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 la stupidité était une prison d'où on ne vous laissait jamais sortir, pas de remise de peine pour bonne conduite. c'était la perpète. (eireen)

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MessageSujet: la stupidité était une prison d'où on ne vous laissait jamais sortir, pas de remise de peine pour bonne conduite. c'était la perpète. (eireen)   la stupidité était une prison d'où on ne vous laissait jamais sortir, pas de remise de peine pour bonne conduite. c'était la perpète. (eireen) EmptyVen 8 Mar - 21:57




    “ tout ce qu'on peut faire, c'est continuer de foncer devant soi ”

    en général, il y a un moment dans la vie où la plupart d'entre nous voient le monde tel qu'il est, et se rendant soudain compte que s'ils retroussent les lèvres, ce n'est pas pour embrasser leur destin à pleine bouche, mais parce que la vie vient de leur faire avaler mine de rien une pilule amère.


Corr. Son étalon de toujours. Celui qui lui a été promis dès son plus jeune âge, jadis beau poulain du domaine Macintosh, arborant une couleur aussi rouge que le sang frais. Il avait pour devoir de lui faire honneur. A présent, c’est au cadet des Macintosh de lui rendre la pareille. Il l’a devancé de bien des façons, en toute son existence, qui s’achèvera il le sait, bientôt. Comme celle de son unique maitre. Sûrement. C’est quantité de terres qui défilent sous ses sabots, alors qu’il entraine son cavalier dans la forêt, loin du château Macintosh, loin de ces endroits désolés où règne un mal pesant, inébranlable. L’étalon de feu l’emmène au-delà de tout cela, et le léger bruit qu’il provoque quand ses sabots rencontrent le sol semble sonner comme un clappement d’eau, éphémère, fragile, instable. Corr est un navire. Et il met les voiles, l’emportant avec lui en riant à gorge déployée, lui arrachant même un sourire fugace au passage. Le poids menaçant chaque jour de faire flancher le cadet Macintosh s’allège de manière si naturelle qu’il en est presque abasourdi. Il chevauche le fils du vent, et son paternel lui siffle dans les oreilles des dires qu’il ne comprend pas. En ces rares moments de liberté, les mots ne valent plus rien. Du moins pas plus qu’ils ne valaient dans les réunions, les banquets, les couloirs. Pas beaucoup plus, certes. Cinead n’a jamais accordé beaucoup d’attention aux mots. Ils sont faux, de toute manière. Les uns comme les autres. Parfois, certains se démarquent et on peut déceler une part de vérité en eux. Souvent, ils n’en prennent pas la peine. Ils sont matière d’hommes, et les reflètent tant bien que mal. Mais les hommes sont tous différents, après tout.
Et pourtant dans cette guerre, ils semblent aux yeux du chevalier identiques sur de nombreux points. Tous veulent l’honneur, la gloire et l’argent. Ils peuvent nier, mais Cinead, lui, ne se fait pas berner. Il sait. Ce n’est tout de même pas bien difficile à deviner, de toute manière. Il n’y a qu’à voir leurs yeux. Animés d’une lueur qu’on pourrait qualifiée, presque ironiquement, de flamme de l’espoir. Encore des calomnies. L’espoir, ils ne s’en nourrissent pas. Seul l’argent prime. Sur tout. Seul l’envie de pouvoir gouverne leurs sens. L’espoir ne les fera pas gagner. Les épées, le nombre de soldats, l’organisation et le dur labeur, en revanche, si. Ce n’est pas de l’espoir. Cela n’a rien à voir. Les paysans, le petit peuple, lui espère. De tout son corps, de toute son âme. Sans armes, sans une quelconque défense. Ils coulent, se noient lamentablement sous les dettes et la famine, et ils continuent de penser qu’ils pourront un jour émerger la tête de l’eau. Songer qu’un jour tout ira mieux, même s’ils redoutent le matin suivant, qu’ils ne sont pas sûr de voir apparaitre. Un peu de lumière dans la nuit noire, de la chaleur quand l’hiver arrive. Les autres ne sont pas dans ce cas-là. Les pièces d’ors qu’on leur donne se dissipent en alcool, nourriture et plaisir. Puis quand l’aube se lève, repus, ils reviennent à leur poste penaud. Et certains osent parler d’espoir. S’en est déconcertant pour Cinead.
Les soldats ne doivent pas espérer. Ils doivent gagner, et ne pas se faire d’illusion.
Lui en tout cas, ne s’en fait pas.
La flamme, il s’en contrefout. L’espoir s’est fait la malle.
La forêt des sylphides semble floue, lancé au galop sur ses chemins escarpés. Mais il n’en a cure. Il ne s’est pas rendu ici pour contempler les paysages pourtant ô combien époustouflants. Cet endroit, Cinead le connait depuis bambin. Et jamais il n’en est sorti une quelconque sylphide. Ni aucune autre créature, de toute manière. Il doute qu’il puisse en croiser un jour, en chemin. Si une de ces sottises se trouvait être réelle, il ne la verrait pas. Parce qu’on ne voit que ce que l’on veut voir, tous. Une faiblesse qu’aucun être humain n’a réussi à combler. Une minuscule idiotie parmi tant d’autres. Oui, de toute manière, avec Corr, si par malheur une de ces légendes se trouvait sur sa route, il la franchirait sans encombre, d’un bond gracieux, et retomberait nonchalamment sur le sol pour continuer sa course. Le vent ne se fait arrêter par de telles inepties. Jamais.
Une douce chaleur, timide vient effleurer sa peau, mêlée à la bise qui ne se dissipe vraiment de toute l’année, sur les terres Macintosh. Ce rayonnement n’est que purement fictif, certes, mais Cinead ne peut en extraire que du bon (de toute manière, ce ne sera pas la première fois que son esprit invente une sensation), et il ne fait qu’amplifier ce soulagement qui l’habite. Il se sent comme un gamin à qui on aurait autorisé quelques heures de cavalcades, seul. En semi liberté. Car il sait très bien, dans peu de temps, il lui faudra retourner avec son frère. C’est son devoir, il l’accomplira, et même les dires de Moïra Macintosh ne le fera dévier dans sa besogne. Peut-être. Il ne sait plus, en réalité. Il ignore où il peut se placer, où on a besoin de lui, quelle est la voie qu’il doit suivre sans broncher. Quelles questions il peut se poser, sans se trouver dans le délit, dans l’irrespect envers son seigneur. Une perpétuelle indécision qui l’oblige petit à petit à se refermer un peu plus. Dans son monde seul il peut être sûr. Essayant de chasser cette idée de son esprit, il presse les flancs de son destrier, en le poussant à faire toujours plus.
Comme on le fait pour lui.

L’étalon de sang redresse les oreilles, et il peut le sentir sous lui se crisper légèrement. Il ne le constate pourtant pas tout de suite, seul le temps passé en sa présence lui fait remarquer ces signes distinctifs qui lui montrent que son cheval a détecté quelque chose. Il pourrait presser l’allure, et ne pas s’en soucier, mais n’en fait rien. La malédiction d’être un idiot. Au lieu de cela, il ralentit et flattant de sa main nue – il n’a pas pris la peine de mettre des gants, malgré le froid, et l’épée à sa ceinture – l’encolure de Corr, embrasse du regard son environnement, qu’il semble découvrir, en dépit des années à le parcourir. Le ciel est gris sous les deux amis, et l’épais manteau de fourrure du cavalier se pose sur les courbes du cheval, les protégeant tout les deux, réduisant cependant leurs possibilités de mouvements. Corr n’en a cure. Il piétine sur place, et se plait à renâcler lentement, tant et si bien que Cinead, des plus optimistes, songe un moment à une simple jument égaré qui aurait pu émoustiller les sens de son destrier. Malgré l’âge, ce dernier n’a pas perdu son gout pour la gente féminine. Pourtant, cela ne peut pas être ça. Cinead le sent. Ce scénario n’est que le plus léger de tous. Il en possède d’autres. Beaucoup.
Il ne se trompe pas. Dans cette catégorie de faits, il peut même se flatter de ne jamais se tromper. Il connait cela. Il sait comment ça marche, et son instinct de guerrier prend à chaque fois le dessus. Celui qu’on lui a inculpé depuis la naissance, qu’on s’est plu à lui apprendre, gravant ces leçons dans sa cervelle avec vigueur. Violence. Corr ne se trompe pas non plus, et peut-être qu’en définitif, la monture galopant droit vers eux est en effet une jument. Cela n’a pas d’importance. Seul le cavalier juché sur son dos influence le damoiseau, qui sent la lourdeur de son épée battre contre son flanc. Et ce mot qui revient à son esprit. Identique au champ de bataille. Ennemi. Pour son clan, pour sa famille. Pour lui. Et puisque ce cavalier peut être un ennemi, il n’aura pas d’espoir. Comme quoi toutes pensées s’emboitent parfaitement un jour.
Alors il s’élance. Ou Corr. Il ne sait plus très bien qui des deux veut en finir le premier. Ils aspiraient au repos, mais savent très bien que ce dernier n’existe pas. Pas maintenant, en tout cas. Un mort par jour. Macintosh devrait renommer son blason avec ces dires, des plus véritables. Dégainant son épée en arrivant à la hauteur de la silhouette, qu’il ne songe pas à juger du regard, en proie à cette colère qui n’appartient qu’à lui, quand ce genre de situation arrive, Cinead plonge dans un saut maladroit sur l’adversaire, le possible nuisible. Il n’en est peut-être pas un, mais après tout, on est jamais sûr de rien, et le chevalier le sait, il vaut mieux en ces temps troubles assurer la sécurité de son clan avant de recourir à la bonté. De tout son poids, il arrive à le faire tomber sur le sol rugueux et pentu des chemins peu fréquentés de la forêt, laissant sa mouture continuer sa route. Corr sait où l’attendre, et malgré sa robe qui peut faire penser au sang, il déteste quand son maitre accompli ce genre de chose, pourtant importante. Les hurlements, surtout. Le doux souffle de l’agonie, la dernière respiration. Cinead n’aime pas cela non plus. Mais il doit être pourtant présent. Aucun moyen d’y échapper, aucune échappatoire. Le fracas de leurs corps contre la terre dure se fait entendre, et le chevalier roule quelques secondes un peu plus bas, emporté par le poids qu'il accumule de par ses habits et son épée. Arrivant à s’arrêter, il cligne des yeux et cherche son arme, la frôlant du bout des doigts. Des doigts nus. Pas le plus recommandable pour se battre. Il n’a pourtant plus le temps de retourner au château chercher ses gants. Il n’y a plus que lui, et l’autre. Le sol, et le ciel. La mort, et les mots diablement absents. L’ennemi est là. Mais qui peut-il qualifier d’ennemi ?


Dernière édition par Cinead Macintosh le Ven 10 Mai - 18:13, édité 1 fois
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Eireen Dunegan
Eireen Dunegan

Western Highlands and islands

▷ MESSAGES : 1277
▷ INSCRIPTION : 05/01/2013
▷ LOCALISATION : Probablement en train de traumatiser un homme de plus quelque part dans les Western Highlands
▷ ÂGE : 24 ans
▷ HUMEUR : Sauvage
« I am a lion-hearted girl »
Woman ? Is that meant to insult me ? I would return the slap,
if I took you for a man.
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I want to weep. I want to be comforted. I'm so tired of being strong. I want to be foolish and frightened for once. Just for a small while, that's all. A day. An hour.

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MessageSujet: Re: la stupidité était une prison d'où on ne vous laissait jamais sortir, pas de remise de peine pour bonne conduite. c'était la perpète. (eireen)   la stupidité était une prison d'où on ne vous laissait jamais sortir, pas de remise de peine pour bonne conduite. c'était la perpète. (eireen) EmptyJeu 21 Mar - 18:50


La stupidité était une prison d'où on ne vous laissait jamais sortir, pas de remise de peine pour bonne conduite. C'était la perpète.


Spoiler:

C'était plus fort que moi. À chaque fois que je me disputais avec mon père, j'avais besoin de m'éloigner pendant quelque temps. Je n'allais jamais très loin, je ne partais jamais très longtemps. Du moins, d'ordinaire. Cette fois, les choses étaient différentes. C'était allé très loin, trop loin, et nous nous étions dit des choses affreuses, blessantes, que nous ne pensions pas. Pourtant les mots avaient été prononcés, peut-être même pensés le temps de les prononcer. Et puis comme toujours il y avait eu les cris, les larmes. Entre Père et moi, c'était un éternel recommencement. Nous nous ressemblions tellement que nous ne pouvions pas nous entendre. Le regarder, c'était comme regarder un miroir. J'avais autant envie de sourire à mon reflet que j'avais envie de briser le miroir à coup de poing. Il ne me comprenait pas, je ne le comprenais pas, chacun de nos échanges était voué à un échec. Il restait sourd à tout ce que je lui disais, et quant à moi je refusais obstinément de donner le moindre crédit à son avis. Nous étions deux obstinés, deux idiots. Cette fois ci, quelque chose semblait s'être brisé. J'avais l'impression que nous ne pourrions plus jamais nous regarder sans repenser à ces mots que nous nous étions dits. De toute évidence, nous ne pourrions pas oublier, l'ombre des paroles planeraient toujours au dessus de nos têtes. Je n'étais pas certaine de pouvoir lui pardonner un jour, et je doutais que lui puisse y parvenir. On parlait tant de cette guerre de clans qu'on oubliait bien souvent toutes ces autres guerres, bien plus personnelles, qui détruisaient nos familles. Depuis peu, il me semblait que tout autour de moi s'effondrait. Tout était fade, sans couleur ni goût. Il me semblait que je survivais plus que je ne vivais, et il en était de même pour les personnes autour de moi. La joie avait disparu, comme les sourires. Chaque jour j'avais davantage envie de fuir, de quitter le domaine MacNeil, de quitter l'Ouest. Je savais bien que je n'en avais pas le droit, mais cette envie se faisait plus impérieuse chaque jour. Une part de moi me détestait pour cela. Qu'en était-il de ma fidélité, de mon amour pour les miens ? Il m'arrivait de vouloir ne rien ressentir. Car j'avais tellement de colère en moi qu'elle m'empêchait de vivre. J'étais désespérée, complètement abattue. Je ne savais plus vers qui me tourner, je ne savais plus quoi faire. Toujours, je me relevais, parce que je ne me laissais pas le choix. Et puis, si je venais à tomber, il n'y aurait probablement personne pour m'aider à me relever. Tout d'abord parce que je n'acceptais aucune aide, ensuite parce que mon entourage souffrait trop pour que j'ajoute ma propre misère à la liste des choses qui n'allaient pas.

Si je ne pouvais pas quitter le domaine pour toujours, il me semblait que partir quelques jours serait la meilleure des solutions. On ne me laisserait pas partir, bien sûr. Parce qu'une femme ne doit pas s'aventurer sur les routes seules, parce que ceci, parce que cela... Si j'étais obéissante et conciliante, cela se saurait. Je savais être intelligente et astucieuse lorsqu'il le fallait. Je ne pouvais partir de jour, je ne pouvais partir avec mon propre cheval. Je ne pourrais pas mettre un pied hors de ce maudit château sans tomber sur un homme que je connaissais. Cela pouvait être Père, Eremon, Aindreas, Cailean, n'importe qui, mais quelqu'un qui m'empêcherait de partir. Je n'étais pas aussi insensible que je voulais bien le faire croire avec les bons mots, les bonnes mimiques, me faire rester serait une tâche aisée. Et c'était une chose que je voulais absolument éviter. J'avais besoin d'air, j'avais besoin d'être seule pour réfléchir, me calmer. Alors j'ai attendu la nuit. Je suis passée par les petits couloirs, les petites portes. J'ai fait en sorte d'être un fantôme jusqu'à mon arrivée dans les écuries. Je passai devant le box de mon étalon sans m'arrêter. Je fis la sourde oreille lorsqu'il s'agita. Je ne pouvais pas partir avec lui. On se rendrait compte de mon absence bien trop vite si l'on remarquait que Naomhán n'était plus là. Je ne voulais pas que l'on cherche à me rattraper. Je voulais partir et revenir quand j'en aurais envie, qu'importent les conséquences. Tant que mon cheval était là, on supposerait que je n'étais pas bien loin. Je sellais une jument grise, que je savais avoir un tempérament doux et obéissant. J'ai profité de la nuit pour fuir. Cette nuit qui me cachait sans doute mieux que la cape jetée sur mes épaules. J'avais lancé ma monture à pleine allure, pour m'éloigner aussi vite que possible du domaine. Peut-être aurais-je dû laisser un mot quelque part, pour qu'on ne s'inquiète pas de me voir absente, mais cela aurait probablement tué le but premier de mon excursion.

Je chevauchai toute la nuit, jusqu'à ce que les premiers rayons de soleil percent à travers les nuages. Ce n'est que lorsque le soleil me brula les yeux que je mis ma monture au pas. Elle respirait bruyamment, paraissait épuisée, mais ne s'était pas plainte. Je le regrettais presque. Les femmes étaient donc condamnées à être obéissantes et soumises quelle que soit leur race ? Avec un soupir, je mis pied à terre. Mes jambes étaient engourdies et tout mon corps raide d'avoir chevauché si longtemps. Je conduisis ma jument dans un champ où je la laissai brouter un moment, le temps de reprendre mes esprits. J'avais l'impression d'avoir commis une terrible erreur. Est-ce que les foudres de mon père ne seraient pas plus terribles lorsque je reviendrais ? Il me semblait avoir tout vu, mais un Dunegan est rarement à court de ressources. J'en étais la preuve. Ah, vraiment, on n'avait pas idée d'avoir des mots tels que Si tu tombes, tu te relèves. Les mots même de mon père m'empêchaient d'être obéissante. Après un moment, je me remis en selle. Étrangement, la route était déserte. En soit, cela aurait dû suffire à me mettre la puce à l'oreille. Ce n'était pas parce que je restais dans les terres de l'ouest que j'étais parfaitement en sécurité, que je sois proche ou non du territoire des Macintosh. Finalement, peu à l'aise sur la route brumeuse, je finis par relancer ma monture au galop. Je lui fais faire demi tour et nous nous engouffrons de nouveau dans la forêt. L'animal file comme une flèche au milieu des arbres. Et puis, brusquement, devant moi, un autre cavalier. La bête freine de ses quatre fers, je tire les rênes brusquement vers la gauche et la talonne. Elle renâcle, secoue la tête, et s'élance de nouveau à travers les arbres. Ce cavalier pourrait être n'importe qui. Un ami, un ennemi, un inconnu, peu m'importe. Un instant, je ne m'inquiète plus de son existence ni de sa présence, ma jument se faufile à travers les arbres, plus agile que je ne l'aurais cru. Et puis, j'entends les sabots d'un autre cheval battre contre le sol humide derrière moi. Je jure et talonne ma monture de plus belle, me couchant sur sa croupe. Plus que jamais, mon épée cogne contre ma hanche. Si je n'avais pas eu peur d'effrayer ma monture, j'aurais lâché les rênes pour dégainer mon arme d'un geste. Mais je ne montais pas Naomhán, et si ce dernier me comprenait toujours parfaitement, ce ne serait sans doute pas le cas pour cette bête ci. Je jurai, j'entendais le second cavalier se rapprocher. De toute évidence, sa monture était plus en forme que la mienne, plus rapide. Ah, si j'avais su, sans doute n'aurais-je pas poussé la jument toute la nuit.

Je dois bien avouer que je ne m'étais pas attendue à un tel choc. J'eus l'impression d'être projetée contre un mur. Ou plutôt, j'eus l'impression qu'un mur était projeté sur moi, si cela fait sens. Puis je heurtai le sol si durement que tout l'air fut expulsé de mes poumons et j'eus le souffle coupé. Je roulai sur plusieurs mètres, me débattant contre mon agresseur tout en luttant pour respirer de nouveau. Je donne des coups de pieds, de poings, tout pour forcer l'idiot qui m'a sauté dessus à me lâcher. Finalement, nous sommes séparés, je ne sais trop comment. Je roule encore, jusqu'à ce que ma course soit brusquement arrêtée par un arbre. Face contre terre, il me faut une seconde pour reprendre mes esprits. Puis l'urgence de la situation me force à agir vite. Malgré ma tête qui tourne, mon corps douloureux, je me relève. Mes mains sont écorchées, sans doute mon visage l'est-il tout autant. Les dents serrées, je tends le bras et dégaine ma lame d'un geste. Réfléchis vite. Le visage de mon frère s'impose à moi, j'entends tous les mots qu'il a pu prononcer pendant toutes nos leçons. Ce n'en est pas une. Je suis certainement en danger, et je suis seule pour me défendre. Mon adversaire ne va pas me frapper avec le plat de son épée, il ne va pas rire à chaque faux pas. Cette fois ci, c'est une question de vie ou de mort. J'ai peur. Mais plus encore, je suis en colère. Terriblement en colère. Attaque la première. L'épée levée, je rabats le capuchon de ma cape en arrière pour dégager mon visage et me permettre de mieux voir. Je me demande si l'homme se doutait qu'il venait de s'en prendre à une femme. Une femme qui avait bien l'intention de se défendre. J'ai presque envie de rire lorsque je constate que mon adversaire est toujours à terre, en train d'essayer de récupérer son arme. Je ne lui laisse pas l'occasion de le faire. Je me précipite vers lui et donne un violent coup de pied dans son bras pour l'empêcher d'attraper son épée, que j'écarte du pied. Et puis je plante le bout de ma lame sous son menton, le forçant à relever le visage vers moi. Je fronce les sourcils une seconde, il me semble le connaître. Mais je chasse cette impression bien vite. « Peut-être auriez vous mieux fait de vous assurer d'avoir votre épée bien en main avant de vous jeter sur ma personne. Cela vous aurait évité ce genre de déconvenue. » Eh oui, je l'avais désarmé, j'avais pris l'avantage malgré tout. Ma tête me faisait un mal de chien, mais je restais tout de même en position de force. « Ne soyez pas aussi surpris, enfin. Les femmes aussi peuvent se défendre. » J'enfonçai un tout petit peu plus la lame dans sa peau. Je ne savais pas trop ce que je cherchais à faire. Est-ce qu'adopter une attitude menaçante ferait l'affaire ? Je n'en avais pas la moindre idée, c'était bien la première fois que je me retrouvais face à une telle situation. J'eus un petit soupir. « Eh bien, que fait-on maintenant ? Je suppose que vous tuer et vous laisser ici serait une option, mais qui sait, peut-être pourriez vous me convaincre de ne pas le faire. »
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MessageSujet: Re: la stupidité était une prison d'où on ne vous laissait jamais sortir, pas de remise de peine pour bonne conduite. c'était la perpète. (eireen)   la stupidité était une prison d'où on ne vous laissait jamais sortir, pas de remise de peine pour bonne conduite. c'était la perpète. (eireen) EmptyMer 10 Avr - 13:54




    “ tout ce qu'on peut faire, c'est continuer de foncer devant soi ”

    en général, il y a un moment dans la vie où la plupart d'entre nous voient le monde tel qu'il est, et se rendant soudain compte que s'ils retroussent les lèvres, ce n'est pas pour embrasser leur destin à pleine bouche, mais parce que la vie vient de leur faire avaler mine de rien une pilule amère.


L’idiote inconscience de l’enfant, le chevalier ne pensait plus pouvoir y avoir à faire, et d’une certaine manière, il la pensait loin, très loin de tout ses soucis, de cette vie d’aujourd’hui qui ne lui causait que du tord. Et pourtant, elle semblait être revenue, après tant d’années où il avait cru naïvement que tout se passerait pour le mieux, que cela pourrait changer. Mais après tout, si le damoiseau y regardait de plus près, n’était-elle jamais partie ? Comme nombreuses autres choses, elles se terraient sous tous ses sentiments contradictoires, que lui, sensible à la fourberie, essayait d’enfouir un peu plus profond dans les abysses de son esprit. Elles avaient gagné, cependant, s’étant frayer d’immondes passages vers la sortie, aussi étroits qu’un nid de souris. Et quand elles réussissaient à passer après quelques efforts saugrenus, tels les rongeurs que pouvaient être ces créatures, elles dévoraient tout. Chaque homme retient sa raison par une corde glissante. Les souris montaient sur ce toron, et le détruisait à mesure qu’elles l’escaladaient, laissant tout ce qui faisait de Cinead un homme digne tomber lamentablement sur le sol, s’enfoncer jusque dans la terre, et les territoires du malin. Où il n’en ferait qu’une simple bouchée, un repas des dernières forces qu’il pouvait lui rester. Il ne laisserait alors place qu’à cette inconscience, mêlé à un désespoir que le chevalier haïssait. On se prouvait qu’il n’y avait pas de problèmes à résoudre, que tout allait bien, on enfilait un masque. Le masque de cour. Et on se meurtrissait de l’intérieur, s’obstruant la vue sans l’aide de quiconque. Que d’idioties que Cinead ne pouvait supprimer irrémédiablement de son existence puérile ! Il se savait perdu, et d’une certaine manière, il l’était depuis le début, au moins un peu. Le commencement de ce gouffre sans fond avait débuté par les dires de la femme du Laird. – C’est ce que se plaisait à songer l’homme, qui ne voulait pas encore compliquer la tâche, plus qu’ingrate, car se rappeler de la petite fille ne lui était qu’insoutenable. Puis ces mêmes paroles étaient rentrées dans son esprit, et dès lors, la porte s’était refermée sur elles, ne laissant place qu’à un désarroi grandissant. Tout s’était alors enchainé à une vitesse phénoménale, et le répit faisait office de cadeau de dieu, si rare que quand il lui prenait de rendre visite au chevalier, ce dernier ne le dégustait que goutte à goutte, comme on pouvait prendre soin de son unique besace d’eau dans un désert déshérité de toute fertilité. Quand la gourde n’était plus, son détenteur n’avait plus qu’à attendre la prochaine, après des jours à marcher dans le sable, soleil assassin au dessus de sa tête. A mesure que le temps passait, les points d’eau n’en devenaient que plus rares, et les arrêts n’étaient plus voulus. Cinead se ralentissait, lentement, petit à petit, il se repliait sur lui-même, se tordant sous la souffrance, les blessures multiples. Il en était arrivé à un tel point que la plus faible situation faisait réagir en lui une détresse qui poussait l’inconscience à ressurgir avec vigueur. Se prouver qu’on pouvait se montrer utile, qu’on ne laisserait passer un voyageur, - ou un espion – sur les terres Macintosh sans l’interroger. Cela aurait pu être en mesure de le faire sourire, après quelques années. – Assez pour s’en remettre. Mais alors qu’il se débattait à terre, pour mettre la main sur son épée, cela ne l’était en aucun cas.
Le souffle coupé, alors que loin derrière lui il pouvait entendre vaguement les hennissements de Corr, alerté par le choc – et la jument, il ne pouvait le nier – Cinead essayait tant bien que mal de retrouver cette position de force qu’il possédait il y a quelques minutes. Mais la force était une vile créature avec le chevalier, et se plaisait à le quitter quand il en avait le plus besoin. Toujours, en quelque sorte. Et il n’y arriva tout bonnement pas. Ce ne fut pas faute de n’avoir pas essayé, mais quand on connait une défaite, on les a toutes vus. Cinead n’était pas idiot, il savait en reconnaitre une en temps voulu, et alors que l’œil ouvert, il remarqua que la silhouette s’était relevée, il sut qu’il allait avoir à en faire face. C’est ainsi qu’il se rembrunit sur le sol, et se rendit compte qu’il accepterait sûrement la mort. Elle l’avait frôlé de nombreuses fois, pour ne pas dire la plupart du temps, et il la connaissait pour l’avoir vu marqué des centaines d’hommes. Les champs de batailles étaient son garde-manger, après tout, et Cinead ne faisait parti que de cette nourriture qu’elle chérissait tant. A défaut d’être invincible, il en était de son devoir de l’accepter, comme on le lui avait si bien appris. Cette idée le fit lever les yeux vers la silhouette, qui se retrouvant en position de force, s’approchait de lui à mesure que le temps s’écoulait. Le vent sembla hurler, mais le glapissement des secondes s’écoulant vaincu sur le reste. Il les écoutait, elles qui prenaient le pas sur les battements de son cœur cognant maladroitement contre sa poitrine. Un son qui rappelait sans aucun doute le bruit des tambours. Les tambours de guerre, quand on déployait les couleurs de son clan sur une bannière hissée haut, vers les cieux. Ces mêmes tambours qui résonnaient dans ses oreilles, alors qu’il se tenait sur son étalon, vraisemblablement prêt pour la bataille. Il n’appréciait pas cette musique, la trouvant bien trop macabre à son gout.

Le chevalier cligna des yeux, essayant de discerner les plus petits détails, dans ces profondes noirceurs. En vain. Il ne possédait l’œil du chat, les sens du cerf, qui aurait fui s’il s’était retrouvé dans cette même situation. Il n’était qu’un insecte qu’on avait plaqué contre une planche, un homme cadavre, pourrissant de l’intérieur, qu’on avait décidé d’aider en l’enterrant enfin, après des années d’errance. La mort pouvait être une bonne chose après tout. Elle ne lui fausserait pas compagnie. Après quelques secondes d’observation, il put remarquer que la silhouette tenait une arme, qui n’était pas la sienne. Un maigre espoir lui revint à l’esprit, et pourtant il ne le saisit pas. A quoi bon, de toute manière ? Il était perdu, ne faisant plus le poids contre un quelconque ennemi. Et il avait pensé qu’il avait œuvré pour une cause utile. Que d’idioties, bonnes à enfouir sous terre, pour ne plus jamais y avoir à faire. Les temps qui couraient lui faisaient cet effet-là, lui qui conservait un calme et une réflexion hors du commun, d’habitude. Mais le désespoir bouffait tout. Toujours. Pendant quelques secondes, l’homme pensait que sa survie tenait encore, qu’il pouvait vaincre et s’en tirer une nouvelle fois, et pourtant, même s’il pouvait apprécier du regard son arme, son corps – ou son esprit, il ne le dénigrait pas – ne songeait à faire le reste, comme s’il avait jugé par lui-même que son propriétaire n’en valait plus la peine. Il arrive un moment où il vaut mieux ne pas aider les autres. Il arrive un moment où on ne peut plus rien y faire. Le chevalier ne prit même pas la peine de se relever. D’essayer, tout au moins. Un coup partit sans qu’il puisse en discerner la nature, la seule chose qu’il put être en mesure de comprendre fut qu’il lui procura un mal lancinant. La douleur n’était encore à son apogée, il connaissait ces choses-là. Elle viendrait après, vile et veule, si bien entendu on se décidait à lui laisser la vie sauve. Cependant, ses côtés hurlèrent de conserve, et l’obligèrent à se torde un peu plus. Un gouffre sans fond, sans une quelconque paroi, une aide à quoi se raccrocher. Rien. Et Son sang ne fit qu’un tour quand, se découpant dans l’obscurité, la personne qu’il avait cru être capable d’évincer, retira son capuchon. Ce dernier aurait du rester sur le crâne de son détenteur, Cinead aurait alors eu sûrement le courage nécessaire à se relever une ultime fois pour faire face à son destin le plus dignement possible. A présent, il n’y pouvait plus rien. L’idée même qu’une femme était en mesure de voyager ainsi et de se retrouver nez à nez avec lui, armer, ne lui était concevable. Les êtres féminins n’en avaient tout bonnement pas le droit. La guerre se profilait à l’horizon, quantité de trahisons, de coups sanglants promettaient d’intervenir dans leurs existences, comment auraient-elles eu le culot d’intervenir ainsi ?!
C’est pourtant ce que l’une d’entre elles se plaisait à faire, alors que la confusion s’immisçait dans l’esprit du chevalier. La honte viendrait sûrement après, en mesure de la personne qu’elle se révélerait être. Elle était certainement loin de chez elle, seule, et la lame glacée de son épée rentrait lentement en contact avec le cou du Macintosh. Il en frissonna. Malgré le fait que sa féminité était bien présente, elle n’en demeurait pas moins la plus forte, ici, et ce songe lui arracha une légère grimace, qui ne se voulait en aucun cas amusée. Aodhan n’avait plus rien à espérer de lui, à présent. Que ferait-il d’un pareil simple d’esprit ? Son utilité se révélait être moindre. Et il ne s’en déclarait que plus risible.
« Peut-être auriez vous mieux fait de vous assurer d'avoir votre épée bien en main avant de vous jeter sur ma personne. Cela vous aurait évité ce genre de déconvenue. » Il ne prit pas la peine de sourire, alors que la réplique ne manquait pas d’humour. Un amusement qui ne plaisait point au cadet Macintosh, mais qui n’en devenait que plus hilarant. Il se savait idiot, et son interlocuteur, qui avait un avantage considérable sur sa personne, le pensait aussi. La mort, il l’aurait accepté sans plus tarder, si le sarcasme n’avait point été présent ce jour-là. Elle se fichait de lui, et la honte qu’il éprouvait déjà ne s’accroit que de plus belle. Il se prit à apprécier, à défaut de faire quoi que ce soit d’autre, les champs de batailles. Ces derniers ne laissaient la place à une forme de conversation, quand les combats étaient lancés. Ce qui lui donnait un atout considérable. Alors qu’ici, Cinead se sentait comme un vulgaire papillon pris dans les toiles ignobles de l’araignée, qui se plaisait à se jouer de lui avant de le dévorer. Une forme de destruction bien plus dévastatrice qu’une guerre froide. Certes, les dégâts de celle-ci n’étaient pas des moindres, mais elles ne pourrissaient intérieurement le condamner, elles se contentaient de lui donner une chance de se montrer brave une dernière fois. « Ne soyez pas aussi surpris, enfin. Les femmes aussi peuvent se défendre. » Pas ainsi. Pas en le ridiculisant ouvertement. L’homme déglutit quand elle pointa son épée contre sa peau, où perlerait bien certainement dans quelques secondes, si elle ne prenait la peine de mettre fin à sa vie avant, un liquide vermeille et timide. Si elle en prenait la peine… Cela ne pourrait être que quelques simples gouttes. Prendrait-elle la peine de lui ôter la vie proprement ? Elle était une femme, certes, mais possédait une épée, signe qu’elle ne devait être étrangère à son maniement. Savait-elle que décapiter une personne était un acte qui, une fois débuté, ne pouvait que se terminer ? Avec un peu de chance, trois coups suffiraient à détacher sa tête du reste de son corps, si cette femme à la chevelure d’ébène prenait la peine de s’appliquer un tant soit peu. Cinead pouvait supporter trois coups, mais une agonie plus longue se révélait être synonyme de l’impossible. Même un chevalier entrainé à cela n’y pouvait rien. Il y avait à chaque fois un moment où le corps et l’esprit s’alliaient une ultime fois afin de dire stop. Nous n’en pouvons plus, c’est trop. Trop pour quiconque. Il avala difficilement sa salive une nouvelle fois. Son souffle s’était stabilité, et pourtant son cœur n’en demeurait pas moins aussi tumultueux que temps plus tôt. Ses muscles semblèrent se liés, folles danse endiablée qui le firent grimacer de plus belle. Chaque chute pouvait se révéler mortelle. Etait-il encore en vie, alors ? Les os qui retenaient sa peau aussi pâle que la neige le faisaient de même souffrir. Mais n’était-ce pas constant, en ces temps carnassiers ? S’il se penchait sur la question, le cadet des Macintosh pouvait très bien remarquer que tout son être était souffrant, depuis quelques temps. De l’esprit aux cartilages, il n’en demeurait plus rien.
Plus rien de convenable.

Au sol, Cinead remarqua que le doux tintement des sabots de son cheval se faisait à nouveau entendre. Se rapprocherait-il de lui et son bourreau ? Afin de le sauver peut-être ? Que personne ne dise que Cinead Macintosh, l’armure de glace, ne pouvait se monter optimiste. « Eh bien, que fait-on maintenant ? Je suppose que vous tuer et vous laisser ici serait une option, mais qui sait, peut-être pourriez vous me convaincre de ne pas le faire. » Non, il restait le seul à pouvoir s’atteler à ce que profanait la jeune femme. Corr ne l’aiderait en aucun cas. C’était une bête, malgré l’attachement qu’il pouvait procurer à son cavalier. Il en demeurait donc inutile. Autant que lui. Ce genre de situation n’était pas fait pour sa maudite personne, qu’il le veuille ou non. Il n’avait pas la carrure à affronter ces circonstances plus ou moins aggravantes. L’homme se contenta donc de plisser les yeux, alors que la jeune femme laissait s’échapper de ses lèvres un léger soupire. Il l’observa un instant, empiétant sur son ultime temps de survie. Il en était rudement conscient, mais après tout, que lui aurait valu des paroles précipitées ? Les dires de la créature n’étaient pas faussés, et ce qu’ils s’apprêtaient à faire ne se trouvait pas être un vulgaire jeu. Ou alors, le jeu de la mort, qui riait déjà sous cape, fidèle à elle-même. Vile et veule, sorcière. Sa fugace observation le fit remarquer que ses traits ne lui étaient pas inconnus. Ses yeux de charbon, ce port de tête presque princier, digne, noble, chaque détail lui rappelait quelqu’un. Et cela le rendit nerveux. Un simple voyageur égaré aurait été plus acceptable qu’une connaissance. Mais cela remonta une idée des méandres de son esprit. Si elle appartenait à ceux qu’il espérait, les conséquences de ses actes plus que puérils, même si la honte serait à jamais présente en lui, ne se révéleraient pas mortelles. Il était un Macintosh après tout. Son rang lui permettrait ce genre de chose réservé à la mauvaise foi des plus grands, comme il l’appelait. Une première, en quelque sorte. Prenant son courage à deux mains, et rassemblant ses forces qui ne semblèrent être bien vigoureuses, il se borna donc à la fixer, alors que la pointe fourbe de l’arme était toujours contre sa peau. « Une option, en effet. Mais s’effacerait-elle si la personne que vous importuner se trouvait être le frère de votre bon Laird, Aodhan Macintosh ? » Si elle était, comme il aurait pu le deviner, une lady des westerns higlands, le chevalier avait une chance de s’en sortir, sans trop de séquelles apparentes. Il en pria les cieux, alors que son ton aux consonances dignes des plus nobles résonnait entre eux. Cela n’empêcha pourtant pas le sang de perler. Et si par malheur elle ne l’était pas… Il jugerait le moment opportun.

Spoiler:


Dernière édition par Cinead Macintosh le Ven 10 Mai - 18:13, édité 1 fois
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Eireen Dunegan
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Western Highlands and islands

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I want to weep. I want to be comforted. I'm so tired of being strong. I want to be foolish and frightened for once. Just for a small while, that's all. A day. An hour.

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MessageSujet: Re: la stupidité était une prison d'où on ne vous laissait jamais sortir, pas de remise de peine pour bonne conduite. c'était la perpète. (eireen)   la stupidité était une prison d'où on ne vous laissait jamais sortir, pas de remise de peine pour bonne conduite. c'était la perpète. (eireen) EmptyJeu 18 Avr - 9:51


La stupidité était une prison d'où on ne vous laissait jamais sortir, pas de remise de peine pour bonne conduite. C'était la perpète.


Eh bien, que faire maintenant ? C'était bien la première fois que je me retrouvais avec un homme au bout de mon épée. Étrange sensation que celle-ci. J'avais la vie d'un homme entre les mains. Et je ne savais pas quoi en faire. Nous ne nous étions pas battus – je ne nous en avais pas laissé le temps – je l'avais désarmé. Je m'imaginais bien mal le tuer sur le champ alors qu'il était à terre et dépossédé de son épée. Le tuer me paraissait inutile et cruel. Pourtant... Ne serait-ce pas prendre des risques démesurés que de le laisser seulement se relever, avant même de parler de le laisser partir ? Car après tout, il m'avait attaquée le premier. Sans aucune raison apparente, car il me semblait être dans mon bon droit. Une jeune-femme ne pouvait-elle pas chevaucher en toute liberté ? Certes j'avais eu le visage dissimulé par une capuche. Mais ce n'était pas une raison ! Cela m'avait mise en colère, et j'étais de ces femmes qu'il valait mieux ne pas mettre en colère. D'autant plus que j'étais bien loin d'avoir retrouvé une paix de l'esprit après ma dispute avec Père. Ceci, c'était la goutte d'eau qui faisait déborder un vase déjà bien plein. J'en avais assez de tous ces hommes ! C'était à se demander s'ils ne s'étaient pas donné le mot pour m'irriter. J'allais finir par en tuer un, pour l'amour du ciel ! Et encore, on viendrait certainement me dire que tout était de ma faute. De toute façon, j'étais toujours fautive. En tant que femme, je n'avais pas le droit de faire tout ce que je faisais, de me comporter comme je le faisais. Jour après jour, année après année, il me fallait endurer regards, critiques, commérages... Et vanité ! Les hommes se croyaient-ils tellement supérieurs à la gent féminine qu'ils se montraient toujours surpris, voire choqués, lorsqu'ils se retrouvaient face à une demoiselle en mesure de défendre sa personne. Non, je n'étais pas une demoiselle en détresse. Ou peut-être que si, j'en étais une, mais ce n'était pas grave, j'étais parfaitement capable de me sortir de la situation délicate dans laquelle j'étais plongée. Plutôt tomber sur ma propre lame que d'appeler à l'aide. Après tout, j'étais en position de force. J'étais tout à fait en mesure de gérer la situation. Tout du moins, je faisais de mon mieux pour m'en persuader. Je ne pouvais pas autoriser ma main à trembler, pas plus que je ne pouvais laisser les battement affolés de mon cœur me déstabiliser. Eremon m'avait un jour dit qu'il ne fallait parfois pas plus d'une seconde pour qu'une situation se renverse. C'était la raison pour laquelle il fallait que je garde le contrôle à tout prix. Il était hors de question que je laisse cet homme prendre le dessus. Non, j'avais bien l'intention de lui apprendre une leçon. Pour certains hommes, l'humiliation était pire que la mort. L'humiliation, c'était une chose avec laquelle les femmes devaient apprendre à vivre.

Je soupirai bruyamment, alors qu'une goutte de sang perlait au bout de ma lame. Si Père m'avait vue il aurait probablement eu envie de se jeter du haut de la plus haute tour du château MacNeil après m'en avoir précipitée. Fort heureusement, il se trouvait à des lieues de là, et n'aurais jamais vent de cet incident. Une seconde, je me demandai si l'homme n'était pas muet. Ne trouvait-il rien à dire pour sa défense, ou se trouvait-il trop stupide pour ouvrir la bouche ? Néanmoins il finit par parler. Et ce fut plus fort que moi, je haussai les sourcils à ses mots. Ah, voilà donc pourquoi son visage me paraissait familier... Un Macintosh. Cinead Macintosh, je supposais. Malgré ma surprise, je n'abaissai pas le bras. Je me contentai de soupirer une fois de plus avant de secouer la tête et lever les yeux au ciel. « Qu'est-ce qui peut bien vous faire penser qu'Aodhan Macintosh est mon Laird ? Si cela vous avait paru si évident, vous ne m'auriez pas attaquée. » Si mon allégeance à Aodhan Macintosh avait été écrite sur mon front, ou même sur mon cheval, il m'aurait laissée passer et n'aurait pas pris la peine de se jeter sur moi. « Cinead Macintosh, vous êtes un idiot. » Au point où nous en étions, je ne pensais pas qu'une petite insulte empirerait vraiment les choses. Son égo devait déjà en avoir pris un coup. « S'il s'avérait que je suis bien une ennemie comme vous l'avait supposé, il ne m'en faudrait pas plus pour avoir envie de séparer votre tête de vos épaules. Vous ne devriez pas faire ce genre de révélation à des inconnus. Qui sait s'ils supportent vraiment votre famille, hm ? » J'appuyai mes dires en enfonçant un tout petite peu plus la lame de mon épée dans son cou. Puis j'eus un petit rire, et je finis par abaisser le bras. « C'est votre jour de chance, je ne suis pas une inconnue. » Je rangeai mon épée dans son fourreau avec un petit air moqueur sur le visage. « Je suis Eireen Dunegan. Il ne me semble pas que nous nous soyons rencontrés en personne avant. » Je crois que nous nous en serions souvenus... En tout cas, il était certain que cette rencontre-ci, nous ne pourrions pas l'oublier. Mon père était très proche du Laird Macintosh. Il était son ami en plus d'être son conseiller. J'avais eu le privilège de rencontrer Aodhan plus d'une fois, puisque lui et Père se voyaient souvent. En revanche, je n'avais jamais rencontré le cadet de ce dernier, pour une raison qui m'échappait. Nos familles étaient proches, c'était bien étrange. Si nous avions pris connaissance l'un de l'autre, cet incident n'aurait pas eu lieu. Ou peut-être que si. Après tout, je n'étais pas plus impressionnée que cela par l'identité de mon agresseur. Si j'avais su qu'il était le frère du Laird, je ne me serais pas moins défendue.

En y repensant de plus près, la situation était vraiment hilarante. N'était-il pas chevalier ? N'avais-je pas désarmé ledit chevalier avant de prendre le dessus de la situation. J'eus presque du mal à refouler le sentiment de fierté – certes, un peu déplacé – qui m'envahit. Si Père aurait hurlé au scandale, j'étais certaine qu'Eremon aurait été fier de moi. Ses leçons avaient fini par payer ! Si j'avais rechigné au début, je me rendais maintenant compte que j'aurais été bien idiote de prendre à la légère ces entrainements. J'avais appris à me défendre, et en un jour comme celui ci, j'en étais bien contente. Le dénouement aurait pu être moins heureux, j'aurais pu me retrouver face à un réel ennemi. J'ignorais jusqu'à quel point j'aurais été en mesure de garder l'avantage. Fort heureusement, le sang n'aurait pas à être versé en ce jour. Seul l'égo de Cinead Macintosh devait saigner. Enfin, je le supposais. Avec un sourire, je lui tendis la main. « Relevez-vous. » J'ignorais s'il accepterait cette main tendue. Après tout, je venais de l'humilier. Alors que j'étais une femme, ce ne devait rien arranger. J'ignorais jusqu'à quel point ma réputation me précédait. Est-ce qu'elle avait été jusqu'au domaine des Macintosh ? Je me demandais si Aodhan avait entendu les rumeurs à mon sujet au domaine des MacNeil, et s'il les avait répétées. J'en doutais, mais ne pouvais en être certaine. Je m'étais toujours comportée comme une Lady, à peu de choses près, en présence du Laird Macintosh, pour ne pas faire honte à mon père. Je n'ignorais pas à quel point il estimait son Laird. Je lui causais assez de soucis comme cela, je n'allais pas en plus le faire passer pour un père incapable en présence de son seigneur. On avait suffisamment critiqué sa façon de m'élever au domaine. On le faisait toujours. Qu'aurait-on dit si on m'avait vue, si on nous avait vus ? Nous étions chanceux que l'incident ait eu lieu dans un endroit désert... Il valait mieux pour lui comme pour moi que cette affaire reste entre. « Préférez vous geler plutôt que d'accepter mon offre ? Je ne vous frapperai pas si vous prenez ma main, Cinead. »
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MessageSujet: Re: la stupidité était une prison d'où on ne vous laissait jamais sortir, pas de remise de peine pour bonne conduite. c'était la perpète. (eireen)   la stupidité était une prison d'où on ne vous laissait jamais sortir, pas de remise de peine pour bonne conduite. c'était la perpète. (eireen) EmptyMer 24 Avr - 15:17




    “ tout ce qu'on peut faire, c'est continuer de foncer devant soi ”

    en général, il y a un moment dans la vie où la plupart d'entre nous voient le monde tel qu'il est, et se rendant soudain compte que s'ils retroussent les lèvres, ce n'est pas pour embrasser leur destin à pleine bouche, mais parce que la vie vient de leur faire avaler mine de rien une pilule amère.


La fille avait hérité de ses traits, autant par le visage que par la posture. Les traits de Sir Dunegan, du vieil ami de son frère, Esras, le même chevalier qu’il respectait tant. Il avait été un idiot jusqu’au bout, et à la dernière minute, essayait de retrouver un équilibre que la jeune femme comme lui-même savait évanoui depuis le début. Depuis qu’il avait cru bon de se jeter sur elle, et de la désarmé, prenant cette silhouette que quiconque aurait décrite comme fantomatique, dans cette pénombre – Cinead tentait de se convaincre lui-même, c’était même un fait accompli, et complètement inutile dans cette situation -, comme un ennemi à exterminer. Que d’inepties. Il aurait pu en rire, de sa stupidité, si les conditions n’avaient pris cette tournure radicale. Un idiot, rien qu’un idiot aux principes ruinés par des paroles et des actes qu’il n’arrivait à sortir de sa tête, à mesure que le temps passait. Voilà ce qu’il était, et il ne pouvait rien faire pour le changer. Pas en ses connaissances, du moins. La pointe de la lame n’avait dérogé à son emplacement, depuis qu’elle l’avait pointé contre sa gorge, d’une manière des plus habiles – Il fallait lui reconnaitre au moins cela, à défaut de voir en ses traits ceux d’une lady digne de ce nom. Voilà donc la fille du grand Esras ? Le Macintosh aurait du se douter qu’elle ne se laisserait pas intimidé. Comme Rowena, elle avait du subir un entrainement depuis enfant, et ne s’en sortait que mieux dans ces situations là, où un combat était de mise. Elle l’avait désarmé, elle l’avait ridiculisé. Cinead en vint à la terrible conclusion qu’elle se débrouillait beaucoup mieux que lui. Le chevalier eut envie de laisser s’échapper de ses lèvres un soupire, mais il s’abstint. Au lieu de cela, il resta parfaitement immobile, campé sur le sol comme l’incapable qu’il était devenu. Qu’aurait dit Aodhan s’il s’était retrouvé à ses côtés ? Qu’aurait dit son feu père ? Il n’essaya même pas d’y songer un instant. Du moins, il chassa bien vite cette pensée de sa tête. La honte était déjà bien assez prononcée pour rajouter en plus de cela, les paroles venimeuses de son père. Enfant, déjà, quand il pouvait rencontrer ses yeux où une constante colère resplendissait, Cinead avait su qu’il ne serait jamais sa fierté. La fierté de la grande famille Macintosh. Avec le temps, ses lacunes s’étaient légèrement dissipés, jusqu’au jour où elles ne se trouvaient être plus que de mauvais souvenirs, bien après l’enterrement du Laird. Mais encore une fois, il avait été idiot de penser qu’elles ne reviendraient pas, à un moment de son existence puérile, accompagnés d’une armada des plus avancés, qui se jetterait sur sa personne pour la noyer sous le déshonneur. Cinead était une erreur. Cette fois-ci, il ne pouvait le nier. Longtemps, il s’était répété que tout se passerait bien, que cela en serait autrement, à un moment ou un autre, mais les problèmes revenaient toujours. En masse. Sur son incapacité, il ne se prenait plus à douter, à présent. Cette pensée lui arracha un début de sourire triste, faussé par la tension palpable, et l’envie de se raccrocher à quelque chose, n’importe quoi. Une erreur sur toute la ligne. Il jeta négligemment sa tête en arrière, évitant de ce fait, la lame qui restait en place, alors qu’il s’était – comme un idiot, encore et toujours – présenté comme le frère du Laird, un homme des plus hauts rangs. Les yeux de la jeune femme restaient fixés sur sa personne, et semblaient transpirer toute la pitié du monde, qui se déversait lentement sur lui. Un moment s’écoula ainsi, et quand l’information qu’il avait laissé apparaitre aux su et vue de tous, il observa ces mêmes prunelles se mettre à regarder les cieux, du moins ce qu’elles pouvaient entrapercevoir dans cette pénombre croissante. « Qu'est-ce qui peut bien vous faire penser qu'Aodhan Macintosh est mon Laird ? Si cela vous avait paru si évident, vous ne m'auriez pas attaquée. » Ainsi donc, Esras Dunegan devait vivre avec une créature des plus bornées, l’ayant engendré de lui-même ? Plausible qu’il se rende donc bien souvent au château Macintosh, afin de lui échapper. Cette remarque n’aurait pas plus à l’ancien Cinead. Mais l’autre la trouvait bigrement drôle. Il n’ajouta pourtant rien, ne trouvant pas la peine d’aggraver son cas de plus belle. Son honneur était déjà bien assez meurtri comme cela, pour en rajouter un peu plus. Oui, s’il avait pu apercevoir ces traits qu’il connaissait fort bien, il ne l’aurait jeté à terre, l’ayant prise pour un ennemi. S’il avait même su qu’elle n’était qu’une femme, il l’aurait simplement arrêté pour lui demander pourquoi elle se trouvait ici, seule, alors qu’une personne censée ne voyageait ainsi, normalement. Mais cela ne s’était passé comme cela. A croire que tout échappait à la logique, ces temps-ci, et que la vie prenait un malin plaisir à faire de Cinead un chevalier de bas étage, la risée de ce monde décadent. Etre désolé ? Il ne l’était pas. Pas pour lui, du moins. On se fait à cela après tout, peut-être même qu’avec le temps qui passe, on arrive à se faire à tout. Quand à être désolé pour la cadette de ce bon Esras, autant mourir sur un champ de bataille, de la main de son propre frère. Elle n’était pas à plaindre, elle l’avait savamment ridiculisé, mené à la baguette, puis achevé sans scrupule. Elle n’avait pas besoin de sa désolation, mieux, elle s’en porterait certainement en bien meilleure santé sans, et lui aussi, car bien entendu, comme quelques secondes précédemment, la jeune femme prendrait un malin plaisir à bafouer un peu plus sa dignité vacillante. Visiblement, Cinead n’échapperait à la suite de son discours, et il se résigna donc à rester sur le sol, cette maudite lame pointée sur son cou, jusqu’à ce qu’elle ait terminé. Il continua donc à l’observer d’un œil hagard, alors qu’une légère douleur – qui ne venait de son égo meurtri – vint perler où le sang s’écoulait lentement. Des gouttes vermeilles, qu’il perdait pour une idiotie. Cette fois-ci, il ne put s’empêcher de soupirer silencieusement. Ces temps troubles ne permettaient ces incartades là. Le sang devait être préservé, de plus belle s’il était imprégné d’un nom de haut rang, et il en était du devoir de Cinead de ne pas le perdre inutilement. Encore une fois, il s’était lentement détourné du bon chemin, pour s’aventurer sur des terres aux multiples facettes, qu’il ne pouvait comprendre entièrement.

Son bourreau en était venu à la même conclusion que lui, et même si elle se trouvait être hâtive, elle ne pouvait être faussé. Cette jeune femme avait raison, sur beaucoup de points, pour ne pas dire la plupart. Cette petite pique qu’elle lui lança lui fit comme l’effet d’un coup bien placé, une blessure juste sur le défaut de la cuirasse, où les maitres d’armes apprennent à leurs élèves de frapper. Le défaut de son armure de glace. Son orgueil, qui allait de paire avec sa sensibilité. Bon sang, il était donc bien un Macintosh. Peut-être pas le plus grand, mais les traits de ses ancêtres transparaissaient en ce moment même. Son égo en avait pris un coup, et il ne pouvait plus se draper dans sa dignité à présent que son interlocutrice avait découvert qui il était réellement. Il ne prit encore pas la peine de répondre à cela, la laissant continuer, encore et toujours. A quoi bon la refreiner, de toute manière ? La seule chose qu’avait à espérer Cinead était qu’elle ne dirait rien sur cette petite entrevue plus que contraignante, et peut-être que pour une fois, ses désires se réaliseraient, car après tout, elle se trouvait dans la même position que lui : Son père ne serait bien content si elle lui apprenait tout à coup qu’elle avait ridiculisé le frère de son bon Laird. C’est du moins ce qu’il se prenait à espérer de toutes ses forces. Si elle n’était pas idiote, elle ne dirait rien. Si elle l’était… Le chevalier avait donc du soucis à se faire, et pas seulement pour ce qu’elle irait raconter à tous, s’il revenait vivant de cette forêt, s’entend.
A son plus grand plaisir, quoique cela restait encore à voir, la jeune femme n’était pas aussi stupide que lui, et après des paroles qu’il savait véridique – Il n’ignorait pas qu’il jouait avec le feu en dévoilant son nom, et de ce fait ses idéaux, et son placement dans cette maudite guerre, mais cette fois-ci était différent de toute, il s’était pris à poser sur le tapis son ultime carte, et sa vie, se reposant sur un visage qu’il connaissait de mémoire -, et une nouvelle légère giclée de sans, qui le cloua sur place, elle se présenta. Il ne s’était pas trompé, et grand bien lui fasse. Eireen Dunegan. Fille d’Esras Dunegan, elle ne sembla avoir besoin de le préciser, et lui, ne le demanda pas. A la place, il l’observa un moment, alors qu’elle replaçait son épée dans son fourreau. Il y avait de la fierté dans son regard, alors que seule la honte habitait Cinead. Etait-il le premier homme qu’elle désarmait, et réduisait en cendre ? Il se prit à y songer un instant. Ses prunelles affirmaient que non, mais son assurance répétait qu’elle était en mesure de recommencer si l’envie lui prenait. Cette jeune femme était un prédateur. Un prédateur déguisé. « C’est bien la vérité, il s’agit là de notre première rencontre. » Et quelle rencontre ! Son ton détaché le fit esquisser une grimace, et la main qu’elle lui tendit rendit cette dernière vivante. « Relevez-vous. » Il plissa les yeux, tout en regardant cette main qu’elle approchait de lui. Une main de femme, qui pourtant, il en était sûr, était poigne d’homme. C’est du moins ce qui était le plus plausible, des doigts de dentellière ne peuvent réussir à manier une épée comme elle l’avait fait, et il était même certainement possible, si on la regardait bien, de déceler l’homme en ses traits, qui pourtant étaient ceux d’une jeune femme. D’une belle jeune femme, de surcroit, avec toute la beauté des femmes de son rang – celle qui riait sans se retenir, et disait ce qu’elle pensait sans se soucier du moindre regard -, et non pas des ladys qu’on apercevait aux banquets dans des robes soyeuses, et qui cherchaient des formules toutes plus polies les unes que les autres. Une beauté sauvage en quelque sorte. Et une beauté qui l’avait ridiculisé. Cela, il ne l’oublierait jamais. « Préférez-vous geler plutôt que d'accepter mon offre ? Je ne vous frapperai pas si vous prenez ma main, Cinead. » Cette phrase lui arracha un petit sourire, qu’il ne savait où il l’avait déniché, car la situation ne lui faisait en aucun rare, comme toutes les autres. Il n’accepta tout de même la main qu’elle lui tendait. Plutôt mourir. A la place, il prit le temps de se coucher en chien de fusil, pour se relever lentement, d’une manière des plus penaudes. Ses côtes l’affaiblissaient, et il n’aurait douté que cette Eireen Dunegan en ait cassé quelques unes. Cette blessure, il connaissait, certes, mais elle semblait être bien plus lancinante venant d’une femme. Ainsi relevé, il se redressa pour enfin pouvoir, au moins une fois, reprendre le dessus, mais ses yeux ne faisaient penser à une quelconque domination sur l’autre. Ceux de la jeune femme, en revanche, ne manquait toujours pas de cette fierté qu’il avait envie de lui faire ravaler. Il s’abstint, cependant, comme il s’abstint de lui dire ses quatre vérités, ou quoi que ce soit lui passant par la tête. Son épée était toujours à terre, mais il ne prit la peine de la ramasser. Il continua cependant à observer son interlocutrice, sachant très bien que son refus ne lui plairait pas. Pour ce qu’il en avait à faire de toute manière. Qu’espérait-elle ? Qu’il accepte cette main qui avait causé sa perte ? Jamais. « Nous ne nous sommes jamais rencontrés. Du moins, je m’en serais souvenu. » Il grimaça. « Et je ne gèle pas, merci de votre prévenance. » Une remarque idiote, certes. Mais autant continuer sur cette lancée.


Dernière édition par Cinead Macintosh le Ven 10 Mai - 18:15, édité 1 fois
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Eireen Dunegan
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Western Highlands and islands

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I want to weep. I want to be comforted. I'm so tired of being strong. I want to be foolish and frightened for once. Just for a small while, that's all. A day. An hour.

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La stupidité était une prison d'où on ne vous laissait jamais sortir, pas de remise de peine pour bonne conduite. C'était la perpète.


Ah, les hommes et leur fierté... Plutôt mourir que d'accepter une main tendue, n'est-ce pas ? Si je ne devais retenir qu'une chose des hommes, c'était leur obsession déraisonnable pour leur fierté – pour ne pas dire leur égo. Je n'avais jamais compris pourquoi c'était si important pour eux. Même moi, qui était pourtant un modèle d'entêtement, je n'étais pas à ce point obnubilée par la fierté. J'ignorais quel intérêt il pouvait bien y avoir à se défendre corps et âme alors que l'on a tort, ou encore contre des offenses imaginaires. Ce n'était tout de même pas ma faute s'il s'en était pris à moi et qu'il n'avait pas été en mesure de se défendre le moment venu. Faudrait-il que je m'excuse d'avoir su me défendre ? Ah, j'oubliais. Je n'étais pas censée savoir me défendre. Une Lady ne se bat pas, une Lady ne répond pas, une Lady laisse les hommes la rosser sans protester. Fort heureusement, devenir une parfaite Lady n'était pas mon plus grand rêve. À vrai dire, je faisais tout ce qui était en mon pouvoir pour ne pas en être une. C'était à en rendre mes proches fous. Mon père, particulièrement. Je me demandais si il prendrait la peine de me sermonner à mon retour. J'étais partie depuis de longues heures déjà et je n'avais prévenu personne de ma sortie. À n'en pas douter, on s'inquiéterait. Partir de la sorte n'avait pas été ma plus brillante idée, je voulais bien l'avouer. Hélas ! Je prenais rarement le temps de réfléchir avant d'agir, ce qui me valait une flopée de problèmes. Des problèmes avec lesquels je m'étais particulièrement bien débrouillée ce jour ci, il me semble. Si Père avait su qu'Eremon m'apprenait à combattre en secret, sans doute se serait-il fait davantage de cheveux blancs. Mais il valait bien reconnaître que cet entrainement avait été bien utile. J'avais fait du zèle au début, avait rechigné à tenir une épée, mais avec le recul je bénissais l'insistance de mon frère. Finalement, j'étais plus douée avec une lame en main que je ne l'aurais soupçonné. Si l'on m'avait dit que j'aurais fait mordre la poussière à Cinead Macintosh, j'aurais très certainement ri et repoussé cette hypothèse farfelue. Aujourd'hui j'avais envie de rire car j'avais bien pris le dessus sur le cadet Macintosh. J'en connaissais un qui n'aurait pas ri, néanmoins. Père se serait arraché les cheveux s'il m'avait vue. On ne cognait pas le frère de son Laird, par principe. Or, c'était exactement ce que je venais de faire. Et je n'y avais pas vraiment été de main morte... Il n'y avait pas à dire, le sang des Dunegan coulait bien dans mes veines.

Inévitablement, la main tendue fut refusée. Je soupirai bruyamment et levai les yeux au ciel en secouant la tête. Le Macintosh ne faisait que piétiner ce qui devait lui rester de fierté en refusant mon aide. C'eut été faire preuve d'intelligence et d'humilité que d'accepter cette main tendue. L'erreur était humaine, après tout ! Il m'avait prise pour une ennemie, et si il n'avait pas agi judicieusement, toute cette histoire n'était au fond qu'une malheureuse méprise. Rien de bien méchant. Nous aurions tous les deux de jolis hématomes, mais nous survivrions tous les deux. Il suffisait de savoir mettre de côté cette fierté ici terriblement mal placée. Craignait-il que je lui colle mon genou dans l'estomac et mon coude dans la face si il osait attraper ma main ? C'était ridicule. J'avais certes un tempérament de feu, mais je n'en étais pas à frapper un homme encore à terre et sans défense. Et puis maintenant que je savais qui il était, j'avais encore moins de raison de le maltraiter. Je n'étais pas idiote. Je ne voulais créer aucun scandale. Je ne voulais pas baisser davantage dans l'estime de Père, pas plus que je ne voulais jeter l'opprobre sur Cinead. J'ignorais comment l'ainé des Macintosh prendrait le fait que son cadet se soit fait ridiculiser par une femme. Avec humour, peut-être ? Ou peut-être pas. La plupart des hommes n'étaient que bien peu tolérants avec les femmes, j'en savais quelque chose. Alors si une les ridiculisait... Le sort que l'on réservait aux malheureuses qui osaient tenir tête à leurs époux était bien rarement clément. En tant que guérisseuse, j'avais vu bien des os brisés... Certains savaient où frapper pour que cela ne se voit pas. Et certains ne frappaient pas mais faisaient bien pire. Il existait mille et une façons de briser une femme. Certains les connaissaient toutes. De quoi me donner envie de savoir me défendre. Je ne pensais pas risquer grand chose avec Cinead Macintosh. Nous avions l'un comme l'autre bien des raisons de ne pas nous affronter. Si mon ennemi avait été tout autre, j'aurais été bien contente de pouvoir offrir un minimum de résistance. Peut-être n'aurais-je pas gagné, mais je me serais battue comme une furie.

L'homme relevé, je croisai mes bras sous ma poitrine. Maintenant que nous avions l'air de parfaits idiots, que faisions nous ? J'ignorais si ma monture se trouvait encore dans les environs ou si elle avait paniquée et avait pris la direction du domaine MacNeil. Auquel cas, je me trouverais dans une situation délicate. Je ne pouvais pas rentrer chez moi à pied, je m'étais beaucoup trop éloignée. Ce ne serait jamais arrivé si j'étais partie avec mon propre cheval, qui m'aurait attendue bien sagement sur la route. Qui sait, peut-être aurait-il même cherché à me défendre ? Hélas Naomhán n'était pas là, j'avais pris la décision de partir avec une jument peu dégourdie. Mais il fallait résoudre un problème à la fois. Celui ci pouvait attendre encore un petit peu. Je levai une fois de plus les yeux au ciel à la remarque quelque peu idiote du jeune homme. « Le sarcasme ne vous mènera nulle part avec moi, Cinead, vous apprendrez vite que j'en use mieux que bien des hommes. » Ah, quel sale caractère que le mien... Je n'y étais pour rien, je ne savais pas tenir ma langue. Ce n'était pas faute d'essayer, pourtant. Un sourire légèrement moqueur aux lèvres, je m'écartai de quelques pas. Tout mon corps était douloureux, la chute avait été rude. Je pouvais cependant me targuer de ne m'être brisé aucun os. Monseigneur aurait-il amorti ma chute ? Ce serait une double peine pour lui. Du coin de l'œil je l'observai, cherchant un signe, une expression qui trahirait une quelconque douleur. Puis je remarquai qu'il n'avait pas pris la peine de ramasser son épée. À la fois amusée et agacée par un comportement que je trouvais enfantin, je m'agenouillai afin de ramasser la lame, qui n'avait pas été d'un grand secours pour son propriétaire. Avec un air que je voulais moins moqueur et plus doux – féminin – je tendis l'épée au jeune chevalier. « Ne la laissez pas trainer, c'est une bien belle lame, on risquerait de vous la subtiliser. »

Avec un soupir, je passai une main dans mes cheveux et regardai autour de moi. Mes yeux s'écarquillèrent quelque peu lorsque je vis la pente que nous avions dégringolée. De toute évidence, elle serait plus compliquée à remonter qu'elle ne l'avait été à la descendre. Il ne semblait pas y avoir de chemin pour nous reconduire à la route, ce qui nous compliquerait fortement la tâche. De dépit, je donnai un petit coup de pied dans un caillou, qui s'envola avec un nuage de neige. Quelle perte de temps et d'énergie cela serait... Les bras toujours croisés sous ma poitrine, je me tournai vers Cinead, et je devais ressembler à une mère sur le point de sermonner son enfant. Bien évidemment je n'avais nullement l'intention de sermonner le jeune chevalier, c'eut été la goutte d'eau qui fait déborder le vase et je ne ne voulais pas lui donner envie de se jeter sur moi une seconde fois. « Après être tombés si bas, il va nous falloir remonter. » Je posai mes mains sur mes hanches, les sourcils froncés. « Êtes-vous capable de grimper, ou êtes vous blessé ? » Il n'y avait nulle moquerie dans ma voix, on aurait même pu y entendre une inquiétude toute pratique. Si j'avais blessé le Macintosh autrement que dans son amour propre, cela compliquerait quelque peu les choses. Ceci dit, si son amour propre en avait pris un coup, j'étais moi plus fière que je ne l'aurais dû, et à n'en pas douter, l'envie de faire part de cette aventure à mon frère me démangerait.
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