what if sometimes love isn't easy,
what if sometimes love hurts

Aodhan & Moira

Sans doute qu’il ne servait à rien de discuter qui avait joué un plus grand rôle dans la ‘transformation’ d’Aodhan. Sans doute qu’ils avaient tous les deux raisons, du moins d’une certaine manière. Qu’il soit devenu plus doux, plus attentionné, au moins envers certaines personnes, c‘était un fait. Le pourquoi du comment n’avait pas réellement d’importance. En tout cas, la jolie brune ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle avait eu beaucoup de chance avec son mariage : non seulement, cette union avait arrangé et arrangeait toujours son père, mais en plus, elle la rendait heureuse. Bien que ce dernier point n’avait certainement pas été la principale motivation de son père. Duncan Macdonald avait beau aimer ses enfants, il ne leur laisserait jamais autant de libertés qu’Aodhan le faisait avec sa fille ou même sa sœur. Aussi bien Allen que Moira avaient dû se marier pour satisfaire les ambitions de son père, sans que celui-ci ne pense réellement aux sentiments de ses enfants, ou encore au fait s’ils seraient heureux. Sans doute qu’Eimhir allait avoir plus de chance sur ce point : Aodhan n’allait certainement pas donner sa fille unique à n’importe qui uniquement pour créer une alliance. Il tenait bien trop à elle pour ça. Moira observa son époux, et un léger sourire se dessina sur son visage. Peut-être avait-il raison, peut-être qu’il lui arrivait d’attendre un peu trop de la part d’Eimhir. Mais elle ne faisait pas cela dans le seul but de la critiquer. « Je souhaite seulement qu’elle se comporte en dame digne de son rang. Elle ne pourra pas éternellement chercher des brownies en compagnie d’un de vos chevaliers… Ce ne sera que d’autant plus difficile pour elle si elle continue à foncer tête baissée dans les ennuis… » ‘… comme son père’, pensa Moira, mais elle préférait garder la fin de cette phrase pour elle. Souvent elle se demandait ce qu’elle avait mal fait avec sa fille : Eimhir semblait la détester, alors qu’elle idolâtrait son père, et cela avait toujours peiné la jolie brune. A cause de la guerre, elle avait non seulement perdu son mari, mais également sa fille. Sans doute était-ce une des raisons pour lesquelles elle espérait tant qu’il y ait la paix, pour que tous les trois puissent revenir à ce qu’ils avaient eu avant la guerre. Mais c’était finalement assez peu probable. Trop d’années avaient écoulées entre temps, et pourtant, l’espoir subsistait et sans doute qu’elle ne l’abandonnerait jamais entièrement. Sans doute à cause des petits moments comme celui-ci où Aodhan et elle arrivaient pour une fois d’oublier tout ce qui les entourait pour uniquement profiter de la présence de l’autre.
La jeune femme laissa échapper un rire amusé à la remarque de son époux tout en tentant de redevenir maîtresse de ses émotions. Elle ressentait un mélange de frustration et de soulagement. Frustration parce qu’il l’avait embrassé de la sorte, l’avait fait se languir pour finalement se décoller. Mais sans doute était-ce mieux comme cela. Continuer sur cette voix aurait été… quelque peu déplacé. Elle passa rapidement ses mains dans ses cheveux pour tenter d’arranger sa coiffure, remettant quelques mèches en place, tout en enlevant quelques brins d’herbe qui s’étaient mêlés à ses boucles noirs. Avant de se mettre à rire devant la remarque de son époux, répondant sur une voix amusée. « Préfériez-vous être marié à une femme qui ne vous attire pas ? » La jolie brune avait parfaitement compris que son époux plaisantait, et c’était bien la raison pour laquelle elle lui répliquait. Elle n’avait beau pas être un modèle d’épouse soumise, mais elle savait parfaitement se plier aux volontés de son époux… à part au sujet de la guerre. Si elle devait être franche, elle devait avouer qu’elle aimait se sentir désirable, de voir les regards qu’Aodhan lui lançait dans de telles occasions. Non, elle adorait ça. Mais aujourd’hui, elle préféra détourner le regard, et tenter d’oublier ce désir que la caresse des lèvres d’Aodhan avait allumé en elle. La jolie brune regarda dans le ciel, tentant de déterminer l’heure qu’il était. Elle était étonnée de voir l’avancement de la journée, comme quoi, leur petit moment entre amoureux leur avait fait oublier l’heure. « J’ai promis à Eimhir de partir en promenade avec elle avant son cours de danse… je crains donc devoir partir si je souhaite tenir cette promesse. » Comme toutes les filles de bonne maison, Eimhir devait apprendre à danser… mais pour le moment, elle semblait bien plus intéressée par le fait d’essayer le cheval qui était arrivé en même temps que la lettre pour Moira lui demandant de se rendre auprès des Dunbroch. Un cadeau de son grand-père qui semblait considérer que sa belle-fille avait passé l’âge de monter à poney et qui avait donc décidé de lui offrir une monture plus digne d’une jeune femme… Pendant un court moment, Moira hésita avant de se lever d’un geste souple et élégant. Elle avait entendu qu’Aodhan souhaitait rendre visite à certains de ses vassaux, si bien que lui aussi ne devait certainement pas tarder à partir. « Vous reverrais-je ce soir ? » La véritable question était de savoir si le petit préambule dans l’herbe n’avait-il était qu’une sorte de promesse pour ce qui suivrait plus tard dans la journée, dans l’intimité de leur chambre ? Ils avaient beau être mariés depuis treize ans, et leur vie couple avait beau avoir des hauts et des bas, il n’empêche que lorsqu’ils se retrouvaient, la passion qui avait animé leur mariage pendant les premières années était toujours présente. Comme Aodhan ne fit rien pour tenter de la retenir, la jeune femme finit par le saluer et s’éloigner pour retrouver son cheval et repartir en direction du château..