〄 Deux visages enfin dévoilés 〄 > Connor MacDonald

Invité

Connor MacDonald

« Beau-frère »

Voilà un petit moment que Brendan attendait des nouvelles de sa sœur. Non pas des textes écris dans lesquels tout va toujours bien, où le monde est beau et où l'amour rend fou. Non, ce qu'il voulait, c'était voir de ses propres yeux.
Voir ce qu'elle devenait réellement auprès d'un homme dont la... réputation était plus que... discutable pour une femme de ce rang.

Il avait reçu la nouvelle pas plus tard que la veille. Pourquoi si tard alors qu'il avait appris que son frère le savait depuis un bon moment ? Toujours éclipsé, toujours à l'écart. Pour combien de temps encore ? Réfreinant sa colère, celle-ci laissa place à la joie.

"Ma sœur, au moins, est toujours en vie." Le cadet sourit à cette pensée... Il y avait plutôt intérêt.

Connor... Certes, ses habitudes semblaient similaires à celle du blondinet. Le besoin de la chair, de s'amuser... de se changer les idées. Il ferma les yeux. Non, il n'allait pas recommencer à s'introspecter, pas maintenant. Quelques soient les raisons de cet individu, il était évident qu'il n'avait rien à faire avec le Clan Dingwall. Si l'alliance entre les deux territoires était fraîche et probablement nécessaire, cela... Il ne pouvait l'admettre.

Et dire qu'il n'avait eu qu'une mince possibilité de l'entrevoir ! Pourquoi sa sœur ne lui avait pas donné le temps de s'y faire ? Le temps de s'habituer à cette idée ? Il avait l'habitude de la voir auprès de lui, et même s'il la repoussait souvent - trop souvent - c'était un inconnu qui le lui avait enlevé. Il n'avait ni eu le temps, ni l'occasion de discuter avec cet homme pour le connaitre, se rassurer. Tout ce qu'il avait pu faire à son mariage, c'était complimenter quelques serveuses pour finir dans quelques coins que cela soit pour ne pas y penser.

Cependant, il respectait le choix qui avait été entrepris. Et cette fois, il avait la possibilité de connaitre la personnalité de cet homme, époux si cher à sa sœur bien aimée. Mais Brendan savait que si ses propres sentiments n'étaient pas pris en compte et n'avaient aucune valeur... alors c'est la politique qui prendrait place sur les souhaits.

Il fallait au moins que cette union serve au Clan Dingwall.

Du fait d'avoir été retardé dans la prise de connaissance de l'arrivée des deux tourtereaux, ses préparatifs avaient été plus ou moins bâclés, du moins dirons-nous que le plus important avait été fait. Si les mouvements des serviteurs avaient annoncé que quelque chose se préparait... Raghnall avait refusé de lui faire part de ce qu'il attendait, prétextant une surprise. Au fond, il était évident qu'il ne le voulait pas dans les pattes durant leur séjour sur son territoire. Qu'à cela ne tienne... Brendan rendrait l'atmosphère égoïste de l'événement plus... amusante.

- Veillez à informer Sire MacDonald que je souhaite le voir, seul, avant le dîner de ce soir, afin de discuter entre personne de... même famille. Je l'attendrai dans mes appartements.

Il avait hésité sur ce mot, "famille". Comme si celui-ci lui était resté en travers de la gorge. Mais avant de le recevoir, il devait l'admettre comme un beau-frère, sans quoi...

Le jeune homme en tenue de servant sortit rapidement après un bref acquiescement de la tête. Il aurait préféré une femme à l'heure actuelle mais tout ne va pas toujours comme on le veut, n'est-ce pas ? D'un autre côté, il évitait de trop se familiariser avec les femmes du château... Il se servit un verre de remontant et regarda le ciel à travers la fenêtre. Gris et maussade comme son humeur du moment.

Brendan se rendit dans son salon et vérifia un à un les détails qu'il avait préparé. A priori, tout semblait en ordre.
Celui-ci était large, orné d'une frise en bois sculptée représentant des efforts de chasses aux cerfs. Une cheminée trônait en son milieu. Dans le fond, une lourde table en chêne et ses chaises ornées de loups faisaient face à un immense miroir qui semblait rendre la pièce deux fois plus grande. Les fenêtres donnaient d'une part sur l'arrière cour et la mer à l'horizon, d'autre part sur le devant de la demeure. Le tapis recouvrait presque toute la surface du sol, aux couleurs du tartan des Dingwall : vert pâle, jaune foncé avec un zeste d'orange.

Le cadet retourna s'asseoir dans un encastrement bordant l'une des plus grandes fenêtres donnant sur la mer et l'entrouvrit. L'air doux de l'hiver balayait doucement ses cheveux sur son front et l'odeur de l'iode éclaircissait son esprit.
Il attendit là, que le sus-nommé daigne se montrer. Il avait laissé la porte entrouverte pour lui suggérer d'entrer quand il arriverait.

"Cher Connor... Voyons qui se cache derrière
un faciès bien réputé.
Ne me décevez pas, par pitié."

PV - Connor MacDonald

Brendan Dingwall

« Beau-frère »

Elle avait eu gain de cause. La seule chose que je retenais de tout ce voyage jusqu'aux territoires des Dingwall était bien que j'avais cédé aux caprices de mon épouse. Pourtant, nous nous étions affrontés à ce sujet. Ce n'était pas tant que Liusaidh veuille aller voir les siens en plein hiver alors que c'était dangereux, mais surtout le fait qu'elle ai prit la décision sans m'en parler et ai eu la bonté de me l'annoncer qui m'avait mis hors de moi. Comme si elle me faisait là une faveur parce que de toutes façons, je ne pouvais rien lui dire et sûrement pas l'en empêcher. C'était là bien mal me connaître que de penser qu'elle pouvait faire passer une décision de force. La famille n'était pas une valeur primordiale à mes yeux et je concevais difficilement que l'on se languisse à ce point des siens, mais je pouvais tout de même comprendre que loin de tout et dans un clan qu'elle ne connaissait pas, elle puisse avoir besoin de se ressourcer. Mais en plein hiver ?

Si elle avait amené le sujet de façon plus subtile, au sein de l'intimité de notre couche, demandant doucement si nous pouvions aller chez son frère, cela serait sans doute mieux passer, mais Liusaidh ne connaissait pas encore ce genre de subtilités apparemment.

Et pourtant, nous étions dans le château des Dingwall. Je soupirais en observant les lieux, ces lieux où je m'étais rendu pour découvrir ma fiancée, il y a quelques semaines et avec laquelle je revenais. Elle n'était plus une Dingwall, elle était une MacDonald, vassale des Macintosh, mais elle avait eu la chance que les deux clans s'allient suite au banquet, si bien que je venais moins comme un ennemi que la dernière fois, même si j'avais bien été reçu, mais ne m'étais pas attardé plus que nécessaire. Et cette fois, le séjour serait sans doute plus long, même si cela ne m'enchantait pas. Mais il était hors de question que je laisse Liusaidh venir toute seule. Et puis, je préférais encore nouer quelques liens avec mes beaux-frères et garder un œil sur les Dingwall que d'être ignorant de tout. C'était également ainsi que je servais mon Laird.

Nous fûmes accueillis chaleureusement par Raghnall, du moins, Liusaidh, l'enfant chérie revenait chez elle... Son frère en était ravi. Je fus accueillis courtoisement, mais la méfiance était de mise et c'était aussi bien, puisque rien dans mon attitude ne prêtait à un autre façon de me traiter. J'étais froid et je le savais et cela me convenait très bien. Étrangement, Brendan n'était pas là pour accueillir sa soeur, mais je ne dis rien. Je laissais mon épouse avec les siens, me retirant dans les appartements qui nous avaient été alloués pour me débarrasser de la poussière du voyage, me changer, en vue du dîner familial qui aurait lieu le soir... Et auquel je n'avais pas vraiment envie de participer.

Lorsque l'on frappa à la porte de ma chambre et qu'un serviteur entra, je sus que j'étais convoqué... Mais pas par l'aîné des frères. Non, c'était Brendan, le cadet, plus revêche que son aîné à mon endroit. Nous n'avions guère parlé, je voyais juste dans ses regards noirs que donner sa sœur à quelqu'un comme moi ne lui plaisait absolument pas, ce que Liusaidh m'avait d'ailleurs confirmée très rapidement. Alors pourquoi vouloir me parler maintenant ? Pourquoi pas avant que je ne l'épouse ? Peut-être parce que la situation politique avait légèrement changé ? Ou bien pour s'assurer du bien être de sa sœur. J'acceptais l'invitation, me disant honoré, naturellement, que répondre d'autre à cela ?

Quand l'heure vint, je me présentais au bureau de Brendan, ponctuel, question de politesse. La porte était entrouverte et je frappais, avant d'entrer, avisant le jeune Dingwall prêt d'une des fenêtres. Je refermais la porte derrière moi, avant de m'incliner légèrement :

« Vous m'avez fait mander Monseigneur. »

Il ne serait jamais Laird, à moins que son frère ne décède, mais il demeurait issu d'une famille plus puissante que la mienne, le respect était de mise... Et j'allais devoir déployer des trésors de diplomatie... Alors même que ce n'était absolument pas mon fort. Pourtant, de ce que j'avais entendu dire, Brendan avait de nombreux points communs avec moi... Coureur du jupons, fêtard... Sauf que voilà, voire un autre lui épouser sa sœur, avait de quoi le rendre méfiant...

Invité

Connor MacDonald

« Beau-frère »

Un frisson lui parcouru l'échine. Inspirant une dernière fois à plein poumon l'air frais mêlé à l'odeur de la mer, Brendan referma la fenêtre. Son esprit était clair maintenant.
Au même moment, des coups à la porte et une silhouette se glissa à l'intérieur avant de la refermer.

Connor était plus âgé, de 6 ans. En soi, pas beaucoup plus que lui, mais ce n'était pas non plus négligeable. Il suffisait d'un pour apprendre à parler, de deux pour comprendre l'élémentaire et de trois pour marcher. Il profita qu'il s'incline pour l'observer brièvement. Tenue, comportement... Et le cadet se mit à rire de joie en se levant et en se dirigeant vers son invité.

- Allons cher beau-frère. Pas trop de formalités je vous prie !

Il vint poser sa main sur l'épaule de connor et lui présenta les fauteuils à coussin, à proximité de la cheminée.

- Installez-vous donc, le voyage a dû être épuisant sous cette neige abrupte. Vous auriez dû attendre la fonte avant de risquer vos vies.

Que son invité se souvienne des bonnes manières était une chose appréciable. Qu'il se souvienne du rang également. S'il était rustre, au moins était-il réfléchi. Et cela prouvait déjà qu'il était de bonne famille avec l'éducation qu'il fallait. Education qui serrait donc sans doute prodiguée à... ses nièces et neveux s'ils venaient à voir le jour ?

A vrai dire, les formalités avaient été pour Brendan un lot de babioles sans importance et souvent la source de beaucoup de manipulation. On ne jugeait pas les gens sur leur capacité à sourire, à vous mettre sur un piédestal ou encore en vous appelant par de doux mots tels que Monseigneur, alors qu'au fond ces gens pouvaient vous détester et agir dans votre dos pour, pourquoi pas, y planter une lame.
Certes, cela fait gonfler l'ego, parfois démesurément. Mais si la courtoisie était une arme qui pouvait être utilisée contre lui, il entendait bien que sa lignée, directe ou indirecte, la démantèle et l'use en retour.

- Je regrette de ne pas avoir pu participer à votre arrivée, j'avais quelques tâches d'importance à accomplir. Au moins pouvons nous faire connaissance maintenant, après tout ce temps.

Il emmena son beau-frère jusqu'aux fauteuils par une pression amicale sur l'épaule et lui en présenta un. Il tentait de cacher son sourire par la joie de le rencontrer. Une petite mascarade sans animosité car une fois qu'il s’assierait, une poche en tissu située sous l'assise ne manquerait pas d'émettre le bruit d'une longue flatulence... Laquelle ne serait évidemment pas entendue par le cadet.

Le laissant là, il s'en alla vers un petit meuble où étaient disposées divers bouteilles, certaines au liquide transparent, d'autres rouges ou rosés.

- Puis-je vous proposer... mmh... une choppe de bière ou un verre de vin ?

Sans plus de commentaires, il revint à lui et déposa sa demande sur la petite table ovale en pierre devant lui. Que son beau-frère se soit assis ou non, cela ne changeait pas grand chose. Il n'aimait tout simplement pas l'immobilité et fit le tour du cercle de fauteuil avant de s'adosser à la cheminée dont la chaleur rayonnait dans toute la pièce.

Il porta son propre verre de vin à ses lèvres, souriant à Connor et profita d'être occupé pour le détailler une nouvelle fois. Les bras croisés, verre à la main, il émit un claquement de langue. Brendan laissait le silence perdurer un peu, volontairement en attisant le feu d'une broche métallique, puis y jeta une nouvelle bûche. A ce qu'il avait constaté plus tôt, Connor ne semblait pas enchanté d'être ici. Dans un certain sens, le cadet non plus... MAIS cela ouvrait des opportunités. Il voulait simplement... quoi ? Le mettre à l'aise en prenant le ton de l'ambiance ? Ou vérifier sa patience ? Il ne jouerait pas longtemps sur ce terrain.

- Sire Connor ? Est-ce que la vie dont vous rêviez avec ma sœur se déroule sans encombre ? Je la sais d'un tempérament bien trempé, un trait de famille, voyez-vous. Cela ne m'étonnerait donc pas qu'elle puisse vous pousser parfois à bout, comme ce fut le cas pour moi.

Le cadet sourit, à la fois pour affirmer ce qu'il disait, mais aussi avec quelques souvenirs qui remontaient dans son esprit.
Il allait droit au but, ce n'était pas des manières que de tourner autour du pot et s'il l'avait mandé, c'était bien pour une raison. Et il était certain que son beau-frère s'en doutait déjà. Donc autant jouer cartes sur table plutôt qu'il n'ait l'impression de se faire manipuler. Déjà que les tensions n'aidaient en rien...

Il se mit accroupi, le dos toujours contre la cheminée, et patienta pour la réponse à sa question. Aucune animosité sur le visage, il s'adressait à lui comme à n'importe qui. Sauf qu'il n'était pas n'importe qui, mais était celui qui tenait la vie de Liusaidh entre ses mains. Celui dans lequel il n'hésiterait pas à enfoncer un couteau si du mal était fait à sa très chère sœur. Mais pour le moment... Étrangement... La présence de l'homme avait un air de bon enfant. D'une part, il se retrouvait avec une sorte de miroir de lui-même. D'autre part, ce MacDonald avait une importance plus grande que ce qu'il ne pouvait imaginer.

PV - Connor MacDonald

Brendan Dingwall

« Beau-frère »

Un rire répondit à ms hommages et je relevais la tête alors que Brendan se dirigeait vers moi, m'enjoignant de ne point être trop protocolaire alors que nous étions beaux frères. Je souris en coin alors qu'il posait sa main sur mon épaule pour m'enjoindre de m'asseoir... Il semblerait que le ton soit donné par le jeune Dingwall. Ce qui me convenait tout aussi bien que des ronds de jambe qui me fatiguaient et n'étaient qu'hypocrisie mielleuse. Si Brendan préférait davantage de familiarité, je n'allais sûrement pas m'en plaindre.

« Permettez-moi d'être circonspect, la dernière fois que nous nous sommes vus, vous ne sembliez guère être ravi de m'appeler beau-frère. »

Parlons donc sans fard si tel était son désir. Brendan n'avait fait que me fusiller du regard... Et fusiller son frère du regard, n'ayant rien à dire concernant son mariage, son avis ne valant absolument rien aux yeux de celui du Laird. Ce qui était normal, mais frustrant, naturellement. La première fois, il était venu rechercher sa sœur dans le jardin alors qu'elle était en ma seule compagnie, ce qui n'était guère convenable et j'étais même surpris qu'aucun d'entre eux ne soit venu nous interrompre plus tôt. La deuxième fois, c'était au mariage et les relations entre ma famille et des Dingwall avaient été tendues. On n'oubliait pas si facilement des années de guerre, même avec un certain retournement de situation.

Il m'invita à m'installer, arguant la dureté du voyage et je retins un léger ricanement quand il me fit remarquer que nous aurions du attendre la fonte des neiges.

« Je suppose que vous connaissez votre sœur mieux que moi. J'avais le choix entre l'enfermer à double tour dans ses appartements jusqu'à ce que le printemps ne s'installe ou l'accompagner ici pour m'assurer que tout irait bien pour elle. Il est difficile d'ôter une idée de la tête de Liusaidh quand elle y est implantée, même si cela peut avoir de graves conséquences. »

Et c'était en partie à cause de l'éducation laxiste des Dingwall que cela se passait ainsi, soit dit en passant, même si je ne me serais pas permis de leur en faire ouvertement le reproche. Mais je savais qu'elle leur en avait fait voir et qu'ils ne s'étaient jamais opposés à elle et que Brendan devait tout à fait savoir de quoi je parlais. Ne s'était-elle pas cassé un bras en sautant de la fenêtre de sa chambre alors qu'elle y avait été consignée plus jeune ? Une vraie imprudente. Et je ne pouvais pas effacer 24 années d'éducation en quelques semaines.

Brendan continua de parler en s'excusant de ne pas avoir été là à notre arrivée, retenu par quelques tâches importantes et je me demandais quelles tâches dévolues au cadet pouvaient l'empêcher d’accueillir sa sœur quand l'aîné avait pu le faire... Y avait-il là encore une fois, la marque d'un profond désaccord, d'un malaise dans cette famille ?

« Il semblerait que vos sentiments à mon égard aient quelque peu évolué. »

Si nous étions tombés d'accord, Liusaid et moi, pour conclure que Brendan avait une tête d'enterrement à notre mariage, je ne pensais pas qu'il puisse avoir de meilleurs sentiments à mon égard après quelques semaines seulement. A moins qu'il n'ai parlé à Liusaidh entre temps. A moins qu'il ne se soit dit que quitte à être reliés par Liusaidh, autant que cela ne se passe pas trop mal. Il me désigna un siège et je m'y assis, inconscient du petit piège enfantin qui pouvait s'y dissimuler jusqu'à ce qu'un bruit reconnaissable ne provienne de mon siège, mais sûrement pas de mon séant. Je me figeais soudain, su pris de ce bruit, mortifié qu'il ai été entendu... Une petite blague à mes dépends et j'observais attentivement le visage de Brendan. Il me proposa bière ou vin, comme si de rien n'était et je fis de même :

« Du vin, merci. »

Brendan posa le verre devant moi, mais ne prit pas place, faisant le tour de la pièce pour aller s'adosser à la cheminée. Je goûtais le vin, exquis et à la hauteur de la maison Dingwall, tandis que Brendan attisait le feu et gardait le silence. Je ne le brisais pas davantage, attendant patiemment qu'il ne se décide à parler, même si la patience n'était pas ma qualité principale. Il finit par reprendre la parole, pour me parler naturellement de ma vie avec sa sœur.

« Je ne dirais pas qu'elle se déroule sans encombre. Comme vous l'avez fait remarquer, votre sœur a du tempérament. Et il se trouve que je ne suis pas du genre à être permissif ou coulant... Alors, naturellement, cela découle sur des disputes. Votre sœur doit s'adapter à un nouveau mode de vie, de nouvelles terres et des règles plus strictes que tout ce qu'elle a pu connaître. Au moins, notre mariage est loin d'être ennuyeux. Et nous arrivons à trouver un terrain d'entente, rassurez-vous, notre vie commune n'est pas faite que de disputes et d'affrontements. »

Je bus une nouvelle gorgée de vin, ne disant que la stricte vérité. Nous nous affrontions, mais nous pouvions aussi nous apprécier. Nous avions tout à apprendre l'un de l'autre et nous devions tous deux faire des concessions, ce qui était loin d'être aisé.

« Avez-vous eu l'occasion de la voir depuis notre arrivée ? »

Je ne l'avais pas revue depuis, la laissant naviguer parmi les siens et se gorger de leur présence. Notre séjour serait bref.

» Connor MacDonald
» Connor MacDonald
» Connor MacDonald
» I say yes, You say no ✘ pv Connor
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