et effacé, se contenant dans un cocon silencieux et flegmatique. Cette absence de démonstration m'avait valu la curiosité de nombreux nobles, tiraillés par mon manque de rébellion, surtout quand ils remarquaient au détour d'un couloir mon frère enragé. Cependant, ces êtres infâmes m'avaient plaqué avec une telle ferveur contre le sol que jamais je n'aurais pu ne fusse que relever le regard sans une quelconque aide extérieur. Plus qu'un peu de réconfort dans ce monde brutal où l'on m'avait jeté, cet étranger m'ayant récupéré était la concrétisation physique de tous mes espoirs, bien qu'à l'instant, je n'osais le croire réellement. L'aura qu'il dégageait était comme sombre et lourde ; cet homme n'était pas ordinaire. Il me semblait que, s'il l'avait souhaité, le monde aurait pu se retrouver à ses pieds ; il dégageait une force implacable et invincible, celle qui émane des hommes braves. Qu'il soit à mes côtés me paraissait tout simplement irréel ; je n'y avais pas droit. Je ne pouvais pas survivre, cet homme devait s'être trompée ; on l'avait envoyé pour m'achever, pas pour me ramasser ! Peut-être avait-il chamboulé l'ordre entier de la société, comme j'avais osé le faire il y avait quelques années. Sans doute ne savait-il pas ce que cela pouvait coûter de toucher au mécanisme irréprochable d'un monde.

Les épreuves de la vie n'avaient pas épargné cet homme se tenant à mes côtés ; contre toute attente, il me l'avait même confié. Peut-être était-ce sa manière de ma rassurer ; me montrer que, malgré les milles coups qu'on lui avait assénés, il s'était dressé contre vents et marées, le regard fier et le corps puissant. J'étais loin de l'égaler, brindille tremblotante que j'étais. Pitoyable et inutile. Mon être se serait sans doute mieux trouvé à pourrir dans l'humus ; là était ma véritable place. Là était la place d'une carcasse creuse. Au lieu de cela, je jouissais de l'intérêt d'un homme tout entier, bénéficiant des soins qu'il m'avait accordé. Il n'avait pourtant pas pitié de ma personne ; cela se lisait au fond de ses pupilles, rudes et sombres. Les mots qu'il me prononça en voyant à nouveau mes cristallins s'humidifier me le confirmèrent. Peu importait ce qui m'était tombé dessus ; désormais, je devais me montrer vigoureux. A ses dires, je baissai vivement le regard avant d'essuyer d'un revers de la main incertain les quelques perles ayant ruisselé au creux de mes joues ; je ne pouvais que donner raison à ce viking. C'était l'unique chose que je pouvais me permettre ; boire ses paroles et répondre à chacune de ses attentes. C'était ce à quoi je m'étais évertué les quatre années précédentes et même si l'homme envers qui je dirigeais toutes mes intentions était aujourd'hui différent, la manière dont je les exécutais n'en différait pas vraiment.

Quand mon corps esquinté et cette maladresse maladive qui me poursuivait firent choir le gobelet d'eau que j'avais désespéramment tenté d'obtenir, ma réaction fut si violente que je ne fis qu'aggraver l'état de mes blessures se ré-ouvrant. Je l'avais attendue, cette main prête à s'abattre sur mon crâne, mon bras, mon torse, ma cuisse, peu importait. Je l'avais redoutée, suffoquant, balbutiant, implorant et tremblant. Mais elle n'était jamais arrivée. Doutant un instant, j'avais osé ouvrir un œil, scrutant la pièce d'un air farouche. Floki était là, assis, paisiblement, n'ayant même pas bougé d'un seul pas, ne jugeant pas utile de se retourner. Sa voix résonnant à nouveau eut le don particulier d'apaiser ma respiration saccadée qui se fit peu à peu plus sereine. En sécurité. Est-ce que cela signifiait réellement que cet homme me protégerait ? Il avait déjà tant pris de soin de mon être, après tout. Néanmoins, quand il s'approcha, je me crispai, par instinct. J'arrêtai même de respirer, inconsciemment. C'était une manie que j'avais attrapée il y avait déjà un moment ; stopper ce souffle de vie aux moments les plus éprouvant de mon existence, durant les chocs que j'avais eus à endurer. Mais il reprit soudain, en apercevant la flegme du viking ; aucune trace de tension quelconque ne l'animait. J'humectai mes lèvres nerveusement avant de dégager lentement mon visage de la barrière fébrile de mes mains. Mon geste était hésitant, ne faisant qu'empirer les soubresauts dont mon corps était victime. Quand Floki me présenta l'eau, je bus, doucement, jetant quelques regards empli de questions sur son être. J'avais tant de peine à croire ce qu'il m'arrivait. Cet homme ne pouvait me vouloir du bien, je n'étais même plus sûr de connaître la signification de ce mot. Je ne saisissais plus rien et cela se lut sur mon visage tordu d'incompréhension et tarabusté par l'inquiétude. Puis, il me fit la promesse que mes réactions telles que celle que je venais d'avoir disparaîtrait avec le temps. Sa manière de s'exprimer me présagea soudain qu'il comptait tenir avec moi tant qu'il le faudrait. De plus, sans le soupçonner, l'étranger m'avait à nouveau confié un élément de son existence me rapprochant de son être ; tous deux avions perdu un frère. Assurément pas de la même manière mais chacun en souffrait, à n'en pas douter. J'osai alors mirer l'inconnu, les pupilles soudainement curieuses. Même si je restais terrorisé, les nombreux questionnements qui me torturaient l'esprit avait éveillé en moi le désir d'en deviner plus. Sans doute était-ce pour m'assurer que je ne rêvais pas que Floki serait bel et bien ce pilier nécessaire à mon redressement.

Je l'avais observé se charger de changer mes bandages, bataillant contre moi-même afin de me plaindre le moins souvent que possible, étouffant mes gémissements et prenant grand soin de ne pas hurler. De toute manière, je n'en avais plus la force ; j'étais exténué, malgré les quelques profonds sommeils dans lesquels j'étais tombé précédemment. Cet homme que je considérais de moins en moins comme un étranger avait mis à ma disposition de quoi me sustenter davantage mais je n'osai pas y toucher, trop affairer à lui adresser quelques regards craintifs ; l'on m'avait appris à baisser les yeux, à ne jamais oser braver les pupilles d'un autre être, particulièrement celles de celui qui avait été mon maître. Ce dernier s'était délecté de la façon maladroite dont je n'arrivais pas à soutenir son regard quand il me le demandait, tant il m'avait rabaissé. J'étais plus bas que terre et j'étais encore loin d'en être extirpé. Je sursautai quand mon soigneur reprit la parole, laissant mes iris fuir le plus rapidement possible de biais, évitant de le fixer trop longtemps, surtout à l'instant où il s'adressait à mon être. Cependant, en analysant sa question, je m'essayai à une petite tentative d'observation, clignant quelques fois des paupières avant d'ouvrir doucement la bouche.  « Seu... Seumas. » avais-je bafouillé, peu confiant. Seumas, tel était mon nom. A ma connaissance, il n'avait aucune signification particulière mise à part qu'il était mien, bien que, ces dernières années, l'on m'ait rarement appelé par celui-ci. Je n'étais qu'un esclave et les insultes en découlant pour me héler ne se comptaient plus ; les personnes m'apostrophant par la dénomination que l'on m'avait administrée le jour de ma naissance étaient très peu nombreuses. Ne cessant de ressasser toute cette souffrance m'habitant, j'éprouvai soudainement une peine infinie à refouler un flot de larmes amères, si bien que je préférai détourner vivement le regard, venant planter les dents dans la chair de ma lèvre inférieure, me faisant violence pour ne pas laisser ces perles salées braver la barrière de mes paupières, laissant mon visage se cacher derrière quelques mèches de cheveux. Je ne pouvais pas pleurer. Je n'osais imaginer ce qu'il adviendrait de moi ; cet homme perdrait surement patience, voire assurément. Alors, je préférai clore les paupières, fermement, coupant une fois de plus l'air s’insufflant dans ma cage thoracique, la gorge nouée et la peur au ventre. Cet homme avait beau sembler me vouloir du bien, je restais incapable de l'accepter et prisonnier de l'idée que, finalement, il ne ferait que m'achever. Le temps, comme il l'avait dit, serait mon seul allié face à cela.

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MessageSujet: Re: [Terminé] D'un monde mort sur pieds, d'un monde condamné • FLOKI & SEUMAS   [Terminé] D'un monde mort sur pieds, d'un monde condamné • FLOKI & SEUMAS EmptyMar 30 Juil - 12:59

"Ouvre t'putains d'yeux cadavre !"
Ou meurs en silence.
Floki était un étranger, il n'avait pas accepté son nom chrétien bien que ce dernier soit marqué dans sa peau. Oui. Une autre folie du père de Gabran pensant que cela forcerait le jeune homme à adopter son nouveau prénom. Mais jamais, jamais il n'a changé tout simplement car c'était le seul lien qu'il avait encore avec ses parents, avec son ancienne vie. Notre maître d'arme n'est pas un sentimental, loin de là. Il ne connaît pas l'art de la parole, il ne connaît que l'art des armes. Parler avec la personne qu'il venait de sauver relevait d'un miracle, bien que Neilina ait également cette chance ainsi que Gabran, en temps normal il n'aurait guère prononcer plus que quelques mots. Pourtant, devant ce corps frêle, blessé, cassé, Floki n'avait pas le cœur à être froid et distant. Il était clair que l'homme en face de lui avait besoin de tout sauf de cela. Il avait donc changé ses habitudes et ce n'était pas la dernière fois qu'il le ferait avec Seumas. N'importe quel homme sain d'esprit aurait achevé ce malheureux pour le laisser pourrir mais il n'était pas comme ça. Il laissait toujours une chance aux gens de s'expliquer. Selon lui c'est beaucoup plus simple pour décider si oui ou non cette personne de mourir ou non. Comment juger quelqu'un sans le connaître ? C'était impossible ! C'est sûrement pour cela qu'il faut savoir parfois s'ouvrir un peu. Pour avoir la confiance du rescapé, le viking devait se livrer, devait donner en pâture un peu de son histoire. Un petit sacrifice pour rassurer l'homme en face lui. Qu'importe les épreuves : l'homme était fait pour les surmonter, aller au de-là et de ce fait devenir un titan parmi les autres. Floki avait toujours cru dur comme fer que les plus belles choses sortent des épreuves qu'on dit insurmontable. C'est le fumier qui reste le meilleur engrais, le fumier : c'est les souvenirs douloureux laissé par la vie. Le rescapé apprendrait à prendre ses malheurs passés et à en faire une sorte. A partir de ce jour, il ne sera plus seul. Floki sera là. C'est une promesse qu'il se faisait à lui-même, car en voyant la réaction de l'ancien esclave : il était clair qu'il faudrait des années avant qu'il ait de nouveau confiance en lui, avant qu'il ne puisse vivre pleinement. Pour réapprendre à vivre, il fallait arrêter de se lamenter sur son sort. Plus vite il rebondissait, plus vite il remonterait la pente et se remettrait de ses blessures. Le mental joue beaucoup dans la guérison. Seumas devait le comprendre. Oui Floki n'était pas tendre mais c'était pour la bonne cause si on peut dire. Il ne servait à rien de passer de la pommade sur les plaies psychologiques : il fallait mettre du sel dessus pour qu'elles restent vivaces tout le reste de la vie. Sa peine, sa douleur devait devenir sa meilleure amie qui sera chaque jour à ses côtés. Ainsi, les erreurs ne pouvaient être commises une deuxième fois. Comment rassurer un homme qui avait été martyrisé par ses congénères ? Comment lui apprendre qu'aucun mal ne lui sera fait ? Le promettre ne revenait à rien, oui Floki ferait de son mieux le protéger mais rien ne pouvait être affirmer pleinement. Le destin était si capricieux, les dieux jouaient avec leur vie comme ils joueraient avec des dés. Il pouvait juste affirmer qu'il ferait le maximum pour le protéger. Seumas était perdu, chamboulé, souffrant. Le maître d'arme allait devoir s'armer de toute sa patience et de son calme pour pouvoir faire quelque chose de cet homme effarouché. Aussi délicatement que le pouvait un guerrier comme lui, Floki changea les bandages de son nouveau protégé. Il esquissa un sourire quand enfin il eut le nom de l'homme. Il le vit par la suite détourner le regard pou cacher des larmes naissantes.

« Pourquoi tu te caches ? Parce que je t'ai dit que tu ne devais plus pleurer ? Ce n'est pas parce que je dis quelque chose que tu es obligé de le faire Seumas. Je ne suis ni ton maître, ni ton seigneur, ni une quelconque pourriture : je suis juste un protecteur. Tu es maître de ta vie maintenant : si tu as envie de pleurer : pleure. Si tu veux crier : crie. »

Floki s'était accroupi pour regarder l'homme dans les yeux.

« Si tu veux t'en sortir, tu t'en sortiras. Tout est une question de volonté. »

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Je suis les eaux assassines.
Je suis le sang de la vie.
Tu expieras tes crimes dans la souffrance.


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« Une fois, je marchais avec la peau sur les os. Une autre fois, j'embrassais chaleureusement. A présent, je me promène sur un long chemin. Je suis la piste des tombes. Le ver dévorait et le gel mordait. Je suis la piste des tombes. Une fois, je suivais le chemin d'un pas vif. Une autre fois, je portais une armure et une lame. À présent, je me promène sur une longue route. Je suis la piste des tombes. Le gel glacé et les flammes brulantes. Je suis la piste des tombes. Une fois, un homme fier et juste. Une autre fois, j'abattais traitreusement. À présent, je me promène sur une longue route. Je suis la piste des tombes. » FINNTROLL - GALGASANG
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MessageSujet: Re: [Terminé] D'un monde mort sur pieds, d'un monde condamné • FLOKI & SEUMAS   [Terminé] D'un monde mort sur pieds, d'un monde condamné • FLOKI & SEUMAS EmptyMar 6 Aoû - 12:37


► L I S T E N


floki & seumas


Je devais vivre. Aussi cruel que cela pouvait paraître, cela était mon devoir. Depuis le jour où mon village s'était fait attaqué, la mort m'avait guetté mais elle s'était contentée de me lorgner de haut, observant les torsions de mon corps, écoutant comme une douce musique mes lamentations et mes gémissements. Elle s'était faîte sourde, ignorant mes supplications, muette face à ma souffrance, mirant mon corps brisé sans juger bon de s'en saisir. Elle semblait même avoir guidé un homme sur mes traces afin d'éviter de me prendre ; pourquoi donc refusait-elle de dévorer mon âme ? N'en étais-je pas digne ? La Faucheuse s'en délectait, jouant avec ma vie, hésitant sur mon sort. En ce jour, elle m'avait abandonné ; laissant mon être meurtri au fond d'un bois, elle s'était en allée, prenant la vie de trois de mes tortionnaires dont l'espérance de vie était bien plus présente que le mienne, alors que je l'attendais avec espoir. Alors j'avais cru voir en la personne de cet étranger la main qui m’abattrait finalement mais au lieu de cela il m'avait emporté loin de ma dernière heure, pansant mes plaies et nourrissant mon être amaigri et fébrile. Mais je le craignais. Parce que l'Homme me terrifiait. Il ne m'avait apporté que souffrance. Peut-être était-cela qui avait freiné la soif de sang de ce viking ; lui aussi, connaissait la douleur. J'avais discerné, au creux de son regard, un voile me susurrant à l'oreille que cet être aux traits rudes et à l'étrange accent, était fort d'un passé des plus terribles. Là, j'avais compris que cet homme était d'une puissance incomparable, en sachant que les épreuves de l'existence ne nous laissent que deux choix catégoriques ; se relever ou se laisser écraser par leur poids. Floki s'était dressé, plus fort qu'une armée, contre vents et marées, le regard perçant vers l'horizon avec la promesse que jamais il ne se laisserait faire par quoique ce soit. Et, quelque part, parmi cette peur dans laquelle je baignais, j'admirai cet être.

Je suis juste un protecteur. Chaque mot que Floki prononça me déstabilisa profondément. Etais-je réellement entrain de vivre cet instant que j'avais tant espéré, celui où, enfin, ma vie se révélait être à nouveau mienne ? C'était inespéré. Mais salvateur. Que cet étranger me l'ait formulé, concrètement, que ses pupilles se plongent au plus profond des miennes, tout cela venait d'éveiller en moi la part d'homme qui s'y trouvait. Et pour la première fois depuis bien longtemps, je sentis au creux de ma poitrine mon cœur battre ; à nouveau, je vivrai. Parce qu'à partir de ce jour, je ne serai plus seul. Je scrutai le visage de celui que je pouvais aisément considérer comme mon sauveur, osant affronter son regard, les quelques larmes que j'avais tentées de dissimuler s'écoulant lentement aux creux des mes joues. En avais-je seulement réellement envie, de survivre ? Pas réellement, j'en avais conscience. Mais Floki ne me donnait pas le choix ; pour cet homme s'étant arrêté sur mon être, je m'en sortirai. Pas parce qu'il me l'ordonnait, non, mais simplement car c'était l'unique moyen que j'avais de lui prouver ma reconnaissance. Si je me laissais pitoyablement mourir, ce serait comme lui manquer de respect. Et malgré mes peines, malgré mes maux, en cet instant où nos regards s'étaient entrelacés jusqu'aux tréfonds de nos deux âmes, je me promis que je me relèverai, peu importe ce que cela devait me coûter. Je n'avais de toute façon, plus rien à donner ni même à perdre. Les lèvres encore tremblantes, mes phalanges incertaines vinrent essuyer l'humidité de ma peau, lentement, avec précaution afin de ne pas raviver la douleur me dévorant - alors qu'en vérité, elle restait atrocement présente. Je baissai alors les pupilles, songeant un instant avant de les poser à nouveau sur le visage du viking, inspirant profondément, comme pour me donner le courage dont j'avais besoin pour prendre la parole par ma propre initiative.  « Je ne peux pas mourir. » Mes cristallins s'assombrirent, tandis qu'ils fuyaient à nouveau le contact visuel de l'homme.  « Pas après tout cela. »

Finalement, je m'étais endormi, éreinté et tourmenté que j'étais. Mon sommeil fut si profond qu'aucune chimère ne vint me hanter, me laissant quelques moments de repos dont mon corps se délecta. J'ignore combien de temps mon être avait réclamé ce sommeil réparateur mais je me souvins m'être éveillé quelques fois, quand Floki examinait mes plaies guérissantes ou simplement pour répondre à l'un ou l'autre de mes besoins naturels. Me saisir d'objets à l'aide de mes mains restait pour moi une affreuse torture à laquelle je me confrontais pourtant et, quand elle se faisait trop dure, mon soigneur finissait par m'aider, remarquant que malgré tous mes efforts, j'échouais. Cela aussi, était douloureux ; j'étais incapable de me débrouiller malgré cette volonté que Floki avait réussi à m'insuffler. Mais la présence de celui-ci me rassurait ; mes membres avaient même cessé de trembler quand il était à mes côtés. Certes, je craignais encore certains de ses gestes, quand ils se faisaient trop brusques ou similaires à d'autres que je connaissais hélas trop bien, je m'en méfiais.

Vint alors le jour où, ouvrant doucement les paupières, je n'aperçus pas la silhouette de cet homme que je cherchai instinctivement. Il était devenu tous mes reperds et le voilà parti. Je dus m'y prendre à plusieurs reprises avant de réussir tant bien que mal à me redresser ; les blessures couvrant mes plantes de pieds étaient insupportables une fois que je reposai dessus. L'appui que pouvait m'offrir le mobilier n'était qu'une torture de plus ; chaque parcelle de mon corps était saturée de douleur, me mouvoir de pareille façon après quelques jours de guérison seulement ne devait très certainement pas être recommandé. Mais je voulais trouver Floki. Peu importait ce que mon être me hurlait ; mon unique désir était d'être à ses côtés. L'idée qu'il m'avait abandonné vint soudainement m'agripper la gorge mais je la chassai rapidement ; il n'aurait jamais fait cela. J'en étais persuadé. Tâtonnant prudemment et grimaçant quelques fois, je sortis péniblement de la bâtisse, sentant alors soudainement l'air frais automnale s'engouffrer dans mes poumons. Seulement vêtu d'une chemise de nuit, je sentis chaque poil de mon être s'hérisser sous la caresse du froid. Mais je continuai ma route, ignorant la douleur cuisante que j'étais entrain de réveiller, marchant d'un pas lent et irrégulier mais avançant tout de même. « Floki ? » interpellai-je timidement, scrutant les environs. Je clignai quelques fois des yeux avant d'observer les alentours, écoutant le silence forestier seulement perturbé par quelques sons étant propres aux bois. Hélant à nouveau le prénom de mon sauveur, un peu plus fort cette fois-ci, je m'arrêtai net en percevant des bruits de pas. « Seumas ? » J'aurais reconnu ce timbre de voix parmi mille autres. Malgré l'appui que me procurait un tronc, je défaillis, m'étalant lamentablement sur le sol, étouffant une plainte, sentant mon être se mettre à trembler, mes entrailles se tordre sous la peur que cet homme m'inspirait. Il avait alors ri, se moquant de mon désarrois. « Quelle heureuse surprise de te retrouver en vie, Seumas. » Je n'osais pas me retourner, trop effrayé à l'idée de revoir son visage et ce ne fut qu'en sentant son ombre dans mon dos et sa main s'immiscer parmi ma crinière emmêlée que je fus forcé de le regarder à nouveau. « Quand j'ai cherché ton corps pour m'assurer que tu brûlais en Enfer, j'ai trouvé le cadavre de trois de mes compagnons. » Il m'obligea à me confronter à son regard, venant écarter mes paupières s'étant closes. C'était bien lui ; celui qui avait été mon maître, mon tortionnaire pendant tout ce temps. Il était accompagné de quelques hommes que j'aperçus pénétrer l'abris de Floki avant d'en sortir, comme déçus. Conrad, celui qui, longtemps fut mon tourmenteur approcha son visage tout près du mien, me transperçant de ses pupilles avant de venir sauvagement agripper ma gorge. « Est-ce l'homme qui t'a récupéré qui est leur assassin ? » Les yeux fixés sur le sol, stoïque, je ne répondis rien, je ne me débattis pas, restant immobile et impassible. Il n'aimait pas cela. Quelque chose avait changé en moi ; mon être ne tremblait plus autant qu'auparavant, je ne lui obéissais plus aussi docilement à l'instant où il me le demandait. « Réponds ! » Sa main vint alors violemment rougir ma joue, répandant une douleur vive dans l'entièreté de mon visage et ma mâchoire déjà souffrante. J'hochai lentement de la tête, sans plus d'expression. J'étais condamné, à quoi bon lutter ? « On devrait l'achever, vous ne croyez pas ? » demanda alors un des hommes l'accompagnant avec que Conrad ne réponde, d'un ton froid et empli de rage. « Je veux d'abord la tête de celui qui a osé assassiner nos compagnons. » Redressant alors soudainement mon menton avec sa dextre, il m'adressa la parole, d'un ton qui me fit tressaillir, ne pouvant davantage résister à la crainte qu'il m'inspirait. « Floki, hein ? C'est lui que tu appelais, comme un chiot pleure après sa mère. Voyons si elle protège bien ses petits. » Sur ces mots, il envoya mon corps s'écrouler sur le sol un peu plus loin et, profitant de l'instant que j'avais pris pour me rattraper, déstabilisé que j'étais, il vint écraser son pied sur l'une de mes mains posées au sol ce qui, indéniablement, m'arracha un hurlement que je ne pus retenir. Gémissant, les plaintes qui suivirent, à chacun des coups qu'il m'assénait ne se furent pas plus discrètes, incapable que j'étais de les dissimuler. Mais je ne voulais pas que Floki arrive, non. Ils allaient le tuer et c'était la dernière chose que je désirais en ce monde, je préférais encore crever sous leurs mains que de voir cet homme tomber sous mes propres yeux.

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Floki Denmark
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Kill me first because if you don't... Well you can say "Hello" to the God of Death for me.


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MessageSujet: Re: [Terminé] D'un monde mort sur pieds, d'un monde condamné • FLOKI & SEUMAS   [Terminé] D'un monde mort sur pieds, d'un monde condamné • FLOKI & SEUMAS EmptyMar 6 Aoû - 13:27

"Ouvre t'putains d'yeux cadavre !"
Ou meurs en silence.
Rester au chevet d'un inconnu, voilà qui était incongru pour le viking. Floki regrettait presque de l'avoir sauvé, il savait que des problèmes allaient découler de cet homme et pourtant il était prêt à les assumer pour la simple et bonne raison que chaque être qui avait souffert méritait de connaître un peu de paix. Il n'était pas sûr que Seumas survive à ses blessures, ces dernières étaient profondes, certaines n'arrivaient pas à guérir malgré les efforts du maître d'arme. Il n'était pourtant pas le genre d'homme à abandonner, c'est pourquoi il envoya une lettre à sa femme pour la rassurer et lui demander de se tenir prête à accueillir un nouvel habitant dans leur petite maison. Ils ne pourraient pas rester indéfiniment ici. Ils étaient trop exposés et trop loin du village le plus proche si jamais Floki avait besoin de quelque chose. Pendant plusieurs jours il prit soin de cet être cassé, malheureusement les vivres diminuant à vu d'oeil : il dût s'absenter pour chasser, trouver de l'eau propre et des herbes médicinales. Ainsi donc, il profita que son protégé dorme à poings fermés pour partir. Après quelques heures de chasse, de pêche et de cueillettes : son sixième sens s'alarma. Des bruits de sabots se faisaient entendre sur le sentier principal. Aussi rapidement qu'un cerf, il se faufila entre les arbres et grimpa sur celui qui lui donnerait le meilleur angle de vu. C'étaient des nobles, leurs habits, l'harnachement de leurs chevaux traduisaient leur opulence pécuniaire. En outre de riches écossais pourris jusqu'à la moelle et qui ne méritait qu'une chose : rencontrer la hache de Floki Denmark. Ils semblaient à la recherche de quelque chose, hors de portée pour son arc : le viking avait comprit que c'était son protégé qu'ils recherchaient. Il prit soin de redescendre, de reprendre les provisions avant de se diriger vers leur abri. Il ne fallut pas longtemps aux scandinaves pour entendre leurs voix. Discrètement, il posa les denrées contre un arbre, arma son arc et tira une flèche dans le cou de l'homme à côté de ce qui semblait être l'ancien maître de Seumas. Cela arrêta l'homme qui frappait de nouveau son esclave : chasser la nature et elle revient au grand galop. Floki prit le soin de soigner son entrée en montant de nouveau dans un arbre. Il entendait le seigneur et son homme de main s'interroger et l'appeler par son prénom tandis qu'il sautait d'arbres en arbres, de branches en branches sans savoir si elles craqueraient, se fiant à son instinct pour arriver juste au dessus de la scène.

« Bon jour Monseigneur, c'est moi que vous cherchez peut-être ? »

Un immense sourire s'afficha sur ses lèvres tandis qu'il arma son arc pour tuer le deuxième homme qui avait osé pénétré dans sa maison. Le seigneur regarda impuissant le corps de son compagnon tomber. Il sortit son épée comprenant qu'il allait devoir en découdre avec ce fameux Floki :

« Ainsi donc vous êtes le mécréant qui à tuer mes compagnons ? La chienne qui à soigné ma chose ?
-Floki Denmark, pour vous servir.
-Denmark ? »

Le sourire de Floki s'étira un peu plus. Apparemment l'homme connaissait ce nom, qui ne le connaissait pas en Ecosse ?

« Vous payerez pour cet affront !
-Hum... Je ne crois pas non ! »

Il lâcha son arc pour sortir sa hache, il pouvait aisément sauter sans se faire mal. Dans le pire des cas il aurait une contusion mais il s'en moquait royalement. Tout finissait pas ce soigner. Sans plus attendre donc, il sauta  : sa hache en avant s’abattit sur la monture du seigneur. Un coup fatal qui entailla le cou de la bête avant que le viking ne donne un second coup pour lui couper la tête. Ainsi, il ne pourrait pas partir. Les deux autres chevaux partirent au grand galop.

« Bien... Maintenant... Que vais-je faire de vous... ? Seumas, tu as une idée. »

Le seigneur se mit à rire, Floki se joignit à lui :

« Vous pensez vraiment que je suis venu qu'avec deux hommes ? »

Il siffla et cette fois-ci cinq hommes sortirent des bois. Son rire redoubla, il regarda Seumas, jugea ses plaies : il devrait expédier le combat si son protégé voulait vivre. Soit. Les hommes attaquèrent sous les ordres du seigneur, Floki aussi à l'aise avec un arc qu'une hache : enchaîna toutes les positions qu'on lui avait apprises au cours des années. Il était une machine à tuer, une machine de guerre au service de Gabran. Bon d'accord là il n'était pas à son service : il n'en restait pas moins une arme dangereuse contre les écossais qui l'avaient humiliés et tués sa famille ! Il fut touché plusieurs fois mais ce n'étaient que des égratignures comparer à tout ce qu'il avait pût subir. Une fois les hommes à terres, il releva la tête pour voir que le seigneur avait glissé une dague sous le cou de Seumas :

« Vous êtes un lâche mon seigneur.
-Je ne m'abaisserai pas à la barbarie d'un viking ! »

Le seigneur cracha au sol, il manquait de respect à son peuple. Décidément, il faisait tout pour rendre Floki agressif mais surtout incontrôlable. Le viking passa sa langue sur ses dents avec un sourire narquois :

« Barbare ? Nous ? Vous devez probablement vous trompez. Nos esclaves vivaient avec nous et étaient bien traités quand ils nous respectaient. Mais je sais qu'il est inutile de parler avec des êtres comme vous. »

Son arc était loin, trop loin, il avait sa hache dans sa main et pouvait aisément la lancer sans toucher Seumas mais si son ravisseur appuyait un peu trop : son protégé pouvait mourir. En temps normal, il n'aurait pas hésité estimant qu'un écossais mort valait tout l'or du monde mais voilà : il s'était attaché à Seumas. Floki analysait la situation tandis que le seigneur s'amusait à humilier Floki en évoquant tout ce que les Écossais avaient fait subir à son peuple. C'est alors qu'il tenta le tout pour le tout et d'un geste rapide, franc lança la hache qui frôla l'oreille de l'ancien esclave avant de venir se loger dans l'épaule de son ancien maître. La dague qui était collée au cou de son protégé ripa ouvrant de quelques centimètres supplémentaires une plaie mais au moins Seumas était en vie. Une fois au sol, Floki s'approcha rapidement de Seumas pour le prendre délicatement dans ses bras et l'emmener à l'intérieur. Les cris du seigneur perçaient le silence de la forêt mais le viking devait avant tout prendre soin de son protégé. Une fois ce dernier allongé sur le lit de paille, il retourna à l'extérieur et remarqua que le seigneur n'était plus là. Il jura dans sa langue et voulut partir à sa recherche mais il devait s'occuper de son protégé. Il retourna donc à l'intérieur et soigna Seumas :

« C'est finit, chuuuut... Je suis là, je ne partirai plus. »

Floki tentait de redonner confiance à cet être, il n'aurait pas dût partir et le laisser seul. Ce qui est fait, est fait. Impossible de retourner en arrière, il ne servait à rien de s'excuser : il fallait maintenant avancer.

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Je suis les ténèbres recouvrant le monde.
Je suis les eaux assassines.
Je suis le sang de la vie.
Tu expieras tes crimes dans la souffrance.


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« Une fois, je marchais avec la peau sur les os. Une autre fois, j'embrassais chaleureusement. A présent, je me promène sur un long chemin. Je suis la piste des tombes. Le ver dévorait et le gel mordait. Je suis la piste des tombes. Une fois, je suivais le chemin d'un pas vif. Une autre fois, je portais une armure et une lame. À présent, je me promène sur une longue route. Je suis la piste des tombes. Le gel glacé et les flammes brulantes. Je suis la piste des tombes. Une fois, un homme fier et juste. Une autre fois, j'abattais traitreusement. À présent, je me promène sur une longue route. Je suis la piste des tombes. » FINNTROLL - GALGASANG
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MessageSujet: Re: [Terminé] D'un monde mort sur pieds, d'un monde condamné • FLOKI & SEUMAS   [Terminé] D'un monde mort sur pieds, d'un monde condamné • FLOKI & SEUMAS EmptyLun 19 Aoû - 8:47


► L I S T E N


floki & seumas


A peine étais-je entrain de me relever que le destin avait aussitôt décidé de me heurter de plein fouet. J'avais cette fâcheuse impression de devoir mourir éternellement ; de recommencer à l'infini cette terrible épreuve, sans jamais pourtant pouvoir en ressentir le peu de bénéfices qu'elle pouvait m'offrir. Qu'avais-je donc osé faire pour mériter cela ? Etait-ce vraiment, cette simple action de rébellion qui m'avait valu tant de peines, de souffrances et de martyrs ? Je l'ignorais et à vrai dire, peu importait d'où je tirais cette misère ; elle était bel et bien présente. Mon protecteur, celui qui m'avait lamentablement ramassé pour finir par décidé de recoller les quelques morceaux qu'il avait déniché, avait disparu. M'avait-il seulement abandonné ? J'y avais songé, un instant, avant de balayer violemment cette idée ; Floki n'aurait pas fait ça. Cela m'avait rendu malade d'y penser. J'avais découvert à cet instant, marchant sur mes plaies se rouvrant férocement dans un cris muet de douleur, que je tenais à cet homme plus qu'à toute autre chose en ce monde - à vrai dire, comment aurait-ce pu en être autrement ? Je ne possédais plus rien, même pas ma propre vie. M'accrocher au viking avait été ma seule issue ; celle qui me permettrait de me relever et de me dresser face au monde. Car, une autre chose que je savais à présent c'est qu'avec cet homme à mes côtés, j'avais la capacité de m'en remettre. Parce que je n'étais plus seul. Tout ce temps je l'avais été, traînant ma carcasse dans la peine ombre, cherchant du réconfort là où il n'y avait plus que le néant.

J'étais sorti. Je ne pensais pas en être vraiment capable mais je n'y avais plus réellement pensé ; je m'étais contenté d'avancer en étouffant mon propre corps. Celui si s'était crispé avant de s'effondrer, percevant la voix de mes pires terreurs en mon dos, venant encercler ma gorge d'un terrible étaux qui me fit suffoquer. Mais pourquoi donc le destin s'acharnait-il donc de cette façon sur mon frêle être ? J'avais presque envie de pleureur mais je n'en fis rien ; restant de marbre, les yeux emplis d'une peine infinie, je m'étais laissé faire, une fois de plus. Mais pas de larmes. Les mots de Floki avaient résonné en mon esprit. Cet homme était désormais mon unique reperd, il me semblait évident que tout ce que j'entreprenais émanait désormais de son être. Conrad savait qu'il me terrifiait, que sa simple évocation suffisait à tordre mes entrailles d'une douloureuse façon et il ne pouvait que s'en délecter, l'air étant fendu par son rire gras et sa main ne cessant de s'abattre sur mon corps pourtant suffisamment meurtri. Alors c'était donc pour cela que j'avais retrouvé quelques forces ; pour hurler à nouveau sous ses coups. C'était infâme. Mais habituel. Et c'était sans doute cette banalité qui était le plus horrible.

Je ne voulais pas que Floki arrive pour la simple et bonne raison que je refusais de le voir tomber. J'étais intimement persuadé que Conrad était invincible que rien, ni personne ne pourrait un jour le faire tomber, même pas la Mort elle-même. Apercevoir la silhouette du viking me fit baisser les yeux, ravalant ma peine, mon désespoir, espérant de tout mon être qu'il sache se battre ou au moins survivre. Mais je me rendis rapidement compte de mes erreurs ; haletant de mes derniers émois, recroquevillé par la douleur et la peur me rongeant, j'observais la supériorité incroyable de mon sauveur, remarquant avec quelle aise il affrontait ses ennemis. Relevant timidement la tête, mirant le spectacle sanglant d'un air impressionné et admiratif. Alors comme ça, ce bourreau était tout aussi humain que n'importe qui d'autre et, finalement, il pouvait tomber ? Je n'en croyais pas mes yeux. C'était impossible. Je n'eus cependant pas réellement l'occasion de m'en inquiéter davantage, voyant l'être de tous mes émois fondre sur ma personne, se saisissant violemment de ma gorge sous laquelle il vint planter une dague. Je ne me débattis pas, tremblant. Je sursautai à l'attaque de Floki, sentant sa hache frôler mon oreille, cette lame menaçant ma gorge la frotter d'un peu trop près avant de m'effondrer sur le sol. J'avais interrompu ma respiration, restant inerte contre l'herbe humide, n'osant plus me mouvoir d'une quelconque façon. Etais-je mort ? Enfin ? Les bras musclés du viking venant me ramasser démentir cette sensation dont je pris un certain temps à me débarrasser.

Je dus m'y reprendre à de nombreuses fois avant de réussir à récupérer ma respiration saccadée, à calmer les soubresauts violents dont mon corps à nouveau ensanglanté était épris. Puis les paroles de Floki m'apaisèrent, soudainement. Mon souffle s'était à nouveau interrompu avant de reprendre, plus sereinement. D'abord pétrifié, je m'étais peu à peu détendu, tentant d'ignorer ce corps qui avait déjà eu tant de mal à se régénéré, à nouveau malmené et meurtri. Mes pupilles n'avaient pas cessé de scruter la silhouette de Floki qui s'était une nouvelle fois évertué à me soigner, suivant des yeux le moindre de ses mouvements. Je ne craignais rien avec cet homme à mes côtés, j'en fus soudainement persuadé, comme si j'en avais douté précédemment. Je n'avais rien dit, trop faible, trop perturbé et choqué. Je m'étais juste contenté de porter un regard empli de reconnaissance à mon sauveur, mon protecteur que dorénavant, je suivrai éternellement. C'est ce que je fis, quand il me dit qu'il fallait rentrer chez lui, au sein des terres des MacGuffin, auprès de sa famille. Et depuis, jamais, nous ne nous sommes quittés ; Floki était plus qu'un frère, il était, à vrai dire, plus comme un père m'ayant relever, un être fort connaissant toutes mes faiblesses et m'ayant appris à les transformer en qualités et non en défauts. Et c'est avec certitude que je peux dire que jamais je ne remercierai assez cet homme de m'avoir redonné vie. Jamais.




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